HISTOIRE

L’INFARCTUS DEMOCRATIQUE

Fin du monde tintin

 

Le 3 mars dernier, jour de l’officialisation de la candidature d’Emmanuel Macron, Gabriel Attal avait  affirmé à la face de  la nation que «  la campagne présidentielle aurait bien lieu ». A quelques  jours du scrutin, après la curieuse émission de télévision du 14 mars, dont les conditions avaient été dictées par l’Elysée, et celle de mercredi soir à laquelle le président sortant ne participera pas, il n’est pas  exagéré de dire que le compte n’y est pas. 

Le  débat n’a pas été possible dans des conditions normales.

Dans sa brutalité  sauvage, la guerre possède un  pouvoir hypnotique. Elle vient s’ajouter à deux années de covid qui ont épuisés et sonnés les Français, confrontés  à la hausse des prix, notamment des carburants,  et désormais saisis d’effrois par la peur nucléaire pour les trois quarts d’entre eux selon un sondage du 3 mars. Et de fait les images tournant en boucle des  destructions, des milliers de femmes et d’enfants jetés sur les routes d’Europe, ont rendu inaudible une campagne qui n’avait  même pas  vraiment commencé  un mois avant le 1er tour. Les médias mettent le focus  sur un  président qui se  démène, occupé à  présider la France, à présider l’Europe, discuter et négocier  avec  Poutine, coordonner avec l’Otan notre riposte  à la guerre russe et aider l’Ukraine. Il lui est  resté  bien peu de temps à consacrer à la campagne. D’ailleurs il est encouragé  à cette stratégie par le réflexe légitimiste d’un peuple âgé et frileux dont l’âge médian des votants frôle la soixantaine du fait de l’absentéisme des jeunes et des actifs pauvres. Apeurés  par une guerre omniprésente, déstabilisés par de  sombres perspectives économiques, les Français semblent tentés par  l’union sacrée derrière un président-candidat qui aspire des ralliements divers et variés de gauche et de droite, ce qui contribue un peu plus à brouiller le paysage politique et à étouffer les autres  candidats.

La  nécessaire respiration démocratique du pays est une fois de plus paralysée.

La France, au spectacle de la guerre n’aura débattu ni du bilan du quinquennat, ni de son avenir, ni vraiment des propositions des candidats. Une campagne à nouveau occultée alors que les Français se débattent dans des problèmes très lourds qui  pourraient entraver sa survie en tant que nation libre.  Rappelons-nous  que la crise covid a étouffé au passage la question sociale, avec un gouvernement l’enterrant par la distribution de dizaines de milliards d’euros pour tenir la population à domicile, mais une crise si violente qu’elle a fait trembler la République et terrifié l’Elysée et Matignon au point qu’ils ont  mis fin à leurs velléités réformatrices. Les fureurs protestataires ont disparu pour un temps, mais il n’est  pas besoin  d’être grand  clerc pour voir que le feu couve toujours.

L’espoir de 2017 s’est fracturé sur le mur du réel.

Lourdement endettée, la France est en stagnation économique depuis des années.  Le rebond de 2021  ne doit pas faire illusion, le pouvoir d’achat reste  figé, artificiellement  maintenu par des subsides distribués  à crédit pour les plus pauvres. La situation à venir n’est  pas réjouissante et ne peut que compliquer la situation avec des pénuries, de l’inflation et à la clé une remontée du chômage.  Macron, de maladresses en paroles blessantes, d’erreurs de jugement en gouvernance amateur, de déni en effet d’annonce s’est montré incapable de réformer la France. Il n’a fait qu’accroître son mal. Jusqu’au scandale final de ses relations plus que suspectes avec McKinsey, qui fait l’objet d’une enquête  préliminaire du PNF. Mais à ce jour, si Macron repassait ce ne serait pas sur son bilan calamiteux. Il aura été sauvé par la guerre aux portes de l’Europe et il se trouvera peut-être assez d’électeurs ayant bénéficié de la générosité présidentielle pour le remercier.

L’infarctus démocratique.

Quelle sera la part, cette fois-ci des abstentionnistes ? Il semble que ceux-ci s’annoncent nombreux. Et voilà que s’annonce le duel dont les Français, massivement, ne veulent pas,  entre Macron et Le Pen. Un remake qui pourrait profiter, cette fois-ci, à la patronne du RN. Abstentions massives plus Le Pen en position de l’emporter : l’infarctus démocratique n’est donc pas exclu.

Sauf si un sursaut moral et national se manifeste le 10 Avril, désavouant tous les sondages. Ceux qui s’apprêtent à voter Macron et à prolonger l’avachissement de la France finiront-ils par voter Pécresse et engager son redressement ?

 


FAIRE LE BON CHOIX …

La liberté guidant le  peuple bis

... OU POURQUOI JE VOTERAI PECRESSE QUOI QU’IL ARRIVE !

Malgré l’actualité tragique, on peut regarder avec lucidité les programmes électoraux et s’éloigner des images et raccourcis télévisés. En effet, pour moi,  le plus important est de connaître les propositions qu’un candidat fait sur  les principaux sujets que je crois essentiels et  pour lesquels j’attends des engagements autant que des réponses. Il importe aussi que l’ensemble soit cohérent et supportable sur le plan financier, donc qu’il soit évalué aussi précisément que possible, bien que nous sachions que l’environnement économique et la conjoncture soient aléatoires. Un projet ne vaut que pour le moment où il a été conçu, sa réalisation devra  s’adapter à l’évolution du contexte,  tant il peut y avoir de facteurs qui échappent à celui qui a la charge de l’exécuter. Enfin, il est évident que la question que chacun doit se poser est de  savoir si le  candidat ou la candidate qui le propose  a la carrure pour exercer la charge et l’entourage pour le mener à bien, car on ne gouverne pas seul un  pays comme la France.

