UNE DICTATURE FASCISTE A LA PORTE DE L’EUROPE !
07 novembre 2016
C’est un véritable régime fasciste qui s’est mis en place en Turquie.
Plus rien ne retient Erdogan depuis le pitoyable coup d’état de l’été dernier. Celui-ci sert de prétexte à la plus épouvantable répression qu’un pays puisse connaître. Les purges sont menées au mépris des règles démocratiques les plus élémentaires et des conventions internationales. Ce sont 160 médias qui ont été fermés, 35 000 personnes arrêtées, des milliers de fonctionnaires révoqués, les journalistes et les universitaires particulièrement ciblés et maintenant les dirigeants du principal parti d’opposition pro kurdes placés en garde-à-vue. Le tout sur fond de manifestations « spontanées » de soutien au président, qui promet le rétablissement de la peine de mort et tient un discours inquiétant quant à l’histoire et aux frontières du pays. Tout cela rappelle aux anciens de sinistres souvenirs de « bruits de bottes » en Europe, qu’il s’agisse de l’Espagne, de l’Italie ou de l’Allemagne. Vous voyez ce que je veux dire.
L’Europe regarde ailleurs.
C’est pourtant un pays qui négocie son adhésion pour entrer dans l’Union. Du moins parait-il … Angela Merkel est « alarmée » : on le serait à moins. L’union européenne se dit « extrêmement inquiète » : avouez qu’il y a de quoi ! Mais que fait-on ? Federica Mogherini (notre chef de la diplomatie de l’Union pour ceux qui ne le savent pas) n’a prévu qu’une réunion des ambassadeurs auprès d’Ankara. Bien faible protestation, Erdogan aurait tort de se gêner. Même le gendarme américain « profondément préoccupé » n’envisage aucune sanction. Bref, tout le monde fait profil bas. L’esprit de Munich prévaut face au nouveau grand Mamamouchi qui nous nargue, sachant très bien qu’il a en main bien plus de possibilités de représailles que les occidentaux n’ont de sanctions.
Le chantage aux migrants.
C’est que Bruxelles ne tient pas à ce qu’Ankara dénonce l’accord signé en mars qui permet de juguler l’arrivée des migrants du côté turc. La Turquie tient en main l’un des robinets migratoire et se sert de la crise des réfugiés pour faire du chantage. L’Union européenne a aussi besoin de la Turquie pour combattre Daech. Même si celle-ci ne joue pas un jeu très clair et en profite, au passage, pour régler quelques comptes avec les Kurdes. Elle reste néanmoins une base arrière occidentale, à proximité de la Syrie, en mettant à disposition la base aérienne d’Incirlik. Qu’on le veuille ou non, elle reste un partenaire politique et il serait dramatique qu’elle se tourne vers la Russie. D’où la prudence des Occidentaux. Mais enfin, la faiblesse n’est jamais une bonne solution.
Une Europe impuissante.
Nous mesurons avec le jeu d’Erdogan toute l’absence d’autorité et de leadership d’une Europe livrée à elle-même et incapable de se projeter. Entre les sanctions russes et l’absence de réaction face aux Turcs, elle montre un vide existentiel. L’Europe n’a pas de politique extérieure. Et la France est bizarrement très silencieuse, elle si prompte habituellement à défendre les Droits de l’Homme. C’est que Pépère est plus préoccupé par sa candidature et trop occupé à inaugurer les chrysantèmes. Membre de l’Otan, membre du Conseil de l’Europe, en négociation d’adhésion avec l’Union, la Turquie est censée respecter les valeurs et les libertés fondamentales, qu’il s’agisse de la liberté de la presse ou de l’interdiction de la peine de mort. Si Erdogan n’en a cure, alors il faut en tirer les conclusions et les assumer. Seule l’Autriche est prête à siffler la fin de la partie en suspendant les négociations. Pour l’instant, les autres capitales ferment les yeux. Comme pour « Munich » : la lâcheté ne sera pas sans conséquences et nous aurons de toute façon le déshonneur. Nous n’avons en effet rien de bon à attendre d’un régime islamo-fasciste installé à notre porte.
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