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UN CONTEXTE ECONOMIQUE QUI ECHAPPE…

Economie  bourse

 

Les économistes et les prévisionnistes ne s’y retrouvent pas. On devait avoir une récession,  mais elle ne vient pas, la  bourse  est  au plus haut, le chômage en France diminue lentement alors qu’on ne trouve pas à embaucher, et l’inflation se maintient sans flamber…Les injections monétaires des banques centrales des années précédentes ont déréglé la machine.

D’abord  l’Union européenne.

L’Union européenne échappera à la récession. Les semaines se suivent avec des révisions à la hausse des prévisions de croissance. Et c'est une bonne nouvelle. En novembre dernier la Commission européenne prévoyait une croissance de 0,3% en 2023, elle l’a révisée à 0,8%. Pour la zone euro c'est encore mieux avec une prévision revue de 0,3% à 0,9%. La Commission est maintenant en ligne avec les principaux organismes internationaux et les prévisionnistes qui ne voient plus de récession qu'en Grande-Bretagne. Initialement, on attendait une année blanche. Première explication : la consommation des ménages tient. Elle est certes plus sélective et favorise certains secteurs comme le voyage plutôt que d'autres secteurs comme le textile, mais elle tient grâce à l'épargne encore accumulée et qui reste encore élevée en Europe et particulièrement en France. A cela s’ajoute les effets des plans de soutien des gouvernements et notamment les boucliers tarifaires, donc de la croissance, mais de la croissance à crédit, et l'effondrement du prix du gaz. Les cours du gaz ont été divisés par 7 et sont revenus à des niveaux antérieurs à ceux d'avant l'invasion de l'Ukraine. Le climat plutôt clément a accéléré le repli des cours. Pour une fois, l'hiver n'a pas favorisé la Russie dans ses guerres. Et, cerise sur le gâteau, les marchés boursiers se portent comme des charmes.

Les  Etats-Unis aussi.

L’économie américaine, dont on dépend toujours, est étudiée de près par tous les spécialistes. Elle les a surpris. Pour l'instant, pas de récession en vue, non plus. Les publications des ventes au détail en janvier constatent un bond de 3%, le bond le plus fort depuis deux ans. Un ralentissement de la consommation était anticipé qui devait entraîner un ralentissement de la croissance, voire une récession. Ce n'est toujours pas le scénario qui se déroule. Comme en Europe, le moteur principal de l'économie américaine sont les ménages américains qui consomment encore et toujours. A cela plusieurs raisons : le pays soit en situation de plein-emploi, ce qui entraîne les hausses de salaires, et les ménages sont également en train de dilapider leurs réserves d'épargne accumulées depuis le Covid. Enfin, certains états ont baissé les impôts. Mais ces facteurs vont progressivement moins agir et la consommation devrait commencer à ralentir, ce qui serait une bonne nouvelle pour les taux d'intérêt. En effet, La Banque centrale américaine souhaitait une récession pour que l'inflation retombe à 2%.

D'un point de vue macroéconomique, tout va donc plutôt bien.

Et en France ?

Avec 2,6%, la croissance en France en 2022 fait mieux que prévu même si c'est en dessous des 2,7% espérés par le gouvernement. Le ralentissement de la consommation au 4ème trimestre 2022 a été marqué, mais on a évité la contraction anticipée avec une croissance de 0,1%. L’inflation est ressortie à 0,4% pour le mois de janvier (6% sur un an glissant) contre 0,5% attendu. Avec 3 millions de chômeurs de catégorie A, on enregistre une baisse de 9,3% en 1 an, une baisse de 114 000 sur le seul dernier trimestre de l'année. On n'avait pas vu cela depuis 2011. Avec, et c'est une autre bonne nouvelle, une baisse du chômage marquée pour les moins de 25 ans. La croissance freine, mais le chômage lui, continue de diminuer, à la grande surprise des économistes qui y perdent leur latin. En fait, Nous sommes toujours sur la dynamique post-Covid : l'emploi est confronté à un goulet d'étranglement ; d'un côté, un nombre d'offres d'emploi non pourvues qui explose, notamment dans les métiers de proximité, de l'autre, des centaines de milliers de personnes qui démissionnent, veulent changer de métier et de vie. Il en résulte un déséquilibre majeur qui se résorbe progressivement. On observe ce phénomène dans tous les pays, à commencer, bien sûr, par les États-Unis, toujours en situation de plein-emploi. Il y a donc encore un très gros réservoir d'offres d'emploi non pourvues, et on n’est pas encore  au bout, d’autant plus que, si l’on examine la pyramide des  âges en France, nous sommes en plein creux démographique des 20-40 ans, ce  que personne n’évoque.

Cela n’empêche pas les Français d’être inquiets. Ils ont de multiples raisons avec l’endettement et les déficits publics. Mais quel que soit le contexte économique, les ménages français épargnent, avec un taux autour de 15%. Et nous affichons encore un des taux d'épargne les plus élevés au monde, qui faiblit à peine alors que la croissance ralentit et que la hausse des prix pèse sur le pouvoir d'achat. Le livret A fait toujours le plein encore et toujours 9,27 milliards d'€ avec une collecte historique en janvier. Du jamais-vu depuis 2009, une hausse de 48% par rapport à janvier 2022, pour profiter de la hausse du rendement à 3% au 1er février. Avec le LDDS, la collecte de janvier a atteint les 11,3 milliards.

Avec les manifestations de contestation de la réforme des retraites, il faut craindre des conséquences sur notre économie. Surtout si les syndicats réussissent le « blocage ». Pour l’instant le gouvernement n’a  pas l’intention de reculer, et il a raison. Mais ça pourrait être le chaos, avec un blocage des transports et des raffineries, entre autres. Pour l'instant, l'impact d'un durcissement de la contestation restera marginal s'il ne dure pas trop longtemps. Mais des secteurs, en première ligne qui ont déjà subi le Covid et les grèves, vont souffrir. On le constate déjà avec l’augmentation du nombre des faillites. La semaine prochaine devrait être cruciale. Nous avons la chance de faire partie de la zone euro. Si nous avions encore  le Franc, ce mouvement de contestation aurait déjà eu un impact sur son cours qui aurait fortement baissé, et nos taux d'intérêt auraient flambé beaucoup plus qu’actuellement. Pour le moment, l'euro nous protège. Mais il n’empêche pas l'étonnement de nos partenaires qui ont tous déjà opté depuis longtemps pour un âge de départ à la retraite supérieur à 65 ans.

On croise les doigts.



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