HISTOIRE

ALLUMER LE FEU !

Valérie Pécresse

 

Dimanche, Valérie Pécresse tiendra son premier grand meeting à Paris.

Après sa victoire à la primaire, elle a d’abord rassemblé autour d’elle et commencé à dérouler  son programme, relayé dans toute la France  par les « mousquetaires » du congrès et les autres ténors du parti. Elle a fait face  à  une agressivité sans précédent du camp macroniste et il ne se passe  pas une journée sans que le dénigrement alimenté par les sbires de la communication de l’Elysée et ses « éléments de langage » ne cherche à la déstabiliser au profit d’un Zemmour qui bénéficie comme par hasard d’une surexposition médiatique bien complaisante. « La  France rabougrie », « le parti recroquevillé », les petites phrases assassines attribuées à Nicolas Sarkozy, les références hors contextes de son quinquennat,  c’est eux . Défections et trahisons cherchent à plomber le climat chez les Républicains. Malgré tout cela, à la lecture des sondages, les courbes n’ont pas vraiment bougé. Derrière Emmanuel Macron, qui fait la course en tête sans s’être encore déclaré, la candidate LR reste dans un mouchoir de poche avec Marine Le Pen, talonnée par Éric Zemmour. Rien n’est donc joué, d’autant moins que les électeurs se disent plus indécis que jamais.

Un programme d’union.

D’ailleurs, dans son camp, personne ne conteste les qualités de Valérie Pécresse : une tête bien faite et une volonté de fer. Rappelons-nous ce qu’en dit Brice Hortefeux : elle est coriace, tenace et efficace. D’apparition en apparition, en  bonne élève, elle déroule son catalogue de propositions avec application, avec, en supplément d’âme, comme si l’époque l’y obligeait, le  vibrato  de la corde féminine pour la première fois à droite. Elle a le meilleur programme,  il est  chiffré  à la différence des promesses gratuites de ses concurrents.  On lui reproche de ressasser le passé au lieu d’embrasser l’avenir, de faire du neuf avec du vieux, de vouloir coller à toutes les sensibilités de sa famille politique, comme si  avoir de la mémoire était un fardeau, de  la constance dans les idées, un défaut et entendre les idées de ceux qui l’accompagnent, une tare.  Ce sont  au contraire ses  atouts.  C’est le programme qui  peut  répondre  à toutes les attentes des Français. A la France de Macron humilié par Poutine, elle veut redonner sa fierté ; à la France déclassée, affaiblie  et  endettée, elle veut redonner la puissance ; aux nombreux Français qui peinent dont le pouvoir d’achat ne permet pas de vivre elle veut redonner la prospérité. Ne cherchez  pas la gauche, elle est au pouvoir, bien camouflée derrière un président qui fait le guignol pour amuser le  bon peuple de centre-droit,  avec  la complicité de quelques transfuges  en mal  de soupe. Valérie Pécresse veut  mettre fin à dix ans de « socialisme technocratique » dont on a sous les yeux le sombre bilan.

La pédagogue en chef de guerre.

Mais, c’est vrai, la candidate des Républicains est plus une pédagogue qu’une batteuse d’estrade. Et elle répugne à  parler d’elle.  Parce que c’est une femme, on doute de son identité, on trouve sa personnalité sans relief, parce que, comme elle dit, « une femme ça ne hurle pas, sinon on dit qu’elle est hystérique ». Il faut  donc qu’elle trouve le moyen au moins médiatique de montrer qu’elle est capable d’emporter les foules et de s’affirmer.  Il lui faut  « allumer le feu » de l’espérance.  Et puisque tout est là, notamment les paroles et l’orchestre, c’est le bon moment  pour elle de marquer  des points alors que son principal adversaire –Emmanuel  Macron, qu’elle est seule à pouvoir battre au second tour- n’est pas  encore entré en scène.

L’électorat de droite est toujours là. Dimanche, il suffira d’une étincelle pour …

 


TRAHISON !

Maxime Tandonnet 2

J'envisageais de vous dire ce que je pense de M. Woerth.  Il se trouve que le billet de Maxime Tandonnet qui fut conseiller de Nicolas Sarkozy  dit tout  et  je ne  pourrai faire  mieux.  j'ai donc décidé  de vous le  livrer ci-dessous  in extenso. 
Ce coup de poignard  dont le  moment a été  soigneusement  choisi pour faire très mal  ne repose pas sur des motifs nobles comme l'intéressé essaie de nous le faire croire, alors que la  famille  LR est unie comme le confirme  Franck Louvrier, autre proche de Nicolas. Je crains bien qu'il ne cache un marchandage  honteux. Cela ne nous empêchera pas de gagner !

Eric Woerth rgpp

"Cher Monsieur Woerth, le 9 décembre dernier vous déclariez "Celui qui gagne la primaire de droite gagnera les élections présidentielles" .

Ne nous dites pas que vos yeux se seraient soudain dessillés et qu’entre temps, vous auriez découvert que le projet de Mme Pécresse était trop à droite pour vous. Vous connaissiez ce projet le 9 décembre sur lequel vous ne formuliez guère de réserve.

Ne nous dites pas non plus que vous êtes séduit par le bilan de M. Macron – l’explosion de la dette publique et des déficits, poussée spectaculaire de la violence et de l’insécurité, effondrement du niveau scolaire et des services publics (notamment hospitaliers), destruction des libertés – qui est précisément à l’inverse de tout ce que vous avez toujours défendu.

Ne nous dites pas non plus que vous êtes convaincu par le programme présidentiel de M. Macron : il n’existe pas et ce dernier n’est même pas encore officiellement candidat.

N’essayez pas non plus de nous faire croire que vous voyez soudain en lui – que vous n’avez cessé depuis cinq ans de fustiger – une sorte de héros providentiel et sauveur de la France. Vous avez passé l’âge de ces enfantillages.

La vérité, c’est que vous abandonnez votre famille politique à laquelle depuis des décennies vous devez votre carrière, vos mandats et votre expérience ministérielle. Vous lâchez vos amis au pire moment, à quelques semaines des présidentielles alors qu’ils sont en difficulté, pour rejoindre le camp adverse. Pour eux, le coup de poignard est terrible. Vous rejoignez opportunément celui qui vous paraît le plus fort aujourd’hui et selon la seule loi des sondages, le mieux placé pour l’emporter.

Que vous a promis le candidat virtuel ? Nul n’en a la moindre idée.

Ce qui est certain, c’est que cela s’appelle une trahison, pas seulement de votre famille politique mais celle de vos électeurs, cette droite qui n’a sans doute pas voté pour vous dans la perspective de cette volte-face en faveur de l’ex-ministre de l’Economie de M. Hollande et de sa politique que vous avez combattus avec tant d’acharnement depuis dix ans.

Et que ce geste provienne de vous, qui incarnez une vision plutôt sérieuse de la vie publique est particulièrement déstabilisant. Depuis Machiavel, nous savons tous que la politique et la morale ne font pas bon ménage. Mais sans doute existe-t-il un niveau de cynisme qu’il est périlleux de franchir en termes d’image personnelle. En tout cas, à l’heure où la politique suscite la méfiance ou le dégoût d’une majorité de Français, votre attitude n’est pas de nature à en redorer le blason.

Peut-être que le deuxième acte de cette grande comédie vous donnera raison et qu’à 67 ans, il donnera un nouvel élan à votre jolie carrière.

Mais le troisième acte, celui du regard que la postérité portera sur vous sera quoi qu’il arrive en votre défaveur. Il est des gestes que l’histoire ne pardonne jamais."

                                                                                    Maxime Tandonnet


AU NOM DE L’ECOLOGIE…

Jadot

 

Quel rapport y a-t-il entre l’écriture inclusive et la lutte contre le réchauffement climatique ? 

C’est la question que je me posais  en écoutant nos écologistes distingués développer  leur programme pour l’élection présidentielle. C’est que pour eux tout se tient. Seul un « homme nouveau » pourra sauver la  planète. Il faut donc tout reconstruire, et donc commencer  par déconstruire. Il ne s’agit donc  pas d’apporter des réponses aux problèmes quotidiens de nos compatriotes, parmi lesquelles un volet écologique traite des questions d’environnement et de protection de la nature, voire de la planète, non, il faut tout changer. En fait l’écologie n’est qu’un  prétexte pour soumettre  le peuple  à un nouveau fondamentalisme, aussi totalitaire que pût l’être le stalinisme. La sacralisation de la planète, telle le culte suprême  de Robespierre, réclame que l’on transforme le pays en un vaste camp de rééducation. J’exagère à peine.

Wokisme vert.

Passe encore que les Jadot  & C° rejettent  le nucléaire  sans aucune concession : c’est un vieux ressort de leurs combats depuis toujours. Que ce soit irrationnel et absurde quand on veut décarbonner l’énergie et l’industrie, peu importe. Mais ce qui est dramatique et incompréhensible ce  sont les thèmes sociétaux qu’ils veulent  substituer à la réalité sociale : l’universalisme républicain est bafoué au nom du droit à la différence ; la méritocratie républicaine est condamnée et remplacée par la discrimination positive, porte d’entrée de la « cancel culture » ; la laïcité est piétinée pour permettre le  port du foulard islamique ; le progrès scientifique et l’innovation doivent être abandonnés et remplacés par le recours aux technologies « douces » (admirons l’euphémisme) et à la décroissance. Ainsi le wokisme serait notre sauveur.

Et la biologie ?

Il va bien falloir que les  adeptes  m’expliquent. Par exemple, pourquoi leurs théories fumeuses ne s’appliquent pas à l’être humain. Car cet « homme déconstruit », au genre indéterminé, contourne la vérité biologique  qui veut que les changements de sexe sont impossibles,  étant donné que chaque cellule de nos corps, à l’exception des cellules sanguines, contient  pour la vie le code de notre sexe de naissance. De même que pour la biologie, il ne peut exister de  père qui accouche, l’utérus masculin n’ayant pas plus de réalité que le pénis féminin. Va-t-on instituer un droit à l’aberration pour satisfaire les constructions purement verbales érigées en dogmes indiscutables des théoriciens du genre ? L’être humain mérite d’être respecté (sauvegardé) au même titre que les autres  espèces animales et que la nature et la planète !

Il y a pourtant de quoi faire !

Evidemment, les phénomènes cruciaux qui devraient préoccuper  les candidats tels que la lutte contre les communautarismes,  les  trafics d’armes  et de drogue dans les quartiers, comment combattre l’illettrisme et quelle éducation donner à nos enfants face aux écrans, au numérique et à l’intelligence artificielle, comment empêcher l’accroissement exponentiel de la dette ou encore quelle évolution de l’union européenne pour en renforcer la cohésion et mettre fin au dumping fiscal et social qu’elle permet trop  souvent…. Il y aurait encore cent sujets à évoquer, qui n’ont  rien à voir avec le réchauffement climatique et  que donc nos écolos ne cherchent pas à traiter. 

Le  candidat des Verts est planté en-dessous des 10% alors que la cause qu’il est censé défendre est dans toutes les têtes au point que tous les courants politiques ont un volet « écologie » dans leur projet. La vérité, c’est que l’écologie ne peut pas être un  projet politique global, elle ne peut pas être, à elle seule une politique. Y substituer un changement de société gauchiste sous couvert de sauvegarde de la planète ne peut que susciter méfiance et rejet. D’autant  plus que nous sommes en face d’un nouvel  obscurantisme fondé sur des dogmes qui ne peuvent être discutés. Rien d’étonnant alors à ce que la résistance s’installe contre ce « panécologisme » idéologique  qui veut faire table rase de ce que notre tradition républicaine a de plus précieux !

 


POURQUOI JE NE CROIS PAS EN MACRON

Macron planté

 

Il parait que plus de 20% des  électeurs de François Fillon soutiendraient encore  Macron.  C’est pour moi incompréhensible. Si la politique qu’il mène peut parfois  prendre une coloration de droite, celle-ci est diafane et  est largement contrebattue  par les  lois votées  par son  groupe  parlementaire  à l’assemblée nationale et par ses actes concrets. Il est habile dans sa communication  et a  compris que pour être réélu, il lui fallait  conquérir fragment par  fragment une société  éclatée, en arrosant méthodiquement chacun de chèques sans provision.

Double langage permanent.

Chez lui, la duplicité est fréquente : Il a fait un discours ferme  contre le séparatisme aux Mureaux mais il combat mollement le communautarisme en laissant voter, par  exemple,  un amendement permettant aux femmes  musulmanes de pratiquer le sport avec  leur voile ce que les fédérations sportives réprouvent, il demande  de renforcer Schengen pour pouvoir limiter l’immigration,  mais jamais la France n’a accueilli et régularisé  autant d’immigrés  depuis 2017, il dit soutenir  les forces  de l’ordre mais accepte d’enfiler un T-shirt « contre les violences  policières »  …  On retiendra que c’est sous quinquennat que la PMA pour toutes aura été votée, et que  les concessions au wokisme se sont multipliées comme en témoignent la loi qui  facilite le changement de nom patronymique, la circulaire sur  l’accueil des enfants transgenres à l’école,  et le projet porté par les jeunes  LRem de permettre le changement de genre à partir de 15 ans, la légalisation du cannabis et  de l’euthanasie, et  curieusement   des  propositions qui viennent contredire  le Président sur  la  chasse en préconisant la fin de la chasse à  courre et le lâcher de gibiers….

« Après moi le déluge. »

Dans un monde marqué par davantage de  concurrence et de contestation, la recherche de la compétitivité est la condition sine qua non pour ne pas subir la mondialisation mais  en tirer  parti. Dans ce contexte, les réformes structurelles sont les seuls moyens pour tenir son rang dans le concert des nations, comme nous  le montrent tous les pays qui  les ont réalisées en temps et  en heure. Depuis dix ans, notre pays est à la traîne, et le quinquennat qui se termine offre un bien maigre bilan. Les quelques réformes qui ont  été menées ont été le plus souvent mal conçues, mal vendues, mal menées,  inachevées  quand elles n’ont pas été purement et simplement abandonnées. L’immobilisme l’a emporté, et cela tient probablement à la nature ambivalente du macronisme et de son groupe parlementaire.  Que l’on ne vienne pas  me dire que c’est la crise des gilets jaunes qui les a freinées, c’est le pouvoir lui-même qui a allumé la mèche avec sa taxe carbone inconsidérée sur laquelle il a été  obligé de revenir  avec à la clé un chèque de dix milliards. Le  mandat se termine sur un  bilan financier catastrophique.  La  France  reste  le pays champion du monde de la taxe  et de l’impôt ;  les baisses ciblées sur quelques secteurs,  les entreprises et les  ménages à faibles revenus, ont été largement compensées par des taxes et impôts nouveaux, si bien que le niveau de prélèvements obligatoires après avoir légèrement diminué est revenu  à son même niveau. A noter que  la suppression de la taxe d’habitation, présentée comme un gain de pouvoir d’achat aura été la mesure  la plus imbécile qui soit en privant les collectivités d’une de leurs ressources principales,  portant atteinte à leur autonomie de gestion  et  à leurs investissements, mettant un  puissant frein à la construction des logements. Même les  cris de victoire sur la croissance et la compétitivité de l’économie  ne sont pas crédibles.  Le  solde de notre balance commerciale en témoigne avec  un déficit qui s’est  encore creusé en 2021 à 85 milliards  d’euros.  On nous dit que la  France est redevenue attractive,  c’est vrai, mais  ce que les étrangers viennent chercher chez nous avec leurs capitaux ce sont les avantages financiers créés par la flat taxe. Une bien faible part retombe sur le tissu  économique. Et puis, cerise sur le gâteau, c’est le gonflement de la dette à près de 3 000 milliards d’euros. Le « quoi qu’il  en coûte » est devenu « après moi le déluge ! » Nous nous sommes abstenus des efforts d’adaptation et de la discipline des équilibres intérieurs et extérieurs. Et au lieu de commencer à  revenir au bon sens, on essaie  de convaincre nos partenaires rigoristes européens de changer les règles pour que notre impéritie  devienne légitime et puisse continuer.

Une voix s’élève enfin…

Il va falloir  « redresser » le pays. Il faut régler évidemment les problèmes de l’immigration et de la  sécurité. Il est normal qu’à l’occasion de l’échéance présidentielle soient abordés les problèmes de société tels que laïcité, égalité homme-femme, etc…  Mais les grands problèmes économiques vont bouleverser notre pays s’ils ne sont pas traités. Et on ne pourra pas  faire l’impasse  dessus cette fois-ci.  En effet,  les délais de grâce dont la France a bénéficié jusqu’à maintenant basés sur les conditions monétaires permissives mises en place pendant la grande crise financière et prolongées avec la pandémie, vont s’achever  avec la remontée inéluctable  de l’inflation et  donc des taux d’intérêts, même si les banques centrales vont tout faire pour que ceci soit graduel.  Il n’empêche, le retour au principe de réalité va  être violent et tout particulièrement pour les pays qui auront abusé de l’endettement. Et c’est probablement sous pression qu’il faudra, à chaud, traiter les problèmes. Les problèmes économiques et sociaux que notre pays doit résoudre rapidement  s’imposent dans  le débat présidentiel afin qu’ensuite, ils puissent être  mis sur la table. Sans développer, pour ne pas allonger le développement, il s’agit du pouvoir d’achat, des inégalités de revenu et de patrimoine, en n’oubliant pas le rétablissement de l’égalité des chances, de la désindustrialisation qui se poursuit, de la réduction des déficits publics, des compétences qui se sont fortement affaiblies notamment dans les domaines scientifiques, de l’innovation et de la modernisation des entreprises qui évoluent trop  lentement, et enfin de la transition énergétique dont les effets ne doivent surtout pas être sous-estimés.

Pour l’instant, il n’y a qu’une candidature qui a décidé  de prendre le taureau par les cornes avec un programme  dense, structuré et financé, et qui se saisit de tous ces dossiers.  C’est  celle de Valérie Pécresse. Elle seule  propose des solutions crédibles, documentées, proportionnées,  étalées sur le quinquennat. On peut toujours en débattre, elles sont là pour ça.

Mais rien ne serait pire  de  croire à l’endettement infini préconisé par Amélie de Montchalin,  et  pratiqué par son maître ; ils sont comme  le  baron de Münchhausen qui s’élevait prétendument dans les airs en se tirant par les cheveux. Ils risquent d’y perdre leur tignasse et plus dure sera la chute !

Macron, non, merci, c’est sans moi !

Valérie Pécresse

 


LA CANDIDATE FACE AUX ABSTENTIONNISTES

Pecresse-lci-mission-convaincre

 

Et d’abord, qui sont-ils ces abstentionnistes ?

Ils présentent des profils variés. Ils ont en commun de ne plus s’intéresser à la vie politique et  la plupart n’hésitent pas à avouer leur ignorance des programmes des candidats. Ils affichent un scepticisme affirmé sur le rôle de la politique  « qui ne change rien pour eux » quel que soit le détenteur du pouvoir. Pourtant, dans bien des domaines de la vie, les citoyens s’activent au sein d’associations et savent se  mobiliser pour des causes. Cette usure du « politique » qui confine parfois au « tous pourris »  se  manifeste  essentiellement par l’abstention électorale et met  en cause le système démocratique. Elle se manifeste aussi par la désaffection pour les partis politiques traditionnels qui sont tous concernés.  Les gens n’ont plus de convictions et ont tendance à suivre des modes, avec la  montée de l’individualisme et le repli sur la sphère privée. Il ne faut pas  ignorer  pour autant la « contre démocratie » qui s’affirme de plus en plus dans la société, cette démocratie  des pouvoirs indirects disséminés dans le corps  social,  une démocratie de la défiance  organisée face  à la démocratie de la légitimité électorale, vulnérable au complotisme, et dont les  « réseaux sociaux » facilitent le déploiement. Elle est prompte à dénoncer avec ses lanceurs d’alerte et ses actions de surveillance, elle est capable d’organiser  des actions jusqu’à la violence pour empêcher ou sanctionner les représentants ou les gouvernants, organisant une souveraineté populaire qui se  manifeste par   le rejet ou le refus et rarement par l’adhésion, d’autant plus qu’elle ne participe aux élections légitimes.  On voit où mène cette « contre-démocratie » : elle  creuse le fossé entre la société civile et les institutions et peut dégénérer en « populisme destructeur ». On l’a  vue en action à Notre-Dame des Landes, bafouant toutes les procédures démocratiques institutionnelles et obtenant satisfaction  par la défaillance du pouvoir exécutif. La campagne électorale témoigne de ces méthodes par bien des aspects.

Une candidate brillante et compétente.

Face à eux, Valérie Pécresse, répondant aux questions des deux journalistes, déploie son  programme et avec talent, argumente chacune de ses propositions. On ne peut faire plus précis et plus concret. Elle n’hésite pas à expliquer ses évolutions sur certains sujets, comme le « mariage pour tous » quitte à ne  pas plaire à son interlocutrice. Elle affiche ses convictions avec franchise, elle sait ce qu’elle veut et où elle veut aller. Peut-on la croire ? Elle a son passé d’élue en charge de la Région Ile-de-France et les ministères qu’elle a occupés pour plaider sa capacité à faire. Elle a la réputation de tenir ses promesses et de « bosser » ses dossiers. Elle démontre qu’elle a la carrure pour occuper le  poste qu’elle convoite.  Que faut-il de plus ? Normalement, même si  on ne la connaissait pas  avant l’émission, il y avait là de quoi convaincre les plus sceptiques. Mais la distance entre la candidate et les électeurs ou électrices présents  est peut-être trop grande : les sujets sont nombreux, les chiffrages forcément  complexes, les problématiques multiples… et s’avèrent difficiles d’accès pour des béotiens.  Alors on lui reconnaîtra de la sincérité  sans pouvoir rétablir une forme de confiance. On perçoit d’ailleurs dans certaines réponses, la présence de cette contre-société quand on conteste par exemple le montant des indemnités des parlementaires. Et probablement le programme de Valérie Pécresse, qui propose de moderniser la France par une avalanche de réformes, a-t-il du mal à être  compris par  un auditoire qui ne connaît vraisemblablement pas la réalité des institutions et de leur empilage.  

