LECTURES DE VACANCES
18 août 2010
Vous avez encore un peu de temps libre à tuer ? Alors voici deux livres qui ne vous laisseront pas indifférents : « Sacrées vacances » de Ted Stanger et « Secrets de fabrication » de Martin Hirsch. Deux registres différents, mais deux ouvrages qui se lisent d’un trait.
« Sacrées vacances, une obsession française », c’est le regard d’un journaliste américain sur nos coutumes, et notamment celle liée à notre goût prononcé pour les vacances, qui ne manque, certes, pas d’humour, mais dépasse le simple constat pour se lancer dans une tentative d’approfondissement pour comprendre ce ressort si profondément ancré dans nos traditions et qui « consiste à expédier un maximum de Français tirer la chasse d’eau là ou sévit la plus grande sécheresse estivale : la côte d’azur »…
Morceaux choisis.
« Le monde entier pense que les Français sont un peuple un brin capricieux, pour une seule et bonne raison : ils changent de calendrier comme de chemise. En effet, le calendrier julien a triomphé en France pendant plus de quinze siècles, mais son successeur, le grégorien, se vit rudement bousculé à peine deux cents ans plus tard par une version révolutionnaire, pour finalement cent cinquante ans après, passer à l’actuelle configuration telle qu’elle fut dictée par les astrologues de la rue de Grenelle : le fameux calendrier scolaire de l’Education nationale. Deux millénaires d’histoire hexagonale pour accoucher de ce sacro-saint planning qui rythme la vie de 60 millions de Français priés de réserver leur train en temps et en heure !
Voilà ce qui rend la vie des Français si prévisible, si organisée, mais si curieuse aux yeux des étrangers. (…)
Pourtant réputés pour leur sens de l’improvisation, (les Français) ont choisi de vivre une vie sans surprise, parfaitement ordonnée, où le licenciement est interdit, les femmes pas trop chères, le pain quotidien, les cheminots en grève… et la date du prochain départ en vacances fermement établie. (…)
Les calendriers scolaires sont publiés trois ans à l’avance et aussitôt disponibles. Même si les deux congés les plus importants sont répartis en trois zones (depuis 1965), l’emploi du temps tel qu’il a été défini par le ministères de l’Education nationale ponctue les 365 jours de l’année comme le soleil, la lune et les marées rythmaient autrefois les travaux et les jours. Dans la plupart des pays, dont le mien, l’école aurait du mal à faire école. Les Etats-Unis sont une nation décentralisée riche de 15 000 systèmes scolaires, dont chacun est libre de choisir les dates de rentrée et de vacances.
Ce regard tantôt tendre, tantôt sévère, souvent amusé et amusant des turpitudes de ce goût pour les vacances depuis les fameux « congés payés » se termine par une question existentielle : « les vacances sans fin qui marquent la vie des Français finiront-elles par faire de vous les gagnants ou les perdants du nouveau siècle ? »
Je ne vous livre pas la réponse. A vous de voir.
A noter que cet ex-directeur de Newsweek à Paris vit en France depuis 1993. Il est l’auteur de best-sellers dont « Sacrés Français », « Sacrés fonctionnaires, un américain face à notre bureaucratie »…
Demain, je vous parlerai du livre de Martin Hirsch, un regard instructif sur son passage au gouvernement et sur l’Homme.
C'est vrai que question vacances et situation privilégiée sans licenciements, tu as de l'expérience.
Moi, c'est l'inverse !
Bonnes vacances !
Rédigé par : arsouille | 19 août 2010 à 18:39
Un candidat subit des tests avant d'être titularisé à l'éducation nationale...
On lui pose la question suivante :
- Donnez nous deux exemples qui motivent votre choix de l'enseignement. Après quelques temps de réflexion le candidat propose : juillet et août !
Rédigé par : jibe 124 | 19 août 2010 à 23:17