Si je m’apprête  à voter pour  Valérie Pécresse, ça n’est pas seulement parce qu’elle est la candidate de la famille politique à laquelle j’adhère.  Chez  moi, ça n’est pas comme ça que ça marche. Il faut que le programme corresponde  à ce que je souhaite et à mes convictions,  car j’en ai, à la différence de beaucoup de mes compatriotes. Et je pense encore avoir suffisamment d’esprit critique pour évaluer le contenu qui  nous est proposé. La preuve, certains  de nos amis ont décidé de soutenir un autre candidat, ce qui m’amène à  m’interroger sur leurs convictions. Aussi est-il nécessaire d’en faire l’examen point par point.

Le programme.

J’ai deux priorités, dont on parle peu dans  cette campagne, mais qui me  paraissent primordiales : notre société et notre mode de vie sont mis en danger dans leurs fondements par le fondamentalisme religieux et la nouvelle pensée de gauche appelée wokisme avec tout son cortège de postulats non discutables et qui a envahi notre université et nos grandes écoles.  Ce sont deux sortes d’obscurantisme qui mettent en danger l’universalisme des Lumières sur lequel notre démocratie et l’ensemble de nos libertés sont fondés. Sur ces deux sujets, Valérie Pécresse apporte des réponses claires. Je partage ses propositions raisonnables pour réguler l’immigration et la remise en route d’un projet d’assimilation,  avec  au cœur une laïcité émancipatrice. Elle n’aura pas la main qui tremble, au contraire de Macron, contre  l’islamisme radical, ayant déjà fait ses preuves dans sa Région. De  même j’approuve son rejet de la repentance   que voudraient imposer ceux qui veulent réécrire notre histoire au nom de la condamnation d’un pseudo « privilège blanc ». Sa conception d’une égalité  des citoyens qui s’affranchit de toute notion de sexe, de race, de couleur  ou de religion, inspirée  par l’universalisme républicain, me va très bien.

Le projet de société qui ressort de ses différentes propositions concernant la famille, avec le retour de l’universalité des allocations familiales et le rétablissement de  l’allocation dès le premier enfant, avec ses nombreux compléments, forment  une panoplie complète ; le rétablissement de  l’égalité des chances par une réforme profonde du système éducatif s’appuyant sur  l’autonomie des établissements et le soutien à la jeunesse avec la mise en place d’une banque pour soutenir les projets des jeunes ; la réforme du financement des retraites avec le recul du départ à 64 ans puis 65 ans, qui permet d’assurer une retraite  minimum égale au smic et de maintenir le niveau des pensions, avec en parallèle la volonté de favoriser le maintien à domicile le plus longtemps possible ; voilà un ensemble cohérent, d’inspiration libérale,  propre à rétablir l’ascenseur social. Il faudrait y ajouter bien d’autres mesures comme celles concernant la construction de logements,  la  pratique sportive, …

L’Etat et le domaine régalien constituent le pilier central de la vie en société : c’est un point fort du projet de Valérie Pécresse. Par une réforme puissante visant à diminuer le nombre de fonctionnaires (200 000)  en ne remplaçant pas un départ sur trois à la retraite, et en l’accompagnant d’une nouvelle décentralisation qui supprime les doublons embolisants et d’un redéploiement  (50 000) dans les fonctions qui ont besoin de renfort, telles  sécurité, éducation, santé, elle donnera les moyens aux services publics de retrouver toute leur efficacité. Les  compétences attribuées aux territoires permettront de retrouver souplesse et rapidité des réponses à apporter. On trouvera aisément le détail de toutes les  mesures prévues. En matière de défense, la  crise ukrainienne lui a donné l’occasion de préciser l’action qu’elle mènerait pour renforcer et moderniser nos armées. « Qu’est-ce qu’elle apporte de plus ? » demande un ministre louant l’actuel Président. L’efficacité ! Car trois coups de téléphone à Poutine n’effacent  pas cinq ans d’échecs en matière de sécurité… par exemple.

Pour l’économie, il s’agit de libérer les énergies en allégeant le poids qui pèse sur les entreprises, en diminuant les charges pour permettre l’augmentation du pouvoir d’achat et les impôts de production pour redonner des marges de compétitivité : le cap est donné, avec un engagement ferme de permettre une augmentation de 10% du pouvoir d’achat sur le quinquennat. La libération du temps de travail est un autre  axe qui devrait permettre d’améliorer les salaires avec en plus la possibilité de convertir les RTT en salaire. L’agriculture n’est pas oubliée  avec  comme objectif de retrouver l’autonomie alimentaire de la  France et faciliter la transmission des propriétés. En matière d’énergie, le recours assumé au nucléaire n’empêchera  pas le déploiement de sources d’énergies complémentaires  et diversifiées. Les enjeux de transition énergétique sont pris en compte, eux aussi, avec une vision pragmatique non punitive.

Restent la dette et les déficits.  Le prochain locataire de l’Elysée  héritera  d’une situation fortement dégradée avec un contexte qui s’annonce nettement moins favorable avec le retour de l’inflation et la remontée inéluctable des taux d’intérêt. Les réformes envisagées cumulant réduction du nombre des fonctionnaires, économies et dynamisation de la croissance,  devraient laisser une marge de manœuvre qui sera d’abord attribuée  à la réduction des déficits publics.

Voilà  un programme cohérent qui correspond en tous points à ce que j’attends. Remettre le pays au travail, meilleur moyen de réduire les dépenses sociales, ce n’est pas  un retour au passé comme certains  voudraient le  faire croire,  c’est au contraire reprendre le  chemin du progrès et ouvrir des  perspectives sur un avenir plus sûr.  Force est de constater qu’aucun  autre candidat, et certainement pas  Macron ne propose, avec autant de précisions,  un projet  aussi construit.