Alors, mission impossible ?

L’exercice est d’autant plus compliqué que  c’est une candidate qui se veut « responsable ». D’autres convaincront peut-être avec des arguments démagogiques et populistes, mais finalement irréalisables.  Le  jeu de la séduction est d’autant  plus compliqué quand on est convaincu que la politique,  c’est avant tout l’art du possible.  La démocratie réclame de la part de ceux qui sont appelés à voter, un effort. Elle est une conquête inestimable pour laquelle des femmes et des hommes sont morts. Il n’est pas  anodin de le rappeler. Il est probablement possible d’améliorer les institutions de la Vème république, encore faut-il croire, avant, à la valeur de la démocratie représentative. Toutes les autres formes, comme le tirage au sort, ne sont que des ersatz pour démagogue en mal de pouvoir ou de simulacre pour imposer ses vues. Finalement, ce format d’émission est peut-être plus nuisible qu’utile au rétablissement d’une citoyenneté comprise et assumée.

J'en tire trois conclusions :

L'abstention est fille de la paresse intellectuelle ;

Le dénigrement des  partis politiques constitue un affaiblissement de la démocratie, car sans eux, elle ne peut  pas vivre. On l'a vu avec le mouvement des gilets jaunes;

Vivre la démocratie, c'est d'abord avoir une opinion pour ensuite se forger des convictions. 

 


6,55957 = 1

Euro

 

Non, ce n’est pas une énigme, c’est le taux de conversion du Franc en euro.  C’était il y a vingt ans. Tout était prêt ce 31 décembre 2001 pour la grande bascule du franc à l'euro. Les distributeurs bien remplis et les commerçants équipés, au petit matin du 1er janvier, après une nuit de fête, les Français découvrent les billets «aux grandes portes et aux petits ponts». Pour comprendre le soulagement du gouvernement ce 1er janvier 2002, il faut se souvenir de l'ampleur logistique de l'opération : 550 milliards de billets et 7 milliards de pièces distribués aux commerçants et aux banques soit 10 billets et 110 pièces par Français. L'euro est la monnaie scripturale en Europe depuis le 1er janvier 1999 pour onze pays d'Europe mais la nouvelle monnaie est encore abstraite pour les achats quotidiens. Le 1er janvier 2002 elle devient concrète et les prix sont affichés dans les deux monnaies, mais « l'arrondi » fait des siennes. Plusieurs professions expliquent préférer des chiffres ronds pour ne pas avoir à se casser la tête à rendre la monnaie. L'autre angoisse du consommateur est de commettre des erreurs dans ses achats. Un euro vaut 6,55957 francs. La calculette convertisseuse fleurit  un peu partout. Il nous faudra toutefois quelques mois d'apprentissage pour afiner notre intuition des prix. En février, quand le franc disparaît définitivement, 97% des paiements en espèces se font en euros. Les Français ont adopté la nouvelle monnaie sans heurts. 

L’euro n’a pas favorisé la hausse  des prix.

L'accusation qui est faite à cette nouvelle monnaie de contribuer à l'envolée des prix n'est certes pas nouvelle ni spécifiquement française. La réputation «inflationniste» de l'euro date des années de passage 2002-2003 lorsque les étiquettes en francs se sont établies dans une unité supérieure pour les « arrondis », mais au total les experts concluent « à un impact modéré du passage à l'euro, de l'ordre de 0,1% à 0,2% sur l'ensemble des prix ». D’ailleurs sur la période certaines augmentations n'ont rien à voir avec l'euro  mais plutôt avec  le contexte géo-économique. Cependant, il faut avoir quelques paramètres en tête  avant de faire des comparaisons.  Par exemple, depuis la création de l'euro en 1999, l'indice d'ensemble des prix à la consommation de l'Insee accuse une augmentation de 34,5% ; il convient d'avoir en mémoire cette hausse générale quand on veut comparer le prix de la baguette de pain en euros à ce qu'il était en francs à l’époque. La baguette à un franc, c’était sous Giscard. Elle approchait les 6 Francs en 2002.  Son enchérissement a été « de 1,9% par an, ce qui est un peu plus rapide que l'inflation d'ensemble, mais sans rupture par rapport à la décennie précédant le passage à l'euro », constatait l'Insee en 2017 au moment des quinze ans de l'euro, disculpant ainsi les boulangers. Autrement dit, les Français se trompent de combat lorsqu'ils accusent l'euro d'avoir alimenté des hausses de prix qui viendraient amputer leur pouvoir d'achat. Leurs malheurs procèdent plutôt d'une insuffisance de revenus et d'activité productive, spécificités  nationales.

La stabilité de la monnaie.

L'économie et la société françaises n'ont jamais connu une telle période de stabilité des prix depuis la première guerre mondiale. La stabilisation de l'inflation qui avait prévalu durant la phase préparatoire  – condition préalable à la monnaie unique figurant dans le traité de Maastricht de 1992 –  s'est accentuée avec l'institution de l'euro. Depuis 2002, l'indice des prix à la consommation a augmenté de 1,4% l'an en moyenne en France selon les chiffres de l'Insee, ce qui nous situe complètement dans la norme européenne. Voilà un bilan positif et sans équivoque.  Mais cette stabilité n’a pas eu les mêmes effets pour les différents pays de la zone. Oublions le faux procès d'un euro « fauteur d'inflation» que nos concitoyens paraissent toujours prêts à instruire au lieu de regarder les erreurs franco-françaises de politiques économiques commises depuis un quart de siècle. En effet, après l'Italie, la France est le pays où l'euro a entraîné le déclin le plus important. Si on prend en compte l'ensemble de l'économie et sa prospérité, le Centre de Politique Européenne (CEP, Center of European policy), un think-tank basé à Bruxelles, dressant le bilan de vingt ans de la monnaie unique, a établi que l'Allemagne et les Pays-Bas avaient été les deux grands gagnants, alors que la France et l'Italie figurent comme les deux perdants les plus importants. Le CEP a ainsi calculé que chaque Allemand avait gagné 23 116 euros supplémentaires en vingt ans, toutes choses égales par ailleurs, grâce à l'instauration de la monnaie unique, quand le Français en avait perdu 55 996. Cette évolution montre que la France n'a pas encore trouvé le moyen de renforcer sa compétitivité au sein de la zone euro. Quand Edmond Alphandéry a écrit « Sous le soleil de l’euro », il ne pensait pas que les Français privilégieraient la « chaise longue ». Et le quinquennat Macron, c’est cinq ans de plus de perdus malgré quelques petits correctifs, largement insuffisants.

L’attachement à la monnaie commune.

Si à l’abri de la stabilité de l’euro, la France a joué la carte de la cigale, avec l’accumulation d’une dette monstrueuse, jusque là à bon compte grâce à la  monnaie unique, on peut imaginer le nombre de dévaluations du Franc que nous aurions connues pendant la même période. Néanmoins, trois Français sur quatre (74%) estiment que «l’euro est une bonne chose pour l’Union européenne». Un soutien largement majoritaire, mais parmi les plus tièdes de la zone euro, puisque seuls les Italiens (72%) et les Luxembourgeois (67%) sont moins nombreux à être satisfaits. Et lorsque l’Eurobaromètre leur demande si la monnaie unique est bonne pour leur pays (et non pas l’Europe dans son ensemble), les Français ne sont plus que 66% à répondre positivement. On comprend pourquoi, sauf qu’ils ont tendance à mettre sur le compte de l’Union le résultat d’erreurs nationales magistrales comme  les 35 heures et la désindustrialisation. Quoi qu’il en soit, personne n’est prêt à abandonner l’euro. Marine Le Pen a renoncé depuis 2017 au «Frexit», tandis qu’Éric Zemmour, discret sur le sujet, juge qu’entrer dans l’euro était une erreur mais qu’en sortir serait pire. L’ancrage dans la monnaie unique semble donc de plus en plus irréversible. Et c’est tant mieux. D'autant plus qu'elle est devenue la deuxième monnaie de réserve derrière le dollar sur  le  marché mondial.

Vingt ans après l’arrivée des espèces, Christine Lagarde, la patronne de la BCE, espère rapprocher les Européens de leur monnaie en remplaçant dans les prochaines années, les froides portes et fenêtres décorant les billets par les visages de personnalités transfrontières. La BCE concocte aussi la prochaine étape : l’euro numérique. Un moyen de paiement virtuel qui facilitera les transactions et doit faire pièce aux cryptomonnaies privées. De quoi pérenniser définitivement la monnaie unique !

 


UNE BELLE CROISSANCE MAIS ARTIFICIELLE !

Croissance économique

 

La macronie est en transe et les commentateurs reprennent leurs éléments de langage  sans analyser en profondeur. Le cocorico  est trop tonitruant pour être honnête. Certes le  chiffre est incontestable : la croissance de la France a atteint 7% en 2021. Du jamais vu depuis  70 ans est-il important d’ajouter, pour un exploit … qui n’en est pas un !  Explications .

Ce chiffre est spectaculaire mais il vient après une chute de croissance tout aussi spectaculaire : -8% en 2020. Une bonne part de cette croissance est due à un simple rattrapage dont l'ampleur est le reflet de l'ampleur de l'arrêt de l'économie imposée par la  pandémie et le confinement du printemps 2020.  Il est utile de rappeler qu’il ne s’agissait pas d’une crise économique. Mais au-delà de l'effet massif du rattrapage, il y a aussi la croissance alimentée par les liquidités des banques centrales et les aides des gouvernements, et en la matière, la France a été la plus prodigue. Le cumul de ces trois moteurs : le rattrapage, l'argent magique et les aides gouvernementales a fait exploser la croissance en 2021. C’est le contraire qui aurait été étonnant.

Après les célébrations, venons-en aux prévisions pour 2022. Déjà, il faut préciser que la situation n’est pas revenue à la normale, d’une part parce que la pandémie n’est pas terminée, d’autre part parce que les dysfonctionnements qu’elle a créés ne sont pas entièrement résorbés. En toute logique, après l’effet rebond, le FMI l'a redit récemment en baissant ses prévisions : la croissance va ralentir. L'effet rattrapage va s'essouffler, l'argent magique va moins couler à flots, les aides vont se réduire puis s’arrêter, sauf en France parce qu'on a les élections, car plus rien ne les justifie. D’ailleurs on voit bien que Macron essaie d’acheter son élection, en arrosant segment par segment la population française.

Donc, un ralentissement s’annonce, mais avec des taux qui vont rester assez élevés encore cette année. Rappelez-vous qu'avant la crise sanitaire, nous parlions d'un monde à croissance nulle. On attend encore 3,8% de croissance aux États-Unis en 2022, 5,3% en Chine, 3,9% en zone euro et 3,9% en France. Il faudra probablement attendre 2024 pour retrouver des taux de croissance d'avant crise sanitaire. Cependant deux menaces pèsent sur ces prévisions : l’inflation qui risque de s’avérer plus durable que prévue et jouer les « trouble-fête », et l’explosion des bulles boursières, dont une mega qui donne des sueurs froides à Wall-Street,  sans parler de la « roulette russe » qui risque d’enflammer le monde aux  portes de l’Europe.

En attendant, il y a des chiffres qui permettent de relativiser l’enrichissement de la France par la croissance de son PIB : 7% génèrent une  augmentation d’environ 150 milliards d’euros (PIB : 2 437 milliards en 2019, 2 302 milliards en 2020, 2 445 milliards en 2021), pour un déficit du budget de l’Etat de 170 milliards en 2021, et près de 80 milliards de déficit de notre balance commerciale, sans parler des comptes sociaux. On voit alors que les 150 milliards ont été acquis au prix fort, celui d’un trou de 100 milliards d’euros.  Voilà pourquoi, depuis dix ans le PIB augmente (sauf en 2020) mais les  Français sont de plus en plus pauvres, comme le constate Agnès Verdier-Molinié. Et en même temps, la dette atteint des sommets à 115% du PIB, avec près de 2 700 milliards. 

Il s’agit bien d’une croissance artificielle qui s'enfonce un peu plus chaque année dans les sables mouvants de la dette ! 

Il devient urgent de changer de modèle.

 






IL N’Y A QU’UNE DROITE !

Pécresse bras levés

 

Ma droite,  c’est celle que l’on appelle généralement la « droite républicaine ». Elle est représentée par le parti  « Les Républicains » auquel on adjoint les partis centristes d’Hervé Morin et de Jean-Christophe Lagarde. Le « Rassemblement National » de Marine Le Pen et « Reconquête » d’Eric Zemmour, créé récemment, sont des partis d’extrême-droite. Même assagi,  le discours de Marine Le Pen reste un discours  populiste  et Eric Zemmour n’a rien à lui envier.

Ma droite  ne peut pas se reconnaître dans le Rassemblement national, héritier du Front national. Par son histoire et son mode de fonctionnement centralisé, les  thématiques privilégiées et le programme économique, il s’apparente encore, pour moi, à la famille des partis totalitaires. Allez donc contredire celle qui est aux commandes et  essayez donc de la déloger de sa place : le bureau politique y fonctionne comme un « politbureau » et on a vu que la direction n’hésitait pas à procéder à des « purges ». Des Bruno Mégret ou Florian Philippot en savent quelque chose. Un parti populiste se moque totalement de la faisabilité de ce qu'il propose, puisque son fonds de commerce est de recueillir les voix contestataires et de leur faire croire qu'en « renversant la table » on va tout régler en quelques semaines. Même « dédiabolisé », le RN est un parti qui prospère dans la contestation  et est capable de  mettre en avant des orateurs brillants à la dialectique efficace, mais qui manquerait des ressources humaines nécessaires en cas de prise du pouvoir. Et puis on ne tarderait pas à vérifier le dicton « chassez le naturel, il revient au galop ». Le risque est toujours là !

Ma droite ne peut pas non plus se retrouver dans « Reconquête » d’Eric Zemmour.  Le chroniqueur de télévision peut faire des constats que tout le monde peut partager, mais sa radicalité, ses outrances pour attirer la lumière n’en font pas un homme d’Etat. Il a fait le choix de construire sa candidature en reprenant in extenso la doctrine de l'extrême droite française imaginée à la fin du XIXe siècle par Charles Maurras, Léon Daudet et Édouard Drumont.  Sa vision politique est très sombre et si sa thématique  principale c’est de « sauver la France », on a du mal à y entrevoir « les lendemains qui chantent ». Et puis, cet homme qui n’a jamais été élu, qui n’a jamais exercé la moindre fonction élective, est-il en capacité d’exercer le pouvoir suprême ? Vous le verriez chef des armées ? Il lui manque la stature présidentielle qui ne se décrète pas. Éric Zemmour ne pourra pas gagner l'élection présidentielle parce qu'une majorité de Français n'ont pas du tout envie de l'offre de confrontation systématique et passéiste qu'il incarne. D’ailleurs il fait peur à 2/3 d’entre eux. On cherche avec qui il gouvernerait et les quelques recrues, transfuges  de partis où ils étaient en mal de pouvoir, et qui le marquent un peu plus à l’extrême-droite,  n’offrent pas un substrat suffisant pour imaginer un gouvernement crédible. Sa manière de lire l’Histoire et de revendiquer une filiation gaulliste ne permettent pas d’identifier clairement sa conception de la démocratie. Conservateur, certes, mais républicain: à voir. Beaucoup de ses annonces le renvoient au populisme.

Ma droite se reconnaît pleinement dans la candidature de Valérie Pécresse. Les Français habitués de la démocratie et du suffrage universel percevront la profondeur et la force de sa personnalité et feront la différence. Elle appartient à une famille politique qui offre toutes les garanties en matière de respect de la démocratie et des valeurs républicaines et elle incarne une droite moderne, celle qui correspond très exactement aux attentes d'une majorité de Français en 2022, avec le juste équilibre entre le rétablissement indispensable de l'autorité et une véritable politique de progrès. L'Autorité, c'est-à-dire toutes les fonctions régaliennes de sécurité, de justice, de contrôle de l’immigration, d’éducation,  et qui est aujourd'hui gravement défaillante et constitue certainement l'un des grands échecs du quinquennat. Dans le pays profond, il y a le sentiment que la France n'est plus tenue, que l'équilibre entre les droits et les devoirs est rompu et que le roi règne mais ne gouverne pas. Le Progrès, c'est le deuxième pilier, progrès économique, social, scientifique et environnemental… Mais une politique de progrès n'a de force que si les réformes structurelles sont mises en œuvre. Valérie Pécresse, a déjà montré que la notion d’efficacité et l’obligation de résultats ne sont pas dans les mots, mais dans les actes. Le faire. En garantie, elle apporte la légitimité d’une présidence d’une grande région où elle a fait la preuve de sa fiabilité, ce qui renforce son degré de crédibilité. Elle a l’expérience du pouvoir et de l’administration du pays. Elle sait rassembler  comme on le voit en Ile-de-France où elle pilote une majorité diverse mais soudée. De plus, elle est entourée d'une équipe de personnes  expérimentées de toutes les générations et de toutes origines qui se préparent à prendre la relève. Alors oui, elle a toutes les qualités  pour faire une Présidente de la République  au service de tous les Français, alliant sobriété de comportement et cohérence.  Elle ne brutalise pas, elle ne bouscule pas, elle est paisible et ferme, elle a la détermination de la volonté tout en développant un charme sage. Quand certains effraient, elle, elle rassure.

Ce serait un formidable symbole que les Français élisent pour la première fois une femme à la Présidence de la République. Un symbole pour la France, l’Europe et le monde.

 


DRÔLE DE BILAN !

Bout du rouleau

 

L’incroyable Le Maire !

Aveuglement ou déni ? Ou les deux ?  Notre Ministre des Finances, grand maître de la dépense n’en démord pas, « la France n’est pas en déclin, et ceux qui en ressassent le refrain en sont les premiers  promoteurs », clame-t-il.  Il s’appuie sur les performances actuelles de l’économie  avec une croissance en 2021 de 6,2% (chiffre record depuis de nombreuses années) et une prévision de 4% (très optimiste) pour 2022. Il promet même que le surplus de recettes fiscales sera affecté à la réduction du déficit qui sera inférieur à 8% (!!!).  On serait tenté de dire « encore heureux ! ». Il vante aussi les  mesures  prises par  l’Etat pour garantir le pouvoir d’achat comme le chèque énergie, les 100 euros d’augmentation de la prime d’activité, la baisse de 5 milliards des premières tranches de l’impôt sur le revenu, la suppression de la taxe d’habitation (qui reste à charge de l’Etat)…. Et  de se vanter d’avoir remis de l’ordre dans les comptes, tout en baissant la pression fiscale de 50 milliards d’euros en cinq ans. Sauf qu’en même temps, il annonce des reports coûteux comme le remboursement des PGE repoussé à la fin de l’année, de nouvelles mesures ciblées pour soutenir les  secteurs impactés par le Covid, et le blocage des prix du gaz et de l’électricité qui n’est  pas gratuit…  Il faut bien que le  « marié soit beau »  en avril. Tout cela contribue  aussi à manipuler le chiffre de l’inflation à la baisse comme le  démontre Jean-Pierre Robin dans le Figaro. Alors bien sûr, il y a quelques rayons de soleil, comme les levées de fonds des « licornes » qui ont battu un record cette année  et l’attractivité  grâce à la flat taxe sur les revenus boursiers ce qui attire les capitaux étrangers. C’est l’arbre qui cache la forêt de l’absence de capitaux français. Mais notre argentier ne voit pas qu’i l a bâti sur du sable et qu’il a inventé l’économie du recyclage  de l’argent public en un véritable  cercle vicieux : impôts + dette – financement des entreprises et des ménages, avec à chaque cycle, le creusement du trou. Illustration : déficit de l’Etat de près de 200 milliards d’euros, déficit du commerce extérieur de 80 milliards, pour générer, avec 6% de croissance une augmentation du PIB de 140 milliards d’euros. Résultat : un trou de 140 milliards. Cherchez l’erreur !  

La réalité des  chiffres.

