J’AI PRIS L’AVION A NANTES !
03 août 2017
N’en déplaise aux détracteurs de l’aéroport de Notre-Dame des Landes, mais mon expérience de celui de Château-Bougon confirme ce que les statistiques observent : l’affluence et le trafic en font un aéroport obsolète indigne de notre Région.
Bien pratique cette nouvelle ligne Nantes-Vienne ! Justement je devais me rendre en Hongrie chez ma fille qui habite à une heure de la capitale autrichienne. C’est bien plus simple que d’aller à Beauvais prendre le "Paris-Bratislava". Et les tarifs de Volotea valent bien ceux de Ryanair pour des vols suffisamment confortables quand on doit passer moins de deux heures dans l’appareiL
Ainsi nous voilà au matin du 18 juillet à pied d’œuvre.
Evidemment tous les halls sont encombrés de passagers en instance d’enregistrement. Coup de chance, celui qui nous est consacré est encore quasi désert : il est vrai que nous sommes en avance. Je suis adepte des précautions inutiles quand il s’agit des queues au comptoir. La valise enregistrée, nous avons le temps de nous restaurer quelque peu avant de nous soumettre aux formalités d’embarquement. Et nous voilà au début d’un périple dans l’aérogare que nous découvrons pour la première fois (le périple, pas l’aérogare) : la nouveauté c’est qu’il faut monter au 1er étage pour passer les portiques de sécurité. Apparemment tout a été concentré au milieu du bâtiment, en relation sûrement avec le renforcement des contrôles. Là, il y a un peu d’attente puis commence le scénario convenu : je retire ma ceinture pour la déposer avec ma veste et ma montre dans le bac « as usual », appareil photo, valise cabine, sac à main sur le tapis roulant… et je passe le cadre fatidique sans encombre. Ce n’est pas le cas de Paulette : elle s’est soumise à toutes les exigences et pourtant, comme à chaque fois « elle sonne ». On la fait repasser sans ses chaussures : rebelote, donc « fouille au corps ». On ne cherche plus à comprendre. Elle n’a ni prothèse, ni appareil susceptible de déclencher l’ire du portique. Il faut croire que sa tête ne doit pas plaire à l’engin. Bien, bien. Il s’agit maintenant de se rendre à notre salle d’embarquement. Nous abordons un parcours improbable et tortueux qui débouche sur des escaliers métalliques du type équipement provisoire qui dure longtemps, visiblement rajoutés et bricolés, et peu pratiques avec des bagages, mais heureusement nous ne sommes pas trop chargés. Nous arrivons finalement là où nous embarquons habituellement avec Volotea, c’est-à-dire juste derrière les comptoirs d’enregistrement où tout-à-l’heure nous avons fait consigner notre valise en soute. On se pince : oui, c’est l’aéroport de Nantes qui propose des équipements aussi sommaires. La suite présente peu d’intérêt tellement tout se fait dans l’ordre et l’organisation convenables. L’avion sera plein comme un œuf. Ce n’est pas Roissy, c’est certain : il faut sortir sur le tarmac et gagner à pied l’avion à quelques dizaines de mètres. Il fait beau, on ne va pas se plaindre.
En attente d’embarquement.
En attendant qu’on nous appelle pour l’embarquement, l’arrivée des passagers par grappes est un spectacle toujours renouvelé qui permet de « tuer » le temps sans le voir passer. C’est un moment que je ne raterais pour rien au monde. Je me répète peut-être, mais on voit bien comment Binet a trouvé ses « Bidochons » : il suffit de regarder autour de soi. Ils sont légions et tout y est ! Les physiques improbables aux protubérances exubérantes, les accoutrements caricaturaux, les accessoires déroutants, les démarches exotiques… Constat : l'obésité progresse. Aujourd’hui, l’avion s’est démocratisé au point qu’il n’est plus réservé à la clientèle d’affaire avec des profils bien différents, qui hantait autrefois ces lieux. Maintenant on monte dans l’avion avec le costume de la destination : qui va à la plage est déjà muni des tongs et du bermuda, qui va à la montagne arrive avec son sac à dos auquel un piolet accroché en exergue démontre la réalité du projet. Jeunes et vieux se côtoient et curieusement se ressemblent. C’est que le retraité est volontiers randonneur et visiblement a dévalisé le rayon idoine de Décathlon : grosses chaussures de marche, chaussettes roulées sur les chevilles, pantalon trois-quarts à poches latérales, blouson adapté. C’est donc tout un monde bigarré qui s’agglutine peu à peu. Ceux qui ne passent pas inaperçus, ce sont les groupes : pépés et mémés s’interpellent, s’enquièrent haut et fort auprès de leurs compagnons des turpitudes qui les assaillent, le volume sonore étant en adéquation avec le durcissement des tympans… Un son nasillard craché par le haut-parleur appelle les passagers du vol 2271 pour Vienne … C’est le nôtre, la cohue s’oriente vers l’hôtesse qui filtre les cartes d’embarquement. C’est parti !
Retour le 28 juillet : une autre expérience.
L’aéroport de Vienne offre des équipements modernes à la hauteur de la réputation d’une capitale européenne. Le seul bémol c’est qu’on décollera avec presqu’une heure de retard qui se réduira à 25 mn à l’atterrissage à Nantes après un vol sans histoire. En dehors des annonces de l’hôtesse de l’aéroport qui de quart d’heure en quart d’heure avait repoussé notre embarquement, aucune explication ne nous sera fournie sur la nature du retard. Encombrement du ciel en cette fin de juillet ou surcharge de rotations pour les vols Volotea ? On ne le saura jamais. On n’eut droit qu’à des excuses. Par contre, à Nantes, nous découvrons une autre réalité. Une fois l’avion posé comme une fleur sur la piste de la capitale ligérienne, nous cheminons donc sur le tarmac et nous voyons défiler les bâtiments … Enfin l’avion s’immobilise au milieu de nulle part, sur un parking au fin fond de l’aérodrome ! De longues minutes passent, la porte reste close. Enfin, l’hôtesse de l’air manœuvre et elle s’ouvre, mais pas complètement. Il faut refermer. En cause, la passerelle mal positionnée : il faudra s’y reprendre à trois fois avant que nous soyons enfin délivrés. Au pied de l’escalier nous attend un malheureux bus qui devra faire au moins trois voyages pour transporter tous les passagers jusqu’à l’aérogare, car l’appareil était aussi plein qu’à l’aller. Il nous dépose à côté du hall 4 où sous une tente ont été installés des barrières et des couloirs de cheminement vers les guichets où nous devons présenter pièces d’identité ou passeports. La sécurité, c’est du sérieux ! Enfin, nous nous retrouvons dans la salle de livraison des bagages et là, il faudra encore patienter presque une demi-heure avant de récupérer notre valise. Voilà tous les signes d’une infrastructure aéroportuaire débordée par le trafic ! On n’entend pas les détracteurs de Notre-Dame des Landes s’inquiéter du survol de Nantes avant l’atterrissage ; j’aurais pu faire coucou à Bruno Retailleau au moment où nous avons survolé de près le bâtiment du Conseil Régional. Pollution, risques pour la population : faudra-t-il une catastrophe pour que ces idéologues de pacotille s’émeuvent et s’ouvrent à la réalité ? Notre capitale régionale mérite mieux que ces équipements dépassés et vieillots.
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