La fiabilité est le deuxième sujet.

Toute la question est de savoir si Valérie Pécresse a les épaules  pour porter  son projet. Je pense que son parcours parle pour elle. Ce n’est pas pour rien qu’on la surnomme la « dame de faire ». Quant au procès en insincérité que certains lui font, il relève de la politique politicienne. Je retiens qu’elle a le courage de dire, même ce qui peut déplaire, qui a pour prolongement la volonté de faire. De plus, elle peut s’appuyer sur une foule de talents qui sont à sa disposition, tous gens compétents  et expérimentés.  Personne ne peut en dire autant.  Au lendemain de l’élection, elle aura l’embarras du choix pour nommer un premier ministre et nommer un gouvernement immédiatement efficient. Quant à la stature internationale, est-ce qu’on se posait la question pour Macron.  C’est comme le journaliste qui demandait : « vous vous voyez en chef des armées ? ». Machisme stupide.

Enfin, élire une femme, ce serait un signal fort envoyé par la France,  qu’elle entre pleinement dans le 21ème  siècle.  Ça n’est pas pour rien que symboliquement, on la représente par la « Marianne » !

Alors oui, deux fois oui, mille fois oui, je voterai Pécresse le 10 avril, je le dis aux Raffarin, Woerth, Muselier et autres déserteurs, aux électeurs tentés par « l’effet drapeau », oubliant toues les bévues et les échecs du sortant. Ceux-là ont tort, car, au-delà de Valérie Pécresse et de son projet,  c'est de la France qu'il s'agit et de son renouveau ! Bref,  s’il ne devait  en rester qu’un, je  serais celui-là ! Il n'est jamais honteux de faire vivre ses convictions.

 


COMMENT SORTIR DE L’ADDICTION A L’ARGENT PUBLIC ?

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La maladie des subventions.

L’économie française et la société sont malades des subventions  à  tout va nous explique Jean-Pierre  Robin, du Figaro. Consommateurs, salariés, entreprises : l’Etat envoie la monnaie à tous les étages et par tous les moyens : chèques,  subventions, diminution de charges, avec  pour conséquence de se substituer aux employeurs pour le  pouvoir d’achat, de réduire les cotisations patronales pour réduire   le coût du travail, etc  … Mais la très forte progressivité des charges en fonction du salaire qui en est  la conséquence entraîne des effets de seuils dissuasifs,  bloque les hausses salariales et  l’ascenseur social.  Cela explique aussi que les grands groupes industriels français ont 62% de leurs effectifs en dehors de l’hexagone, délocalisant leurs activités haut de gamme,  ce qui condamne le territoire français au bas de gamme. L’Etat tente de corriger cette  politique ubuesque par  les mécanismes fumeux  des différents crédits d’impôts (13 milliards par  an de manque à gagner) et  en laissant prospérer les niches fiscales (84 milliards en 2022).  La  pandémie a rajouté à l’addiction les PGE (prêts garantis par l’Etat) pour 141 milliards.

Appauvrissement généralisé.

Cette addiction à l’argent public est cause d’appauvrissement généralisé. C’est une faiblesse structurelle facile à comprendre.  Le cercle vicieux de toutes les  addictions aux subventions d’Etat qu’il s’agisse des consommateurs, des entreprises ou de leurs salariés conduit aux bas salaires et à la faiblesse de fonds propres qui rend peu résilients les uns et les autres aux chocs, comme  en témoigne l’état de tétanisation du gouvernement face aux records des prix de l’essence à la pompe. Nous assistons à une faillite collective, nous dit Nicolas Baverez. Malgré les performances exceptionnelles de l’année 2021 marquée par  une croissance de 7%  et par la  création d’un million d’entreprises  et de 650 000 emplois, qui relèvent d’une  pure logique de rattrapage, le modèle économique français reste plus que jamais insoutenable. Contrairement à ce que veut faire croire le gouvernement, il reste caractérisé par  la poursuite de la désindustrialisation,  avec une activité manufacturière inférieure de  3,5% à son niveau avant épidémie, un déficit du commerce  extérieur de 86 milliards et une dette  publique qui culmine  à 116% du PIB, le tout se soldant par un appauvrissement de 100 à 200 milliards si on tient compte de tous les déficits qui ne sont pas comblés par le gain de PIB. Ce qui est corroboré par le constat d’Agnès Verdier-Molinié de l’augmentation continue du nombre de pauvres en France. Le moment est  venu de prendre le taureau par les cornes. Le débat de l’élection présidentielle que M.  Macron veut occulter doit être  l’occasion de faire la vérité sur la situation réelle  de  la France et de décider des orientations à  donner à un tournant de l’histoire de notre pays. La  France ne peut pas s’offrir le  luxe d’une reconduction de la même politique cinq ans de plus, alors que l’inflation s’installe et que la remontée des taux va gager les faibles marges de manœuvre de l’Etat.

Les conditions du sursaut.

