Les grands industriels parient
sur la reprise, avec prudence. Sur une « nette reprise » même. Les
présentations optimistes de leurs anticipations de profits en sont le signe. L’embellie
est liée en particulier à la reconstitution des stocks dans plusieurs filières,
à un redémarrage des investissements et à la croissance vigoureuse des pays
émergents.
La baisse de l’euro, provoquée
par la crise grecque, tombe à pic. Il a atteint en effet son plus bas en un an
cette semaine à 1,31 dollar. Ses oscillations sont d’ailleurs relativement
modestes, à mettre en relation avec le poids de la Grèce dans la zone euro,
avec moins de 3% du PIB.
Les seuls à s’en plaindre sont
les consommateurs qui paieront leur carburant plus cher. Sinon, c’est tout « bénef’ » :
pour nos exportations à l’extérieur de l’Europe notamment, et l’effet n’a pas d’incidence
pour les échanges avec nos voisins qui ont le même monnaie. La parité
euro-dollar devrait même approcher 1,25 d’ici la fin de l’année. Cette baisse
profitera plus à la France, à l’Espagne et à l’Italie qu’à l’Allemagne dont les
exportations sont moins sensibles aux taux de change qu’à la demande mondiale.
On est encore loin des 0,82
dollar de octobre 2000, qui est le plus bas historique de la monnaie
européenne. Cela tient au fait que les grands investisseurs n’ont pas remis en
cause la monnaie unique, tels que la Chine qui n’a pas vendu ses réserves de
change en euro. Et d’autre part, le dollar est contesté comme monnaie de
réserve internationale par les mêmes chinois. Cette baisse très modérée, malgré
la spéculation sur le cas grec reflète la confiance bien établie des marchés
dans la BCE et sa capacité à défendre la monnaie.
Il faut même s’attendre à un
regain d’attractivité du dollar parce que le différentiel de croissance entre
les Etats-Unis et l’Europe joue en sa faveur. Et il est possible que le trésor
américain relève son principal taux directeur, aujourd’hui proche de zéro. Un
contexte que l’économie européenne devrait mettre à son profit pour se relancer….
Mais c’est une autre histoire, car l’endettement des Etats va continuer à peser
par les efforts d’assainissement qu’il va nécessiter. La Grèce en est un
mauvais exemple, mais un exemple quand même.
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