Elle nous est donnée par l’Ifrap. Et les chiffres parlent d’eux-mêmes. Et ils sont incontestables. La croissance est dopée à la dépense  publique, financée  à crédit par de la dette. Elle n’est pas pérenne  puisque peu fondée sur de l’investissement. La France s’est plus endettée que ses voisins en raison, notamment, de sa désindustrialisation massive qui fait que toute croissance aggrave le déficit des échanges extérieurs parce que notre appareil productif ne répond ni aux attentes  de ses consommateurs ni à la demande internationale. Quant aux impôts, s’ils ont baissé pour certains contribuables et surtout pour les entreprises, cette situation ne sera pas tenable longtemps sans réforme de fond de la dépense publique, avec 700 milliards d’euros de dette en plus en cinq ans. Le véritable palmarès est  catastrophique : 23ème rang mondial pour la richesse par  habitants 39 030€, loin derrière l’Allemagne à 46 208€, et seuls l’Espagne, l’Italie et le Portugal parmi les 11 fondateurs de la zone euro, sont derrière nous ; 2 950 milliards d’€ de dette, un chiffre énorme, 44 000€  par Français, plus que le double de 2012 (20 000€), et aucun autre pays de la zone euro n’a connu une telle  progression au point que Bruno Le Maire considère que les critères communautaires sont devenus obsolètes,  car évidemment, quand la température n’est pas bonne, il est préférable de casser le thermomètre ; 1 460 milliards d’€ de dépenses publiques  en 2021, et en la matière Macron n’a tenu aucune de ses  promesses, même en tenant compte de la crise sanitaire, parce qu’aucune réforme suffisante, à commencer par celle des retraites, n’a été menée pour endiguer le torrent, et en 2021 elles pèsent pour 60,7% du PIB, loin des 50% promis en 2017 pour 2022 ; avec 1 126 milliards de prélèvements obligatoires, notre pays reste champion du monde du nombre d’impôts, taxes, contributions et cotisations,  et même si Le Maire a baissé des impôts, rien qu’en 2019, cinq nouvelles taxes ont été créées, et la France a deux fois plus d’impôts et catégories d’impôts que l’Allemagne (196 contre  84) pendant que notre système applique systématiquement plus de prélèvements dans chaque catégorie ; le gouffre, ce sont les 800 milliards d’€ de dépenses sociales :  570 milliards  pour la sécu, 49 milliards pour le chômage, 75 milliards de retraites complémentaires, 10 milliards  pour les  adultes handicapés, 10 milliards de primes d’activités, 11 milliards de RSA… et pourtant la pauvreté est toujours là avec toujours plus de sdf et de sans abris et bien que l’Etat, en 2020, ait consacré 32% de son PIB à ces dépenses  contre 19,9% en moyenne dans l’OCDE ; enfin, un dernier chiffre, les 82 milliards d’€ de déficit commercial, en 2020, pendant que l’Allemagne réalise 183 milliards d’excédent ! qui se traduit par  un constat consternant que les produits français intéressent moins, y compris  dans les pays comparables de l’Union ce qui fait que nous importons beaucoup plus d’Allemagne que de Chine, et plus grave, la France n’assure plus son autonomie alimentaire.  Après tout cela, il est difficile de ne  pas parler de déclassement.

Le défi budgétaire.

Pour stabiliser la dette à l’horizon 2027 et faire refluer le déficit public à 3% du PIB, il faudra un programme massif d’économies, de l’ordre de 70 milliards d’euros, selon les  calculs de l’Institut Montaigne, nous prévient le journal Les Echos. Et un tel plan apparaît comme très difficile à mettre en œuvre, le mot impossible n’est pas dit, mais pensé très fortement. D’autant plus que de nombreux paramètres mettront la  pression à la hausse telle la hausse des salaires qui rendra compliqué le maintien du gel d’indice des fonctionnaires, ou encore l’inflation qui  entraînera inéluctablement la hausse des taux de  la dette, sans parler du coût de la transition écologique et de la nécessité de renforcer certains services publics… Cela rend la marche pour réduire  les dépenses bien plus haute qu’elle ne l’était quand « les planètes étaient alignées ». Or il faudrait au moins économiser 15 milliards d’€ par an : la réforme des retraites, évidemment, une limite à  2,5% de la hausse des dépenses d’assurance-maladie en améliorant l’efficacité du système, la réduction des effectifs de l’Etat…  des paramètres difficiles à tenir, surtout si dans le même temps  on veut baisser la fiscalité.

Seul le programme de Valérie Pécresse semble à la hauteur du défi, et il est aussi le seul  à annoncer la couleur. En plus de la réforme des retraites avec allongement du temps de travail mise en œuvre immédiatement, il faudra réaliser le non-remplacement sur cinq ans des 200 000 fonctionnaires administrants qu’il prévoit et faire rentrer les 15 milliards de fraude fiscale pour espérer atteindre l’objectif, tout en assumant 34 milliards d’€ de dépenses nouvelles, notamment les 50 000 agents supplémentaires déployés dans l’éducation, la santé et la sécurité. En matière d’économies, la droite a prouvé dans les Régions qu’elle savait faire tout en améliorant le service public.  Mais il serait naïf de penser que cela se fera comme une promenade de santé.  Il faudra aussi compter avec les capacités de nuisances de ceux qui savent paralyser le pays pour défendre leurs intérêts catégoriels. Une chose est certaine : il faudra un courage  et une volonté politique sans failles !


MACRON LACHE SES ROQUETS

Pecresse-candidate-droite-presidentielle 2022

 

Le coup de tonnerre.

Décembre 2021. 52/48, le verdict est tombé, un premier sondage donne Valérie Pécresse  gagnante au second tour face à Emmanuel Macron. Ce n’était qu’un sondage, mais il a résonné à l’Elysée comme un coup de tonnerre. Et dans l’opinion l’idée que « c’est donc possible ». Et le « Président-sortant-pas-encore-candidat » de lâcher ses roquets qui se sont mis à aboyer de toutes leurs forces contre  celle qu’on a déjà surnommé « la tigresse ». Et tout y passe, jugements péremptoires, accusations douteuses et attributs sans fondements, en se gardant bien d’argumenter. Les Attal, Beaune, Schiappa, Darmanin et compagnie se répandent en propos dictés par le « château » et son entourage. Ainsi Attal n’hésite pas à accuser, avec son sautillement frénétique : « Valérie Pécresse à la fébrilité comme moteur et l’hypocrisie comme carburant » ou encore « Valérie Pécresse, c’est le retour de la rente en politique », Beaune qui n’a plus rien de Clément : « Pécresse,  c’est du mauvais Macron ou du méchant Ciotti », s’attaquant avec profondeur comme on le voit au projet européen de la candidate de la droite. Darmanin y est aussi allé de sa petite méchanceté : « C’est peut-être une bonne candidate pour Versailles, je ne crois pas que ce soit une bonne candidate pour parler aux électeurs de Tourcoing. » Comme si en Ile-de-France il n’y avait pas la Seine-Saint-Denis !   Les obus tombent dru autour d’elle. Mais les chiens aboient, la caravane passe. Et le dernier sondage Elabe qui  positionne  à nouveau Pécresse en challenger principal, à 50/50, va continuer de les exciter.

Les pauvres, ils n’ont que deux axes de médisance !

Il s’agit d’abord de montrer que la candidate de la droite et du centre court sans cesse après l’extrême droite, en ressortant des morceaux de phrase bien sélectionnés qui recoupent des  propos de Marine Le Pen, par exemple. Avec le thème de l’insécurité, c’est très facile. L’objectif est de permettre à la candidate du RN de repasser en tête de l’opposition et de réinstaller le match confortable pour le Président.  Ainsi le même Attal n’a pas hésité à diaboliser Eric Ciotti et à critiquer la « tambouille » que va devoir faire, selon lui, la candidate LR à la présidentielle pour tenir compte dans son programme des propositions du député des Alpes Maritimes. Une stratégie qui aboutit selon lui à « l'immobilisme ». En la matière, c’est  l’hôpital qui se  moque de la charité. Il oublie que le « dépassement politique »  qui lui est cher a conduit à la paralysie sa majorité, transformant les réformes en réformettes à cause du jeu d’équilibre  au sein de LRem, la  gauche bloquant la droite et réciproquement. Comme le crie Luc Ferry, vive le retour du débat droite-gauche, cette dernière étant très bien incarnée par Macron. A force de vivre les contradictions en leur sein, les  macronistes croient que c’est le même jeu qui se joue chez les Républicains. Méconnaissance totale du fonctionnement de ce parti !

Le second axe, c’est de ressortir  le quinquennat Sarkozy. Mais l’argumentaire repose sur une escroquerie intellectuelle, en faisant comme si tout était pareil il y a dix ans. Ainsi sur l’insécurité, le même Gabriel Attal n’y va  pas de main morte : « Valérie Pécresse a organisé une saignée des effectifs des forces de l'ordre sous Nicolas Sarkozy, elle a du bleu sur les mains » !!! D’abord, l’accusation n’est pas exacte et Hortefeux  à expliquer cent fois que ça s’était accompagné d’un redéploiement et l’insécurité avait reculé. Mais surtout, c’est faire l’impasse sur les dix ans Hollande-Macron, où pas grand chose a été fait pour renforcer les  effectifs, alors que la violence augmentait, et surtout sur le Ministère Taubira et sa politique laxiste. On attend encore les 20 000 places de prison promises en 2017. Quant aux attaques sur la gestion financière de Pécresse, elles sont franchement malhonnêtes. On ne peut comparer le  contexte d’alors, où il fallait avoir les yeux fixés sur les taux d’intérêts –on parlait d’instituer la règle d’or budgétaire- et la rigueur financière s’imposait à tous, avec la période actuelle d’endettement gratuit soutenu par la BCE. Alors oui, Valérie Pécresse, Ministre des Finances fin 2011, a fait voter un budget de l’Etat en baisse pour la  première fois par rapport au précédent. C’était du jamais vu. Et oui, Fillon avait dû augmenter les impôts pour limiter l’endettement. Il s’agissait de baisser les dépenses réellement pour rééquilibrer les comptes et faire baisser les impôts ensuite. Ce  budget  a été démoli par Hollande en juillet 2012 avec son assommoir fiscal qui a gelé l’économie pendant trois ans. 

La peur de perdre…

Mais tout est bon pour tenter de disqualifier la candidate de la droite. Ainsi Marlène Schiappa s’empare de la déclaration de Maître Gimms pour tenter de mettre Valérie Pécresse en contradiction avec sa lutte contre le communautarisme, en exploitant le fait que la Région Ile-de-France  subventionnait le chanteur, ce qui est pour le moins une approximation, et celui-ci en échange l’aurait soutenu à l’élection régionale. Evidemment, Valérie Pécresse n’a pas eu de mal à se justifier.   Puis c’est Amélie de Montchalin qui monte  au créneau, la rendant responsable de tout, même du couac sur le pass vaccinal à l’Assemblée nationale : « Soit elle n’est pas capable de tenir ses troupes, puisque hier, les députés LR ont voté contre le pass vaccinal (faux)… Les députés LR étaient plus nombreux à voter contre qu’à voter pour. Soit, et là ça veut dire que c’est encore plus dangereux, ça veut dire que ça s’appelle la duplicité. » On notera au passage la conception autoritaire qu’elle a de  la démocratie. La Ministre de la (pseudo)transformation de l’Etat oublie tout simplement que la suspension de séance était due à l’absence massive des députés de la majorité.  Cela n’avait pas empêché le sieur Attal d’entonner les grands airs en stigmatisant « une forme d’amicale de l’irresponsabilité constituée des députés  LFI, RN et LR » … oubliant lui aussi le défaut des Lrem. Où plutôt ne serait-ce pas de la mauvaise foi pour travestir une vérité dérangeante ? Pour  le vote, Valérie Pécresse avait demandé aux élus LR de ne pas s’opposer au texte, ce qu’ils ont fait très majoritairement  alors qu’il comportait de nombreux points d’application qui pouvaient justifier une abstention, voire une opposition. A LR, la liberté existe, ce qui paraît évidemment ubuesque aux technocrates du pouvoir.

S’il y a bien une opportunité de renvoyer Macron dans ses foyers, c’est Valérie Pécresse  qui peut  la concrétiser, et elle seule, parmi les candidat(e)s. A l’Elysée on le sait,  c’est pourquoi elle est devenue la cible principale de toutes les attaques. Le seul fait que déjà deux sondages l’ait fait apparaître  comme possible, ne peut que renforcer son audience parmi tous ceux qui ne veulent pas d’un mandat  bis.

 

 


UNE SORTE DE CUBA EN EUROPE…

France-faillite

 

Voilà un pays qui croule sous une bureaucratie omnipotente, qui voit ses jeunes prendre le large pour trouver un avenir, incapable de rembourser sa dette, au tissu industriel anémié  et qui a vu ses  exportations agricoles s’effilocher… Vous allez me dire : « Tiens, il  parle de la France ». Eh non, il s’agit de Cuba !  La  différence c’est que l’ile caribéenne a su développer des compétences en médecine, notamment une importante industrie vaccinale qui peut faire pâlir notre institut Pasteur.

Plus sérieusement, même si le trait est un peu gros, l’état de la France a de quoi inquiéter  les Français  et n’est pas celui, à l’eau de rose, décrit par notre cher Président avant le réveillon de la Saint-Sylvestre.  Affirmer que le pays est plus fort en 2021 qu’en 2017 ne tient pas. Le pays était déjà très amoindri à la fin du quinquennat Hollande et celui qui s’achève n’a rien arrangé, notamment à cause des deux crises majeures, l’une nationale, celle des gilets jaunes et l’autre internationale, celle du Covid. Il aurait fallu un miracle pour que  la France en sorte renforcée. 

Le  gouvernement exploite et tente de prolonger une embellie conjoncturelle, pensant en tirer profit  pour la campagne présidentielle, mais ce faisant, il continue d’aggraver les paramètres négatifs qui pèsent sur notre avenir. Certes, il peut s’enorgueillir de quelques réussites dans  les créations d’entreprises et  l’essor de la French tech qui à elle seule a  levé 10 milliards en 2021. Mais la forte reprise de cette année avec 6,7% de taux de croissance,  la  stabilisation du chômage n’est en réalité que l’effet de rattrapage de la récession historique de 8% du PIB en 2020 provoqué par le confinement. De même  que la  diminution du chômage , alors qu’un million d’emplois restent non pourvus,  doit prendre en compte la démographie et un simple coup d’œil sur  la  pyramide des âges  permet de comprendre le phénomène : le creux de natalité entre 1985 et 2010 bat son  plein et les 20-35 ans manquent furieusement à l’appel. Quant à  la progression du pouvoir d’achat de 1,6% par an, elle est en grande partie  le fait de la redistribution par l’Etat qui pour la réaliser a  continué d’écraser d’impôts nos entreprises –quoi qu’il  en dise-  et de ce fait a contribué à gelé les salaires.  Autrement dit, un  pouvoir d’achat saupoudré, factice et financé  par de la dette en plus.  La performance   d’ensemble reste donc médiocre, d’autant plus que l’inflation a fait son retour à près de 3% et elle risque d’être  beaucoup plus durable  que ne le pense notre grand apothicaire. 

Loin de révolutionner le  modèle français de croissance à crédit, le Président l’a, au contraire poussé dans ses extrémités, avec 1 000 milliards de dette supplémentaire. Quand j’entendais Amélie de Montchalin développer son argumentation de fuite en avant face à Eric Ciotti, tenant pour ringard un retour à l’orthodoxie financière,  je me disais que ces gens-là sont irresponsables.  Ils ne voient pas  que notre pays a perdu sa souveraineté  et du même coup la maîtrise de son destin.  Ou alors c’est du cynisme. La  France dépend de la Chine  pour son approvisionnement en biens de consommation, des Etats-Unis pour la technologie et de l’Allemagne pour la  réassurance de sa dette. Sans l’euro, notre déficit public doublé de celui de notre commerce extérieur auraient placé la France au bord du dépôt de bilan. Si le modèle  économique et social fondé sur la  distribution et l’endettement est reconduit,  la chute deviendra irréversible. Nous sortirons du peloton des dix premières puissances  mondiales avant 2030 et sur le plan financier nous n’échapperons pas à une crise majeure quand les taux d’intérêt dépasseront la  croissance nominale, ce qui ne manquera pas d’arriver au cours de la décennie.

La France est le pays le plus égalitaire si l’on en croit les statistiques.  Ce n’est qu’apparence, car  les poches inégalitaires sont  partout. L’effet pervers de la stabilisation des écarts de revenu a été le fort  accroissement des inégalités de statut et de patrimoine. Les paramètres qui permettent de mesurer les performances d’un pays sont tous au rouge et consacrent le décrochage de la France : le déficit extérieur s’est envolé à 86 milliards en 2021 et atteindra 95 milliards en 2022 (3,7% du PIB), résultat d’une chute de 3% à 2,5% des parts de marché mondial ;  le déficit public a explosé portant la dette de 98% à 116% du PIB et la course folle des dépenses publiques se  poursuit ; le déclassement de la production industrielle a été pleinement mis en lumière par  la déroute du secteur de la santé, incapable de mettre au point un vaccin contre le Covid. Même notre agriculture, qui était un fleuron, est à la  peine alors que notre dépendance alimentaire s’est creusée avec  l’importation de plus de 20% de notre consommation. Je ne m’étendrais pas sur l’embolie générale de nos services publics de santé, justice, sécurité, éducation… partout,  trop d’administratifs et pas assez d’agents « en action ». Leur paupérisation doit faire face à une fuite des talents et des compétences alors même que les moyens qui leur sont consacrés ne cessent de croître, mais comme un marteau qui tape à côté du clou.

Cuba a perdu la tutelle de l’URSS  mais continue de souffrir de la mentalité d’assistanat  et reste le « royaume »  de la débrouille. L’économie reste anémiée et les pénuries sont récurrentes… Quant à la bureaucratie, elle est toujours aussi obèse. Une idée de ce qui pourrait nous attendre. Mais cette évolution n’est pas  gravée dans le marbre : le déclin français peut  être enrayé. Le  pays regorge d’atouts qui pourraient lui permettre de redevenir une puissance prospère du 21ème  siècle : entrepreneurs et cerveaux, pôles  d’excellence publics et privés, épargne, énergie nucléaire,  à quoi on peut encore ajouter culture et civilisation. La tâche principale consiste à corriger les dysfonctionnements de l’Etat  obèse et impuissant pour l’adapter aux nouvelles réalités du monde. Il faut en faire un état fort  et agile, il nous faut nous doter d’une industrie et d’une recherche dynamiques, rétablir l’égalité des chances par l’éducation  et axer les efforts sur les technologies de l’information. Il faut un projet de rupture pour recréer les conditions d’une bonne cohésion sociale et d’une confiance des citoyens dans leurs institutions. On y parviendra si on donne la priorité à la production, à l’innovation, à la modernisation de l’Etat et à la défense sans faiblesse des valeurs qui fondent notre République. Il s’agit de rassembler les énergies  et de « faire ».  Ce sont les Français, plus que l’Etat qui sont la solution à la crise de notre modèle économique  et de la nation. C’est le projet de Valérie Pécresse !

 


LES ENNUIS ARRIVENT !

Bout du rouleau

L’inflation est là. 

En France, elle est encore au-dessous des  3%, mais le niveau qu’elle atteint aux Etats-Unis (près de 7%)  nous montre très clairement ce qui nous attend à brève échéance. Ce  qui devrait être une bonne nouvelle va se transformer en chemin de croix à cause de nos déficits et surtout de notre dette. Et l’alignement des planètes contrariantes est en train de se mettre en place. La rencontre avec Olaf  Schultz, nouveau chancelier allemand, avec  Macron, malgré les sourires de façade, n’a pas levé l’exigence germanique de retour à l’orthodoxie financière et la BCE tiendra jeudi une réunion de politique monétaire sous haute tension, à l’issue de laquelle elle devrait annoncer l'arrêt des mesures d'urgence contre le Covid. Entre l’explosion des contaminations et les craintes liées au variant Omicron, le moment semble peu propice, mais l’institution joue sa crédibilité, après avoir reporté plusieurs fois sa décision afin de préserver l’économie européenne. D’autant plus que La Fed se réunira mardi et mercredi et se retrouve elle aussi en position délicate, alors que l'inflation est au plus haut depuis quarante ans aux Etats-Unis. Si la divergence entre les deux banques centrales est  trop forte, en raison par exemple de mesures trop timides du côté européen, l’euro pourrait en faire les frais,  la correction se faisant à la baisse. De quoi compliquer la fin du mandat de « Macron-le-crameur-de-caisse ». Le gros  problème, c'est que personne ne sait comment sortir de ces politiques de création monétaire à tout va.  Il n'y a que des mauvaises décisions à  prendre. 

L’impasse américaine.

La réserve fédérale américaine, par la voix de son président, a reconnu qu'elle s'était trompée dans son appréciation de l'inflation.  En conséquence, la Fed doit rapidement revoir sa politique de rachat d'actifs à l'aune de cette nouvelle dimension. Cette prise de conscience est bienvenue, notamment compte tenu du risque du maintien de l'inflation à un niveau dangereusement élevé au cours des prochains mois. Beaucoup d'observateurs notent à juste titre que la Fed ne dispose pas des outils nécessaires pour débloquer les chaînes d'approvisionnement ou pour accroître la main-d'oeuvre. Mais plus la Fed tarde à réagir correctement à l'évolution de l'inflation, plus grande est la probabilité qu'elle soit amenée à changer brutalement de politique, devenant elle-même la cause principale d'une tendance inflationniste. Même en ayant ainsi raison, elle risquerait de susciter une récession nationale, la volatilité des marchés et des retombées dommageables pour l'économie mondiale. Une certitude : la Fed doit maintenant diminuer beaucoup plus rapidement ses achats mensuels d'actifs. Une impasse politique pour Joe Biden, mais non sans conséquence pour l’Europe, et donc nous. On sera rapidement fixé.

La fin du laxisme budgétaire.

Il va donc falloir être plus rigoureux. « Rigueur », voilà un gros mot politique qu’il  ne faut surtout pas prononcer. Et avec la  chance qu’elle a, la droite va reprendre le pouvoir au pire moment, celui de la fin du « quantitative easy ». De quoi compliquer sérieusement les projets électoraux de baisse  des  charges et d’augmentation des salaires. Nous allons payer 10 ans de  laxisme budgétaire Hollande-Macron, ce dernier ayant été de loin, le plus dépensier. De quoi regretter aussi la  belle époque de l’alignement des  planètes : énergie à bas coût, inflation nulle, taux d’intérêts négatifs, croissance mondiale. C’est  à ce moment-là qu’il aurait fallu faire baisser la dette et rétablir nos équilibres financiers… mais comment résister à la tentation d’emprunter dans de telles conditions pour un  pays addict à la dépense publique ?  Nous serons vite fixés : le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, reçoit aujourd’hui à Paris son homologue allemand, Christian Lindner, pour évoquer une évolution des règles budgétaires européennes. Le  grand argentier allemand ne cache pas sa volonté de mettre fin  à la gabegie française. Les discussions sur une réforme du Pacte de stabilité vont entrer dans le vif du sujet !

