MUNICIPALES : L’ARNAQUE VERTE
10 février 2020
Plus vert que moi tu meurs.
La lecture des programmes des candidats aux municipales, surtout dans les grandes villes, laisse franchement rêveur, mais on a plutôt envie de rire : elle se traduit le plus souvent par « la course aux arbres ». Ainsi Hidalgo propose de planter 170 000 arbres à Paris, aussitôt battue par Griveaux qui veut mettre « Central Park » à la place de la gare de l’Est. Aucune ville n’échappe à cette nouvelle mode et toutes les couleurs politiques participent au concours : à Angers, le maire sortant (LR-centre droit) envisage d’en planter 100 000, et à Saint-Barthélemy qui compte pourtant le vaste parc de Pignerolle largement boisé, on s’est fixé un objectif de 10 000 ! C’est Brassens qui aurait été content : « Auprès de mon arbre, je vivais heureux … ». L’autre thème récurrent, ce sont les « nouvelles mobilités », expression valise qui cache la volonté d’exclure l’automobile du paysage urbain. On se fait plaisir, mais est-ce de nature à régler le problème du réchauffement climatique ?
La mode et la réalité.
Depuis les Européennes, l’écologie est à la mode, au point que les listes EELV se sentent le vent en poupe et se verraient bien comme nouveau rempart au Rassemblement National. Au point que Yannick Jadot annonce qu’elles se désisteront en faveur du mieux placé, quel qu’il soit, pour faire barrage à l’extrême droite. Greta Thunberg et ses leçons à bon compte est passée par là. Mais nos efforts écologiques, dont certains s’avèrent très coûteux qu’il s’agisse de l’arrêt de Fessenheim ( un contresens à 10 milliards d’euros) ou des énergies renouvelables largement subventionnées parce que non concurrentielles, dans un pays exemplaire en matière de bilan carbone (1%), sont-ils justifiés, quand on sait que les Chinois construisent encore des centrales au charbon, qu’ils vont même en construire une en Allemagne et que la Pologne tire l’essentiel de son énergie du lignite. Nous reboisons, mais qu’en est-il ailleurs sur la planète ? Ce que nous faisons est peut-être vertueux mais relève largement du coup d’épée dans l’eau. Comme toutes les modes, celle du vert est très coûteuse !
Vert en surface, mais dedans ?
Naguère on disait des radicaux, qu’ils étaient comme les radis : rouges dehors, blancs dedans, souvent creux et toujours placés près de l’assiette au beurre. On peut faire le parallèle avec les écolos : ils sont comme les pastèques, verts dehors, souvent rouges dedans, et pleins de pépins. Leurs méthodes, comme leur idéologie s’apparentent au totalitarisme communiste dont ils reprennent les thèmes économiques anti-capitalistes et sociétaux égalitaristes. Autrement dit, ces nouveaux sauveurs ne rêvent rien moins que de nous remettre aux mains d’un Etat déjà omnipotent, seul capable selon eux de lutter contre le réchauffement climatique par une mobilisation générale qui suppose la confiscation d’une large partie des ressources des individus : fiscalité vertigineuse, réglementations toujours plus contraignantes et emprise toujours plus grande de la puissance publique. Il n’est pas compliqué d’y voir une résurgence de la pensée collectiviste avec l’avantage imparable que les résultats improbables ne seront connus que par les générations à venir, ce qui dispense de rendre des comptes ! Les militants verts estiment que l’écologie doit être imposée « politiquement » à l’économie, comme un objectif supérieur, celui de la préservation de la planète, car ils croient l’économie intrinsèquement nocive… éventuellement en s’engageant dans la décroissance. Certains vont même plus loin : c’est en détruisant d’urgence la civilisation occidentale qu’on sauvera le monde. On ne plaisante pas ! Du rouge au vert, il n’y avait qu’un pas, aussitôt franchi par ceux qui étaient nostalgiques des mesures coercitives pour continuer la lutte finale contre la liberté. Alors, ils se font plaisir comme cet après-midi, en envahissant Black-Rock, ce fonds de pension américain symbole de la retraite complémentaire des « riches ». Cette opération entre dans le cadre des manifestations de protestation contre la réforme des retraites : où l’écologie va-t-elle se nicher ?
Pour ne pas se faire arnaquer.
Il faut cesser d’instrumentaliser l’écologie pour en faire une arme contre la démocratie, contre le libéralisme dont nous avons grand besoin pour créer les richesses dont personne n’a envie de se passer et qu’on ne saurait partager sans les avoir d’abord produites. Les solutions passeront par l’innovation scientifique et l’intégration de l’écologie dans une économie circulaire. Les fleuves de plastique ne viennent pas de chez nous mais d’endroits sur terre où les systèmes de collecte et de traitement des déchets sont inexistants ou très insuffisants. Ne nous laissons pas abuser par une communication où les bilans carbones des soi-disant solutions telles que les éoliennes sont soigneusement cachés. Tous ceux qui prolongent des courbes à partir de données passées se trompent, parce qu’ils ne prennent pas en compte la créativité de l’homme, sa réactivité pour corriger, amender, transformer le monde. Je crois plus dans l’écologie d’un programme porté par des listes de droite, pluralistes, pragmatiques que dans celui de listes uniformément vertes portées par l’idéologie.
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