L’UDI N’A PAS LE MONOPOLE DU CENTRE
30 janvier 2015
L’union fait la force. Elle est aussi un combat. Depuis toujours en politique. Aussi dès qu’une échéance électorale arrive, chacun veut montrer ses muscles et assène ses exigences. Tous les arguments sont bons pour se faire valoir. Le problème, c’est le décompte des voix et l’appréciation de l’influence électorale des uns et des autres pour avoir les meilleurs arguments de négociation.
A gauche c’est pas mal compliqué.
Mais au moins les catégories sont nettement définies entre l’ultra gauche, les verts, les socialistes et les radicaux. Cela n’empêche pas les surenchères, mais chacun finit par s’y retrouver, vu qu’au premier tour, on a pris l’habitude de se compter pour faire jouer la discipline de gauche au second en faveur du mieux placé. C’est clair. Enfin presque. Le jeu s’est compliqué singulièrement depuis qu’une partie de l’électorat s’est mis à voter Front National et que Marine Le Pen puise ses cadres au NPA.
A droite, ce n’est pas compliqué, c’est complexe.
Enfin, si on veut bien considérer que le centre fait partie de la droite, comme l’y incline ses valeurs et la plupart de ses propositions économiques. La complexité provient de l’interpénétration des courants de pensée qui transgressent les frontières des partis. Ainsi je n’hésite pas à affirmer qu’on trouve plus de centristes à l’UMP, depuis que le parti a décidé de rassembler la droite et le centre en 2002, que dans toutes les officines qui prétendent regrouper le Centre, avec un C majuscule : UDI, Modem, alliance centriste, radicaux valoisiens… Avec l’UDI, au moins, les choses ont été clarifiées depuis que ses dirigeants ont pris position en faveur de l’alliance avec l’UMP. Ce dont on peut se féliciter.
Pour être allié, il faut être deux à le vouloir.
Cependant, c’est là aussi que la difficulté commence. Pour être allié il faut être deux. Ce qui rend le jeu délicat, ce sont les exigences toujours disproportionnées en provenance du « petit » à l’égard du « gros » toujours considéré comme l’ogre de service qui veut tout. Mais la stratégie du « ce qui est à moi, est à moi - ce qui est à toi est négociable » qu’il pratique peut se révéler rapidement insupportable. Je le sais pour avoir exercé ce type de chantage quand, à la tête d’une petite formation, je réclamais le double des places que mon poids électoral autorisait. C’est de bonne guerre à condition de ne pas se victimiser à outrance. C’est le talon d’Achille des petits de se sentir constamment persécutés. C’est à ce jeu que viennent de se livrer les responsables de l’UDI de Maine-et-Loire.
3 000 adhérents, faudra faire avec !
On n’y peut rien si l’UMP compte dans le Maine-et-Loire près de 3 000 adhérents, ce qui peut paraître écrasant pour des formations où on se compte seulement par dizaines (je ne veux pas être désagréable), et encore en comptabilisant les « sympathisants ». Je n’y peux rien si pour constituer les listes, le poids électoral doit être pris en considération. S’il est vrai que les élections au Conseil Départemental ont jusqu’à maintenant été particulières par l’exigence de notoriété locale nécessaire pour être candidat, ce qui conduisait souvent à afficher des étiquettes plus ou moins « apolitiques », les nouvelles conditions de l’élection, cette fois-ci, avec redécoupage des cantons et un nombre impressionnant de sortants qui jettent l’éponge, changent la donne. Il me semble en effet que les électeurs risquent d’être paumés et sans repères, tant les frontières des nouveaux cantons sont différentes. L’appellation politique me semble indispensable pour guider leur vote. Croire que rien n’a changé par rapport aux élections précédentes serait faire une grossière erreur.
Alors oui, l’UMP a souhaité la plus large union.
Et bien sûr, son Conseil Départemental s’est prononcé sur le soutien à une liste de candidats couvrant l’ensemble du département, qu’ils soient adhérents (il y en a) ou non. Ce sont les statuts du parti, et c’est bien le moindre des respects que l’on doit à nos adhérents et militants qui ne regarderont pas si les candidats ont la carte quand on viendra sonner à leur porte pour aider à la campagne. Mais je ne vois pas comment, dans les binômes qu’impose la nouvelle loi, on aurait pu disséquer le soutien en fonction de l’appartenance ou pas. Si nos militants exigeaient patte blanche avant de se mettre en campagne, ça remettrait quelques pendules à l’heure. On ne m’empêchera pas de trouver qu’il est gonflé de voir dans cette présentation des choses une volonté d’hégémonie alors qu’on a été bien servi, comme pour le canton Angers-Centre, et qu’on ne se gêne pas pour présenter des candidats concurrents dans les cantons où ça arrange. Faut bien contenter les recalés. Tant pis pour les dégâts, s’il y en a. Il n’empêche, la campagne se fera sous les couleurs du « Rassemblement de la Droite et du Centre », qui correspond à la vocation de l’UMP et permet aux centristes de s’y retrouver, que chacun déclinera à sa façon, plutôt que sous le label « majorité départementale » qui ne veut rien dire.
Et vous m’excuserez d’être trivial en conclusion, mais tout le reste me parait de l’enc…age de mouches !