Le déclassement de la France.

Notre Ministre de l’économie a beau  se vanter de la croissance forte (6%), jamais vue depuis des  décennies, elle n’est que le résultat d’un ressort qui se détend après les restrictions de la pandémie. Le rebond n’est que la  conséquence de la chute de 8% du PIB en 2020, et ne rattrape  pas  complètement la richesse perdue. Il n’empêche, un pays qui importe plus de biens qu’il n’en exporte, dont la dette est achetée massivement par des non résidents, est un pays qui décroche. Les récents succès de nos ventes d’armement sont bons à  prendre, mais ils sont l’arbre qui cache non pas la forêt mais l’étendue de notre désert industriel. Si les marges de manœuvre budgétaires  se resserrent, comme c’est à prévoir, la tâche de redressement de  la France en sera rendue plus ardue. Il y faudra de l’audace et du courage politique qui militent pour une alternance. Car  ces deux qualités manquent cruellement au  pouvoir actuel,  ligoté  dans  son « en même temps » et  réduit à de belles déclarations sans suite concrète la plupart du temps. Cela dit, ce n’est qu’un des enjeux de la bataille électorale qui s’annonce.

La donne politique.

Contre le volontarisme affiché de Valérie Pécresse, l’auberge espagnole de « Ensemble, citoyens » répond en ordre dispersé. Castagnette dénonce le glissement vers l’extrême-droite, le charlatan de l’Intérieur, Darmanin, se décerne des brevets de « droite authentique »…   Tous les transfuges montent au créneau contre elle, mauvaise foi en bandoulière. Si la bêtise tuait,  ils seraient déjà morts, car on pourrait les renvoyer facilement à leurs anciennes convictions et  à  leurs contradictions. Le déni de réalité est  une caractéristique commune à  toute la macronie. Quant  à Raffarin, je lui conseille de lire l’analyse de la Fondapol de Dominique Reynié, qui n’est pas  spécialement de gauche :  « de Zemmour à Le Pen en passant par Dupont-Aignan, la «composante populiste et souverainiste» est désormais majoritaire à droite (elle représente 70% du total des intentions de vote), «Valérie Pécresse ne pourra emporter la présidentielle ni même parvenir au second tour si elle ne tire pas les leçons de cette nouvelle réalité électorale», analyse le directeur général de la Fondapol. Autrement dit, pour ne pas connaître le destin du Parti socialiste, LR et sa candidate devront convaincre au moins une bonne partie de l'électorat lepéno-zemmourien. Cela n’empêche pas de regarder au centre. En 2017, Si Fillon avait su garder Bayrou dans son sillage, il aurait gagné. Aujourd’hui, le Centre peut être utile, malheureusement, il faut être lucide,  il n’est plus la priorité.

 


UNE CROISSANCE A TROUS.

Croissance 2014 panne

 

Puisque Zemmour débat ce soir avec Le Maire sur France 2, voici quelques éléments que vous devriez avoir à l’esprit.

Le commerce extérieur de la France s’est encore dégradé en octobre à 7,5 milliards d’euros.  Normal, puisque la consommation est le principal moteur de notre croissance avec la dépense  publique.  Comme nous achetons ce que nous consommons à l’extérieur, le  trou de notre balance commerciale s’accentue. Et  comme le pouvoir d’achat qui permet de relancer la consommation a été financé essentiellement par les  prestations versées par l’Etat pendant la crise sanitaire ( chômage partiel, aides  aux entreprises, etc…), il a été rendu possible par le creusement de la dette.  Cette croissance est donc une illusion économique  par son côté artificiel détaché de l’économie réelle.  Et si elle est forte, c’est d’une part parce que l’année 2020 et les confinements ont provoqué une rétention financière qui s’est libérée en provoquant un sursaut de consommation des ménages et de dépenses des entreprises, et d’autre part parce que le gouvernement a continué le quoi qu’il en coûte  en gardant  le chéquier ouvert.

Le quoi qu’il en coûte continue.

En 2021, les dépenses de fonctionnement sont reines. Entre 2020 et 2021, la dépense publique de fonctionnement a bondi de près de 48 milliards d'euros. Le chéquier est particulièrement ouvert en ce moment avec les promesses de dépenses supplémentaires pour 2021 (exemple : chèque énergie additionnel à 580 millions d'euros) et les promesses de dépenses en plus pour 2022. Si l'on fait une comparaison France/Allemagne, le verdict est sans appel. L'Allemagne va clôturer l'année 2021 avec une croissance estimée à 3,4 % qui semble loin des 6 % de la France mais, outre-Rhin, c'est l'investissement privé et le solde extérieur, donc les exportations, qui la dynamisent avec plus des deux tiers de création de valeur ajoutée privée, alors qu'en France, c'est la moitié seulement. En clair, si nous n'avions pas des dépenses publiques de fonctionnement aux vannes ouvertes pour 2021, nous aurions la même croissance peu ou prou que l'Allemagne… L'effet rebond tant vanté est donc largement dû à la relance par la dépense du secteur public. Relance financée par le déficit (203 milliards d'euros en 2021) et la dette (185 milliards de dette en plus).

Une croissance en partie factice.

C’est le scénario du trou qu’on rebouche en faisant un trou plus grand. Cette croissance financée à crédit n’est pas vraiment pérenne sauf si on accepte la poursuite de la dégradation des finances publiques. Le gouvernement a assis sa prévision optimiste de 4 % de croissance pour l'année prochaine sur l'hypothèse d'un dégonflement quasi-complet de l'épargne des ménages constituée pendant les confinements et donc un regain de croissance de la consommation privée, qui creusera un peu plus notre déficit commercial. Ce regain de consommation privée permettrait de compenser le recul de la dépense publique qu'il a inscrit dans sa prévision pour 2022. Sauf qu'on est en campagne électorale et qu'il y a fort à parier que le dérapage des dépenses publiques va continuer aussi en 2022, continuant de gonfler artificiellement la croissance en la finançant par du déficit. Qu’on comprenne bien : 6% de croissance génèrent environ 150 milliards d’euros de PIB supplémentaire. Il faut mettre en face les 200 milliards du déficit budgétaire 2021 et environ 85 milliards de déficit du commerce extérieur, solde négatif qui ampute notre richesse. Bruno Le Maire peut se glorifier, il bâtit sur du sable. Si l’Etat arrête d’arroser, notre croissance retombe au 1,5% résiduel, très insuffisant pour assurer l’emploi et le désendettement.

L’inflation et la remontée des taux.

Le fait que l’inflation soit de retour n’est pas une bonne nouvelle. Elle provoque la hausse des prix et des tensions sur le pouvoir d’achat qui se traduisent par des hausses de salaires qui la rendent plus durable. Qui dit inflation dit aussi hausse des taux d’intérêt qui vont renchérir la dette. La  période dans laquelle on entre risque d’être compliquée à gérer, surtout si la France continue d’être un panier percé. Les hausses d’impôts seront alors inéluctables dans un pays qui en est déjà le champion mondial. Avec un poids en plus pour celui ou celle qui prendra le manche en avril 2022 : le gouvernement a reporté toutes les échéances qui fâchent à après les élections comme le remboursement des PGE (Prêts garantis par l’Etat). Dégonflement de l’épargne des ménages plus hausse des prix plus relèvement des impôts, voilà un cocktail amer qui nous guette.

Si le programme de Pécresse est un programme recyclé du passé (du XXème siècle), la  modernité serait celui de Macron et Le Maire : donc si je comprends bien c’est la dette infinie, déjà à 3 000 milliards (+  1 000 milliards en 4 ans), les déficits publics (200 milliards par an), le  déficit de  notre balance commerciale (85 milliards par an),  les records d’impôts, le règne de  l’hypertechnocratie  et de l’Etat omnipotent, sans parler du communautarisme, de l’insécurité et de la violence …  

Drôle de modernité !

 


UNE CANDIDATE FORTE, UN PARTI PUISSANT.

Pécesse candidate

 

Le congrès a choisi.

Ce sera  Valérie Pécresse qui représentera notre courant  politique dans la compétition pour la présidence de la République. Beaucoup de commentateurs ont raisonné sur des bases fausses. Il n’y a pas de vraie surprise ni sur le score d’Eric Ciotti, ni sur celui de Valérie Pécresse, si on s’appuie sur la structuration des adhérents LR. Les deux sélectionnés pour le  second tour  sont issus des deux plus grosses fédérations qui représentaient chacune environ 25% du corps électoral. Mais peu importe, la nouveauté c’est que les  cinq candidats fassent corps au lendemain du verdict et ce n’est pas le petit accroc avec Eric Ciotti que les médias et les adversaires que notre candidate gêne ont monté en épingle pendant tout ce dimanche, qui y changera quelque chose. D’ailleurs aujourd’hui,  lundi, tout va rentrer dans l’ordre. Cette première semaine de campagne sera consacrée à l’unité derrière elle. Cette première phase aurait dû se conclure par un grand rassemblement  à la porte de Versailles, mais  les responsables LR ont préféré l’annuler, en dirigeants responsables, pour  tenir compte des conditions sanitaires. Ce que nous avons vu du camp zémmourien hier m’a rassuré : les déçus du Congrès vont ils céder et se précipiter dans les bras de cet orateur fût-il de talent, de succomber au charme d'un discours qui copie les solutions des autres et de se noyer aveuglément dans une foule au bord de l'hystérie ? N’est-ce pas  l'art de remplir des salles avec du vide et des lieux communs..... Valérie Pécresse saura allumer dès aujourd’hui les contre-feux et répondra aux attentes de son parti et surtout de son électorat !

Les  six atouts de Valérie Pécresse.

L’agressivité des macroniens en dit long sur leurs préoccupations. Les attaques sont venues immédiatement par la voix du roquet de la Macronie, l’Attal de service, et celle de  l’inénarrable Castagnette, ex ministre incapable de l’Intérieur. Valérie Pécresse ne vient pas de nulle part. Elle a derrière elle une grande expérience de la chose politique.

Atout n°1 : elle préside la région de France la plus peuplée.

Diplômée de HEC Paris, sortie 2ème  de l’ENA, élue députée en 2002,  puis ministre à l’enseignement supérieur et aux finances, elle a enlevé la Région Ile-de-France à la gauche en 2015 et récidivé en 2021. Elle préside la plus grande région de France, voire d’Europe, de la taille de la Belgique, et l’une des plus complexes à gouverner. Voilà un parcours qui atteste de compétences et de savoir-faire.  C’est son premier atout. Elle y a démontré sa  capacité à gérer les finances publiques en économisant deux milliards d’euros malgré tous les bâtons que le pouvoir central lui a mis dans les roues,  et a mis en oeuvre des solutions innovantes  dans tous les domaines des compétences régionales.

Atout n°2 : elle fait ce qu’elle dit. 

Certains considèrent qu’elle part avec le handicap d’être  une femme politique.  Ceux qui la connaissent savent que sa principale qualité est sa capacité à ne pas changer d’avis au gré du vent et à ne jamais céder. D’ailleurs certains de ses adversaires lui ont donné comme surnom : « la tigresse ». Autrement dit, il ne faut surtout pas sous-estimer sa détermination, quand elle se fixe un objectif, elle donne tout pour l’atteindre. Ce qui plaira aux Français, c’est qu’elle a l’habitude de faire ce qu’elle annonce  et plus que les discours pour plaire, elle préfère les décisions pour faire. On peut être certain que sa main ne tremblera pas.

Atout n°3 : elle a un programme cohérent et chiffré.

En matière de gestion, elle a fait ses preuves,  c’est le  moins qu’on puisse dire. Aussi doit-on regarder ses promesses de campagne avec sérieux car elle a pris  soin de faire tout chiffrer. Et si l’on en croit l’IFRAP, ça tient la route. Ce qu’elle propose,  c’est ni plus ni moins le rétablissement de nos finances publiques, l’inversion de la courbe de la dette, tout en mettant les moyens là où il faut :  la sécurité, la santé et l’éducation. Tout ne se fera  pas en un jour, mais les solutions qu’elle propose  sont crédibles.

Atout n°4 : elle a  battu ses rivaux  à plate couture aux régionales.

Femme de terrain, elle sait faire campagne. La région Ile-de-France, c’est une France miniature qui concentre tous les problèmes de l’hexagone : la ruralité, les banlieues, les mobilités, les déserts médicaux, le logement… Toutes les thématiques de la  France contemporaine s’y rencontrent. Politiquement, elle a affronté lors de la campagne de 2021 les principaux leaders de l’échiquier politique et pas les moindres : 5 ministres de Macron, Jordan Bardella pour le RN et Julien Bayou le patron des Verts … Il faut souligner la médiocrité des arguments de ses adversaires  sur sa légitimité, sur sa personnalité, sur son image parisienne, sur le procès en compatibilité avec Macron, sur La force du parti Les Républicains… Les Franciliens ne s’y sont pas trompé, ils en ont redemandé !

Atout n°5 : elle peut s’appuyer sur une droite rassemblée.

On peut dire merci à Christian Jacob. On lui doit l’esprit de collaboration qui a présidé à la sérénité des débats entre les cinq candidats. Et aujourd’hui, on peut compter sur la cohésion du pack républicain. Elle sera le gage de la réussite. Aussi Valérie Pécresse  va-t-elle enrichir son projet, qui a été validé par 60% des militants, des idées contenues dans les autres programmes, ceux de ses concurrents et celui du parti. Contrairement à 2017, l’électorat de la droite et du centre se verra proposer un projet unitaire, enrichi des meilleures idées des uns et des autres. Elle peut affirmer que la droite est de retour, elle peut parler au nom de toute la droite modérée (républicaine m’agace un peu).

Atout n°6 : Les Républicains, un parti puissant.

Ne comptez  pas sur les commentateurs pour en faire état. C’est une impasse qu’ils font sciemment ou par oubli, recroquevillés qu’ils sont dans leur univers parisien. Les Républicains constituent la première force politique de France par son  implantation territoriale. La candidate peut s’appuyer sur un puissant réseau de  maires (56%  des  villes de plus de 9 000 habitants), de conseillers départementaux (75% des départements) et de conseillers régionaux (6 régions sur 13), sur le groupe de parlementaires le plus important de l’opposition (100 députés, les sénateurs majoritaires)… Sa campagne trouvera des relais partout et des milliers de militants répartis sur tout le territoire pour la relayer. Dans une campagne présidentielle, ça compte.

Avec elle, l’horizon de la droite s’éclaircit et elle retrouve des chances de figurer au second tour.  Là est l’essentiel. De l’espoir à la réalisation, il reste désormais à faire le chemin et ça ne sera pas chose aisée. Elle dispose d’une équipe pratiquement constituée avec les quatre autres candidats à la primaire qui se sont engagés à la soutenir et dont les spécialités politiques sont complémentaires. L’équipe autour d’elle parait solide, compétente, solidaire après avoir mis les egos au vestiaire. Ciotti lui amènera les voix de l’extrême-droite, et Bertrand celles du centre-gauche. Barnier apportera son expertise en diplomatie européenne et internationale. Juvin enfin sera la caution médicale en cette période de pandémie. Son conseiller Patrick Stéfanini, magicien des campagnes électorales, a l'avantage de déborder d'idées. Valérie Pécresse est aujourd’hui la seule personnalité dont on peut raisonnablement penser aujourd’hui qu’elle est en mesure de mettre un terme à l’aventure macronienne. Elle est un danger politique pour Emmanuel Macron qui n’a plus l’aura de ses débuts. Tout dépendra du pays profond. Gardera-t-il une capacité d’intelligence collective et de caractère pour déjouer un destin qui lui est tout tracé par les sondages… ? A nous de jouer !

 


LE CAMP DE LA RAISON, VRAIMENT ?

Macron je n'ai rien compris

 

La  Majorité veut incarner le camp de la raison face aux extrêmes. Cette invocation cache une réalité inverse. Ce n’est pas le visage qu’elle nous a offert depuis 2017 qui peut nous convaincre.

De l’affaire Ben Alla  aux gilets jaunes  à la gestion hasardeuse et verticale de la crise du Covid, en passant par les reculades devant les  Zadistes comme à ND des Landes ou les hésitations à réprimer l’Islam radical qui nous ont conduits à l’assassinat de Samuel   Paty, les allers-retours commémoration-repentance /  unité de la nation-communautarisme … Le Président et sa majorité a plutôt offert le spectacle d’un bateau ivre, d’un amateurisme consommé, d’un gouvernement à la godille qui marche au courant alternatif. En parallèle, c’est la haute technocratie qui a exercé réellement le pouvoir. La politique du pouvoir d’achat en est un excellent exemple. La  déconnexion avec  la réalité y est  évidente.

Le pouvoir d’achat, parlons-en !

Lorsque Jean Castex explique à la télévision que «le président de la République est le président du pouvoir d’achat», lequel aurait augmenté deux fois plus vite (entre 1,8 % et 4 % selon les catégories de revenu) que pendant les quinquennats précédents, le premier ministre s’appuie sur une étude de la Direction du Trésor de Bercy. On peut s’étonner d’une telle performance car elle ne correspond pas du tout à la maigre création de richesses économiques. C’est tellement vrai qu’un sondage OpinionWay pour Les Échos (le 20 septembre) a donné 56 % des ménages qui  jugent «que leur pouvoir d’achat a plutôt diminué pendant le quinquennat». Autrement dit, leurs ressources quelles qu’elles soient, prestations sociales comprises, auraient progressé moins vite que le prix des biens et services qu’ils achètent.

Sur les cinq années 2017-2021, le PIB français n’aura progressé en effet que de 3,3 % au total, moins que sous le quinquennat Sarkozy (3,8 %) et que sous Hollande (4,1 %). Qu’on le veuille ou non le «pouvoir d’achat» est désormais déconnecté de la sphère productive. Cette contradiction se résout d’elle-même dès que l’on prend en compte l’envolée de la dette publique et, plus inquiétant, le creusement de notre déficit commercial (68,6 milliards d’euros sur un an). Autrement dit, c’est l’Etat qui a financé le pouvoir d’achat, artificiellement, par le déficit et la dette.

Depuis 2017, chaque année a été marquée par une grande campagne de distribution de pouvoir d’achat, chacune ayant sa spécificité. Qu’on en juge : 2017-2018, vote des promesses électorales, transformation de l’ISF en IFI (impôt sur la fortune immobilière) et la «flat tax» sur les revenus financiers, de l’autre la suppression de la taxe d’habitation et de la cotisation salariée à l’assurance-chômage ; 2018-2019, la révolte des «gilets jaunes» s’est soldée financièrement par un doublement de «la prime d’activité» à quoi s’est ajouté un allégement de l’impôt sur le revenu pour tous ; 2019-2020, a été placée sous le signe du «quoi qu’il en coûte», la réponse économique à la pandémie du Covid-19, et confirme le paradoxe du pouvoir d’achat qui progresse malgré la chute du PIB avec un déficit de l’Etat qui se creuse, celui de 2021 dépassant  même celui de 2020 malgré le rebond de 6,25% de la croissance ;  enfin, la « fête » continue pour 2022, à chéquier ouvert, que la remontée de  l’inflation contrarie. Et depuis lors, l’Élysée multiplie les aides pécuniaires : chèque énergie en faveur des 5,8 millions de ménages les plus modestes, «indemnité inflation» pour 38 millions de Français (les deux tiers des adultes), «contrat d’engagement» de 500 euros pour les jeunes acceptant d’entreprendre une formation, etc.

La déraison de l’assistanat généralisé.

Dès lors on peut interroger le caractère vraiment raisonnable du «parti de la raison» : un déficit public annuel de plus de 200 milliards d’euros ; une profusion d’argent public jeté en pâture électorale à toutes les catégories et professions, mais qui ne résout aucun problème structurel (31 milliards d’euros pour que les hôpitaux publics continuent de fermer des lits) ; une politique d’allocations à outrance, brisant le lien entre le travail, l’effort et la rémunération… Cette «étatisation du pouvoir d’achat» est-elle raisonnable dans un pays où déjà les deux tiers des Français reçoivent davantage de prestations qu’ils ne versent d’impôts, de taxes et de contributions sociales, selon une étude récente de l’Insee. Est-ce cela, le cercle de la raison ? Le Président se réveille à six mois des  élections et veut faire feu de tout bois pour prouver qu’il a fait quelque chose. Rappelons-nous du grand débat : qu’en reste-t-il ? Que sont devenus les cahiers de doléance ?  Que fera-t-il de tous ces beaux discours et de ces belles promesses  au lendemain d’une réélection, si elle devait advenir ? 

Une alternative crédible existe.

Le  Sénat a posé un geste rare et très solennel en refusant de voter le budget  2022  tant il est insincère et électoraliste.  Va-t-on enfin entendre les voix de ceux qui appellent justement à un retour à la raison ? Car LRem est devenue une machine folle et ses alliés ne valent guère mieux, empétrés dans leur inutilité, leurs mensonges et leurs trahisons.  D’ailleurs ils en sont réduits à la capacité de nuisance. La dynamique LR actuelle leur  bouche l’horizon aussi multiplient-ils les attaques, les médisances,  les jugements  péremptoires. Lrem  lance « Ensemble  citoyens »  l’auberge espagnole de la majorité  le 29 novembre, Estrosi et Béchu organisent un meeting à Nice le 1er décembre pour  parasiter la visibilité du congrès LR…  A l’initiative de la micro « République des Maires » 600 maires appelleraient à voter Macron, mais Michel Barnier , à lui tout seul a reçu 700 parrainages ! Ils perdent leur temps.

La voix de la raison.

