HISTOIRE
EDUCATION
LE CARNET DE CAMPAGNE DE SERAPHIN (1)

CHERE EDUCATION

 

Notre éducation nationale coûte cher. C’est toujours le premier budget de la nation. Cette position flatteuse cache une réalité beaucoup moins séduisante. Si l’école a réussi la massification de ses effectifs, elle a largement raté sa démocratisation. Et ce n’est pas faute de moyens !

Nous vivons ainsi depuis des années sur un mensonge en croyant que la valeur du système se jugeait à sa capacité de maintenir dans la cadre scolaire le plus d’élèves possible le plus longtemps possible ; en cachant aux élèves et aux parents que 20% de ses élèves le quittent sans aucun diplôme et en acceptant que ceux délivrés aux autres n’attestent pas d’une formation intellectuelle solide. C’est le résultat d’un maquillage programmé  par l’abaissement du niveau d’exigence et d’une sélection masquée qui éjecte les plus faibles en bout de course. C’est le pire des systèmes !

François Hollande propose la continuité de la tromperie. Il y aurait beaucoup à dire sur les 60 000 postes qu’il veut créer en cinq ans. Il omet d’abord de préciser que cette « faveur » concerne tous les personnels de l’éducation nationale et il se garde de détailler le financement de ce qui apparaît comme une généreuse complaisance à l’égard d’une profession qu’il sait majoritairement acquise à sa cause. Les syndicats tout-puissants de la maison peuvent dormir tranquille : ils pourront continuer à dicter leur volonté aux élèves et aux parents en continuant l’abaissement égalitariste des niveaux de connaissance. Le « marché de dupes » c’est le sien, et les dupés sont en premier lieu les élèves.

Il est urgent d’assurer à tous les élèves la maîtrise des apprentissages fondamentaux, de construire un collège où l’orientation sera un vrai choix, de rétablir le prestige du baccalauréat pour une entrée correcte à l’université. Il faut donc qu’à chaque étage du cursus on soit capable d’identifier les difficultés spécifiques de chacun et qu’on mette en place un dispositif lui permettant de les surmonter. C’est le seul système qui puisse allier exigence et générosité.

C’est cet esprit qu’on retrouve dans les propositions de Nicolas Sarkozy. Adepte de la réforme continue, il ne renonce pas. Des avancées vers le soutien individualisé à l’école primaire sont déjà en place. Dans certains lycées, les chefs d’établissement peuvent choisir leurs prof… malgré la mauvaise volonté des personnels et les consignes de boycott des syndicats. Il faut aller plus loin. 

La revalorisation du travail des enseignants est une nécessité si on veut pouvoir recruter les « meilleurs ». Elle ne va pas sans une refonte des services devenus aujourd’hui illisibles avec, en plus des tâches d’enseignement, de nombreuses réunions imposées par des circulaires ou dans le cadre des « projets d’établissement ». Imposer 26 heures de présence qui permettent en plus des 18 heures  de cours d’assurer ces tâches et de généraliser des « études surveillées » pour aider les plus démunis socialement à faire leurs devoirs, c’est du bon sens d’autant plus que l’effort s’accompagne d’un salaire augmenté de 25% : une proposition honnête et indispensable si on veut rétablir l’autorité et la respectabilité de l’enseignant. Et qu’on ne me parle pas de la tarte à la crème des heures de préparation et de correction, à l’heure du numérique, ces tâches sont considérablement simplifiées et ne justifient pas autant d’heures qu’on veut bien le dire.

Il faut aussi donner plus d’autonomie aux établissements pour leur permettre de s’adapter à leur environnement tant sur le plan pédagogique que matériel, ce qui permettrait de passer notamment du « collège unique » en total échec à un « collège » pour tous, aux procédures plus diversifiées.  

Avec l’école des parents, véritable structure de dialogue et d’échange, et une place élargie à l’alternance pour ouvrir davantage sur les métiers et la vie professionnelle, le système éducatif pourrait retrouver des couleurs et renouer avec la réussite des élèves. A condition d’aborder les évolutions sans… dogmatisme. 

Alors, on pourra à nouveau parler "d' école républicaine".


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