HISTOIRE
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VACANCES (BIS)

VacancierAvec le 15 août, nous entamons notre 2ème séquence de vacances. A partir de demain, je ne pourrai pas garantir une alimentation régulière du bloc-notes, qui sera matériellement impossible entre le 24 et le 30 août . Nous allons tenter de trouver un peu de soleil vers le sud....

A bientôt,

                                Daniel


PAR LE PETIT BOUT DE LA LORGNETTE...

Il n'y a pas que le climat qui tourneboule sur cette planète. J'ai braqué la lorgnette sur deux dérèglements économiques qui, à mon avis, n'ont pas fini de faire parler d'eux.

- La crise boursière déclenchée par les "subprimes" américains. Elle démontre une fois de plus l'imbrication des flux financiers à l'échelle mondiale et ceux qui croyaient les pratiques de nos banques européennes plus prudentes et plus vertueuses que les anglo-saxonnes constateront qu'ils n'en est rien. C'est que l'appât du gain est toujours tentant. Celles qui ont beaucoup investi dans les sociétés américaines de prêt à risque, attirées par des taux d'intérêt élevés dans un marché assez plat, se retrouvent aujourd'hui en difficulté. Les banques centrales ont injecté des liquidités en grande quantité pour tenter de maintenir l'offre de crédit et enrayer la spirale de la baisse des cours boursiers. Après l'accalmie de lundi, les bourses américaines et européennes ont replongé dans le rouge mardi, tirées vers le bas par les valeurs bancaires, les incertitudes soulevées par la crise des crédits immobiliers à risque aux Etats-Unis n'étant toujours pas levées. Il n'est pas très moral de voir les banques centrales voler au secours de "mauvais investissements". La crise des "subprimes" était largement prévisible : en prêtant de l'argent à des ménages à faibles revenus, exposés de surcroît à un marché du travail "sans filet" de sauvegarde en cas de perte d'emploi, pour acheter des maisons, il était à peu près certain que le marché se retournerait à un moment où un autre, avec les conséquences que l'on connaît. Ce qui est plus inattendu, pour nous qui avons un marché immobilier "hyper encadré" et des banques plutôt frileuses pour prêter, c'est de les voir mises en difficulté pour avoir été tentées de tirer des profits  en plaçant dans des fonds qui pratiquaient ce qu'elles s'interdisent chez nous !!! Prises la main dans le pot de confiture ! Ils risqueront moins en implorant Marie à l'occasion du 15 août...

- Le développement des agro-carburants est en train d'affamer les pays pauvres. Inattendu pour le profane, mais dramatique pour les habitants pauvres de l'Asie et de l'Afrique. En Asie, on abandonne la culture du riz pour planter de la canne à sucre plus profitable pour la fabrication de l'éthanol. L'augmentation de l'utilisation des céréales dans la production d'éthanol et la réduction des surfaces cultivées à destination de l'alimentation font monter dramatiquement les prix. Le cours du blé a déjà doublé depuis un an. La mauvaise récolte de cette année en Europe ne va pas aider les cours mondiaux. D'ailleurs, la commission européenne vient de décider de relever les quotas et de remettre en culture les surfaces mises en jachères les années précédentes.... Les 800 millions de propriétaires de voiture vont-ils condamner à mourir de faim 2 milliards de pauvres vivant en Asie, en Afrique ou en Amérique latine, voire aussi en Europe, parce que le sucre, le blé et le soja sont potentiellement des équivalents du pétrole ? Nos écologistes n'avaient pas prévu cet effet pervers ! Un sujet de plus à méditer lors du Grenelle de l'environnement...


L'ETE EN PENTE ....

On est au coeur du creux de la trêve d'août. Même l'actualité est en vacances, ou presque. Il faut se contenter de la liste quotidienne des accidents divers et de son lot de blessés et de morts. Evidemment, par contre coup elle n'en prend que plus d'importance. En tout cas l'actualité politique française a les doigts de pied en éventail à moins qu'elle n'ait, elle aussi chaussé des tongs.

SoleilAlors de quoi parler ? Mais de la pluie et du beau temps, comme toujours, quand on n'a rien à raconter ! Enfin pour le beau temps, va falloir de l'imagination ou puiser dans les souvenirs. Que voulez-vous, l'anticyclone des Açores ne veut pas entendre raison et reste bloqué... sur les Açores, justement. Ce qui ne fait pas nos p'tits oignons. Tout de même on aura rarement vu un été aussi calamiteux : tout juste quelques rayons de soleil coincés entre les nuages qui n'arrivent pas à faire monter les températures convenablement. Alors, point de dîner sur la terrasse, il fait trop frisquet ; point de barbecue, la pluie menace ; point de soirée à deviser dehors pour prendre le frais après une chaude journée, on supporte la laine polaire .... Quelqu'un m'a rapporté les dires d'un ancien : "avec le temps qu'il a fait en avril , j'crois bien qu'l'été est passé là !". Y reste plus qu'un espoir auquel on se raccroche timidement sans trop y croire :"p't-être qu'on aura une belle arrière-saison !". Maigre consolation : de toutes façons dès septembre, les jours sont courts. J'en ai entendu aussi une autre :"C'est une année à 13 lunes, et c'est jamais bon !" .