L‘autre soir, après le débat sur CNews, je me trouvais fier d’appartenir à un parti politique  représenté par  des gens si talentueux et pleins de  bon sens. Ils dessinent un avenir pour notre pays autrement plus responsable et plus réaliste, plus soucieux de nos enfants,  plus crédible que la com’ permanente du locataire de l’Elysée. Le  parti de la raison et des solutions, il est là. Ce sont Les Républicains.  Darmanimbus peut toujours affirmer qu’il n’est plus un parti de gouvernement,  son avis est entaché par la trahison, et  Attal-le-prétentieux essayer de nous faire croire que la caisse n’a pas été cramée puisqu’elle a généré une forte croissance, je lui conseille de réviser ses cours d’économie et de prendre en compte la dette et le déficit de la balance des paiements de la France, et aussi son Histoire, car  Sarkozy  a  dû faire face à une crise d’une autre ampleur en 2008, avant de l’accuser d’avoir fait sauter  la banque, ce qui est  un mensonge.  Ainsi on saisit la tentative d’enfumage du pouvoir macroniste que  la montée en puissance de la droite républicaine met aux abois. Ce n’est pas  un hasard  si 75%  des  sympathisants  Les Républicains pensent désormais qu’elle peut gagner en 2022 si elle est  représentée au 2nd tour !

 


« GRANDE SECU » : UNE NOUVELLE ARNAQUE MACRONISTE.

Sécurité sociale

Ballon d’essai ou projet réel ?

C’est la nouvelle lubie qui trotte dans la tête de Monsieur Véran : rassembler les  complémentaires et les mutuelles dans un grand magma avec la CNAM pour faire une grande Sécurité sociale monolithique financée sur le dos de ceux qui paient des impôts. Dans le rapport du Haut Conseil pour l'avenir de l'assurance-maladie (HCAAM), la suppression du double étage de frais de gestion doit se faire par la suppression des assureurs privés et des mutuelles. Ce n’est pas sérieux. À moins de trois semaines du rapport conclusif, le HCAAM ne fournit aucun chiffrage : de combien augmenteraient les prélèvements obligatoires pour financer cette «Grande Sécu» ? Comment évoluerait le reste à charge des Français, aujourd’hui le plus bas d’Europe grâce à l’articulation entre Sécu et complémentaires? Quel serait l’impact sur les salariés des mutuelles? Il n’y a ni transparence, ni concertation. Cette «Grande Sécu» est un écran de fumée pour ne pas parler du vrai sujet : le déficit abyssal de l’Assurance-maladie. Cela fait penser à une proposition ballon-d'essai-qui-ne-dit-pas-son-nom pour la campagne 2022 ou à la grande réforme systémique des retraites qui devait être un « big bang » et qui a fait « pschitt ».

Un prétexte fallacieux.

Les complémentaires santé coûteraient trop cher … en frais de  gestion !  Effectivement, notre système de santé est administrativement parlant le plus coûteux de la zone euro. Si le rapport rentrait dans une véritable comparaison équitable de la performance des coûts de gestion entre caisses primaires d'assurance-maladie (CPAM), mutuelles et assureurs de santé, ce ne serait pas forcément à l'avantage de la CNAM… L'efficacité des complémentaires santé ne doit pas se mesurer par rapport au montant des remboursements effectués, mais bien par rapport au nombre d'actes traités, une information étonnamment peu documentée. Effectivement, le système pourrait coûter entre 4,5 et 7 milliards de moins par an s’il était bien géré comme en Suisse ou aux Pays-Bas. Mais ces systèmes efficients ne sont pas organisés avec une caisse unique et omnipotente. Ce sont des assureurs en concurrence régulée au premier euro. Que l’État commence par baisser les taxes sur les complémentaires : les contrats sont soumis à une fiscalité de 15 % soit 5,7 milliards pour 2020 et 2021 pris sur les cotisations des adhérents.

Une vision technocratique.

Etonnamment, pourquoi aucun des scénarios ciblés n'envisage de supprimer le double compte en déléguant à des assureurs santé la gestion de l'ensemble des dépenses santé, ce qui est pourtant le cas néerlandais ou suisse ? Dans les comparaisons qui sont fréquemment citées ne sont pas pris en compte les coûts de recouvrement pour l'Assurance-maladie (assurés par les Urssaf) ou bien encore les frais financiers liés à l'endettement. C’est vrai, les tarifs des  mutuelles augmentent parce que les dépenses de santé des Français progressent sous le double effet du vieillissement de la population et des progrès techniques. Mais elles sont très attentives à ne répercuter que le juste coût. Si ce n’était pas le cas, leurs clients les quitteraient tant la concurrence est forte. On peut se demander aussi si la « grande Sécu » ne risquerait pas aussi de décourager à la fois prévention, innovation et notre médecine libérale après avoir réussi à si bien démotiver notre système hospitalier grâce à une gestion kafkaïenne et statutaire. On est bien d’accord qu’il faut faire baisser les coûts de gestion dans la santé, faire baisser l'administratif qui étouffe notre système de santé et nos hôpitaux.  Mais y parvenir grâce à un seul assureur qui s'appelle la CNAM, on n'y croit pas un seul instant ! 

Pourquoi changer un système qui fonctionne ?

L’argument du Ministre est plus idéologique  que réaliste : réformer parce que le système  à deux étages serait trop complexe et inéquitable. Ah,  le sacro–saint  principe d’égalité ! C’est oublier un peu vite que ce dispositif présente l’avantage inestimable de faire de la France le pays où les patients sont les mieux remboursés du monde, et où le reste à charge est au final le moins élevé. On voudrait nous condamner aux files d’attente pour se faire soigner comme en Angleterre qu’on ne s’y prendrait pas mieux. A n’en pas  douter, un système  unifié générerait rapidement une médecine à deux vitesses. Et surtout, il n’est pas prouvé que le secteur public ferait mieux que le secteur privé en matière de gestion. Enfin, comme toujours, l’Etat n’a pas l’air de se préoccuper des milliers d’emplois (100 000 environ) qu’une telle réforme menace.

L’illusion d’un système plus économe.

Ce qui se préparerait, c’est une mutation de notre système de soins dont le reste à charge est actuellement l'un des plus faibles des pays de l'OCDE, sur l'autel d'une Caisse nationale de l'assurance-maladie (CNAM) hyperpuissante gardant les données de santé sans les utiliser pour améliorer les traitements, n'accompagnant pas dans le parcours de soins et ne faisant quasiment pas de prévention et d'innovation. Bref, une mauvaise affaire pour les « contribuables-assurés-patients » que nous sommes : il s’agit d’avoir la peau des complémentaires et des mutuelles et tout cela pour nous rembourser vraisemblablement moins bien au final. Sommes-nous prêts à voir augmenter la dépense publique en santé et notre facture de CSG pour être remboursés à un « 100 % » Sécu dont nul ne sait ce qu'il sera vraiment ? Quel serait le réel impact d'une réforme basée sur de prétendues économies de gestion générées grâce à une grosse CNAM,  qui pour l’instant n’a pas vraiment fait ses preuves  en la matière ? Le HCAAM fait l’hypothèse que la surdépense publique atteindrait 22,4 milliards d’euros et qu’elle serait financée par une hausse des prélèvements obligatoires, via les cotisations patronales ou la CSG… A coup sûr, c’est le contribuable qui paiera la  note une fois de plus !

Il y a pourtant d’autres chantiers plus urgents en matière de santé publique, qui ne sont pas difficiles à identifier tant ils sont criants. Vraiment, l’amélioration des mécanismes de remboursement, qu’on peut probablement perfectionner, n’est pas une priorité. 

 


MR 2.38 A DES IDEES !

Bruno-le-maire-pl

 

Il a un talent littéraire,  c’est vrai. Il a plutôt  une belle écriture et des lettres qui lui permettent d’utiliser Arthur Rimbaud. Devenu  Ministre de l’Economie et des Finances d’Emmanuel Macron par une belle trahison, maintenant que le terme de  sa fonction approche, il se verrait bien continuer d’exister.  Mais comment ?  Premier Ministre n’est pas un poste qu’il  ambitionne, il  en connaît trop le côté  fusible et les contraintes imposées par le  « château » que le  quinquennat n’a pas simplifiées. Alors quoi d’autre …

Facile.

Son bouquin paraît au moment où la croissance trop longtemps retenue par le confinement explose, avec  la baisse du chômage qui l’accompagne.  Il  peut s’en attribuer la gloriole. On est pourtant loin du compte. Qu’importe, l’occasion est trop belle de porter un discours d’avenir  et  voilà qu’il s’invite dans le débat public avec des propositions.  Tiens donc :  il faudra faire tout ce qu’il n’a pas fait, comme l’assainissement des dépenses publiques, ou sur quoi le gouvernement auquel il appartient à échoué lamentablement :  l’éducation qui « devrait  être érigée en priorité absolue », la lutte contre les inégalités où l’on voit que l’assistanat généralisé n’a rien résolu, la reconquête industrielle qu’une baisse insuffisante des charges sur les entreprises et notamment des impôts de production n’a pas permise jusqu’à maintenant…

Plus compliqué.

Il est sévère avec son  compagnon de route dans la trahison, Edouard Philippe, dont il condamne la démarche de création de son parti politique.  Peut-être y voit-il une concurrence pour … après.  Car pour l’instant, il soutient clairement le président sortant. Evidemment, il balaie d’un revers de main la renaissance des Républicains. Le mieux pour lui, serait que le  parti soit condamné à disparaître, ce qui l’arrangerait  bien, lui qui n’avait fait que 2,38% à la primaire de 2017 qui avait rassemblé 4,4 millions de Français. Les Républicains se portent  bien, merci, et la victoire de David Lisnard à la présidence de l’AMF témoigne de sa bonne santé. On sent, dans son appréciation,  l’aigreur d’un score qu’il n’a toujours pas digéré cinq ans après. Et puis une victoire à la présidentielle le condamnerait à passer à la trappe, sort qu’on réserve aux « fidèles » de son genre.

Impossible.

Alors profite Bruno des quelques semaines qui te restent. Tu veux alimenter le débat de fond qui a déserté la scène nationale : bon courage ! Face à un Michel  Barnier ou une Valérie Pécresse, ou encore un  Xavier Bertrand, il va falloir que tu améliores tes tours de magie pour faire  oublier le bilan de ta gestion : 200 milliards de déficit et 3 000 milliards de dettes. « Macron a  cramé  la caisse », comme dit Valérie Pécresse, mais c’est toi qui la tiens ! Doit-on rappeler que toi, Bruno, tu défendais une baisse généralisée de la CSG, alors que tu l’as augmentée de 1,7 pt c’est-à-dire 25% en produit. Il est facile d’accuser Les Républicains de ressasser les  mêmes idées depuis dix ans, mais toi tu nous ressers  la mesure éculée et sans fondement de baisse  du nombre de  parlementaires. Alors oui, après, le sirop sera probablement plus amer pour toi.

Myope.

En effet, notre hôte de  Bercy n’a pas remarqué le sérieux du débat et la rigueur des propositions des candidats Républicains, leur hauteur de vue,  leur professionnalisme et leur compétence, la fermeté de leurs prises de position. Et si beaucoup de propositions ressemblent à celles de 2017, c’est que les mêmes problèmes perdurent parce qu’ils n’ont pas reçu  de solutions. C’est bien beau de se gargariser avec la croissance revenue, mais ça ne fait pas oublier les  multiples volte-face de son mentor de Président, sur le nucléaire, sur la laïcité, la perte de contrôle de l’immigration, l’explosion de  la dette  publique, la valse des milliards électoraux.

Il s’y verrait bien dans cinq ans, mais la traversée risque d’être longue et… solitaire (aurait dit Jacques Vabre).

 


ZEMMOUR, LE JOUEUR DE FLÛTE… FACE AUX GAULLISTES

Zemmour

  

 

Candidats LR à Colombey

 

 

 

 

 

Le joueur de flûte d’Hamelin…

Eric Zemmour me fait penser au joueur de flûte d’Hamelin :  les gens qu’il entraine dans son sillage sont sous le charme mais voués à la noyade, c’est-à-dire au vote inutile. Le fait d’énoncer  tout haut des constats, fussent-ils déplaisants ou tabous, nécessite certes du courage, mais ce n’est pas suffisant. Car en fait  le polémiste surfe sur le ressenti bien réel de la masse de la population face  à l’immigration incontrôlée comme  source principale de nos faiblesses et de l’insécurité. C’est la  France qui a peur qui le suit. Si  le peuple est pessimiste, il n’est que dans les élites que le débat fait rage à cause des multiculturalistes et des islamo-gauchistes. Eric Zemmour s’est fait le porte-parole de ce ressentiment longtemps refoulé par l’intimidation.  D’où sa percée sur la scène de la politique ordinaire. Bien exploité, c’est certain, mais tout indique que l’on s’achemine, la campagne présidentielle aidant,  vers une immigration contrôlée à la place du laissez-faire, laissez-passer qui reste la doctrine de  la  seule extrême-gauche islamo-gauchiste.

Zemmour n’est pas l’homme providentiel.

Si l’on retire la « dent cariée » de l’immigration, comme le dit si bien Jacques Julliard, Zemmour est soudainement démuni et son discours tombe en porte-à-faux. Puisqu’il se dit gaulliste, que ne propose-t-il  pas un projet du même type que celui que le grand homme avait inspiré avec le « Programme du CNR » (Conseil National de la Résistance) ? Il serait évidemment bien incapable de discuter et de négocier un tel  programme avec tous les autres partis. Il est bien trop clivant. Pourtant  le déclin qu’il dénonce est réel et le constat en est largement partagé. En dehors de quelques « aveuglés », l’ensemble de l’opinion s’accorde sur le recul de nos bases de richesse et de notre influence dans le monde.  L’école qui a été longtemps l’instrument de la promotion sociale, de sa richesse et de son rayonnement  est  en faillite ; la recherche est en déroute qui voit le pays de Pasteur incapable de mettre au point un vaccin, mais  compte une foule d’antivax ; la France est aujourd’hui un pays industriel sans industries et sans usines… Et sa dette est colossale.

De même tout le monde convient de ce qu’il faut faire.

Il faudrait redresser la démographie, refonder  l’école en profondeur, rapatrier une industrie sur le sol national. Il faudra mettre fin au délire keynésien d’argent public dépensé qui finira par nous coûter très cher. Même ceux qui le distribuent savent bien qu’après la fête de l’élection présidentielle, ils auront la gueule de bois. Sur le plan international, européens et antieuropéens ont cessé de donner de la voix au profit d’un consensus sur une présence critique dans l’Union européenne qui devra  acquérir son autonomie stratégique face aux autres grands du monde. Et l’écologie n’est pas en reste : essayez de trouver quelqu’un qui n’est pas vert d’une manière ou d’une autre et vous me le présentez.  Sur le consensus de tous ces constats,  les  bases d’un accord  général devraient pouvoir se trouver. En Allemagne, la pratique démocratique le permet. Voilà un pays qui sort  d’une élection sans avoir vu une poussée des extrêmes quelles qu’elles soient. Et pourtant il a accueilli un million d’immigrés au moment du plus fort  de la crise syrienne.  Mais la  France n’est pas  l’Allemagne.

Le  consensus, peut pourtant advenir.

Inutile de perdre du temps dans d’improbables négociations d’appareils.  Le temps presse. La solution est pourtant là. A l’évidence, il  existe encore un parti politique suffisamment puissant et organisé pour ressusciter le message du CNR  et apporter au peuple un message d’espoir et de renouveau.  On en a eu un petit aperçu lors du débat des candidats républicains. Le message du Général de  Gaulle, 51 ans après sa mort, est encore bien vivant. Tous les thèmes abordés ci-dessus, ils les portent et dessinent des solutions concrètes avec le même esprit que celui du Général : la certitude que la France est une grande nation, qu’elle peut  se redresser pour peu qu’elle se rassemble et devenir la première puissance européenne dans dix ans. C’est bien plus  que d’identité  à laquelle Zemmour  compte s’accrocher comme une bernique à  son rocher dont le sursaut  de la France doit être constitué. Le sursaut qu’il faut provoquer, c’est celui de tout un peuple en lui proposant un vrai retour de la souveraineté nationale sur les sujets cruciaux. 

Telle est l’essence du gaullisme. Les  Républicains ont vocation à s’adresser à tous les Français et pas seulement à ceux de droite. C’est pourquoi ils portent un projet de justice sociale avec la participation et l’égalité des chances, d’identité nationale en privilégiant l’assimilation,  de puissance économique  en restituant  à l’Etat sa vocation stratégique et régalienne et  aux entreprises la création de la richesse.  C’est une constante de ce grand courant politique sous la Vème République. La responsabilité des adhérents LR est immense. Partout où ils sont en place, les élus républicains sont plébiscités parce qu’ils gèrent en apportant les solutions que les citoyens attendent. Alors  pourquoi pas la France !  Les candidats se recueillant sur la tombe  du Général, c’est plus qu’un symbole, c’est l’équipe dont la France a  besoin et qu’elle attend pour la gouverner !

Entre un président qui nous offre un numéro de claquettes permanent et un joueur de flûte (de pipeau dirait-on plutôt), les Français ont droit, en effet, à une offre plus sérieuse. La  bonne nouvelle, c’est qu’elle existe  et ce sont Les Républicains qui la  portent.

 


UN DEBAT ET UN MONOLOGUE

Débat lciMacron 9 nov

Un débat réussi.

Le premier des quatre débats organisés par Les Républicains s’est déroulé dans la sérénité et l’audience  était semble-t-il au rendez-vous.  On s’aperçoit enfin  que le parti a travaillé  et on ne pourra plus accuser ses candidats de manquer de propositions et de mesures chiffrées.  Ils ont fait la démonstration lundi soir qu’ils faisaient encore partie du débat. Michel Barnier, Xavier Bertrand, Eric Ciotti, Valérie Pécresse, et Philippe Juvin ont démontré qu’ils avaient travaillé - on leur reprochait l’inverse depuis des années - et construit un programme. Et LCI a su rendre les échanges suffisamment intéressants  pour que  les téléspectateurs  nombreux  restent jusqu’au bout. Le  plus important pourtant n’est pas tellement dans les thèmes abordés :  pouvoir d’achat, économie, industrie, énergie, immigration, fractures dans la société, grandeur de la France…, que dans l’image d’unité qu’ils ont affichée et leur volonté de travailler ensemble. «Un débat de grande qualité, de très bon niveau et respectueux. Un débat qui fait honneur à notre famille politique», s’est félicité le président des Républicains, Christian Jacob, à l’issue de l’émission. Reste à transformer l’essai avec les trois  suivants.  Si c’est le cas, Les Républicains, avec leurs alliés centristes, auront une carte à jouer sérieuse pour l’élection présidentielle.

Alors bien sûr, on n’échappera pas au petit jeu des commentateurs qui vont exercer  leurs « talents » à classer les candidats, comme s’il s’agissait d’un concours d’éloquence ou de beauté, ou à noter telle ou telle insuffisance dans leurs propositions. Encore faudrait-il   que ces commentateurs aient de vraies compétences pour en juger. C’est vrai qu’on aura du mal à trouver des divergences entre les candidats, et c’est logique.  C’est vrai aussi qu’on pourra discerner des différences ici ou là, c’est bien normal.  On aura surtout vu des tempéraments affirmés. Là n’est pas l’essentiel.   Ce qui ressort du débat, au-delà de l’indispensable unité, c’est  la volonté d’agir pour apporter des solutions aux problèmes des Français et de la France.  10 ans après avoir quitté  le pouvoir, on ne peut pas leur reprocher de « ne pas avoir fait ».  mais justement, leur leitmotiv  c’est leur  « soif de faire »,  preuves de leur action régionale  à l’appui pour une Pécresse ou un  Bertrand, c’est la méthode pour un Barnier qui a réussi le Brexit… Les candidats le savent, les Français ne leur pardonneront pas de ne pas mener les chantiers nécessaires - même les plus impopulaires - pour rétablir l’autorité de l’État et le respect de la loi, revaloriser le travail et restaurer une éducation d’excellence, baisser les impôts ainsi que la dette, réindustrialiser la France et rétablir sa souveraineté. Il leur reste trois possibilités de s’affirmer, de rectifier, d’affiner avant le vote du congrès les 1er et 2 décembre pour le premier tour, les 3 et 4 décembre pour le second tour. Les Républicains peuvent y croire: ils auront une chance en avril prochain. Lundi soir, Les Républicains ont rassuré. Il leur reste désormais à convaincre. Alors, ils auront une place au second tour.

Un monologue monocorde.

Le Président de la République avait donné rendez-vous aux Français mardi soir.  Avec une voix d’adolescent en train de  muer, ce qui est nouveau,  il  a parlé dix minutes pour annoncer ce que le Ministre de la santé  aurait pu expliquer à sa place sur la  3ème  dose  et le redémarrage de la pandémie. Mais il ne peut pas s’empêcher. Le candidat Macron a ensuite enchaîné pendant vingt minutes pour faire le  bilan de son mandat, ce qu’il a fait et pas fait, ce qu’il fera en 2022 (avant ou après le mois d’avril, il n’a pas  précisé). La petite histoire des campagnes électorales retiendra donc qu’Emmanuel Macron aura lancé la sienne le 9 novembre 2021. En mettant la barre à droite toute, en recopiant une grande partie de ce qui a été dit la veille au débat des Républicains. La  gauche n’existant plus, il faut aller  pêcher  les voix à droite. Une duperie évidemment.  En ce qui me concerne je préfère l’original à la copie. Car on ne peut pas lui faire confiance : rappelez-vous Notre-Dame des Landes ( un exemple). Ainsi va Macron, au gré des vents dominants et du "en même temps".

