A force d’écouter tout ce qui se dit, ou plutôt tout ce qui
ne se dit pas, on finirait par oublier que le Gouvernement actuel mène
activement une politique de soutien aux Français les plus démunis, et contribue
non moins activement à la redistribution de la richesse nationale. Qui plus
est, il a fait le choix délibéré de laisser filer les dépenses pour que pendant
la crise, les amortisseurs sociaux jouent à plein. Au détriment de l’équilibre
des comptes, évidemment. Cette année, la Sécurité sociale affichera un déficit annuel
de 32,2 milliards d'euros.
Exercice pratique.
Envié ou décrié par nos voisins,
le modèle de protection sociale français est unique
au monde. Très protecteur, il a un coût : 435 milliards d'euros pour les
seuls régimes de base.
Mais que trouve-t-on dans cette
protection sociale ? Une quantité d'allocations,
de remboursements et d'indemnités pour que toute personne
puisse faire face financièrement à des situations parfois douloureuses. Ce sont
408 milliards d'euros de prestations
accordés par ce système qui repose sur les cotisations des assurés sociaux, quelques taxes et des impôts,
combien coûtent les plus emblématiques ?
Au premier rang, toutes les
dépenses en faveur des familles.
Les allocations familiales ont
profité à 4,66 millions de foyers en 2008. C’est une somme de
2 649 euros en moyenne qui a été attribuée à chacune des familles qui
comptent plusieurs enfants. Cette seule allocation pèse au total
12,34 milliards d'euros. Mais ce n'est pas la seule allocation offerte par
la protection sociale en fonction des situations de chaque famille. Il faut
ajouter le complément familial (1,59 milliards € distribués à
820 900 allocataires soit une moyenne de 1 943 €),
l'allocation de complément familial (1,17 milliards €) ou
l'allocation d'éducation de l'enfant handicapé (655 millions €). Hors allocation de rentrée scolaire, la
protection sociale a distribué au total 17,84 milliards d'euros de
prestations directes aux familles.
La protection sociale se révèle
généreuse à l'égard des familles qui s'agrandissent. Avec la Prestation d'accueil du
jeune enfant (Paje), chaque enfant né en 2008 à coûté 5 154 euros en
prestation sociale à la collectivité. Une
somme versée sous forme de prime ou d'allocation mensuelle à 2,21 millions
de foyers. Au total, le dispositif a donc couté
11,42 milliards € à l'Etat. Mais si on ajoute les aides à la famille
pour l'emploi d'une assistante maternelle agréée (138 millions € en
2008), l'allocation de garde d'enfant à domicile (17 millions €) et
le financement des crèches par la sécurité sociale (2 milliards €), les sommes dédiées à la petite enfance
atteignent 13,58 milliards euros. Les seules ressources affectées aux
caisses d'allocations par la CSG
(12,17 milliards €) ne suffisent pas à couvrir cette dépense.
Mais la Caisse d'allocations
familiales verse d'autres minimas sociaux. Il y l'allocation de parent isolé
(1,08 milliard € pour 200 000 bénéficiaires), l'allocation
aux adultes handicapés (5,5 milliards € pour
817 900 bénéficiaires). Sur un an, le nombre de bénéficiaires de
l'AAH progresse de 4,6%, tandis que le nombre de bénéficiaires du RMI diminue
de 2,7%. Le fameux revenu minimum d'insertion (RMI), appelé à disparaître au
profit du RSA (Revenu de solidarité active) a coûté à la protection sociale
6,16 milliards d'euros en 2008. Il
a bénéficié à 1,12 million de personnes qui ont reçu une prestation
moyenne de 5 497 euros. Sont
aussi entendus comme minimas sociaux les contrats aidés et les dispositifs de
retour à l'emploi qui ont couté 422 millions d'euros en 2008. Au total, les minimas sociaux ont coûté
13,25 milliards d'euros.
L'allocation de rentrée scolaire
(ARS) est versée aux familles aux revenus modestes qui ont des enfants âgés de
6 à 18 ans et qui sont scolarisés. Son montant par enfant est modulé en
fonction de l'âge de l'enfant. En 2008,
ce sont un peu plus de 2,89 millions de familles qui en ont bénéficié pour
un coût moyen de 513 euros. Au total, cette allocation a mobilisé
1,49 milliard d'euros, soit 7,6% du montant total des prestations
accordées aux familles par la
Caisse d'allocations familiales (Caf). Dans son rapport
annuel, cette dernière relève une « progression
notable des dépenses au titre de l'allocation de rentrée scolaire (+7,7%),
en lien avec la mesure de revalorisation de l'allocation » et un nombre de bénéficiaires en
forte croissance (+3,6%).
Voilà un premier pan de
prestations. On le voit elles sont nombreuses. Elles ont été renforcées en 2009
pour aider les plus modestes à faire face aux conséquences de la crise. Il
faudrait y ajouter les aides au logement.
Mais il y a encore toutes les
dépenses liées au risque « maladie », celles liées au risque « emploi »,
les accidents du travail, l’aide à la
perte d’autonomie des personnes âgées, le financement des retraites…
La
suite, donc demain. Histoire de ne pas vous assommer avec trop de chiffres.
Merci de rappeler tous ces chiffres ; beaucoup de français oublient trop souvent que les aides diverses qui leurs sont attribués ne viennent pas du ciel . Je pense que l'on peut dire que ces sommes considérables sont crées par le travail des français récupérés sous formes d'impôts divers et redistribués sous formes d'aide et de protection . sociale .
Rédigé par : Chris | 13 mai 2010 à 17:58