DETRUMPEZ-VOUS !
10 novembre 2016
Seul contre tous !
Vous savez ce qu’a fait Donald ( pas le copain de Mickey, l’autre) quand il a vu qu’il gagnait ? Il a ri ! (ouaf , ouaf, !). Celle-là, depuis le temps qu’elle attendait, il fallait que je la fasse (de rat, dit le Chinois). Bon, reconnaissons que l’hypothèse de Fiorentino du Trump qui ne voulait pas gagner a fait « splash ! ». On a beau détester le personnage et ses idées nauséabondes, il faut reconnaître le talent de l'artiste et son énergie à 70 ans (ça, ça peut rassurer Juppé). Le grand blond a gagné seul, sans aucun appui, même pas celui de son parti. Le fait est qu’il s’est retrouvé seul contre tous : contre les Démocrates, contre les leaders de son parti, contre Obama, contre les élites, contre Wall Street, contre Hollywood, contre la Silicon Valley, contre l'Europe et même contre Jay Z et Beyoncé… C’est tout dire ! Il est tellement seul qu'on se demande même avec qui il va gouverner. Enfin seul n’est peut-être pas le bon mot. La vodka doit probablement couler à flots au Kremlin et wikileaks sabrer le champagne.
Pourquoi Trump ?
Les docteurs en sciences politiques vont nous expliquer doctement (forcément) qu’il faut y voir là la grande colère des peuples, contre la globalisation, la mondialisation, patin-couffin… avec Marine Le Pen en première ligne suivie de la Méluche et pourquoi pas de notre Nicolas. Chacun veut y voir ce qui l’arrange. C’est un peu faire fi de la réalité. La colère rend aveugle : en voilà un bon exemple. Oui, il y a une partie des américains qui est en colère : ce sont les « petits blanc » de la classe moyenne qui n’ont toujours pas retrouvé leur niveau de vie d’avant la crise de 2008 et qui en ont payé largement le prix en déclassement social. Ceux-là ont été sensibles au discours populiste du candidat milliardaire, sans se rendre compte qu’ils seront les premiers à payer le prix de ses promesses. Mais, numériquement ils ne sont pas assez nombreux pour avoir fait gagner leur candidat. L’élection de Trump est donc un ultime avatar de 2008 et des subprimes. Est venue s’y ajouter la déception des deux mandats Obama. Celui-ci n’a pas pu aller au bout de ses projets, empêché par un Congrès républicain qui n’a cessé de lui mettre des bâtons dans les roues. Les noirs et les latinos se sont probablement davantage abstenus et c’est autant de voix en moins pour Hillary. Enfin, dernière raison, les Démocrates ont présenté en face de Trump, une candidate usée par quarante ans de vie politique. Et en plus, elle a eu le grand tort d’être une femme. Dans un pays encore très macho, c’était évidemment un handicap.
A quoi faut-il s’attendre ?
D’abord, que Trump sera rattrapé par la réalité. Il a déjà changé de discours. Le roi de la « télé réalité » n’a pas son pareil pour changer de pied. Dans son discours de nouveau président, il a changé diamétralement de ton à l’égard de sa concurrente qu’il traînait naguère dans la boue. Comme Reagan dont l’élection avait été l’objet de quolibets sur son incompétence, et qui s'était révélé ensuite un bon président, peut-être y aura-t-il une surprise Trump ? Cependant son programme, s’il est appliqué peut provoquer bien des dégâts. Si on se demande encore s'il y aura un « hard Brexit » ou un « soft Brexit », il ne peut y avoir qu'un « hard Trump ». Le moins qu’on puisse dire c’est qu’il n'a jamais été soft pendant sa campagne et on voit mal comment il pourrait le devenir alors qu'il devient le maître du monde. D’autant plus qu’il a remporté non seulement l’élection présidentielle mais obtient en sus la majorité au Sénat et à la Chambre des représentants. Il pourra gouverner avec les deux chambres et disposera donc de tous les pouvoirs. L'Europe a déjà du mal à se faire à l'idée de quatre ans de présidence Trump. Sa victoire doit être vue côté européen comme une très grande urgence maintenant pour nous de prendre en main notre propre destin, notre propre défense et donc notre propre politique étrangère. Nous n’avons que trop tardé, il faut rattraper ce retard. Le contraire de ce qui réjouit MLP. Les Mexicains verront peut-être s’ériger le mur de six mètres de haut le long de leur frontière. Quant au Canada, il va devoir réfléchir à la nécessité de construire son mur, lui aussi, tant le flot de « migrants » américains risque de le submerger.
