HISTOIRE
ENFIN UNE ECLAIRCIE !
JO SANS ASSURANCE .... MAIS AVEC DES IMAGES !

SOURIEZ C’EST L’ETE !

Changeons un peu de registre.  Après tout, il fait beau et la chaleur est enfin arrivée.  Il est temps d’aborder des sujets plus futiles pour se distraire de nos embarras politiques.

 

Tatouagesgothiques

TOTO, POURQUOI T’ES TOUT TATOUE ?

Dans le passé, j’ai pu gloser sur la mode estivale de la ceinture banane, cette excroissance disgracieuse qui pousse l’été sur le bidon généralement dodu du vacancier démuni de ses poches de vestes, pour les remplacer. J’ai aussi évoqué ironiquement les adeptes du port de soquettes montantes dans les sandales. Le temps capricieux de ce début d’été et ses températures fraîches nous avait préservés jusque-là des corps dévêtus. Avec l’ardeur du soleil de ces derniers jours, les corps se sont dénudés et nous avons pu découvrir la nouvelle mode, la multitude de tatouages souvent plus laids que beaux qui ornent le bronzé moyen. Enfin, chacun ses goûts. Pour ma part, je m’interroge sur la motivation qui peut pousser telle jolie fille à se tartiner son bras, son cou gracile, ou sa cuisse d’un sinistre dessin noir compact plus morbide que gracieux. 

Certes, il faut remonter au néolithique qui vit nos farouches ancêtres pratiquer les tatouages rituels. On a découvert aussi des momies de l’Egypte antique en porter sans qu’on connaisse leur signification. C’est donc une coutume très archaïque, perpétuée par les peuples d’Afrique ou d’ailleurs pour des raisons d’identification tribale ou religieuse. Le mot « tatouage » est dérivé du polynésien « tatau » qui signifiait marquer, dessiner. C’est à la suite de Cook, que les explorateurs de l’époque en firent connaître la pratique au point que le dictionnaire de l’Académie française incluait le mot « tatouage » dès son édition de 1798.

Ce que l’on sait moins, c’est que la pratique du tatouage était surtout répandue chez les forçats de nos bagnes coloniaux. Aux anciens bagnes portuaires de Brest, de Rochefort, de Toulon, lesquels accueillaient des galériens en fin de peine, avaient succédé les colonies pénitentiaires de Guyane ou de Nouvelle Calédonie. Là, les prisonniers se couvraient le corps d’inscriptions ou d’emblèmes farouches, inspirés souvent des pratiques locales, pour marquer une forme d’identification désespérée. Les ardeurs du soleil de juillet nous font découvrir aujourd’hui une multitude de tatouages qui vont bien au-delà du guitariste de hard rock ou du portrait de l’amour du moment à moins qu’il ne soit déjà perdu malgré ce témoignage d’un serment d’éternité. On voit de tout : un oiseau sinistre s’accroche à une omoplate, une toile d’araignée enserre un mollet, un vampire égorge un cou, quand ce n’est pas un ou plusieurs membres qui se voient dévorés par des figures cabalistiques. Il y en a de beaux, mais ils sont rares. On se réconforte avec un joli papillon posé au creux de reins joliment cambrés ou d’une fleur posée à la naissance d’un sein. Mais bon, on nage le plus souvent dans le style bagnard. Et il faut se demander ce qu'ils deviendront plus tard, quand la peau deviendra flétrie ...

C’est ainsi que nos plages sont envahies de tatoués sans crime, nos rues d’évadés de Cayenne bien timorés, nos marchés d’anciens détenus de Nouméa très placides. Cette signalétique facilitait naguère le travail d’identification des services de police, tant elle permettait de ficher les délinquants. Si on veut voir le bon côté des choses, on se consolera pour justifier cette mode carcérale, avec une source étymologique :  le mot « bagno » pour bagne vient d’une prison de Livourne située à l’emplacement d’anciens bains publics romains.  La boucle est bouclée : « Sea, sex and Tatou » pourrait être la devise des nouveaux baigneurs-bagnards de nos plages modernes !  Après tout, Churchill portait bien une ancre de marine et le roi du Danemark n’arborait-il pas un dragon chinois …

Peut-être que certains se font injecteur de l’encre sous la peau à défaut de pouvoir la coucher sur du papier. C’est une autre façon de raconter une histoire. Permettez-moi d’y voir surtout une régression mentale et civilisationnelle, teintée d’ignorance et d’obscurantisme.

 

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