Après la famille et la maladie,
la protection sociale se préoccupe aussi de la vieillesse et du versement des retraites
du régime général.
L'ensemble des régimes de base de retraite ont versé, en 2008, 175,82 milliards d'euros à
21,9 millions de retraités. Avec ses 11,5 millions de retraités, le régime général verse à lui seul
85,47 milliards d'euros de retraites, soit
7 433 euros par pensionné. Mais s'il concerne 52,5% des
pensionnés en France, il ne récolte que 48% du montant total des prestations de
retraites versées. Les 2 millions de fonctionnaires retraités, qui constituent
9,27% des pensionnés, récupèrent, eux, 25% du montant des prestations de
retraites. Ils se partagent 41,14 milliards d'euros de prestation par an, soit
20 250 euros par pensionné. Les
indépendants sont moins bien lotis : le million de pensionnés commerçants se partage 3,44 milliards
d'euros par an (3 402 € par pensionné), les
819 000 artisans retraités se partagent eux 2,87 milliards
d'euros par an (3 507 €). Les professions libérales se contentent,
elles, de 835 millions d'euros pour 211 000 pensionnés
(3 945 €). Ces montants ne concernent que les retraites de base.
Le minimum vieillesse,
réservé aux personnes de plus de 65 ans disposant de faibles ressources, représentait
en 2008 un coût annuel de 2,83 milliards d'euros pour la protection
sociale. Cela représente la prise en charge de 22 régimes différents. Ces dépenses, en hausse de 4% par
rapport à 2007, prennent en compte l'augmentation du nombre de retraités
bénéficiaires et l'augmentation du montant de la prestation. En effet,
celle-ci fait l'objet d'une promesse de campagne de Nicolas Sarkozy qui s'est
engagé à l'augmenter de 25% d'ici 2012 pour les personnes seules. Cette
revalorisation concerne environ
400 000 bénéficiaires. Son coût global devrait être de
400 millions d'euros environ d'ici 2012. Au total ce sont
501 650 ménages qui bénéficient du minimum vieillesse. Cela
représente donc une allocation moyenne annuelle de 5 633 euros par
bénéficiaire.
L'allocation personnalisée d'autonomie (Apa) est une allocation
destinée aux personnes âgées qui ont besoin de recevoir une aide pour accomplir
les actes essentiels de la vie courante ou dont l'état nécessite une
surveillance régulière. Elle profite donc aussi bien à des personnes habitants
à domicile qu'à celles hébergées dans un établissement. En 2008, la protection
sociale lui a consacré 4,85 milliards d'euros. Cette aide sociale a profité à 1,1 million de personnes. Plus
de 60% de ces allocataires habitent encore chez eux
(669 908 personnes) et les 433 682 autres sont en
établissement. En moyenne, ces allocataires ont touché 4 395 euros
chacun. L'Apa est versée par les départements.
Le tableau ne serait pas complet
sans les aides au logement, qu’on pourrait intégrer dans les aides à la famille
et les prestations qui ressortent de l’indemnisation du chômage.
Les aides au logement :
chaque année, plus de 6 millions
de Français perçoivent une allocation de la part de l'Etat pour les aider à se
loger. Elles peuvent prendre plusieurs formes : APL, ALS... avec
ou sans enfant, étudiants... Comme beaucoup peuvent y prétendre, cela à un coût
pour la collectivité : 14,96 milliards d'euros soit 22% du montant
total des prestations fournies par les Caisses d'allocations familiales (qui
versent également, rappelons-le, l'essentiel du RMI, les allocations de
naissance et les allocations familiales entre autres). Si bien qu'un
bénéficiaire perçoit en moyenne 2 479 euros d'allocations logement
chaque année. Les aides au logement en faveur de personnes sans enfants
(3,54 millions de bénéficiaires) sont moins coûteuses pour l'Etat
(7,24 milliards €) que les prestations légales de logement en faveur
des familles (7,72 milliards € répartis entre 2,49 millions de
bénéficiaires).
Le risque chômage
regroupe toutes les prestations versées à des personnes privées d'emploi qui ne
remplissent pas les conditions normales de droit à la retraite et dont la
cessation d'activité n'est pas envisagée comme définitive. En 2008, la
protection sociale y a consacré 34,3 milliards d'euros soit 6,2% du montant total des prestations
sociales versées en France. Mais au-delà des prestations liées à
l'indemnisation du chômage, le risque
chômage comprend aussi les préretraites (2,2 milliards €). Ces deux
prestations, pour un total de 32,23 milliards d'euros, pèsent 94,1% des
montants consacrés au chômage. Mais le risque chômage au sens de la protection
comprend également des dispositifs de réinsertion professionnelle qui
compensent des pertes de salaire pour cause de formation professionnelle. Ces
derniers allocataires ont bénéficié de 2,02 milliards en 2008.
De la naissance à la mort, nous
sommes d’une manière ou d’une autre pris en charge par un dispositif de
sécurité sociale qui couvre pratiquement tous les risques auxquels chacun peut être
confronté. Maladie, accidents du travail et maladies professionnelles, famille,
vieillesse sont les quatre branches de ce vaste dispositif auquel va bientôt se
rajouter celle de la dépendance pour laquelle il faudra trouver une source de
financement, sachant que déjà la maladie est lourdement déficitaire ainsi que
la vieillesse avec le problème du financement des retraites.
En plus de l’augmentation
régulière du minimum vieillesse de 5% chaque année, et même chose pour les
adultes handicapés, le gouvernement a mis en place le RSA qui améliore et
simplifie les prestations liées à la précarité. On ne peut pas conclure sans évoquer
la réforme HPST de grande ampleur pour tenter de rationaliser le secteur de la
santé et de la maladie et le plan Hôpital 2012 qui représente un gros effort d’investissement
et de modernisation de la santé publique. Il faudrait ajouter la création du
fonds d’investissement social proposé par la CFDT dans le cadre des mesures
anti-crise destiné aux demandeurs d’emploi et
aux jeunes qui souhaitent décrocher une formation adaptée, le chèque-emploi
service universel qui permet à 1 300 000 familles d’être aidées à
domicile, …
Oui vraiment, plus social, tu meurs !
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