Le monologue a ceci de  confortable qu’il permet un long exercice d’autocélébration de son action et de valorisation de ses projets. Personne pour contester. Pour un peu, on aurait cru l’entendre parler de lui à la troisième personne lorsqu’il lança en conclusion un vibrant : « Croyons en nous, nous le méritons !». Les deux tiers de son intervention ont ainsi été consacrés à rappeler à quel point la France (i.e, lui) avait bien géré la crise sanitaire, à quel point elle avait su rebondir sur les plans économique et social, combien le chômage avait reculé et le pouvoir d’achat progressé. Quant à l’avenir, avec lui,  il sera placé sous le signe de la valeur travail, « une boussole », avec le recul de l’âge de la retraite et le durcissement assumé des conditions d’indemnisation du chômage. Il va même relancer le nucléaire, pensez donc, lui qui a fermé Fessenheim et annoncé il y a peu la fermeture de 12 réacteurs. Si le projet des six centrales n’est pas signé avant avril prochain, ce sera une  promesse de gascon. Avec Macron, il y a souvent loin des intentions aux actes. On aura surtout compris que le Président en exercice avait surtout envie d’attirer  l’attention sur lui, au moment où les projecteurs sont braqués sur  les   candidats de »  la droite et le phénomène Zemmour. Il  lui fallait absolument chercher à marquer le débat, à cliver pour braquer à nouveau l’attention sur lui, sur son action au service de son évidente pré-candidature. L’opération politique lancée depuis l’Elysée avait donc un but : reprendre la main sur l’agenda médiatique. Il lui faut encore espérer que l’épidémie n’écrase pas à nouveau l’actualité… A moins que ce ne soit  la dette, dont il n'a rien dit, et  la remontée des taux d'intérêts avec  l'inflation  !

 

 


BARNIER !

Barnier europe

 

Le congrès de LR désignera le 4 décembre le candidat de la droite pour 2022. Nous aurons alors un seul ou une seule candidate, et presque cinq mois de campagne devant nous. Nous serons enfin incarnés et cela créera le rassemblement et une dynamique. Nous pouvons gagner ! Le président sortant est actuellement en tête. Mais rien n’est joué entre les trois candidats suivants. Les électeurs de Zemmour comme de Le Pen ont les mêmes préoccupations : l’immigration et la délinquance. C’est un peu court pour un projet ­présidentiel. L’ensemble des Français attendent une offre alternative crédible. Il y a naturellement une compétition  entre nos candidats, mais je ne suis pas inquiet : ils ont tous le sens des responsabilités. L’important, c’est le projet qu’on va présenter aux Français. On va s’apercevoir que le parti a  beaucoup travaillé  et que le  projet qui en est sorti constitue un socle solide pour la campagne présidentielle. Il  inspire   tous nos candidats qui ont peu de divergence entre eux.

J’ai choisi Michel Barnier.

Catherine Deroche notre sénatrice qui participe à l’animation de sa campagne m’a  demandé si je voulais bien être référent pour Michel Barnier dans la 1ère circonscription du Maine-et-Loire. J’ai accepté, car il est  celui qui me semble cocher toutes les cases pour être un vrai Président de la République qui gouverne. J’aime son discours rassembleur, son calme est rassurant, son parcours fait de lui un homme expérimenté. La négociation du « Brexit » qu’il a  menée pour les 27  en est une démonstration éclatante.  En plus de ses qualités personnelles, ses  convictions euroréalistes constituent un atout supplémentaire.  En cette période troublée, dans un monde  dangereux, nous avons besoin que  le gouvernail de l’Etat soit tenu d’une main ferme par un  Président qui connait toutes les arcanes de l’Union et qui plus est,  personnellement son personnel politique au plus haut niveau. Michel   Barnier est  pour moi, le choix rationnel de la raison  et de l’efficacité.

Nous avons la chance qu’il vienne dans le Maine-et-Loire.

C’est  avec plaisir que je vous invite à participer à la réunion publique que notre fédération organise à son intention. Adhérent ou non, vous êtes les bienvenus. Venez vous  informer,  poser des questions. Et s’il vous a  convaincus, vous pourrez même adhérer, le cas échéant, et venir renforcer le nombre de  ceux et celles qui ont l’intention de voter pour lui. 

Michel BARNIER- Invitation

Attention : munissez-vous de votre passe sanitaire 

Merci de bien vouloir nous préciser votre présence par retour de mail à :

[email protected]

 


BUDGET 2022 : LE MAIRE-GARCIMORE DANS SES ŒUVRES.

Tonneau des danaïdes

Pour 2022, il fallait bien un peu de magie pour rendre présentable une situation financière exsangue. Mais Le Maire nous a rejoué du Garcimore  avec  ses « colossales petites finesses ». Il y a une semaine, Bercy a présenté les sous-jacents macroéconomiques du futur budget 2022, mais en oubliant l’essentiel : le niveau des dépenses publiques qui ne sont pas toutes encore arrêtées ou définies. C’est que les projets présidentiels tombent comme les obus à Gravelotte, campagne oblige, et toutes les annonces ne sont pas toujours chiffrées. Comme l’affirme Bertille Bayard dans Le Figaro : « L'argent magique est une drogue qui transforme déjà la campagne électorale en gigantesque rave-party. »

Le budget au fil de l’eau.

Depuis cinq ans, le budget est livré par morceaux, au fil de l'eau des arbitrages, alors qu’avant, c'était un exercice solennel, obéissant à un strict rituel. Le cadrage  était arrêté  avant les vacances ainsi que les hypothèses macroéconomiques, et au début de l'automne les annonces étaient lâchées d'un bloc : dépenses, recettes, déficit, dette et effectifs,   avant que ne commence le marathon budgétaire à l’Assemblée. Après des reports de crédits jamais vus entre 2020 et 2021, nous assistons à une nouvelle méthode : celle de voter des milliards de dépenses publiques… par amendement,  au fil  de l’eau. Cela permet d’installer un flou sur le résultat final des dépenses publiques et  entre temps de faire des  annonces  sympathiques, ce qui permet à  Bruno Le Maire d’affirmer sans sourciller : « les dépenses ont été tenues ».  Et surtout de se  ménager des marges de manœuvre  afin d’annoncer de bonnes nouvelles sur le plan des finances publiques en fin d'année, qui s’avèreront fausses ensuite. Le dernier budget de François Hollande, dont les dépenses avaient été systématiquement sous-estimées, est resté dans les annales : la Cour des comptes l'avait accusé a posteriori de manquer de sincérité. Cette  fois-ci la méthode est plus rusée mais on n’est pas loin du même résultat.

Le Haut Conseil aux finances publiques.

C'est un budget incomplet qui a été envoyé aux sages du Haut Conseil aux finances publiques. Deux mesures, et non des moindres, manquent à l'appel : le plan d'investissement « France 2030 » qu'Emmanuel Macron présentera dans le courant de l'automne et qui engagera plus de 30 milliards d'euros sans que l'on sache combien seront décaissés dès 2022,  et la création du « revenu d'engagement » pour les jeunes estimé à approximativement 2 milliards d'euros, non encore arbitré.  Et si Bercy précise la plupart des indicateurs fondamentaux des finances publiques, il ne livre pas le niveau des dépenses publiques prévu pour 2022… le gouvernement se réservant ainsi le droit d'en réaliser par amendement au cours de la discussion budgétaire : on parle ici d'une dérive qui pourrait représenter 11 milliards à l'issue des arbitrages de juillet. Au bas mot, car les récentes annonces - Beauvau de la sécurité, création d'une assurance récolte à 600 millions d'euros vendredi dernier, plan pour Marseille une semaine plus tôt - sont déjà prises en compte, assure-t-on à Bercy, mais les autres  suivent à un rythme  frénétique, Macron ayant le « chèque facile » : lundi, alors qu'il décorait les médaillés des Jeux olympiques de Tokyo, il a promis un « plan massif » pour les équipements sportifs de proximité, qu'il annoncera « dans les prochaines semaines ».Le Haut Conseil des finances publiques aura bien du mal à cerner ce cadrage budgétaire. Comment vérifier la crédibilité du déficit public alors que l'on ne connaît pas le niveau total des dépenses, alors qu'on ne peut pas comparer les dépenses au niveau de recettes totales ? Et si l'on ne parvient pas à juger de la cohérence du déficit, comment le faire s'agissant de la dette, le premier rétroagissant sur le second (hors flux de créances) ?

Manque de sérieux budgétaire !

Comment garder son sérieux budgétaire quand on a dû consentir un déficit de l'État de presque 180 milliards d'euros sur une seule année (2020) face à la crise sanitaire ? Le niveau de déficit 2021 est révisé à la baisse de 9,4% à 8,4%, et pour 2022 à 4,8%. Mais celui-ci devrait être en réalité plus élevé, autour de 5% du PIB, suite à l'adoption des amendements de dépenses. Par ailleurs, ne figurera dans le budget 2022 aucune dépense d'urgence car des crédits 2021 déjà financés (par endettement) mais non consommés, seront reportés en 2022. Et en 2022, la dette s'élèverait selon Bercy à 114% du PIB. Un niveau d'endettement qui pourrait être aussi sous-estimé après 116% annoncés pour 2021. Le projet de budget repose sur des hypothèses conservatrices (sous-estimées) de croissance et de rentrées fiscales, ce qui crée des marges de manœuvre. « Une partie des fruits de la croissance ira à la réduction de la dette », promet Bercy : incroyable ! nous avons tellement perdu le sens de la mesure que nous sommes capables de rejouer la scène de la « cagnotte » avec un déficit envisagé entre 4,8 % et 5,3 % du PIB. 

En ne donnant pas, encore cette fois, les informations permettant au Haut Conseil des finances publiques de se prononcer sur le sérieux du cadrage budgétaire en toute connaissance de cause, l'exécutif ne respecte pas les droits du Parlement. Il faudra attendre la présentation des documents budgétaires, et probablement attendre que le projet de loi arrive au Sénat, afin d'intégrer l'ensemble des arbitrages gouvernementaux intervenus en séance à l'Assemblée, pour connaître le budget 2022. Voilà des acrobaties budgétaires préoccupantes à la veille de  l’élection présidentielle, d’autant plus que les promesses des candidats déjà lancés ont la dizaine de milliards d'euros pour unité de compte (cf Hidalgo).

 


LE VERTIGE DES CANDIDATURES (2)

Elysée

 

Suite du tour d’horizon du paysage politique.

Du côté de l’extrême droite.

À ce beau désordre s’ajoute de nombreuses inconnues, dont la plus importante est la candidature éventuelle d’Éric Zemmour. La boule dans le jeu de quilles. On dit dans les officines qu’il prendra des voix à Emmanuel Macron, on se demande comment, ou aux Républicains qui n’ont pas du tout le même  logiciel. C’est par rapport à Marine Le Pen que ce n’est pas un atout supplémentaire capable d’élargir le spectre de son électorat : sur l’Europe, sur la sécurité, sur l’immigration, c’est un maximaliste et il se présente pour faire « mieux » que la  présidente du RN dans les domaines où, elle s’est ralliée à la « sagesse » idéologique pour toucher une droite moins extrémiste. Je suis persuadé, pour ma part, que si Eric Zemmour va au bout de sa candidature, il affaiblira Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan, tout en créant dans l’esprit des électeurs une telle confusion qu’il finira par incarner davantage les idées de Jean-Marie Le Pen que celles de sa fille. Le tout dans un contexte où le RN paraît affaibli après les Régionales et  Marine Le Pen usée. Si elle continue de s’afficher dans le  Match avec  Macron, c’est  par défaut, le  paysage électoral  n’étant  pas encore défini. On aurait pu se passer de la gaffe d'Eric Ciotti.

La solitude de  Macron.

Du côté de chez Macron, ce n’est pas le trop plein, c’est plutôt le vide.  Si LR est encombré par ses « talents », à LRem  ce serait plutôt  l’inverse. Des talents on en cherche. Quoi qu’il en soit ils ne serviraient guère, le Président ayant pris le pli de faire tout, tout seul. Il y a certes des velléités d’organisation dans son cas, mais ça ressemble beaucoup à la création d’écuries  parallèles au cas où… Ainsi le  rassemblement de la République des « Jaunes » à Fontainebleau où les LR en rupture de  ban cherchent à se constituer un gîte  pour tenter d’exister. A Angers, aux journées parlementaires de LRem (j’espère pas aux frais du contribuable local), on a bien parlé de la création d’un  « grand » parti démocrate, ce vieux serpent de mer dont Bayrou rêve depuis la fin de l’UDF, mais il serait  étonnant que la démarche aboutisse à un ensemble homogène.  Chacun y pense avec ses arrières-pensées pour le coup d’après. Ceux qui rêvent d’un paysage politique réduit à deux partis comme aux Etats-Unis  oublient qu’on est en France  et  que le  schéma anglo-saxon ne correspond pas  à nos mentalités. Pour la campagne présente, aucun doute : Macron sera candidat, son propre directeur de campagne et son propre porte-parole. Il ne restera qu’à coller les affiches.  Pour ça, il a déjà Dupont-Moretti et sa Rolex. Sa cote reste élevée, mais la cote ne fait pas le vote. Les sondages le donnent toujours gagnant devant Marine Le Pen, mais avec un écart assez réduit (8 points dans un duel, c’est 4 points à rattraper). Il n’y a pas à s’en formaliser : il en sera ainsi tant que  le paysage électoral de  la présidentielle ne  sera pas figé  et la  campagne lancée. Les sondages de l’automne précédant l’échéance se sont toujours révélés faux. Les Français ne veulent toujours pas de la réédition de 2017 et 59% d’entre eux ne souhaitent pas que Macron se représente ! Comme quoi, on a encore le temps de voir. Attendons  que ça « décante »   comme on dit.

Et puis d’ici avril, le sortant a encore tellement le temps de dire des bêtises…


LE VERTIGE DES CANDIDATURES

Elysée

 

L’automne climatique est presque déjà là. Et les feuilles commencent à tomber. Comme saisies d’une étrange correspondance, les  candidatures à l’élection présidentielle tombent elles aussi, si nombreuses qu’elles donnent le vertige à nos concitoyens.  Une force incompréhensible semble pousser les uns et les autres, dans tous les partis, à se croire le meilleur pour affronter le  suffrage des Français. Peut-être que l’exemple d’Emmanuel Macron en 2017 les inspire : partir du quasi anonymat et arriver au second tour avec la chance d’être plus acceptable que Marine Le Pen. S’il l’a fait, n’importe qui devrait pouvoir le faire. Car, une constante continue de s’imposer : l’opinion indique dans tous les sondages que le pays refuse la réédition d’un duel Macron-Le Pen. Le  problème  est de savoir si une décantation est possible. Elle est indispensable, car, pour l’heure, la multiplicité crée la confusion et n’encourage pas à la participation électorale. L’équation à gauche semble plus compliquée qu’à droite.

L’embouteillage des gauches.

La perspective est plutôt sinistre à gauche. Additionnés, les communistes, les Insoumis, le PS et ses avatars, les écologistes, ne forment pas, selon tous les sondages, plus de 30% de l’électorat. C’est déjà une fragilité structurelle qui réduit les chances d’être dans la  course.  On a déjà une pléthore de candidats certains de leur engagement : Mme Anne Hidalgo et M. Arnaud Montebourg pour le PS,  MM. Jean-Luc Mélenchon, Fabien Roussel (PC), pour la gauche radicale et au moins un écolo, Jadot ou Piolle. Encore que les écologistes aient une  propension à valider le discours le plus extrême et Sandrine Rousseau tient la corde. 30% c’est aussi l’espace qui permettrait de franchir le cap du premier tour, pour autant qu’il y ait un candidat unique. Mais en rangs serrés, ils n’ont même pas l’espace pour courir. Ils risquent tous de faire des scores inférieurs à 10 %. Certes, les Verts devront choisir au moyen d’une primaire, mais se rallieront-ils derrière le PS, ou bien le contraire, rien n’est moins sûr. Et les gauches ont un handicap de  taille : il  existe une faille irréconciliable entre les universalistes et les racialistes qui interdit le regroupement de l’électorat, même en cas d’alliance. Le  résultat de ces coalitions aux élections régionales est là pour en témoigner.

Une droite consciente de l’enjeu.

C’est  la leçon que je tire de l’université  d’été de La  Baule avec Les Républicains. Tous les  candidats ont fait acte de présence : Michel Barnier, Philippe Juvin, physiquement, Eric Ciotti et Valérie Pécresse  par vidéo interposée. Ne manquait que Xavier Bertrand qui cultive son chemin personnel. Aucune tension, de la sérénité. Une certitude : il n’y aura qu’un candidat, tellement tout le monde est persuadé que deux candidats pour le même électorat, c’est la recette de la déroute. Rien à voir avec ce que  les médias en disent : pour eux l’affrontement est inévitable et ils  citent volontiers deux candidats,  Bertrand/Pécresse, en ignorant totalement le  parcours que pourrait faire un Michel Barnier. C’est leur jeu de dramatiser. Révigorés  par les résultats des dernières  élections, les caciques du parti réfléchissent à une  méthode de « départage », primaire ou autre aidée par un sondage énorme portant sur quinze mille électeurs de droite pour faciliter la décantation, qui de toute façon aura lieu. La famille LR aura un seul et unique candidat derrière lequel tous  les autres se rangeront. La formule « jouer collectif »  était samedi dernier dans toutes les bouches. Le rebond de la droite est incontestable. Elle est majoritaire dans le pays, elle reste bien implantée dans les territoires et, si elle a autant de candidats à proposer, c’est parce qu’elle a beaucoup de talents disponibles. Tout le monde ne peut pas en dire autant. La détermination de Xavier Bertrand à se présenter indépendamment du parti complique la solution mais ne l’empêchera pas.  Lui aussi aurait gros à perdre. En attendant, les Barnier, Pécresse, Ciotti, Juvin, Peyre (nouveau venu) vont tenter leur chance, profitant de leur fidélité au parti. Reste que  l’important, par-dessus tout, c’est de faire gagner l’équipe de France de la droite. Elle a un  atout : rien ou presque ne sépare les différents projets.  La convergence des discours simplifie considérablement l’équation. Il n’est pas de querelle d’ego qui ne trouve sa solution. Ce  serait impardonnable.

Il reste à analyser  les chances du Rassemblement national et ce  qui se passe du côté de chez Macron.  A suivre, donc.

 


FRACTURE VACCINALE : DES FRACTURES MULTIPLES.

France vaccination figaro001

Même si elles semblent aller  en déclinant, les manifestations du samedi contre  la vaccination et le passe sanitaire sont suffisamment « achalandées* » pour qu’on y prête attention. Elles semblent rassembler un ensemble  assez hétéroclite de courants de pensée qui n’ont  qu’un point commun : ils sont contestataires. L’étude publiée par Le figaro le 9 août dernier propose un décryptage assez fouillé qui en éclaire,  me semble-t-il, avec beaucoup de précision tous les tenants et aboutissants. Jérôme Fourquet de l’Ifop et Sylvain Manternach, géographe et cartographe, ont analysé les données du géographe  de  la santé montpelliérain Emmanuel Vigneron, qui a dressé à une échelle très fine une carte inédite de la couverture  vaccinale (ci-dessus). Par exemple, en Ile-de-France ou dans l'agglomération lyonnaise, la carte fait ainsi apparaître les clivages sociologiques avec un taux de vaccination nettement moins élevé dans les banlieues populaires que dans les arrondissements bourgeois ;  elle montre également des écarts entre les zones rurales et le cœur des agglomérations, du fait d'une plus ou moins grande proximité aux centres de vaccination. Mais par-delà ces clivages assez attendus, la carte donne à voir de fortes disparités régionales. Elle met en lumière de nombreux clivages fondés sur la sociologie, l’Histoire, la culture politique, … qui expliquent notamment pourquoi le sud de la France est plus rétif à la vaccination et plus enclin à contester le passe sanitaire que le nord.

L’empreinte de l’Histoire.

Les  mentalités ont été façonnées au cours du temps par toute une série de  considérations dont notre  Histoire nationale porte les stigmates, depuis l’intégration dans l’espace national des régions de langue d’Oc plus tardive, et marquées par des rebellions contre le  pouvoir central, sous la monarchie comme sous la République, et les exemples abondent, religieux, politiques ou sociaux. Ces régions, souvent pauvres, éloignées géographiquement du pouvoir central, marquées par l’analphabétisme, ont toujours été les foyers d’une forme de contestation de l’autorité centrale qui a perduré jusqu’à nos jours. Hormis les dimensions économiques et sociales, paysannerie pauvre et sols peu fertiles, cette propension à l'insoumission, comme la réticence à la fiscalité ou à la conscription, plonge profondément ses racines dans un substrat historique politique et culturel très ancien. La croisade des Albigeois ou l’épopée cathare sont encore  bien vivantes dans les mémoires. Différents terroirs du sud cultivent ainsi le souvenir de révoltes paysannes et populaires. Les multiples épisodes nourrissent l'image d'un sud rebelle et insoumis face à l'arbitraire d'un pouvoir central autoritaire. Symboliquement, les opposants les plus militants à la vaccination entendent récupérer cet héritage quand ils se définissent comme des « résistants ».

Des espaces de culture alternative.