Un sursaut s’impose, et il imposera des  efforts et des bouleversements. Le cacher aux électrices et électeurs serait une imposture démocratique qui conduirait inévitablement à des lendemains dramatiques. Car à toute cette problématique d’un Etat omnipotent s’ajoute un autre écueil central de la  France, qui explique ses  faiblesses, c’est celui de  l’école et  de l’insuffisance des compétences. Nous sommes en train de changer d’ère, mais peu de nos politiques  l’ont compris. Les classements de  l’OCDE, que l’Education nationale regarde distraitement, montrent que cette faiblesse concerne les jeunes comme  les adultes. Cette situation désastreuse est la cause de l’inemployabilité de trop de monde, de  la faible  modernisation des entreprises, de la désindustrialisation et donc de la dégradation de nos finances publiques. Or, il est urgent d’inverser la spirale. En relevant les  compétences cela ferait repartir vers le haut les emplois, la  qualité  des emplois et les salaires.  Ce serait aussi une manière d’accompagner le recalibrage de l’Etat-providence dont les contours doivent être redessinés pour l’adapter à un monde d’énergie chère, de mobilité chère, d’alimentation plus coûteuse. Recalibrage  évident dans un pays où  les  prélèvements sont déjà si lourds que l’enveloppe globale ne peut être augmentée. C’est le moment de passer de l’Etat dépensier à l’Etat garant  en mobilisant pour les investissements prioritaires, avec une garantie publique, l’épargne des ménages, surabondante avec la pandémie.  Ce serait aussi un bon moyen de remobiliser les classes moyennes en leur permettant d’accéder à des placements sans risques et  plus lucratifs que les actuels livrets d’épargne aux rendements nuls. L’Etat se contenterait d’accompagner le redressement de l’économie  privée sans  bourse déliée mais seulement en recourant  à sa signature qui ne coûte rien mais pourrait valoir de l’or.

Une France nouvelle !

Pyramide (3)_LI Face au bilan du président sortant qui a « cramé la caisse » et  dont les réformes structurelles sont quasi inexistantes  ou au mieux homéopathiques, il convient d’opposer un programme  qui privilégie les économies et  cible mieux les dépenses indispensables tout en  cherchant à diminuer la charge qui pèse sur l’appareil  productif et qui mette au cœur la rénovation du système  éducatif pour l’adapter au monde qui advient. Il est grand temps de faire la réforme  de notre système de financement des retraites, en portant  l’âge de départ  à 65 ans, voire 67 ans à terme,  car c’est  le moyen le  plus efficace pour en assurer la  pérennité, en dépit des coûts induits, et sans dommage sur le marché de l’emploi car  la pyramide des âges (ci-dessus) en accentue l’opportunité : nous sommes  à un moment de creux démographique des 20-35 ans. Il faut accompagner le mouvement par  une réduction du nombre des fonctionnaires conséquente (en Allemagne 56 agents publics pour 1 000 habitants, 85 chez nous !) en parallèle avec une nouvelle et puissante décentralisation, meilleur moyen d’enrayer le socialisme technocratique  larvé qui paralyse  par sa passivité et ses doublons  l’action de  l’Etat.

Ce programme existe,  c’est celui de Valérie Pécresse.  

 

 


LA CANDIDATE FACE AUX ABSTENTIONNISTES

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Et d’abord, qui sont-ils ces abstentionnistes ?

Ils présentent des profils variés. Ils ont en commun de ne plus s’intéresser à la vie politique et  la plupart n’hésitent pas à avouer leur ignorance des programmes des candidats. Ils affichent un scepticisme affirmé sur le rôle de la politique  « qui ne change rien pour eux » quel que soit le détenteur du pouvoir. Pourtant, dans bien des domaines de la vie, les citoyens s’activent au sein d’associations et savent se  mobiliser pour des causes. Cette usure du « politique » qui confine parfois au « tous pourris »  se  manifeste  essentiellement par l’abstention électorale et met  en cause le système démocratique. Elle se manifeste aussi par la désaffection pour les partis politiques traditionnels qui sont tous concernés.  Les gens n’ont plus de convictions et ont tendance à suivre des modes, avec la  montée de l’individualisme et le repli sur la sphère privée. Il ne faut pas  ignorer  pour autant la « contre démocratie » qui s’affirme de plus en plus dans la société, cette démocratie  des pouvoirs indirects disséminés dans le corps  social,  une démocratie de la défiance  organisée face  à la démocratie de la légitimité électorale, vulnérable au complotisme, et dont les  « réseaux sociaux » facilitent le déploiement. Elle est prompte à dénoncer avec ses lanceurs d’alerte et ses actions de surveillance, elle est capable d’organiser  des actions jusqu’à la violence pour empêcher ou sanctionner les représentants ou les gouvernants, organisant une souveraineté populaire qui se  manifeste par   le rejet ou le refus et rarement par l’adhésion, d’autant plus qu’elle ne participe aux élections légitimes.  On voit où mène cette « contre-démocratie » : elle  creuse le fossé entre la société civile et les institutions et peut dégénérer en « populisme destructeur ». On l’a  vue en action à Notre-Dame des Landes, bafouant toutes les procédures démocratiques institutionnelles et obtenant satisfaction  par la défaillance du pouvoir exécutif. La campagne électorale témoigne de ces méthodes par bien des aspects.

Une candidate brillante et compétente.

Face à eux, Valérie Pécresse, répondant aux questions des deux journalistes, déploie son  programme et avec talent, argumente chacune de ses propositions. On ne peut faire plus précis et plus concret. Elle n’hésite pas à expliquer ses évolutions sur certains sujets, comme le « mariage pour tous » quitte à ne  pas plaire à son interlocutrice. Elle affiche ses convictions avec franchise, elle sait ce qu’elle veut et où elle veut aller. Peut-on la croire ? Elle a son passé d’élue en charge de la Région Ile-de-France et les ministères qu’elle a occupés pour plaider sa capacité à faire. Elle a la réputation de tenir ses promesses et de « bosser » ses dossiers. Elle démontre qu’elle a la carrure pour occuper le  poste qu’elle convoite.  Que faut-il de plus ? Normalement, même si  on ne la connaissait pas  avant l’émission, il y avait là de quoi convaincre les plus sceptiques. Mais la distance entre la candidate et les électeurs ou électrices présents  est peut-être trop grande : les sujets sont nombreux, les chiffrages forcément  complexes, les problématiques multiples… et s’avèrent difficiles d’accès pour des béotiens.  Alors on lui reconnaîtra de la sincérité  sans pouvoir rétablir une forme de confiance. On perçoit d’ailleurs dans certaines réponses, la présence de cette contre-société quand on conteste par exemple le montant des indemnités des parlementaires. Et probablement le programme de Valérie Pécresse, qui propose de moderniser la France par une avalanche de réformes, a-t-il du mal à être  compris par  un auditoire qui ne connaît vraisemblablement pas la réalité des institutions et de leur empilage.  