Conclusion (provisoire).
Ce qui s’est passé aux Etats-Unis dans la nuit de mardi à mercredi est sans précédent. Il ne s’agit pas seulement d’un changement de majorité, il s’agit aussi du basculement d’un peuple de 330 millions d’habitants dans une orientation politique inédite et aventureuse. Les solides institutions américaines sont maintenant au service d’une vision originale, mais qui reste aussi inquiétante aujourd’hui que lorsqu’elle était énoncée pendant la campagne électorale. Donald Trump a prouvé des centaines de fois qu’il était imprévisible et bien que l’exercice du pouvoir soit de nature à le normaliser, on peut craindre qu’il mette en oeuvre les idées, souvent inapplicables, qu’il n’a cessé d’exposer.
Sa victoire est une surprise pour le monde entier. Des politologues très sérieux, d’excellents experts de la politique intérieure américaine, l’ensemble des gouvernements européens, ceux du Proche-Orient et de l’Asie, notamment du Japon, n’ont pas cru qu’elle fût possible. Elle reste aussi une humiliation pour le parti démocrate, pour son électorat, pour la presse et les sondeurs. Tous souhaitaient le succès de Hillary Clinton, peut-être parce qu’elle appartenait au monde connu. Alors, si une erreur d’analyse a été commise, elle est partagée par des centaines de millions de personnes. A un détail près quand même, toute l’Amérique n’est pas derrière le vainqueur, loin s’en faut, malgré sa défaite Hillary Clinton a fait 180 000 voix de plus que lui, ce qui peut générer une hostilité dans la rue, compte tenu de la violence de la campagne. Il n’empêche, tout le monde est saisi d’inquiétude, et même d’angoisse, comme en témoigne les titres de la presse en France. Donald Trump a tout à fait le droit de savourer son triomphe, celui-ci n’en est pas moins perçu comme un désastre.
L’argument de la colère n’est guère convaincant, parce que s’il existe un pays plein d’opportunités, où tout le monde peut se faire encore une place au soleil, c’est bien l’Amérique que laisse Obama. Non, ce n’est pas la colère du peuple qui a triomphé de la sagesse conventionnelle. C’est le populisme qui profite de la fragilité des démocraties. C’est la liberté, qui permet à chacun de jeter son bonnet par-dessus les moulins, la liberté d’un Trump qui a pu dire tout et n’importe quoi pour l’emporter, cette liberté des électeurs qui votent non en fonction d’une analyse, mais de leurs émotions. La démocratie de Madame Michu, en quelque sorte, celle du peuple contre les élites, celle qui proclame la supériorité de l’électeur sur l’élu… Le peuple le veut, courbons l’échine ! C’est toujours comme cela que se terminent les expériences populistes.
Voilà une leçon que les Français feraient bien de méditer pour 2017 avant de voter Macron ou Le Pen ...
Daniel, j'avais prédit la victoire de TRUMP auprès de mon entourage. C'est la révolte par les urnes d'une classe moyenne qui paye tout mais qui ne reçoit rien. TRUMP est arrogant et pas franchement poli mais il a pour lui la volonté de faire.Il mettra les USA en avant tout simplement et l'Europe va en pâtir certainement.
En France, une révolte se prépare dans les urnes de la part du peuple de droite. Les classes moyennes silencieuses car accaparées à travailler sans relâche pour tout payer sans retour, vont se tourner vers un leader charismatique méprisé des Enarques, de leur petit cercle où tout est arrangé d'avance et la presse parisienne. Les 20 et 27 novembre, celui qui a sauvé la France de la crise de 2008, va revenir. Il aura son franc parlé et agira. Après tout, c'est juste ce qu'on lui demande... Cordialement.
Rédigé par : Richard VIAU | 10 novembre 2016 à 11:42