France vaccination agricult bio001Parallèlement à la rémanence de cet héritage historique, un autre paramètre, qui pèse sans doute davantage, permet d’expliquer la moindre vaccination observée dans l'arc méridional courant de l'Ariège au sud des Alpes, avec des extensions jusqu'à la Dordogne et au Quercy à l'ouest et aux montagnes du Jura au nord. C’est le mode de vie adopté par une part non négligeable de la population de ces territoires, se voulant en rupture avec la société de consommation et rejetant ou se méfiant de certaines manifestations du progrès technologique. Cette culture alternative s'épanouit préférentiellement dans les espaces ruraux ou de montagne, à distance des centres urbains. Ce sont généralement des « néoruraux », venus s’installer pour rompre avec le mode de vie citadin et soucieux de vivre à un autre rythme et en accord avec des valeurs privilégiant la communion avec la nature, l'échange, le troc et l'entraide plutôt que la possession de biens matériels et la surconsommation. Ils en sont devenus une part significative de la population active. De l'Ariège au sud de l'Isère, se dessine une diagonale qui  correspond aux territoires où l'agriculture bio est la plus développée en France, ce modèle agricole répondant le mieux aux options philosophiques et idéologiques de cette population, ces terroirs de moyenne montagne ne permettant guère, par ailleurs, de se livrer à l'agriculture intensive. Il est frappant de constater qu'à quelques exceptions près, cette carte du développement de l'agriculture bio se superpose avec la carte de l'indice de vaccination calculée par Emmanuel Vigneron. Les producteurs et les consommateurs de cette agriculture rejettent les produits chimiques, les pesticides et les OGM, et  logiquement, ils se montrent également plus réfractaires à la vaccination, le vaccin étant perçu comme un « procédé artificiel » et potentiellement dangereux pour la santé. 

La « galaxie vaccino-sceptique ».


France vaccination medecines altern002Ce n’est pas un hasard si les figures médiatiques de cette  pensée alternative résident précisément le long de cet arc méridional courant des Pyrénées au sud des Alpes où elles ont acquis une large visibilité nationale via les réseaux sociaux sur lesquels ils sont très actifs, leur audience et influence étant d'autant plus fortes dans leurs régions respectives, où ils disposent de relais et de soutiens. Le grand sud de la France se caractérise par ailleurs par une plus forte appétence pour les médecines douces ou alternatives. La densité par département de praticiens de ces médecines constitue un indicateur permettant d'évaluer l'audience de cette culture sur ces territoires. Cette prévalence est à mettre en relation avec  une population ayant opté pour des modes de vie écologistes et alternatifs. Il s'agit de ces néo-ruraux, de retraités ou de membres des petites classes moyennes se soignant par les plantes plutôt que par la chimie et les vaccins, volontiers défiants vis-à-vis des institutions gouvernementales et des grandes entreprises, qu'il s'agisse des laboratoires pharmaceutiques ou des opérateurs téléphoniques. On peut faire un parallèle entre le refus vaccinal et l'opposition au déploiement de la 5G, phénomènes procédant d'une certaine manière de la même matrice technophobe. Ainsi, des dizaines d'antennes relais ont été incendiées un peu partout en France et La carte des destructions présente certaines similitudes avec celle du refus vaccinal, comme si ces deux phénomènes distincts, constituaient des indices et des manifestations de l'existence d'une culture contestataire radicale et écolo-alternative. Ce n’est donc pas par hasard qu’un centre de vaccination ait été l'objet d'une tentative d'incendie à Nyons dans la Drôme et celui de Lans-en-Vercors (Isère) victime de dégradations, un incendie ayant partiellement détruit un autre équipement de ce type à Gap, dans le département voisin des Hautes-Alpes.

L’arc littoral frontiste.

La vaste zone de défiance vaccinale méridionale identifiée par Emmanuel Vigneron englobe également le littoral méditerranéen qui géographiquement, sociologiquement et électoralement est très différent. Cet arc, qui s'étend de Perpignan à Nice, est constitué de plaines densément urbanisées où le vote frontiste est très élevé. Sur le littoral languedocien comme sur la Côte d'Azur, la culture politique a peu à voir avec la sensibilité écolo-alternative imprégnant les collines et les montagnes de l'arrière-pays où Jean-Luc Mélenchon avait fait un malheur. Un trait d'union existe cependant, celui d'une très forte hostilité au « système » et d'une défiance vis-à-vis de l'autorité étatique. Ce point constitue sans doute le terreau commun nourrissant dans ces deux électorats, idéologiquement très opposés, la forte opposition vaccinale. On constate d’ailleurs que cet électorat frontiste méridional est plus frondeur et  plus défiant que celui du nord et de l’est.

Et aussi les « gilets jaunes ».

Au début de ce mouvement, la mobilisation sur les ronds-points fut aussi importante dans les zones du nord et du sud, mais alors qu'assez rapidement la mobilisation s'essouffla dans le nord, la pression monta crescendo dans le sud. Le long de l’arc se déployant de Perpignan jusqu'au Vaucluse, le mouvement s'est poursuivi avec une forte intensité durant plusieurs semaines avec la persistance de points de blocage et des violences se soldant par la destruction de très nombreuses barrières de péage sur la plaine littorale du Languedoc-Roussillon et dans la basse vallée du Rhône. Cet « arc de crise » correspond à une zone de forte résistance à la vaccination. Ainsi, d'après les données de l'Ifop, seuls 49% des personnes se définissant comme gilets jaunes ont reçu une première injection, cette proportion grimpant à 83% parmi la population ne les soutenant pas.

Comme on le constate, le mouvement de contestation contre le passe sanitaire auquel se joint des  « antivax » est un assemblage assez hétéroclite de populations aux motivations très différentes, voire contradictoires. Les  slogans en témoignent. Il n’est pas étonnant que le sud-est soit en tête de la protestation. Mais avec  l’augmentation de la pression sociale, la vaccination gagne du terrain bien que des bastions d'antivaccins existent toujours. Le danger, c'est qu'en se réduisant, ces poches de résistance se cristallisent et que la jonction se fasse avec des mouvements encore plus radicaux. Quant à la défense de la liberté que certains mettent en avant, elle est plus que discutable en la circonstance, mais c’est un autre débat.

* achalandées : sens premier "beaucoup de clients".

Compte-rendu complet dans le Figaro du lundi 9 août.

 


LA DEMOCRATIE CENSITAIRE

Contribuable détroussé

Mon raisonnement était le bon. 

Dans un bulletin précédent j’avais fait l’hypothèse d’un lien entre l’exemption d’impôts et le vote. Un récent article de Jean-Pierre Robin dans le Figaro vient conforter mon raisonnement, chiffres à  l’appui. Tout se passe comme si nous étions revenus  avant 1848, au suffrage censitaire quand seuls les « riches » pouvaient voter. Et le paradoxe, c’est que c’est la gauche qui en est responsable,  les quinquennats de  Hollande et  Macron qui ont largement contribué à couper le lien civique entre le vote et l’acquittement « consenti » et clairement identifié de taxes et impôts. Il y a bien une cause majeure à  l’abstention ou au désintérêt pour la désignation des représentants qui gèrent les budgets des collectivités et contrôlent celui de  l’Etat : la disparition de l’impôt.

Un bloc structuré.

Loin d’être un ensemble disparate et informe, le  « parti » des abstentionnistes est au contraire très structuré. Un sondage d’Opinion Way met en avant trois  traits saillants du « non votant » du 20 juin dernier ( un échantillon de 4500 personnes). En premier la jeunesse : plus on est jeune, moins on vote. Ensuite, les  abstentionnistes se recrutent proportionnellement davantage chez les femmes (74%) que chez  les hommes (62%).  Enfin, le revenu, et c’est là que c’est intéressant : les foyers disposant de ressources mensuelles inférieures  à 1 000€ se sont abstenus à 84% contre 56%  chez les foyers dont les revenus dépassent 3 500€ par mois ; 74%  dans la catégorie comprise entre 1 000 et 2 000€ et 67% de 2 000 à 4 000€. Plus que l’âge et  le  sexe, nous dit  le sondagier, c’est le revenu qui structure le vote, rétablissant de fait une sorte de suffrage censitaire. Plus on est dispensé d’impôts, moins on vote comme sous les régimes d’avant 1848 où c’était le niveau de fortune qui donnait le droit. En dispensant  de payer l’impôt, on renvoie le  citoyen, comme dans la Rome antique, à une condition de seconde classe, ceux qui ne fournissent à la cité d’autres ressources que leur progéniture, les « proles » ou prolétaires. Hollande parlait des « sans dents » !

Un suffrage universel émasculé.

Le suffrage universel continue d’exister bel et bien, mais les citoyens se comportent comme s’ils vivaient dans  la première  moitié du XIXème siècle  ou seuls pouvaient voter les possédants. Bien sûr, on arguera du désintérêt provoqué par la complexité des scrutins et le manque de lisibilité des compétences des assemblées à élire, dont la finalité finit par échapper au commun des mortels.  Pourtant quatre dispositions majeures pèsent sur le comportement de nos concitoyens. D’abord le  prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu, qui perd toute sa lisibilité alors qu’il est  un impôt progressif  sur la personne. La politique d’exonération systématique décidée  sous Hollande fait qu’il n’est plus acquitté que par 43% des foyers. En deux, la suppression de la taxe d’habitation  qui sera élargie a l’ensemble des résidences principales a rompu  le lien direct des administrés avec les collectivités territoriales, tout passe désormais par l’Etat. En trois, le remplacement des cotisations chômage par une hausse de la CSG (surtout sur les retraités) a débouché sur un système étatisé très technocratique, remplaçant de fait une fonction assurantielle par un impôt  payé par tous et sans contrepartie personnelle. Enfin,  en quatre, l’Etat s’est érigé en grand pourvoyeur de pouvoir d’achat.  Le triplement de la « prime d’activité » décidé en janvier 2019  par Macron, en est un bon exemple. La crise du Covid 19 n’a fait qu’aggraver les choses avec le « quoi qu’il en coûte ». L’argent tombe du ciel. L’Etat « nounou » s’occupe de vous ! Le fait du prince remplace la décision collective par le vote.

Un système incompréhensible.

Pourtant nous vivons dans le pays  qui a institué le système de dépenses publiques et de prélèvements le plus massif du monde. Le jour de libération fiscale est justement aujourd’hui : plus d’un mois après la moyenne européenne. Dans son éditorial du Figaro, Jacques Olivier Martin invite les Français à « pédaler », parce qu’il n’y a rien à espérer des temps qui viennent. Mais tous ne pédalent pas, et ils sont de moins en moins nombreux à appuyer sur les pédales. Le système des prélèvements est tellement complexe et les méthodes de calcul si sophistiquées que plus personne n’y comprend rien. On oublie l’essentiel : que  les dépenses publiques, Etat, comptes sociaux, collectivités territoriales relèvent d’assemblées d’élus et ne sont pas de simples services qui dispensent des prestations ou développent des actions. Le caractère  quantitatif de leurs responsabilités financières devrait intéresser tous les Français au premier chef. Mais quoi d’étonnant dans le contexte actuel que seuls les « riches » se soucient de leur gestion puisque les autres ne paient rien et « touchent ». Un univers « collectiviste » qui n’intéresse que les riches : c’est un autre paradoxe !

Revenir à l’universalité .

Voilà une autre tâche pour le prochain président s’il veut que nos concitoyens se réintéressent à la « res publica », la chose publique : remettre tout à plat à commencer par établir un impôt payé par tous, rétablir la taxe d’habitation, arrêter de faire jouer à la TVA le rôle de taxe  « fourre-tout » et financer chaque collectivité par un impôt dédié, réformer le financement des retraites et du chômage, … Remettre l’Etat à sa place. Il  lui faudra un sacré courage ! Bref, une vraie révolution !

 


« UN POGNON DE DINGUE » !

Des-liasses-de-billets

 

Fuite en avant des dépenses.

Le gouvernement fait l'impasse sur les mesures d'économies pour le dernier budget du quinquennat. Le budget présenté à l'Assemblée continue à faire la part belle aux dépenses. La fête continue. Si l'année 2022 devrait marquer la fin du « quoi qu'il en coûte », elle ne sera pas celle du retour à la normale, loin de là, sur le plan budgétaire. Bercy a, certes, ramené certains ministres à la raison quant à leurs demandes de crédits supplémentaires (près de 22 milliards) pour le dernier budget du quinquennat, mais l'addition sera quand même salée : 11 milliards d’euros de dépenses supplémentaires. Et ce chiffre reste provisoire. D'ici la rentrée, il s'alourdira en fonction du calibrage du « revenu d’engagement » pour les jeunes, et des arbitrages sur les nouveaux investissements promis par le Président.  Même si l'économie rebondit, on ne referme pas les vannes, élections obligent. La Cour des Comptes va s'arracher les cheveux qui lui restent. Et encore on ne parle que des crédits des ministères de l'Etat, et pas des dépenses de la Sécurité sociale, toujours sous haute tension : le variant Delta continue de faire flamber les dépenses de tests, la meilleure prise en charge de la dépendance pèsera sur 2022.

Difficile sortie de crise.

Toute la difficulté pour le gouvernement vient du fait qu'il doit assumer ses engagements pluriannuels (recherche, défense, etc.) sans couper trop vite dans les dispositifs d'urgence, malgré le rebond de l'économie. Bruno Le Maire s'est ainsi montré ouvert quant à l'issue du rendez-vous de la fin août prévu avec les professionnels, en soulignant que nombre de secteurs étaient encore loin d'avoir retrouvé une activité normale. De plus, certaines dépenses exceptionnelles, comme le repas à 1 euro dans les restaurants universitaires ou la hausse des capacités d'hébergement d'urgence, se pérennisent. A côté de cela, les mesures de relance se déploient à bon rythme, à l'instar de « MaPrimeRénov' », qui va coûter deux fois plus que prévu sur 2021-2022. C'est un signe de succès, de même que l'augmentation des moyens des armées, de la police, de la justice ou encore de l'aide au développement peut-être considérée comme autant de nécessités. L’effet de ciseau entre le  frein nécessaire et la prolongation indispensable s’impose dans toute sa complication. L'enjeu : ne pas briser la reprise de l'économie.

Impasse sur les économies.

Piloter les dépenses publiques, c'est choisir. Et avec un volet économies réduit quasiment à néant dans les textes budgétaires à venir, le choix a été fait de  laisser filer les   dépenses.. La seule économie chiffrée évoquée jeudi dans les documents transmis au Parlement porte sur les achats de l'Etat (150 millions en 2022), ce qui est bien maigre. Et dans la sphère sociale, l'exécutif se raccroche à la réforme de l'assurance-chômage qu'il entend réappliquer au 1er octobre, après la suspension décidée par le Conseil d'Etat. Et il faudra attendre qu’elle  produise ses  effets. On comprend bien que la France est entrée dans une période de  pré-campagne électorale, peu propice aux efforts et  surtout très tentante en cadeaux électoraux. Cela n'a rien d'étonnant avant une échéance présidentielle, et alors que l'évolution de la situation sanitaire va continuer de dicter l'agenda politique. Pourtant, il aurait été  sage de commencer à engager  une réduction des dépenses courantes partout où c’était possible. Car la France pourrait avoir le plus gros déficit de la zone euro en 2024, et faire partie du groupe cumulant les difficultés budgétaires avec l'Espagne, l'Italie et la Belgique, s'alarme la Cour des comptes : il faudrait chaque année 9 milliards d'économies supplémentaires pour stabiliser la dette en 2027, tous les pays ont vu leurs comptes publics bouleversés par la pandémie, mais « quel que soit l'indicateur retenu (déficit excessif, déficit structurel, dette publique), la situation des finances publiques de la France est parmi les plus affectées au sein de l'Union européenne », est-il écrit dans son rapport. L'effort prévu par Bercy pour remettre progressivement d'équerre les comptes publics - « l'ajustement structurel » en sabir bruxellois - est par ailleurs « parmi les plus faibles des plus grands pays européens », relève la Cour. « A l'instar de l'Italie, de l'Espagne et de la Belgique, la France appartient au groupe des pays qui, en 2024, affichent à la fois une dette et un solde structurel élevé ».

Comment faire campagne ?

Dans ces conditions, on voit  mal comment les  candidats à la présidentielle vont pouvoir proposer  des  programmes sérieux de redressement de  la situation de la  France.  Nulle part, on ne voit de projet qui repense en profondeur le poids de la dépense publique, c’est-à-dire la place de l’État. Les idées d’hier, qui ont alimenté les campagnes présidentielles, sont obsolètes. Qui proposerait aujourd’hui le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux (Nicolas Sarkozy, 2007) ? Ou la suppression de 500.000 emplois dans la fonction publique (François Fillon, 2017) ? Personne ne fera cette fois campagne sur des coups de hache, les privatisations sont passées de mode, la délégation au privé a encore plus mauvaise presse, et c’est pire depuis le fiasco de la distribution de la propagande électorale des régionales.

Les plus brillants esprits du pays cogitent sur le monde d’après. Au mieux, leurs idées respectent l’exigence d’équilibrage des comptes publics parce qu’elles prévoient une nouvelle recette (taxe carbone, imposition des multinationales, taxe digitale, progressivité des droits de succession, contribution exceptionnelle ou permanente des grandes fortunes, etc.), avec des marges de manœuvre très étroites dans un pays surimposé. Au pire, elles n’apportent de réponses aux grands défis de notre époque que sous la forme de dépenses : revenu universel, minimum jeunesse, revalorisation des carrières dans l’éducation ou à l’hôpital, décarbonation de l’économie, réindustrialisation… En privé, Bruno Le Maire s’avoue par exemple «effaré» par le prix de la transition écologique. L’imagination tourne à plein régime pour les dépenses. Elle reste stérile en matière d’économies. Qui peut citer une proposition originale et convaincante qui aurait été versée récemment au débat ? Nulle part, on ne voit de projet qui repense en profondeur le poids de la dépense publique, c’est-à-dire la place de l’État. Tout, demain, semble devoir coûter un pognon de dingue.

Le défi n'en sera que plus dur à relever.

Les politiques engagent la prochaine bataille présidentielle sur le thème de la protection. La simplification et le recul de la bureaucratie ne sont encore que des slogans. La société civile s’installe dans un rapport toujours plus étroit à la puissance publique. Donner un net coup de frein à cette hausse de la dépense publique sera un défi d'autant plus difficile à relever lors du prochain quinquennat. Encore faut-il que le contexte international ne vienne pas  peser pour aggraver encore  le fardeau.

« On est  mal patron, on est mal ! »

 


LE CAS DUPONT-MORETTI

Dupont Moretti

Notre Garde des Sceaux aurait oublié de déclarer 300 000 € au fisc, mais c’est son comptable qui aurait commis l’erreur.  Bref, il aurait réparé immédiatement selon ses dires. On lui en fera grâce car ce n’est pas cela qui a causé ses ennuis avec la justice. Éric Dupond-Moretti fait l’objet de poursuites judiciaires et son bureau au siège du ministère a été perquisitionné en même temps qu’une convocation lui a été remise pour une mise en examen certaine. Il se présente aujourd’hui devant les juges, se disant serein et déterminé.

« prise illégale d’intérêts », vraiment ?

Les juges lui reprocheraient, après avoir été nommé Garde des Sceaux, d’avoir poursuivi ses recherches concernant l’accès des enquêteurs à ses conversations personnelles du temps où il était avocat. Les principaux syndicats de la magistrature et l’association Anticor l’accusent de « prise illégale d’intérêts » pour avoir usé de ses fonctions ministérielles afin d’orienter le traitement de dossiers dans lesquels il serait impliqué comme avocat. En quoi consiste l’interférence dénoncée ? Essentiellement dans le fait d’avoir confirmé, en septembre 2020, l’enquête administrative, initiée par Nicole Belloubet, portant sur les méthodes utilisées par le parquet national financier (PNF) dans l’affaire dite des «fadettes». Trois magistrats du PNF ont, en effet, exploité, sur une période inhabituellement longue pour de telles investigations (six ans) et - comme le relève un rapport de l’Inspection générale de la justice - selon des modalités procédurales présentant des anomalies, des factures téléphoniques détaillées, en vue d’identifier la « taupe » qui aurait informé Nicolas Sarkozy et son avocat Thierry Herzog qu’ils étaient sur écoute (dans le cadre d’une précédente affaire). Or nombre des communications téléphoniques ainsi exploitées concernaient des cabinets d’avocats et l’un de ces cabinets était celui de Maître Dupond-Moretti. Voilà toute l’infamie imputée à Éric Dupond-Moretti. Rappelons que ce dernier n’a jamais été le conseil de Nicolas Sarkozy.

Une perquisition théâtrale.

La commission des requêtes de la Cour de Justice de la République, censée filtrer les plaintes contre les ministres, a jugé les plaintes recevables. La commission de l’instruction de la CJR a décidé une fouille des locaux professionnels, ce qui nous a valu, le 1er juillet, le spectacle grotesque d’une justice perquisitionnant le ministère de la Justice. Dix heures au cours desquelles ont été saisis les ordinateurs de la direction des affaires criminelles et des grâces et les téléphones des membres du cabinet… et - détail prémonitoire ? - ouverts au chalumeau de vieux coffres-forts vides… Sans attendre les improbables résultats de cette perquisition, la commission de l’instruction a convoqué le garde des Sceaux en vue de sa mise en examen. La perquisition a duré une journée entière et la convocation lui a été remise avant que les magistrats s’en aillent. Ce qui fait dire aux avocats d’Éric Dupond-Moretti que son sort était scellé bien avant que les investigations produisent le moindre résultat susceptible de l’incriminer. Ces excès laissent sans voix la grande majorité des commentateurs et de la classe politique.

Réglement de comptes ?

