EDUCATION : POUR CONTINUER….
16 février 2009
Si la réforme de la formation professionnelle des
enseignants s’impose, les IUFM étant toujours restés plus universitaires que « formateurs »,
pour rester poli, ce que propose le Ministre de l’Education comme nouveau
dispositif me laisse perplexe pour le moins. Je dirais même qu’il me déroute. J’ai vraiment le sentiment, qu’une fois de
plus, on va taper à côté du clou.
J’ai fait toute ma carrière de prof’ de collège avec l’équivalent
d’un ex Deug (CELG) en poche, même moins puisque « propé » se faisait
en une année. Je n’ai jamais eu le sentiment de manquer de connaissances pour
enseigner, ni de culture pour dominer mon enseignement, de la 6ème à
la 3ème. Et puis, comme il se dit familièrement dans le métier, de
toute façon, « au bout de 7 ans, tu
as oublié tout ce que tu as appris et il ne te reste que le niveau que tu
enseignes ». Derrière cette boutade, il y a plus qu’une réalité.
Aussi quelle idée de pousser jusqu’à bac+5, niveau master si
j’ai bien compris, pour le socle des connaissances. Prof des écoles en
maternelles avec un master, ça va coûter bien cher au citoyen contribuable en
acquisitions de connaissances dont les ¾ seront inutilisées. Je veux bien
imaginer qu’un tel prof des écoles aspirera à enseigner jusqu’au CM2 : on
est encore loin du compte. Et en même temps, on supprime l’année de stages qui
permet d’apprendre un peu du métier dans sa réalité en étant en situation sur
le terrain.
On aurait pu imaginer un dispositif beaucoup plus réaliste,
en créant un institut professionnel
qui regrouperait les formations pédagogiques adaptées aux différents niveaux d’enseignement :
école, collège-lycée, BTS et classes post bac (en laissant l’enseignement
supérieur long à part). Pour chacun de ces trois niveaux on recruterait sur
concours parmi les titulaires des BTS pour enseigner en maternelle et primaire,
parmi les titulaires des licences pour enseigner en collège-lycée, et parmi les
titulaires des masters pour enseigner aux classes post bac (supérieur court). Evidemment,
il faudrait concevoir parallèlement, un dispositif de formation continue qui
permette aux professeurs des niveaux inférieurs de passer les diplômes
universitaires qui ouvrent l’accès à l’étage du dessus par la promotion
interne. Cela aurait le mérite de limiter
le coût de la formation théorique, qu’elle soit initiale ou continue, en la
faisant coïncider avec le besoin réel.
L’année en institut de formation serait consacrée, en alternance, aux connaissances
des théories pédagogiques, de la psychologie des enfants et des adolescents
(selon les classes) et à la découverte du contenu des programmes qu’ils auront
à enseigner, d’une part, et de stages pratiques en classes d’application, d’autre
part (au moins trois mois).
Quant à la rémunération, continuer de l’associer à un niveau de diplôme, reste une vision technocratique du métier d’enseignement. Je ne serais pas gêner qu’une grille unique de la maternelle au BTS soit mise en place. Avec la possibilité d’une prime au mérite, évidemment, car à tous les niveaux, il y a ceux qui se défoncent parce qu’ils sont passionnés et ceux qui enseignent en … attendant les vacances (Allez, on va dire qu’ils ne sont pas les plus nombreux). Il y a ceux qui rayonnent dans leur établissement et ceux qui sont coutumiers des retards et des absences… Bref, la vie quoi. Faut bien faire la différence !
Pendant ce temps-là, notre Président prend à bras le corps les problèmes de la Natiion (indiscrétion du Figaro) :
Sarkozy veut choisir son siège au sommet de l'Otan
Le prochain sommet de l'Otan, début avril, célébrera le 60e anniversaire de l'organisation. Et, selon l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, le président français tient absolument à s'asseoir à côté du secrétaire général, Jaap de Hoop Scheffer, quitte à bousculer la règle en vigueur qui veut que les chefs d'État et de gouvernement soient installés autour de la table par ordre alphabétique. Un compromis aurait cependant été trouvé : Sarkozy pourrait s'asseoir à la droite du secrétaire général tant que les caméras de télévision tourneraient dans la salle, puis changer de place après la sortie des journalistes.
Rédigé par : Lucien Martin | 17 février 2009 à 11:14