L'anticyclone, les 13 lunes, le Pôle qui fond, vraiment, on a tout contre nous.

Heureusement, il nous reste le melon, la kémia, le rosé.... et les petits enfants pour nous distraire et nous occuper !

                                                                     


LE ROSE

Le Rosé, c'est le vin de l'été par excellence. Il est le compagnon indispensable des repas de plein air, parce qu'il se boit frais et parce qu'il est fait pour accompagner les grillades, les brochettes et autres mets passés sur la plancha ou le grill. Mais il y a rosé et rosé.

Personnellement j'aime les rosés qui ont une saveur franche et fruitée. C'est pourquoi j'ai un faible pour ceux qui naissent dans les côtes du Rhône ou les Pyrénées orientales, même si je trouve quelques charmes au Saint-Chinian ou aux vins d'Ensérune...  les assemblages de Syrah, Grenache et Mourvèdre qui donnent des vins couleur framboise, un peu corsés mais onctueux en bouche sont ceux qui ont de loin ma préférence.

Le rosé passe souvent pour un vin de soif. Du fait qu'il se boit frais, on nous sert souvent une piquette acidulée que l'extravagance de la forme de la bouteille n'arrive pas à faire oublier. Chez moi, le rosé est une fête. Je le prépare avec autant de soin qu'un cru noble. D'abord, le choix de la bouteille est important et sera fonction du menu. Il est nécessaire de bien connaître sa cave et la personnalité des vins qui s'y cachent. Le service aussi est important : il faut veiller à la juste fraîcheur, celle qui ne dénature pas le goût et qui le valorise. Je sers donc plus souvent des petites quantités en maintenant la bouteille fraîche dans son cocon réfrigérant.

Pour apprécier le rosé, il faut que l'été soit là : en même temps que les grillades, le rosé est le vin des jours de chaleur. Mais c'est aussi un vin de partage qui se boit dans un repas convivial, sans cérémonial : avec des proches familiers ou de bons amis. Il n'est pas forcément le breuvage sur lequel on va s'extasier, sinon par un : "dis donc, il est bon ton rosé !". Il se contente d'accompagner le repas en compagnon discret chargé de désaltérer agréablement les convives en étant généreux et frais en bouche. Et pourtant, quand le moment vient de déboucher la bouteille, juste avant de se mettre à table, j'ai toujours cette petite pointe de plaisir indiscible : vais-je comme la dernière fois, surprendre mes invités avec ce vin que j'ai soigneusement choisi et dont je connais le parfum qui annonce des arômes fruités intenses et élégants ?

Cette année, le temps n'a pas été souvent propice au rosé. Les trois conditions pour toucher au bonheur qu'il procure : chaleur, plein air, amis, n'ont pu être réunies que très rarement. Et c'est bien dommage... A moins de se délocaliser vers des cieux plus adaptés !

                                                                        


PAR LE PETIT BOUT DE LA LORGNETTE

Lorgnette L'actualité politique ayant ralenti son rythme pendant ce flasque mois d'août d'un été aux abonnés absents, je me contenterai de commenter quelques faits ou événements qui me paraissent dignes d'une attention quelque peu relâchée.

- Les cheminots allemands devront se passer de grève. Pourtant ils annonçaient un mouvement sans précédent. Oui, mais voilà, le tribunal du travail a interdit la grève parce qu'elle causerait un préjudice économique trop important en cette période où les allemands voyagent beaucoup. Les syndicats ont obtempéré et rapporté leur ordre d'arrêt du travail.  Ne rêvons pas, ça se passe en Allemagne....

- Loi sur la récidive : le Conseil Constitutionnel l'a validée. Elle sera donc appliquée. Elle prévoit notamment que la clause de minorité adoucissant les peines ne sera pas appliquée aux mineurs multirécidivistes. Reste à faire un peu de place dans les prisons, ce qui n'est pas le plus simple.

