HISTOIRE
LE PETIT COURS D’ORTHOGRAPHE
LE PETIT PLUS QUI MANQUE A NICOLAS.

TSIPRAS… P’TIT BRAS !

Tsipras

 

Un peu plus de 40 jours après sa victoire, le nationalo-gaucho d’Athènes doit en rabattre. Il s’est retrouvé impuissant au pied du mur des réalités qu’il avait niées pendant toute sa campagne, faisant miroiter aux Grecs des lendemains enchantés. Le moins qu’on puisse dire c’est que même son (Varou)fakir de service n’a pas les dons de Circée la magicienne. Et que l’Eurogroupe, s’il veut bien faire preuve de bonne volonté, n’est tout de même pas prêt à servir de paillasson, et a refusé de céder sur l’essentiel. Les rodomontades n’y changeront rien. Le contrôle de la "Troïka"  tant honnie continue sur les finances hellènes, même si ses inspecteurs le font en tenue de camouflage, pour ne pas trop froisser l’amour propre des nouveaux gouvernants qui, pour tromper le bon peuple, continuent de danser le sirtaki devant le buffet.

Où en est la Grèce ?

La situation financière de la Grèce ne s’arrange pas. Le temps qui passe vide les caisses de l’Etat alors que les premières échéances sur la dette approchent. Celui-ci a du mal à trouver des liquidités pour payer les salaires de la fonction publique, les retraites et les dépenses courantes. L’excédent budgétaire, hérité du précédent gouvernement, qui était de 4 milliards fin 2014 a fondu comme neige au soleil printanier, et il n’en restait que 400 millions fin janvier. A ce jour, il ne resterait même plus rien ! Or, ce mois-ci la Grèce doit rembourser 4,3 milliards d’euros, dont 1,5 milliard au FMI dont la première tranche de 300 millions tombait le vendredi 6 mars dernier. L’Etat pioche dans les caisses de retraites et de sécurité sociale pour payer ses fins de mois. Les dépôts bancaires ont fondu de 20 milliards en février, et le pays a de plus en plus de mal à placer ses billets de trésorerie (T-Bills) : sur 1,4 milliards empruntés début mars, 750 millions d’euros n’ont pas trouvé preneurs. La Banque de Grèce a dû combler le besoin en urgence via un fonds de réserve public. Pour un gouvernement élu avec un score quasi-plébiscitaire, le moins qu’on puisse dire, c’est que la confiance interne comme externe n’y est pas ! En un mot : le résultat des élections n’a pas sauvé les Grecs, il a accru leur misère. Dites-le donc à Marine Le Pen et à la Méluche.

C’est la faute à Voltaire…

Comme toujours, comme le programme approuvé massivement par le peuple ne pouvait pas être mauvais, c’est donc la faute aux autres : à l’Europe, aux capitalistes, aux bourgeois qui retirent leur pognon des banques, aux commerçants qui ne paient pas la TVA… Un peu facile. Si les maigres réserves financières ont fondu aussi vite, ce n’est pas seulement parce que l’argent s’est enfui, c’est aussi parce que la récession est de retour. De plus, les impôts ne rentrent pas notamment parce que le gouvernement grec autorise ses contribuables à échelonner leurs paiements. Déjà qu’ils en paient si peu … Les recettes fiscales ont chuté de plus de 15% pour atteindre 6 à 8 milliards d’euros ce qui est loin de permettre l’équilibre des comptes au moment où les dépenses augmentent avec la récession qui revient. Athènes a beau avoir conclu un accord avec l’Eurogroupe pour prolonger de 4 mois l’aide financière qui devrait lui assurer un prêt de 7,2 milliards d’euros, aucun euro ne sera versé avant que le pays n’ait rempli ses engagements, a prévenu le ministre allemand Wolfgang Schaüble, d’autant plus intraitable que Varoufakis menace de ressortir les vieilles lunes de la période nazie en matière d’indemnisations dues par l’Allemagne. On comprend que les Allemands (le peuple) soient de mauvaise humeur et majoritairement opposés à cette rallonge financière. Vous l’avez compris, si la Grèce va mal, ce n’est pas à cause de sa mauvaise gouverne, mais bien du méchant et égoïste peuple allemand. On croit rêver.

Tsipras devra sortir du bois.

La Grèce est donc renvoyée à ses engagements pris, il y a trois semaines, de mener à son terme le programme de redressement engagé en 2010. Une potion amère dure à avaler pour le révolutionnaire de pacotille. Car, ce qui pose problème, ce n’est pas seulement la modestie des réformes annoncées par le Ministre des Finances grec, une liste faite pour amuser la galerie avec notamment l’idée d’utiliser des touristes comme contrôleurs du fisc (si, si), c’est aussi l’absence d’informations fiables sur la situation financière réelle. Six semaines après la victoire de Syriza, entre Bruxelles et Athènes, tout reste à discuter. Même la méthode de travail. Il faut dire qu’entre la rigueur des nordiques et la fantaisie de gouvernants à la tête d’un état digne du Tiers-Monde, le fossé est large. La menace d’Athènes de recourir à un referendum pour revenir sur les engagements pris n’est pas faite pour calmer le jeu. En attendant la Troïka est de retour pour vérifier l’état des lieux, sur place. C’est la condition mise par les créanciers pour financer et suivre le malade au quotidien. Le dernier passage du bel Alexis vendredi dernier à Bruxelles n’a guère fait avancer les choses, malgré la bonne volonté affichée par Jean-Claude Juncker.L’un des principaux responsables européens résume la situation en ces termes : « Jamais l’exaspération n’a été aussi grande, les Européens veulent trouver une solution avec la Grèce mais les déclarations quotidiennes du gouvernement à Athènes sapent toute possibilité de confiance ». Et jeudi prochain, la Grèce sera à nouveau écartée du conseil européen pour éviter un dérapage fatal. Samedi, les dirigeants grecs avaient un discours plus apaisant, jusqu’à quand ?

Le peuple grec finira par se réveiller.

En attendant, les réformes promises par Tsipras à son peuple sont peu à peu mises au … congélateur. Il arrive à tenir pour l’instant en pratiquant le double langage, un à Bruxelles, l’autre à Athènes. Mais il ferait bien de faire attention, aujourd’hui avec internet, il n’y a plus de filtre possible. Une seule réalité compte : la Grèce va plus mal, elle est au bord du défaut et elle est isolée. Pas un état européen n’est venu conforter ses demandes et le « front méditerranéen » ne s’est pas réalisé. Le programme du parti Syriza est impossible à mettre en œuvre et il lui faudra bientôt choisir dans quel camp il veut jouer : avec l’Europe ou sans l’Europe. Le choix entre l’austérité et ses misères et la misère tout court, et pour longtemps !

La Grèce serait en faillite sans la perfusion de la BCE et le « défaut » (faillite) menace toujours ! Une leçon que les Français qui croient aux croassements mariniens devraient méditer, parce que c’est ce scénario qu’elle propose pour notre pays …

 

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