HISTOIRE
SUR LE CARNET DE CAMPAGNE DE SERAPHIN
SOUS LE REGARD DE TRYPHON

NUCLEAIRE : LE GRAND MENSONGE DES SOCIALISTES

 

Centrale-nucleaire-france

 

Le PS et les écologistes se sont mis d’accord sur un constat de désaccord. Passons outre ce tour de passe-passe politicien pour nous arrêter sur les positions défendues par le PS et sur lesquelles il n’a (soi-disant) pas transigé. L’important pour les deux parties étant avant tout de se mettre d’accord pour battre Sarkozy : le programme tient  dans cette volonté.  Donc le PS a « cédé » 25 centrales nucléaires contre des circonscriptions législatives allouées aux Verts. Marché de dupes ? C’est bien possible. Voilà pourquoi.

Un gouffre financier.

Ramener à 50 % la part du nucléaire en France nécessiterait un investissement supplémentaire de 60 milliards d'euros, selon les calculs de l'Union française de l'électricité, qui fédère les électriciens dont EDF. En conséquence, la facture des particuliers augmenterait de 50 % en vingt ans. Entre autre. Est-ce tenable d’ici 2030 ? Pour les entreprises, la pente s'annonce plus rude encore avec des augmentations de 41 % si la politique énergétique n'est pas modifiée, et de 65 % si la part du nucléaire est réduite à 50 %.

Le PS et les verts sont empêtrés dans leurs discours politiciens et perdent de vue l’essentiel. Dans le sillage de Fukushima et au moment où la France entre en campagne électorale la question nucléaire doit aller au-delà d'un bras de fer idéologique stérile pour occuper une place centrale dans le débat démocratique. S'il est légitime d'estimer que le risque que fait peser l'atome sur notre société est trop lourd, il est en effet primordial que les Français disposent de tous les éléments pour mesurer sereinement quelles seraient les conséquences qu'aurait pour notre pays un basculement vers un nouveau « mix-électrique ».

Le débat doit aborder trois questions.

La première est que le risque nucléaire ne s'accommode pas de demi-mesures. Si l'on pense qu'une catastrophe nucléaire est à la fois possible et absolument insupportable, il ne sert à rien de diminuer de 30 % ou de 50 %, ou même de 80 % la production d'électricité d'origine nucléaire, et on doit penser que seule l'interdiction totale est acceptable. Le risque nucléaire est défini par la probabilité très faible d'un dommage très grand. Les extrémistes qui ne se contentent pas d'une sortie partielle mais exigent une sortie totale ont la logique pour eux.

La deuxième est qu'il est absolument impossible de remplacer tout le nucléaire existant par l'éolien et le photovoltaïque. C'est pour partie une affaire d'économie. L'éolien en mer est subventionné à hauteur d'environ 10 centimes le kilowattheure, le solaire à hauteur de 30 centimes. Remplacer les 400 terawattheures de nucléaire (1 TWh égale 1 milliard de kilowattheures) par une quantité égale de renouvelable implique une subvention annuelle (vous avez bien lu : annuelle) de quelque 70 milliards d'euros, soit à peu près 3 points de PIB. Et encore, tous les kilowattheures ne se valent pas : l'éolien comme le photovoltaïque sont des sources d'énergie intermittentes qui ne fonctionnent que lorsqu'il y a du vent ou du soleil  et pas forcément au moment où on en a besoin.  Ils ne peuvent pas assurer plus du tiers de la production d'électricité. Ils doivent être assistés par des sources complémentaires sures, ce qui suppose des investissements supplémentaires.

La troisième, qui découle des deux autres, est que sortir du nucléaire implique un recours massif à l'électricité thermique à base de charbon, de fioul ou de gaz, comme va le faire l'Allemagne. Cela est parfaitement faisable. Mais cela revient à tripler les rejets de CO2 (et d'autres polluants) de l'électricité, et donc à tourner le dos à tous les engagements et à tous les discours de Kyoto et de Grenelle. Cela revient aussi à augmenter d'autant les importations de combustibles fossiles et à porter un mauvais coup à notre balance commerciale. Cela nous expose à la hausse du prix de ces carburants fossiles, que beaucoup nous annoncent très forte. Cela revient, enfin, à mettre une partie de notre destin entre les mains de M. Poutine, le grand contrôleur des vannes des gazoducs de Gazprom.

La perte de l’indépendance énergétique.

La vérité est que la France n’a pas les moyens financiers de sortir du nucléaire pour l’instant. La question est d’autant moins d’actualité que sortir du nucléaire (cela arrivera nécessairement) demandera beaucoup de temps et ne peut être envisagé que pour l’horizon 2050 et après. A la fois pour des raisons techniques et pour prendre en compte le temps de reconversion suffisant qui soit compatible avec notre économie. Et c’est aussi mettre une croix sur une filière d’excellence de notre industrie et les dizaines de milliers d’emplois qu’elle génère. Sans parler de l’avenir de l’EPR…

Si elle veut être positive, la France peut aussi profiter de l’avantage que lui procure le nucléaire pour investir parallèlement dans les énergies renouvelables, tel que cela a été prévu par le Grenelle de l’environnement.  Rien ne l’empêche d’avoir l'ambition de retrouver un avantage technologique et commercial en dépassant une nouvelle frontière énergétique. Ne serait-ce pas la meilleure façon de favoriser la transition ?

En attendant, les verts seront cocus. Ce n'est pas moi qui m'en plaindrai.

 

Commentaires

Marcel

Un accord signé sur un coin de table entre larrons en foire et sans aucune concertation avec les forces vives de la Nation, c'est ce que Louis Aragon aurait appelé du "maquignonnage électoral" ...
ben voyons : 24 fermetures de centrales nucléaire contre 25 députés...
c'est un véritable assemblage dogmatique et idéologique qui fait fi de toute réalité.
Chacun sait que cet accord est suicidaire pour la France car ce serait aussitôt 50% de hausse des factures pour les industries et pour les particuliers, un risque de rupture de la fourniture du courant, le renoncement à une des filères industrielles d'excellence, la perte de notre indépendance énergétique puisque nous n'avons ni charbon ni pétrole, l'augmentation du réchauffement climatique, la pollution aggravée par l'émission accrue de CO2 et enfin un plan social sans précédent.
250.000 emplois perdus dans la foulée et 150.000 induits à suivre...même la CGT s'en émeut : voir l'entretien dans Le Figaro de ce jour 19 novembre 2011.
Je pense que le bon sens des électrices et des électeurs ne permettra pas à ces illusionnistes de pacotille de les tromper très longtemps sur l'image déformée qu'ils souhaitent donner de la France.

Vérifiez votre commentaire

Aperçu de votre commentaire

Ceci est un essai. Votre commentaire n'a pas encore été déposé.

En cours...
Votre commentaire n'a pas été déposé. Type d'erreur:
Votre commentaire a été enregistré. Poster un autre commentaire

Le code de confirmation que vous avez saisi ne correspond pas. Merci de recommencer.

Pour poster votre commentaire l'étape finale consiste à saisir exactement les lettres et chiffres que vous voyez sur l'image ci-dessous. Ceci permet de lutter contre les spams automatisés.

Difficile à lire? Voir un autre code.

En cours...

Poster un commentaire

Vos informations

(Le nom et l'adresse email sont obligatoires. L'adresse email ne sera pas affichée avec le commentaire.)