- TINTIN sera-t-il condamné ? On savait que dans l'album "Tintin au Congo", Hergé avait fait une peinture naïve de l'Afrique et de la colonisation. C'était bien dans l'esprit de l'époque : on était entre les deux guerres mondiales dans une période qui voyait triompher les grandes expositions coloniales. C'est vrai que les Africains y sont présentés dans le style "y' a bon Banania" slogan qui date de la même époque. Mais voilà  qu'une plainte très officielle a été déposée pour racisme. Fera-t-on le procès post mortem d'Hergé ? Quel singulier manque de culture pour avoir une telle lecture d'un ouvrage qui ne peut plus être mis à jour par son auteur et qui n'a de sens que dans le contexte de sa création, comme en témoigne la voiture que le héros utilise et qui figure sur la couverture. Tintin y fait preuve de paternalisme, sans doute, mais de là à y voir du racisme... Interdirait-on les rééditions qu'on donnerait à cet exemplaire des aventures du héros d'Hergé encore plus de valeur ! Le ridicule ne tue pas même le racisme.

- Claude ALLEGRE jette un nouveau pavé dans la mare dans une chronique de l'hebdomadaire LE POINT consacrée au dopage qu'il juge inévitable. Son raisonnement provocateur va jusqu'à comparer les exploits sportifs avec les oeuvres d'art créées par des artistes "dopés". En fait, il montre que le dopage a toujours existé depuis que la compétition existe, qu'elle fait partie de la condition humaine et que les formes de luttes mises en oeuvre actuellement pourraient bien s'avérer inefficaces. Le scientifique s'y révèle rigoureux et implacable.... comme à son habitude.

- La CGT ne veut pas perturber le "Mondial de Rugby". Voilà qui va intéresser les Français amoureux du ballon ovale qui commençaient à s'inquiéter des entraves qui pourraient être mises à leurs déplacements pour suivre les matches. Mais attention, le syndicat "ne s'interdit rien" . Aïe ! La CGT risque de se voir poursuivie par Ségolène ROYAL pour utilisation abusive d'une de ses expressions préférées, elle qui n'hésite pas à dégainer pour une photo (plutôt à son avantage) publiée par MATCH.

Demain, je vous parlerai d'un autre petit plaisir d'été.                                                         


A PLAT VENTRE...

Plage_bondeC'est un jour bleu. Il y en a toujours quelques uns au cours de l'été. Le vent est tombé et juste une brise légère vient effleurer ma peau. L'océan a pris ce ton outremer si caractéristique du beau temps et qui n'appartient qu'à lui. Quelques frisotis d'écume en parsèment la surface de leurs éclats brillants. Il est 17 heures : la chaleur décline avec le soleil qui commence à s'incliner vers l'horizon. C'est l'heure où la plage devient la plus agréable. Jusque là, le sable était brûlant sauf à l'ombre bienfaitrice du parasol. Maintenant il est fréquentable et, après avoir épuisé les lectures ou les mots fléchés du jour, le moment est venu de profiter au maximum de la serviette jetée à même la plage. C'est l'un de mes petits bonheurs d'été.

D'abord une demi-sieste : juste ce qu'il faut de somnolence ouatée pour profiter à la fois de la tiédeur du lit moelleux qui m'accueille et des rayons du soleil qui chauffent sans trop pour que cela reste un plaisir. Les cris des enfants qui jouent me parviennent à peine. On se met sur le dos en premier, mais c'est à plat ventre qu'on est le mieux. Curieux, non ? parce qu'au lit, c'est rarement confortable comme position pour sommeiller : il n'y a que sur la plage ! Un peu plus tard, la torpeur fait place à un examen attentif de l'environnement offert par la vue rasante, coincée entre le bourrelet de la serviette et le bord de la casquette qui me protège de l'insolation. Cette mince lucarne toute en largeur et qui tourne le dos à la mer devient un observatoire. C'est toujours un plaisir de pouvoir observer en catimini. Alors la plage s'offre en spectacle : de la jeune fille qui arbore fièrement sa poitrine (inévitable) à la saynette qui se joue autour du parasol entre une mère et son bambin qui vient de mettre ses pieds tout mouillés et pleins de sable sur sa serviette ; il y a ceux qui se sont mis en cercle et qui discutent ; plus loin une baigneuse a enfilé sa "serviette-cabine" et fait une danse du scalp à l'intérieur pour se changer ; il y a ceux qui viennent à la plage avec le strict minimum mais il y a les boulimiques du matériel qui ammoncèlent glacière, matelat pneumatique pour la baignade, ballon, sièges pliants, pare-vent, natte-et-serviette pour s'allonger, sans oublier le vaste parasol digne d'un étal de marché : leur secteur est un camp retranché que seule la marée montante parviendra à démanteler ; et puis il y a les papy-mamy qui ont en garde les petits et qui s'affairent pour les occuper au point qu'on se demande qui construit le château pour qui... Il y aurait beaucoup à dire sur les "corpulences" des uns et des autres, les démarches, les "accoutrements". Mais étant indulgent avec moi-même, je me dois de m'abstenir de les décrire. Cela n'empêche pas le plaisir de l'observation et les commentaires pas toujours complaisants que je garde pour moi-même, me contentant d'en sourire intérieurement !