On ne peut que ressentir un malaise quand on apprend que les poursuites sont organisées sans respect excessif pour la procédure, au moment où il est de notoriété publique que les relations entre le ministre et ses administrés sont pour le moins tendues.  Car c’est en vertu d’une conception bien extensive des dispositions instituant la « prise illégale d’intérêts » que la commission des requêtes de la CJR, puis sa commission de l’instruction, emboîtant le pas aux syndicats de magistrats, poursuivent le garde des Sceaux dans cette affaire des fadettes. Après les affaires Fillon et Sarkozy, la mise en cause du ministre de la Justice par la Cour de justice de la République pour des motifs dérisoires est une nouvelle preuve du manque d’impartialité de la magistrature, estime Jean-Eric Shoettl, l’ancien secrétaire général du Conseil constitutionnel. Si la mise en examen ne fait guère de doute –le contraire serait étonnant- c’est qu’en application de la  jurisprudence Balladur, les magistrats en espèrent sa démission, pour se débarrasser de lui. Depuis son entrée en fonction, l’actuel garde des Sceaux est vilipendé par le gros de la magistrature, que celle-ci s’exprime par la voix de ses syndicats, qui ont vu dans sa nomination une « déclaration de guerre », ou d’une haute hiérarchie judiciaire qui ne craint pas de le morigéner publiquement. Ces mêmes hautes autorités pèsent sur le fonctionnement de la CJR et n’ont pas le réflexe de se déporter. Eric Dupond-Moretti a entendu, non sans avoir recueilli au préalable l’avis favorable de ses services, que soit menée à son terme une enquête administrative justifiée et présentant toutes garanties d’impartialité. Il a par ailleurs délégué au premier ministre toute initiative disciplinaire qu’il y aurait ultérieurement lieu de prendre au vu des résultats de l’enquête… Lui fallait-il enterrer ce dossier pour la seule et étrange raison qu’il a été victime des agissements sur lesquels il porte ?

Acharnement suspect.

La justice n’est pas sortie grandie de diverses affaires où elle a fait preuve d’un acharnement suspect moins dicté par l’application du droit que par l’hostilité contre un personnage. À l’égard de l’actuel Garde des Sceaux, on ne peut s’empêcher de penser que la magistrature est juge et partie. Tout se passe comme si, corporativement mécontente de son ministre, elle cherchait à s’en débarrasser par le biais pénal. La partie parlementaire de la CJR renâcle en revanche à se laisser ainsi instrumentaliser, puisque deux de ses membres viennent d’en démissionner, refusant de prendre part au «semblant de justice» que constitue, à leurs yeux, la convocation du ministre de la Justice. On ne peut pas davantage extraire cet épisode du contexte politique : à dix mois de l’élection présidentielle, les adversaires du chef de l’État semblent se faire un plaisir d’utiliser leur pouvoir pour détruire un ministre régalien et affaiblir ainsi le camp du président. Mais cette fois, ils jouent gros en s’attaquant à un avocat qui a la réputation de savoir « défendre ». Et ce serait un coup pour rien puisque Emmanuel Macron a décidé qu'il ne demanderait pas sa démission.

Quelle indépendance ?

La justice veut affirmer son indépendance, et c’est bien normal. Mais a-t-elle besoin pour autant de camper un contre-pouvoir purificateur et d’alimenter la crise de confiance qu’éprouve notre pays envers son État ? L’indépendance de la justice est aujourd’hui entière, au moins statutairement sinon idéologiquement. Après le «Mur des cons», c’est son impartialité qu’elle devrait manifester. Il est impossible de dire si oui ou non le Ministre sortira blanchi de ce nouvel épisode politico-judiciaire, et surtout s’il le sera avant l’élection présidentielle. Mais je ne crois pas que le pays ait besoin de ce passage obligé, alors que nous ne sommes sortis ni de la pandémie ni de ses conséquences économiques et sociales. Quel bénéfice peut trouver la magistrature à concourir au discrédit des institutions, au moment où celles-ci devraient se montrer soudées face à la crise sanitaire, économique et sociale, comme face à la violence civile, à la délinquance et au terrorisme ?

Rapprochées des affaires intéressant MM. Fillon, Sarkozy et d’autres, les procédures tonitruantes visant MM. Véran et Dupond-Moretti soulèvent des interrogations relatives à la pénalisation de la vie publique. Il est courant de dire qu’on ne juge pas une décision de justice, mais les cas sont nombreux où les décisions sont infondées, de sorte que les magistrats s’acharnent à détruire le principe. À leurs dépens.

 


POURQUOI ON VOTE (OU PAS) : REMONTONS A LA SOURCE !

Petit spirou qu'est-ce que tu fabriques

 

J’en ai lu des argumentaires sur  l’abstention qui progresse dans notre pays à chaque consultation. Et il faut dire que pour celle que nous venons de vivre, le record a encore été battu et atteint désormais des niveaux dramatiques pour un pays comme la France, réputé être une démocratie. Et les arguments des  commentateurs, plus ou moins experts, sondeurs et autres politologues, sont nourris, nombreux et souvent évidents. Mais, aucun n’a fait le lien pourtant fondamental, avec  ce qui  est historiquement à  l’origine du vote. 

Que nous disent-ils ?

Christophe Guilluy observe que l’abstention est devenue majoritaire parce que l’offre  politique s’est clientélisée, segmentée sur des fractions de population, accompagnant la disparition de  la majorité sociologique. Aujourd’hui, la « majorité » fait sécession. Le monde  politique se serait déconnecté de la société. L’écosystème médiatique, politique et culturel a tourné le dos au peuple,  la  France  profonde,  et ne sert plus le bien commun. L’Ifop, dans son enquête identifie de son côté  « une crise de  foi républicaine », atteignant le  sentiment d’appartenance à un collectif de citoyens formant le corps électoral.  Que ce  soit la droite ou la gauche, le constat prédominant est que cela a  peu d’incidence sur la vie quotidienne. Il est observé aussi un déficit de transmission de la culture républicaine, en même temps qu’une demande  d’une offre  politique sur mesure. De son côté, Dominique Reynié, de la Fondapol, décrit l’abstention comme le résultat d’une campagne écrasée par des thèmes nationaux  et une extrême politisation dans un pays où les partis politiques font l’objet d’un jugement très négatif dans l’opinion. Il voit dans le caractère massif du refus de vote, une « désinstitutionnalisation »  affectant notre vie politique. Une partie des oppositions et du débat public se déplace vers un domaine extra-institutionnel : la « zadisation » en est un bon exemple, les mouvements groupusculaires activistes qui agitent les réseaux sociaux en sont un autre.  L’idée de la convention citoyenne  est un autre moyen de tuer la démocratie institutionnelle. La « désinstitutionnalisation » se radicalise dans la montée en puissance d’un espace public  numérique et s’accomplit à travers des protestations multiformes : vote antisystème, protestation manifestante, abstention  massive. Tout cela  s’ajoute à des causes  plus prosaïques telles que la complexité du mode électoral des cantonales avec ses  doubles binômes, et même  des  Régionales avec son scrutin de  listes régionales segmentées en listes départementales. Les citoyens perdent de vue les mérites indépassables de la démocratie représentative.

Mais voilà, ils oublient l’essentiel.

Pour illustrer mon propos, je vais partir d’une anecdote vécue. C’était  il y a quelques années, dans une vague salle de réunion publique, à  moins que ce fût un  préau d’école, le candidat venait d’égrener son programme et ses multiples projets. On passait alors au temps fort de la soirée, où  une petite foule se pressait, le jeu des questions-réponses. C’est alors qu’un brave gaillard se leva en levant le bras droit, pour demander la parole, le gauche étant occupé avec sa casquette qu’il  avait pincée entre ses doigts et tout en grattant son crâne avec l’ongle du pouce, posa  sa question : « Et combien qu’ça va-t-y coûter tout ça ? » … Tout était dit.  A cette époque-là, les gens s’intéressaient aux élections, et il n’était pas rare qu’ils aillent assister aux prestations de candidats concurrents pour comparer les programmes. Ces citoyens-là étaient aussi des contribuables à qui on ne la faisait pas, ils savaient reconnaître ceux qui promettaient plus de beurre que de pain et surtout veillaient à choisir celui qui, selon le choix de chacun, serait économe des deniers publics. C’est tout bête, le vote,  c’était choisir aussi un budget et des impôts. Voilà la source ! Personne ne nous dit qu’aujourd’hui, elle est tarie ! Et pas un ne fait le lien pourtant évident !

Il se trouve que 57%  des foyers fiscaux ne paient pas d’impôts sur le revenu, ni d’autres d’ailleurs. Bientôt plus de taxe d’habitation pour tous. Alors à quoi bon aller voter : «  ils » peuvent bien faire ce qu’ils veulent, faire valser « un pognon de dingue », trop de nos concitoyens ne sont plus  concernés, quelles que soient les  dépenses, ils ne seront pas appelés à les payer. Les autres, plus riches ont plein de niches fiscales à leur disposition pour adoucir  la note.  Et puis de toutes façons, avec le prélèvement à la source, on leur a même supprimé le geste de payer et en même temps le consentement à l’impôt. Bien sûr, tout le monde paie la TVA, mais  combien savent qu’elle finance en partie les dépenses des Départements et des Régions. Et puis il n’y a pas plus indolore comme impôt.  Après on s’étonne que la participation électorale diminue. Qui peut comprendre qu’avec un tel  système, on a supprimé le frein à la dépense et que, si la charge ne pèse pas sur les porte-monnaie, il y a un prix  à payer quand  même qui s’appelle bas salaires et manque de croissance et donc… chômage.

Bref, pas d’impôts, pas de besoin de voter.

 


Y A-T-IL UNE NOUVELLE MARINE ?

Le Pen 2022

 

Comme Emmanuel Macron qui, lui aussi, est le grand perdant du dernier scrutin avant la présidentielle, l’extrême-droite a contourné la défaite pour repartir, sans ciller et sans discuter du problème posé par l’abstentionnisme, vers le seul rendez-vous électoral qui ait de l’importance à ses yeux. Ce qui vaut pour la République en marche vaudrait donc pour le RN. Le Rassemblement National, à l’occasion de son congrès à Perpignan, a donc décidé de ne pas s’appesantir sur son échec aux élections régionales et départementales et de ne rien changer à son programme. Il a réélu Marine Le Pen triomphalement à la tête de son parti, avec  la « clause de campagne » nommée Jordan Bardella. Mais ne nous y trompons pas, l’enthousiasme n’est qu’apparent. Il ne met pas fin aux vicissitudes que rencontre le Rassemblement National, qui ont été délibérément ignorées, ce qui ne veut pas dire qu’elles ont disparu.

Une abstention symptomatique.

Il est probable que l’électorat de Marine Le  Pen est miné, par la bizarre concurrence d’Éric Zemmour, par les commentaires haineux de Nicolas Dupont-Aignan, ou par ses difficultés financières. L’échec des 20 et 27 juin,  par l’absence d’une partie de ses électeurs, méritait d’être examiné non comme un incident de parcours mais en tant que dérapage suspect, susceptible de s’aggraver. Le tableau général de la politique en France montre un désarroi général qui n’est nullement circonscrit au RN, il s’est installé à gauche, chez les Verts qui n’accoucheront d’un  candidat que dans la douleur, et à l’extrême gauche, dont la stratégie est tout simplement suicidaire. Il a touché la droite. Certes il valait mieux gagner que perdre et les Républicains nous le font savoir, mais le stock de leurs voix est quand même en baisse par rapport à 2015.  Tout concourt à une incertitude qui risque de durer jusqu’en avril prochain.

Pourtant, le défaut de participation de l’électorat d’extrême-droite est anormal  car il est habituellement marqué  par la fidélité et valorisé par l’abstention des autres. Il y a donc une explication plus  profonde.  Il semble aussi que le choix de têtes de  listes « transfuges » venues de l’UMP, comme Mariani et Garraud, qui avait pour but de capter un supplément d’électeurs de la droite républicaine ait eu un double effet contre-productif : de la défiance des électeurs traditionnels marinistes sans élargir la base électorale. Globalement, dans une France rétive au vote, la participation RN est rentrée dans le rang, d’autant plus que Marine Le Pen à appeler à aller voter par  une ferme injonction qui visait à secouer ses électeurs au soir du premier tour sans qu’elle soit suivie d’effet une semaine plus tard.

Le prix de la « normalisation ».

Depuis qu’elle a pris en main le Front National,  puis le Rassemblement National, Marine Le Pen n’a cessé d’agir dans sa stratégie de « dédiabolisation », pour rendre  le parti attirant et le sortir du fossé contestataire et extrémiste où son père l’avait ancré. Si l’on s’en tient à ses déclarations, la cheffe du Rassemblement National n’a absolument plus rien d’inquiétant. Elle s’en est parfaitement expliquée sur France info : elle est pour l’Europe et pour l’euro, elle est anti-islamiste mais respecte profondément la religion musulmane, elle a un plan pour la réforme des retraites qui n’est pas pire que les autres et elle est toute en modération par ses prises de position plus centristes que radicales. Elle avait même averti « si le RN ne gagne aucune région dimanche, ce n’est pas son affaire : elle continuera son irrésistible marche en avant », comme Macron. Résultat : son électorat ne la suit pas quand elle appelle à l’aide et aucune région ne tombe de son côté. En gommant les aspérités de  son programme, s’est-elle banalisée au point qu’elle ne peut  plus être le réceptacle de la  colère de ses habituels  mécontents ? En résumé : elle ne suscite  plus d’enthousiasme ! Alors si même  le mouvement du candidat n’y croit plus, qui y croira ?

Qui mieux que la droite …

Aujourd’hui, il est difficile de dire de quoi Marine Le Pen est vraiment le nom après avoir modifié ses convictions au point d’adopter celles de la droite. Elle a même eu l’occasion de dire que la dette due à la pandémie était remboursable ! Sa reconversion au centre droit lui a en tout cas réussi puisqu’elle semble avoir retrouvé, au moins médiatiquement, une partie de la crédibilité qu’elle avait perdue en 2017. Ainsi, le RN serait un parti comme les autres, et sa patronne ne serait pas plus radicale qu’un Eric Ciotti.

Il est facile de prétendre que Marine Le Pen ment pour se faire élire et que, une fois élue, elle s’empressera de retrouver ses fondamentaux. Mais personne n’a la preuve de cette manipulation, qui ne sera vérifiable qu’après coup. Pourtant, à force de  vouloir trop ressembler à la droite républicaine, on  peut nourrir un soupçon. C’est que les gens qui l’entourent ont souvent des convictions racistes, antisémites, intolérantes, qui n’ont pas d’autre débouché que le Rassemblement National. Elle ne peut pas davantage ignorer son passé, les opinions de son père, ce que le Front National a représenté même s’il a changé de nom. Son message : « J’ai changé, je suis une bonne fille » ne doit pas faire illusion. Elle a construit sa carrière sur un socle d’intolérance, sur des concepts réfléchissant les vieilles idées de l’extrême droite, terme qu’elle rejette avec vigueur mais qui lui colle à la peau. Chassez le naturel, il revient au galop, et même si elle était sincère, il y a certes le programme, mais il y a aussi le risque de la pression exercée par les adhérents. Même à contrecœur, Marine Le Pen pourrait être incitée à prendre des mesures répressives bien plus tôt qu’elle ne le croit. Et d’autant plus qu’elle voudra reconquérir le coeur de ceux qui l’ont abandonné aux Régionales.

Vous m’avez compris : puisque les électeurs de droite ont le choix, autant préférer l’original à la copie. Inutile de prendre le risque !

 


CANDIDAT A DROITE : NE GÂCHONS PAS LA FÊTE !

 

Iznogooud 4

Il  n’en fallait pas plus pour que l’espoir change de camp : une belle  victoire incontestable aux élections départementales et régionales. Pour 62% des Français,  la droite est désormais favorite pour la victoire. Comme le dit très bien Brice  Hortefeux, en expert de la politique française : LR, c’est l’espoir, LRem c’est un mirage et la  gauche c’est un  puzzle.  On ne  peut mieux décrire la réalité du paysage politique. Mais le combat n’a  pas encore  changé d’âme !  Car une terrible hypothèque pèse sur le destin de la  droite : elle n’a droit qu’à un candidat ! Il faut donc qu’elle le choisisse et le plus tôt  sera le mieux. Le temps presse en effet. Nous vivons à une époque où le temps long n’a  plus sa place. La  chance de la droite est d’avoir à sa disposition plusieurs candidats qui ont la carrure  pour exercer le pouvoir suprême parce qu’ils ont un parcours, une expérience et fait leurs preuves. C’est aussi son handicap. Les prétendants sont condamnés à s’entendre et ils n’ont pas le choix. Le  mieux serait qu’ils se mettent d’accord pour « y aller » tous ensemble en en mettant un ou une en avant.

Redonner confiance aux Français.

Plus que jamais, l’union fera la force. Rien ne serait pire pour notre démocratie que de présenter le spectacle pitoyable d’une guerre des egos, sur laquelle, cyniquement, compte la Macronie pour continuer à prospérer. La faible participation électorale n’est pas une fatalité. La preuve,  en Corse, la participation a été plutôt correcte, les Corses  avaient  probablement envie de montrer  leur  motivation régionaliste et ils ont réussi. Je suis persuadé que si la droite s’avance rassemblée  pour la  présidentielle, la  participation sera au rendez-vous. A condition, aussi, qu’elle s’adresse au peuple en entier, jeunes et moins jeunes, gens des territoires et des métropoles, somewhere et anywhere pour les technos, à ceux qui travaillent et se lèvent tôt à qui il faut redonner un sens à leur effort, et à ceux qui sont privés d’emplois à qui il faut redonner un espoir de réinsertion…  J’ai une autre certitude, il n’y aura qu’un candidat, et celui-là devra s’appuyer sur le  principal parti de la droite, Les Républicains. Il n’y a pas de démocratie vivante sans parti politique et il n’y a pas de campagne électorale sans militants qui prennent en charge la propagande, sur le terrain comme sur les réseaux, qui tiennent les bureaux de vote  et qui veillent à l’honnêteté du scrutin. Il  est inutile de chercher à contrer l’abstention en apportant des réponses bureaucratiques, telles que vote électronique, vote blanc ou vote obligatoire. On ne fait pas boire  un âne qui n’a  pas soif. La seule réponse,  c’est de redonner « envie » !

La dernière cartouche.

Pour la droite, en particulier, mais pour les partis traditionnels  en général, la prochaine échéance sera cruciale. L’analyse de Christophe Guilluy est imparable. Les  partis actuels ont été conçus pour représenter une société structurée avec une classe moyenne centrale, intégrée et majoritaire. Aux dernières élections, ils sont sortis vainqueurs, LR et PS notamment, mais sans le  peuple.  Nous n’avons pas assisté à un retour du monde ancien. Ces partis s’en sont sortis parce qu’ils peuvent encore s’appuyer sur les héritiers des Trente Glorieuses  qui forment leurs électorats captifs et disciplinés, prêts à se mobiliser pour leurs sortants. Avec un  peu de  prospective, on s’aperçoit que leur stock de  voix  va en diminuant, qu’ils se renouvellent peu, et que leur destin est inscrit dans la  pyramide des  âges. Ils tiennent grâce aux « survotants » ayant plus de 70 ans. Sans renouvellement de leur sociologie, ce partis sont condamnés à terme.  « The clock is ticking » dirait Michel Barnier. Le  challenge peut encore être relevé lors de la  prochaine élection.  Si elle est gagnée, Les Républicains auront un  mandat de prolongation pour réparer, panser, conforter la classe moyenne aujourd’hui fragilisée, désaffiliée, et notamment son socle populaire. Et réhabiliter le rôle du parti politique. Aujourd’hui les 2 Français sur 3 de  Giscard se sont réfugiés  dans l’abstention, manière de contester un modèle qui ne les intègre plus ni économiquement, ni culturellement.  Les jeunes, les actifs, les classes populaires qui subissent le modèle actuel du « en même temps » se sont abstenus. Une partie du pari se mesurera déjà par leur retour aux urnes. Encore faut-il que la campagne électorale s’adresse à eux et parle des réalités qu’ils connaissent : la question de la souveraineté, des villes  moyennes, du rural, de la réindustrialisation, de l’immigration... En tout état de cause, ne  pas participer au second tour signerait l’arrêt de mort de notre  famille politique. J’espère que nos prétendants ont cette réalité dans la tête.

Il est temps de revenir aux réalités.

La démocratie meurt de la  légèreté de ses élites, dit Yvan Rioufol. Il a raison. Comment peut-on croire un président qui s’inquiète d’une société qui se « racialise » quand tout est fait par sa majorité pour nourrir le  communautarisme à l’Assemblée nationale. Cette  majorité « progressiste » qui prétend nous imposer des valeurs imposées en fait par des groupes de pression, est vécue comme méprisante par la masse du peuple. La loi bioéthique et ses dérives génétiques votées par les députés après avoir balayé d’un revers de  manche tout le travail du Sénat, impose un texte qui va créer des enfants sans père, des chimères homme-animal, des « bébés médicaments »… Cette majorité présidentielle qui a récolté 7,1% des voix exprimées !  Le détournement de la volonté populaire est manifeste et constitue le cœur de la  crise. Le Président qui voulait faire de ce scrutin un test national veut maintenant « l’enjamber » parce que le résultat ne lui convient pas. Le déni est la règle pour l’exécutif. Jean  Castex parle de « citoyens buissonniers qui avaient la tête ailleurs ».  on ne peut pas faire plus méprisant. Nos responsables politiques ont donc un devoir, que les  élus de droite qui sont beaucoup sur le terrain ont bien compris,  c’est celui de renouer le contact avec le peuple « dissident ». C’est bien pourquoi Xavier Bertrand  a voulu adresser ses premiers mots « aux silencieux, aux invisibles, aux oubliés ». Laurent Wauquiez et Valérie Pécresse, par leurs résultats,  sont aussi légitimes que le Président des Hauts-de-France. La  droite n’est pas démunie et est crédible.

Reste à analyser la contre performance du Rassemblement national. Là-dessus j’ai ma petite idée. Ce sera le  prochain sujet.