LES ELECTEURS DE LA DROITE ET DU CENTRE SONT-ILS LES PLUS BÊTES ?
28 février 2017
Pour la droite républicaine, les nouvelles sont maussades : selon les sondages, François Fillon n’arrive qu’à la troisième place au premier tour, avec 20 % des voix, contre 25 % à Emmanuel Macron et 27 % à Marine Le Pen.
C’est une situation bizarre.
Avec un titre comme ça, je ne vais pas me faire que des amis. Mais enfin, François Fillon semble le seul candidat à être sanctionné par son électorat pour des faits qui ne sont pas avérés, loin de là. Les bévues d’Emmanuel Macron sont autrement plus graves : ses propos sur la colonisation, sur l’art ou la culture française qui n’existerait pas à ses yeux, l’éclectisme des ralliements qu’il suscite de Bayrou à Cohn-Bendit en passant par la bobospère progressiste (mot qui remplace socialiste) et ses continuelles contradictions devraient pourtant dissuader plus d’un quidam. On peut se dire à la fois de droite et de gauche, mais on ne peut pas effacer ce qui les différencie. Quant à Marine Le Pen, elle est bien embourbée dans ses affaires d’emplois fictifs avec des mises en examen de proches qui devraient alerter sur sa manière de détourner les textes pour financer son parti. Mais ses partisans n’en ont cure.
La gauche fait le lit du Front National.
François Fillon ne veut pas que la campagne soit faussée par des procédures judiciaires et il accuse à juste titre le pouvoir d’entretenir à dessein ce climat délétère ce qui visiblement mine son électorat. A cela s’ajoute cette communauté d’intérêts de fait avec l’extrême droite qui tend à placer la droite républicaine dans le même camp que le Front national, ce qui permet aux autres candidats de la gauche de leur appliquer le même jugement. Voilà un joli piège, car justement, ce qui fait la force de Macron aujourd’hui, c’est l’impasse dans laquelle se trouve la gauche. Certes, Benoît Hamon a conclu un accord avec Yannick Jadot mais il n’a pas réussi à convaincre Jean-Luc Mélenchon qui, comme on devait s’y attendre, refuse de se retirer de la course. Ce dernier envoie la gauche à la défaite, mais ce n’est pas son problème. Evidemment, le bilan que laisse la gauche ne plaide pas pour elle, mais on retiendra qu’elle se déchire au moment où pointe un danger mortel pour le pays : la conquête du pouvoir par une extrême droite décidée à ruiner les Français en abandonnant l’euro et l’Europe.
Fillon, c’est mieux que Le Pen et sans le risque.
Le pire qui peut nous arriver c’est que Macron apparaisse comme le seul rempart sérieux contre l’avènement du FN. Or rien n’est plus faux. Certes les sondages le donneraient largement gagnant en cas de duel au second tour avec Marine Le Pen, cependant les lignes sont très mouvantes, la base du bellâtre très friable et il faudra compter avec la colère –toujours mauvaise conseillère- des électeurs de la droite républicaine en cas d’élimination de son candidat. Le risque Le Pen n’a jamais été aussi élevé. Le meilleur rempart contre le FN, c’est François Fillon, parce qu’il apporte des réponses à tous les Français qui souhaitent la restauration de l’autorité de l’Etat, une politique ferme de contrôle de l’immigration, une vision claire de rénovation de l’Europe et la fin du chômage de masse. Fillon, c’est mieux que Le Pen et sans le risque de la catastrophe. La France a besoin de l’alternance et ce n’est pas Macron qui peut la réaliser au vu de son programme marqué du sceau de la gauche hollandaise. Il reste huit semaines d’ici au premier tour de la présidentielle et les sondages nous ont cent fois prouvé qu’ils se trompaient. Le candidat des Républicains peut améliorer sa cote de popularité, comme il l’a prouvé à la veille du premier tour de la primaire de la droite et du centre, en surgissant dans les sondages quelques jours à peine avant la consultation, puis en prenant la tête de la course. Surtout, qu’il ne lâche rien !
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