Alors, mission impossible ?

L’exercice est d’autant plus compliqué que  c’est une candidate qui se veut « responsable ». D’autres convaincront peut-être avec des arguments démagogiques et populistes, mais finalement irréalisables.  Le  jeu de la séduction est d’autant  plus compliqué quand on est convaincu que la politique,  c’est avant tout l’art du possible.  La démocratie réclame de la part de ceux qui sont appelés à voter, un effort. Elle est une conquête inestimable pour laquelle des femmes et des hommes sont morts. Il n’est pas  anodin de le rappeler. Il est probablement possible d’améliorer les institutions de la Vème république, encore faut-il croire, avant, à la valeur de la démocratie représentative. Toutes les autres formes, comme le tirage au sort, ne sont que des ersatz pour démagogue en mal de pouvoir ou de simulacre pour imposer ses vues. Finalement, ce format d’émission est peut-être plus nuisible qu’utile au rétablissement d’une citoyenneté comprise et assumée.

J'en tire trois conclusions :

L'abstention est fille de la paresse intellectuelle ;

Le dénigrement des  partis politiques constitue un affaiblissement de la démocratie, car sans eux, elle ne peut  pas vivre. On l'a vu avec le mouvement des gilets jaunes;

Vivre la démocratie, c'est d'abord avoir une opinion pour ensuite se forger des convictions. 

 


MACRON LACHE SES ROQUETS

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Le coup de tonnerre.

Décembre 2021. 52/48, le verdict est tombé, un premier sondage donne Valérie Pécresse  gagnante au second tour face à Emmanuel Macron. Ce n’était qu’un sondage, mais il a résonné à l’Elysée comme un coup de tonnerre. Et dans l’opinion l’idée que « c’est donc possible ». Et le « Président-sortant-pas-encore-candidat » de lâcher ses roquets qui se sont mis à aboyer de toutes leurs forces contre  celle qu’on a déjà surnommé « la tigresse ». Et tout y passe, jugements péremptoires, accusations douteuses et attributs sans fondements, en se gardant bien d’argumenter. Les Attal, Beaune, Schiappa, Darmanin et compagnie se répandent en propos dictés par le « château » et son entourage. Ainsi Attal n’hésite pas à accuser, avec son sautillement frénétique : « Valérie Pécresse à la fébrilité comme moteur et l’hypocrisie comme carburant » ou encore « Valérie Pécresse, c’est le retour de la rente en politique », Beaune qui n’a plus rien de Clément : « Pécresse,  c’est du mauvais Macron ou du méchant Ciotti », s’attaquant avec profondeur comme on le voit au projet européen de la candidate de la droite. Darmanin y est aussi allé de sa petite méchanceté : « C’est peut-être une bonne candidate pour Versailles, je ne crois pas que ce soit une bonne candidate pour parler aux électeurs de Tourcoing. » Comme si en Ile-de-France il n’y avait pas la Seine-Saint-Denis !   Les obus tombent dru autour d’elle. Mais les chiens aboient, la caravane passe. Et le dernier sondage Elabe qui  positionne  à nouveau Pécresse en challenger principal, à 50/50, va continuer de les exciter.

Les pauvres, ils n’ont que deux axes de médisance !

Il s’agit d’abord de montrer que la candidate de la droite et du centre court sans cesse après l’extrême droite, en ressortant des morceaux de phrase bien sélectionnés qui recoupent des  propos de Marine Le Pen, par exemple. Avec le thème de l’insécurité, c’est très facile. L’objectif est de permettre à la candidate du RN de repasser en tête de l’opposition et de réinstaller le match confortable pour le Président.  Ainsi le même Attal n’a pas hésité à diaboliser Eric Ciotti et à critiquer la « tambouille » que va devoir faire, selon lui, la candidate LR à la présidentielle pour tenir compte dans son programme des propositions du député des Alpes Maritimes. Une stratégie qui aboutit selon lui à « l'immobilisme ». En la matière, c’est  l’hôpital qui se  moque de la charité. Il oublie que le « dépassement politique »  qui lui est cher a conduit à la paralysie sa majorité, transformant les réformes en réformettes à cause du jeu d’équilibre  au sein de LRem, la  gauche bloquant la droite et réciproquement. Comme le crie Luc Ferry, vive le retour du débat droite-gauche, cette dernière étant très bien incarnée par Macron. A force de vivre les contradictions en leur sein, les  macronistes croient que c’est le même jeu qui se joue chez les Républicains. Méconnaissance totale du fonctionnement de ce parti !