Et tout ce monde vit. Mais est-ce la présence de la mer ? est-ce la brise qui a tourné et qui vient maintenant du continent ? est-ce mon esprit qui est engourdi ? toujours est-il que les bruits et les cris sont emportés. L'atmosphère est un peu irréelle. C'est la plage. Il fait bon et on y est bien. L'heure du bain approche...

                                                                     

                                                                


LA DISPARITION DES GEANTS

Après une pause due à un événement familial (heureux) pour lequel le soleil a bien voulu être de la fête, et le temps nécessaire au déplacement, j'ai retrouvé la douceur angevine... un peu trop humide à mon goût. Et bien entendu, revoilà le bloc-notes.

Cet été calamiteux, au temps fantasque, un jour trop chaud, le lendemain frisquet,  ne nous épargne pas non plus en disparitions : après Jean-Claude BRIALY, c'est au tour de Ingmar BERGMAN, Michel SERRAULT, Henri AMOUROUX, et hier Monseigneur LUSTIGER. Aucun de ces décès ne nous laisse indifférent, tant ces personnalités auront marqué leur temps et leur activité de leur talent. Toutes mériteraient ici un hommage, mais je ne pourrait que plagier ce que d'autres ont déjà dit.

Pourtant, je ne peux m'empêcher de dire quelques mots que m'inspirent les facettes multiples de cet immense comédien qu'était Michel SERRAULT. J'ai encore en mémoire son visage malicieux de vieux bougon, joué à la perfection, face à une Mathilde SEIGNER convaincante, dans "Une hirondelle a fait le printemps". Dire encore que le duo avec Eddy MITCHELL dans "Le bonheur est dans le pré" nous avait fait passer une bonne soirée. Ou encore que ses loufoqueries de la "Cage aux folles" resteront à jamais dans les annales du cinéma et ... du rire. Michel SERRAULT a été Français dans toutes les acceptions du terme : bon vivant et aimant la bonne chère, spirituel et fantaisiste sans retenue, capable de passer du rire aux larmes, du comique désopilant au tragique sordide, et se bonifiant avec l'âge comme un grand vin. Sa carrière commencée sous le signe de la fantaisie avec Jean POIRET s'est épanouie avec le temps au point de devenir "UN" parmi les monstres sacrés. Il avait fini par savoir tout faire à l'écran et ce qu'il faisait il le faisait admirablement. Moi qui ne suis pas volontiers très cinéphile, j'allais pourtant voir avec curiosité et une certaine gourmandise un film dans lequel il était annoncé. Nul doute qu'il continuera à vivre encore longtemps sur nos écrans, petits ou grands, tant nous prendrons de plaisir à voir et revoir ses meilleures productions.

Sa disparition laisse un vide béant. Salut l'artiste !

                                                               


LA KEMIA

C'est une coutume que nous avons rapportée du Maroc. La Kémia fait partie indiscutablement des petits bonheurs de l'été. C'est en quelque sorte les "tapas" (espagnols) ou les "amuse-gueule" que l'on sert avec l'apéro, quand on a des invités. Avec l'été, nous renouons volontiers avec la "kémia" : pistaches, cacahouètes, olives piquantes, moules à l'escabèche... servies en petits raviers avec des "piquos". Nous y rajoutons l'inévitable chorizo et les rondelles de saucisson. La kémia devrait accompagner l'anisette. Elle ne convient pas pour des "bulles". Chez nous, ce sera pastis "Bardouin" pour les soirs de chaleur, ou whisky et autre Martini (on the rocks, of course). Ne pas oublier : les tomates bien fraîches coupées en fines tranches et saupoudrées de cumin -important le cumin !-. Pour les enfants, on rajoute les incontournables chips. Le tout à picorer en devisant avec les amis.

Autour de la kémia, le temps n'est plus le même : il prend le pas lent des dromadaires et l'ambiance se fait plus douce à mesure que le jour décline. On est entre amis. C'est un temps de partage qui prélude aux agapes qui vont suivre, mais sans précipitation. La kémia c'est le moment des retrouvailles, le bonheur de se voir, la certitude d'une bonne soirée qui commence. Sans la kémia, il me semble que la vie serait plus morose : elle est douceur de vivre, désir d'accueil, souci de faire plaisir...

La kémia c'est aussi plein de souvenirs de notre séjour au Maroc. Des voix qui résonnent, des visages qui reviennent en mémoire. Des apéros mémorables pris à l'ombre des eucalyptus et des rigolades à n'en plus finir avec les histoires d'Alain ou de Germain..... ponctuées de "ma parole !"  Nous revoyons périodiquement quelques uns des protagonistes de ces moments joyeux.... et bien entendu "on se fait une petite kémia"... pour commencer.