Si la France était une île
isolée du reste du monde, que ce serait plus facile. Il n’y aurait nul besoin de
tenir compte de l’environnement international et nous pourrions pendre nos
décisions à l’aune de nos petites tares nationales. Mais voilà ce n’est pas le
cas, et le vaste monde se rappelle à nous à tout instant.
Ainsi la dernière polémique autour
du salaire de M. Proglio. Passe encore que nos « furieux », éternels
traumatisés du « pognon » mènent la croisade contre « l’indécence
de la somme ». C’est vrai, pour le vulgum, c’est beaucoup. Mais encore
faut-il savoir que 2 Millions d’euros c’est encore peu quand on dirige une
grande entreprise internationale. Et avec son 1,6 million, le patron d’EDF fait
« minus » dans la cour des grands. Il a donc fallu qu’il renonce aux
450 000 euros que la présidence semi fictive chez Véolia lui assurait. C’est
là qu’on touche au scabreux. Tout vient
du fait que notre entreprise nationale ne peut pas lui verser le salaire auquel
son statut lui permettait de prétendre. Alors, EDF qui se veut à dimension européenne
n’aurait finalement que les moyens d’une boite hexagonale ?
Outre le fait que la double
casquette de M. Proglio n’est pas sans poser problème tant Véolia et EDF on de
secteurs qui se marchent sur les pieds,
on aurait pu éviter d’exposer les membres du gouvernement à affirmer, défendre,
justifier pour finalement se déjuger et approuver le contraire. Le montage
présentait le flanc à la critique, elle n’a manqué de l’exploiter. Il est vrai
que ce type de débat n’existe qu’en France et ne vise que les patrons. S’il s’était
agi d’un footballeur ou de l’entraîneur de l’équipe de France, on n’aurait
entendu personne crier au scandale. Bizarre comme nos censeurs sont sélectifs !
J’en déduis que pour les
gens de gauche, il n’est nul besoin d’aller chercher un grand «talent »
pour piloter notre « perle » de l’énergie. Mais n’est-ce pas parce que ceux-là raisonnent
toujours en terme de « monopole » alors que l’énergie est entrée dans
le secteur concurrentiel -qui n’en est lui-même qu’à ses débuts- et estiment sûrement
que les tarifs réglementés protégeront encore longtemps la position abusivement
dominante, largement favorisée par l’état, d’EDF ? C’est bien évidemment
parce que ce n’est pas le cas, qu’il est urgent de préparer l’avenir et de
renforcer les positions de l’entreprise française sur les marchés européens,
voire mondiaux que le gouvernement a souhaité confier EDF à M. Proglio. C’est
justement parce qu’il a l’expérience requise et les compétences d’un homme qui
a fait ses preuves à la tête d’une grande entreprise internationale…. où il
gagnait beaucoup plus.
Mais en France, on fait
toujours compliqué quand il faudrait faire simple.
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