HISTOIRE
QUELQUES ELEMENTS DE REFLEXION …
LA SEMAINE SELON SAVINIEN

LES ENSEIGNANTS MARCHENT, PAS L’ECOLE !

 

Pour la première fois dans l'histoire récente, cinq syndicats de l'enseignement privé ont décidé de se joindre à la grève décrétée par leurs collègues du public dans le primaire et le secondaire. Mêmes revendications : un copié-collé de la liturgie protestataire enseignante dont la répétition, à chaque rentrée, fait que l'on n'y prête plus qu'une oreille distraite : classes surchargées -qui n’existent que ponctuellement, profs débordés –par leurs 18H hebdomadaires ?, suppressions de postes débridées – 80 000 sur 800 000 !. Sauf que, pour les enseignants du secteur privé, s'ajoute une inquiétude très spécifique, liée à leur statut de non-fonctionnaire : la crainte du chômage alors qu'ils ont perdu 1.433 postes cette année et que, en 2012, 1.350 sont encore appelés à disparaître. Un risque bien réel, c’est vrai, et difficile à comprendre d’autant plus que les écoles privées doivent faire face à un afflux d’élèves qui fuient le public et qu’ils doivent refuser faute de place. C'est sans doute là qu'il faut chercher les causes de cette alliance d'un jour entre deux mondes plutôt habitués à se regarder en chiens de faïence. On y assiste à une incontestable dégradation des conditions générales d'enseignement, d'autant plus sensibles dans des établissements où la démographie scolaire est en forte hausse depuis plusieurs années et où l'expérimentation pédagogique, souvent plus avancée que dans le public, nécessite des moyens humains supplémentaires.

Luc Chatel, le ministre de l'Education est tenté de minimiser l’événement d’un revers de main, pensant qu’il est sans doute amplifié par la proximité des élections professionnelles d'octobre. On peut aussi se moquer des difficultés rencontrées par ces « écoles de riches », quand bien même leur composition sociale révèle bien plus de mixité qu'on ne l'imagine. Ces deux attitudes, chacune à leur manière bien dans la tradition française, ne sont plus d’actualité. Mais comment résoudre l’application de la règle du non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux de manière équitable, sans soumettre le privé à la même férule que le public ? Le hic, c’est que le privé ne peut plus accompagner correctement la demande des parents. Les effectifs de l’un continuent de croître tandis que ceux de l’autre stagnent ou diminuent. On voit le procès d’intention qui serait vite fait si le gouvernement décidait de prendre en compte cette différence en faisant un sort plus favorable à l’enseignement privé.

Pourtant, le récent rapport de l'OCDE sur l'éducation dans le monde a porté un regard suffisamment sévère sur notre système national pour que l'on cesse les querelles de chapelle et qu'on prenne le problème à bras-le-corps. Sans doute fallait-il administrer une potion sévère à une machine éducative prompte à produire de la dépense aussi excessive qu'inutile. Et compte –tenu du coût d’un enseignant public qui émarge au budget de l’Etat pendant 70 ans en moyenne, l’ajustement des effectifs à la baisse ne peut se faire qu’au moment du départ en retraite. C ‘est le sens des 80.000 suppressions d'emplois décidée pendant l'actuel quinquennat. Cependant, à l'heure où le nombre d'élèves se stabilise, voire augmente à nouveau, peut-être est-il temps de dépasser ce débat sur les effectifs pour explorer toutes les voies d’amélioration d’un enseignement décidément bien malade. Mais les enseignants sont-ils conscients que la multiplication du nombre des postes s’est accompagnée d’une régression du système ?

 

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