Le second axe, c’est de ressortir  le quinquennat Sarkozy. Mais l’argumentaire repose sur une escroquerie intellectuelle, en faisant comme si tout était pareil il y a dix ans. Ainsi sur l’insécurité, le même Gabriel Attal n’y va  pas de main morte : « Valérie Pécresse a organisé une saignée des effectifs des forces de l'ordre sous Nicolas Sarkozy, elle a du bleu sur les mains » !!! D’abord, l’accusation n’est pas exacte et Hortefeux  à expliquer cent fois que ça s’était accompagné d’un redéploiement et l’insécurité avait reculé. Mais surtout, c’est faire l’impasse sur les dix ans Hollande-Macron, où pas grand chose a été fait pour renforcer les  effectifs, alors que la violence augmentait, et surtout sur le Ministère Taubira et sa politique laxiste. On attend encore les 20 000 places de prison promises en 2017. Quant aux attaques sur la gestion financière de Pécresse, elles sont franchement malhonnêtes. On ne peut comparer le  contexte d’alors, où il fallait avoir les yeux fixés sur les taux d’intérêts –on parlait d’instituer la règle d’or budgétaire- et la rigueur financière s’imposait à tous, avec la période actuelle d’endettement gratuit soutenu par la BCE. Alors oui, Valérie Pécresse, Ministre des Finances fin 2011, a fait voter un budget de l’Etat en baisse pour la  première fois par rapport au précédent. C’était du jamais vu. Et oui, Fillon avait dû augmenter les impôts pour limiter l’endettement. Il s’agissait de baisser les dépenses réellement pour rééquilibrer les comptes et faire baisser les impôts ensuite. Ce  budget  a été démoli par Hollande en juillet 2012 avec son assommoir fiscal qui a gelé l’économie pendant trois ans. 

La peur de perdre…

Mais tout est bon pour tenter de disqualifier la candidate de la droite. Ainsi Marlène Schiappa s’empare de la déclaration de Maître Gimms pour tenter de mettre Valérie Pécresse en contradiction avec sa lutte contre le communautarisme, en exploitant le fait que la Région Ile-de-France  subventionnait le chanteur, ce qui est pour le moins une approximation, et celui-ci en échange l’aurait soutenu à l’élection régionale. Evidemment, Valérie Pécresse n’a pas eu de mal à se justifier.   Puis c’est Amélie de Montchalin qui monte  au créneau, la rendant responsable de tout, même du couac sur le pass vaccinal à l’Assemblée nationale : « Soit elle n’est pas capable de tenir ses troupes, puisque hier, les députés LR ont voté contre le pass vaccinal (faux)… Les députés LR étaient plus nombreux à voter contre qu’à voter pour. Soit, et là ça veut dire que c’est encore plus dangereux, ça veut dire que ça s’appelle la duplicité. » On notera au passage la conception autoritaire qu’elle a de  la démocratie. La Ministre de la (pseudo)transformation de l’Etat oublie tout simplement que la suspension de séance était due à l’absence massive des députés de la majorité.  Cela n’avait pas empêché le sieur Attal d’entonner les grands airs en stigmatisant « une forme d’amicale de l’irresponsabilité constituée des députés  LFI, RN et LR » … oubliant lui aussi le défaut des Lrem. Où plutôt ne serait-ce pas de la mauvaise foi pour travestir une vérité dérangeante ? Pour  le vote, Valérie Pécresse avait demandé aux élus LR de ne pas s’opposer au texte, ce qu’ils ont fait très majoritairement  alors qu’il comportait de nombreux points d’application qui pouvaient justifier une abstention, voire une opposition. A LR, la liberté existe, ce qui paraît évidemment ubuesque aux technocrates du pouvoir.

S’il y a bien une opportunité de renvoyer Macron dans ses foyers, c’est Valérie Pécresse  qui peut  la concrétiser, et elle seule, parmi les candidat(e)s. A l’Elysée on le sait,  c’est pourquoi elle est devenue la cible principale de toutes les attaques. Le seul fait que déjà deux sondages l’ait fait apparaître  comme possible, ne peut que renforcer son audience parmi tous ceux qui ne veulent pas d’un mandat  bis.

 

 


UNE SORTE DE CUBA EN EUROPE…

France-faillite

 

Voilà un pays qui croule sous une bureaucratie omnipotente, qui voit ses jeunes prendre le large pour trouver un avenir, incapable de rembourser sa dette, au tissu industriel anémié  et qui a vu ses  exportations agricoles s’effilocher… Vous allez me dire : « Tiens, il  parle de la France ». Eh non, il s’agit de Cuba !  La  différence c’est que l’ile caribéenne a su développer des compétences en médecine, notamment une importante industrie vaccinale qui peut faire pâlir notre institut Pasteur.

Plus sérieusement, même si le trait est un peu gros, l’état de la France a de quoi inquiéter  les Français  et n’est pas celui, à l’eau de rose, décrit par notre cher Président avant le réveillon de la Saint-Sylvestre.  Affirmer que le pays est plus fort en 2021 qu’en 2017 ne tient pas. Le pays était déjà très amoindri à la fin du quinquennat Hollande et celui qui s’achève n’a rien arrangé, notamment à cause des deux crises majeures, l’une nationale, celle des gilets jaunes et l’autre internationale, celle du Covid. Il aurait fallu un miracle pour que  la France en sorte renforcée. 

Le  gouvernement exploite et tente de prolonger une embellie conjoncturelle, pensant en tirer profit  pour la campagne présidentielle, mais ce faisant, il continue d’aggraver les paramètres négatifs qui pèsent sur notre avenir. Certes, il peut s’enorgueillir de quelques réussites dans  les créations d’entreprises et  l’essor de la French tech qui à elle seule a  levé 10 milliards en 2021. Mais la forte reprise de cette année avec 6,7% de taux de croissance,  la  stabilisation du chômage n’est en réalité que l’effet de rattrapage de la récession historique de 8% du PIB en 2020 provoqué par le confinement. De même  que la  diminution du chômage , alors qu’un million d’emplois restent non pourvus,  doit prendre en compte la démographie et un simple coup d’œil sur  la  pyramide des âges  permet de comprendre le phénomène : le creux de natalité entre 1985 et 2010 bat son  plein et les 20-35 ans manquent furieusement à l’appel. Quant à  la progression du pouvoir d’achat de 1,6% par an, elle est en grande partie  le fait de la redistribution par l’Etat qui pour la réaliser a  continué d’écraser d’impôts nos entreprises –quoi qu’il  en dise-  et de ce fait a contribué à gelé les salaires.  Autrement dit, un  pouvoir d’achat saupoudré, factice et financé  par de la dette en plus.  La performance   d’ensemble reste donc médiocre, d’autant plus que l’inflation a fait son retour à près de 3% et elle risque d’être  beaucoup plus durable  que ne le pense notre grand apothicaire. 

Loin de révolutionner le  modèle français de croissance à crédit, le Président l’a, au contraire poussé dans ses extrémités, avec 1 000 milliards de dette supplémentaire. Quand j’entendais Amélie de Montchalin développer son argumentation de fuite en avant face à Eric Ciotti, tenant pour ringard un retour à l’orthodoxie financière,  je me disais que ces gens-là sont irresponsables.  Ils ne voient pas  que notre pays a perdu sa souveraineté  et du même coup la maîtrise de son destin.  Ou alors c’est du cynisme. La  France dépend de la Chine  pour son approvisionnement en biens de consommation, des Etats-Unis pour la technologie et de l’Allemagne pour la  réassurance de sa dette. Sans l’euro, notre déficit public doublé de celui de notre commerce extérieur auraient placé la France au bord du dépôt de bilan. Si le modèle  économique et social fondé sur la  distribution et l’endettement est reconduit,  la chute deviendra irréversible. Nous sortirons du peloton des dix premières puissances  mondiales avant 2030 et sur le plan financier nous n’échapperons pas à une crise majeure quand les taux d’intérêt dépasseront la  croissance nominale, ce qui ne manquera pas d’arriver au cours de la décennie.

La France est le pays le plus égalitaire si l’on en croit les statistiques.  Ce n’est qu’apparence, car  les poches inégalitaires sont  partout. L’effet pervers de la stabilisation des écarts de revenu a été le fort  accroissement des inégalités de statut et de patrimoine. Les paramètres qui permettent de mesurer les performances d’un pays sont tous au rouge et consacrent le décrochage de la France : le déficit extérieur s’est envolé à 86 milliards en 2021 et atteindra 95 milliards en 2022 (3,7% du PIB), résultat d’une chute de 3% à 2,5% des parts de marché mondial ;  le déficit public a explosé portant la dette de 98% à 116% du PIB et la course folle des dépenses publiques se  poursuit ; le déclassement de la production industrielle a été pleinement mis en lumière par  la déroute du secteur de la santé, incapable de mettre au point un vaccin contre le Covid. Même notre agriculture, qui était un fleuron, est à la  peine alors que notre dépendance alimentaire s’est creusée avec  l’importation de plus de 20% de notre consommation. Je ne m’étendrais pas sur l’embolie générale de nos services publics de santé, justice, sécurité, éducation… partout,  trop d’administratifs et pas assez d’agents « en action ». Leur paupérisation doit faire face à une fuite des talents et des compétences alors même que les moyens qui leur sont consacrés ne cessent de croître, mais comme un marteau qui tape à côté du clou.

Cuba a perdu la tutelle de l’URSS  mais continue de souffrir de la mentalité d’assistanat  et reste le « royaume »  de la débrouille. L’économie reste anémiée et les pénuries sont récurrentes… Quant à la bureaucratie, elle est toujours aussi obèse. Une idée de ce qui pourrait nous attendre. Mais cette évolution n’est pas  gravée dans le marbre : le déclin français peut  être enrayé. Le  pays regorge d’atouts qui pourraient lui permettre de redevenir une puissance prospère du 21ème  siècle : entrepreneurs et cerveaux, pôles  d’excellence publics et privés, épargne, énergie nucléaire,  à quoi on peut encore ajouter culture et civilisation. La tâche principale consiste à corriger les dysfonctionnements de l’Etat  obèse et impuissant pour l’adapter aux nouvelles réalités du monde. Il faut en faire un état fort  et agile, il nous faut nous doter d’une industrie et d’une recherche dynamiques, rétablir l’égalité des chances par l’éducation  et axer les efforts sur les technologies de l’information. Il faut un projet de rupture pour recréer les conditions d’une bonne cohésion sociale et d’une confiance des citoyens dans leurs institutions. On y parviendra si on donne la priorité à la production, à l’innovation, à la modernisation de l’Etat et à la défense sans faiblesse des valeurs qui fondent notre République. Il s’agit de rassembler les énergies  et de « faire ».  Ce sont les Français, plus que l’Etat qui sont la solution à la crise de notre modèle économique  et de la nation. C’est le projet de Valérie Pécresse !

 


LES ENNUIS ARRIVENT !

Bout du rouleau

L’inflation est là. 

En France, elle est encore au-dessous des  3%, mais le niveau qu’elle atteint aux Etats-Unis (près de 7%)  nous montre très clairement ce qui nous attend à brève échéance. Ce  qui devrait être une bonne nouvelle va se transformer en chemin de croix à cause de nos déficits et surtout de notre dette. Et l’alignement des planètes contrariantes est en train de se mettre en place. La rencontre avec Olaf  Schultz, nouveau chancelier allemand, avec  Macron, malgré les sourires de façade, n’a pas levé l’exigence germanique de retour à l’orthodoxie financière et la BCE tiendra jeudi une réunion de politique monétaire sous haute tension, à l’issue de laquelle elle devrait annoncer l'arrêt des mesures d'urgence contre le Covid. Entre l’explosion des contaminations et les craintes liées au variant Omicron, le moment semble peu propice, mais l’institution joue sa crédibilité, après avoir reporté plusieurs fois sa décision afin de préserver l’économie européenne. D’autant plus que La Fed se réunira mardi et mercredi et se retrouve elle aussi en position délicate, alors que l'inflation est au plus haut depuis quarante ans aux Etats-Unis. Si la divergence entre les deux banques centrales est  trop forte, en raison par exemple de mesures trop timides du côté européen, l’euro pourrait en faire les frais,  la correction se faisant à la baisse. De quoi compliquer la fin du mandat de « Macron-le-crameur-de-caisse ». Le gros  problème, c'est que personne ne sait comment sortir de ces politiques de création monétaire à tout va.  Il n'y a que des mauvaises décisions à  prendre. 

L’impasse américaine.

La réserve fédérale américaine, par la voix de son président, a reconnu qu'elle s'était trompée dans son appréciation de l'inflation.  En conséquence, la Fed doit rapidement revoir sa politique de rachat d'actifs à l'aune de cette nouvelle dimension. Cette prise de conscience est bienvenue, notamment compte tenu du risque du maintien de l'inflation à un niveau dangereusement élevé au cours des prochains mois. Beaucoup d'observateurs notent à juste titre que la Fed ne dispose pas des outils nécessaires pour débloquer les chaînes d'approvisionnement ou pour accroître la main-d'oeuvre. Mais plus la Fed tarde à réagir correctement à l'évolution de l'inflation, plus grande est la probabilité qu'elle soit amenée à changer brutalement de politique, devenant elle-même la cause principale d'une tendance inflationniste. Même en ayant ainsi raison, elle risquerait de susciter une récession nationale, la volatilité des marchés et des retombées dommageables pour l'économie mondiale. Une certitude : la Fed doit maintenant diminuer beaucoup plus rapidement ses achats mensuels d'actifs. Une impasse politique pour Joe Biden, mais non sans conséquence pour l’Europe, et donc nous. On sera rapidement fixé.

La fin du laxisme budgétaire.

Il va donc falloir être plus rigoureux. « Rigueur », voilà un gros mot politique qu’il  ne faut surtout pas prononcer. Et avec la  chance qu’elle a, la droite va reprendre le pouvoir au pire moment, celui de la fin du « quantitative easy ». De quoi compliquer sérieusement les projets électoraux de baisse  des  charges et d’augmentation des salaires. Nous allons payer 10 ans de  laxisme budgétaire Hollande-Macron, ce dernier ayant été de loin, le plus dépensier. De quoi regretter aussi la  belle époque de l’alignement des  planètes : énergie à bas coût, inflation nulle, taux d’intérêts négatifs, croissance mondiale. C’est  à ce moment-là qu’il aurait fallu faire baisser la dette et rétablir nos équilibres financiers… mais comment résister à la tentation d’emprunter dans de telles conditions pour un  pays addict à la dépense publique ?  Nous serons vite fixés : le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, reçoit aujourd’hui à Paris son homologue allemand, Christian Lindner, pour évoquer une évolution des règles budgétaires européennes. Le  grand argentier allemand ne cache pas sa volonté de mettre fin  à la gabegie française. Les discussions sur une réforme du Pacte de stabilité vont entrer dans le vif du sujet !

Le déclassement de la France.

Notre Ministre de l’économie a beau  se vanter de la croissance forte (6%), jamais vue depuis des  décennies, elle n’est que le résultat d’un ressort qui se détend après les restrictions de la pandémie. Le rebond n’est que la  conséquence de la chute de 8% du PIB en 2020, et ne rattrape  pas  complètement la richesse perdue. Il n’empêche, un pays qui importe plus de biens qu’il n’en exporte, dont la dette est achetée massivement par des non résidents, est un pays qui décroche. Les récents succès de nos ventes d’armement sont bons à  prendre, mais ils sont l’arbre qui cache non pas la forêt mais l’étendue de notre désert industriel. Si les marges de manœuvre budgétaires  se resserrent, comme c’est à prévoir, la tâche de redressement de  la France en sera rendue plus ardue. Il y faudra de l’audace et du courage politique qui militent pour une alternance. Car  ces deux qualités manquent cruellement au  pouvoir actuel,  ligoté  dans  son « en même temps » et  réduit à de belles déclarations sans suite concrète la plupart du temps. Cela dit, ce n’est qu’un des enjeux de la bataille électorale qui s’annonce.

La donne politique.

Contre le volontarisme affiché de Valérie Pécresse, l’auberge espagnole de « Ensemble, citoyens » répond en ordre dispersé. Castagnette dénonce le glissement vers l’extrême-droite, le charlatan de l’Intérieur, Darmanin, se décerne des brevets de « droite authentique »…   Tous les transfuges montent au créneau contre elle, mauvaise foi en bandoulière. Si la bêtise tuait,  ils seraient déjà morts, car on pourrait les renvoyer facilement à leurs anciennes convictions et  à  leurs contradictions. Le déni de réalité est  une caractéristique commune à  toute la macronie. Quant  à Raffarin, je lui conseille de lire l’analyse de la Fondapol de Dominique Reynié, qui n’est pas  spécialement de gauche :  « de Zemmour à Le Pen en passant par Dupont-Aignan, la «composante populiste et souverainiste» est désormais majoritaire à droite (elle représente 70% du total des intentions de vote), «Valérie Pécresse ne pourra emporter la présidentielle ni même parvenir au second tour si elle ne tire pas les leçons de cette nouvelle réalité électorale», analyse le directeur général de la Fondapol. Autrement dit, pour ne pas connaître le destin du Parti socialiste, LR et sa candidate devront convaincre au moins une bonne partie de l'électorat lepéno-zemmourien. Cela n’empêche pas de regarder au centre. En 2017, Si Fillon avait su garder Bayrou dans son sillage, il aurait gagné. Aujourd’hui, le Centre peut être utile, malheureusement, il faut être lucide,  il n’est plus la priorité.