CES BONNES NOUVELLES QU’ON OUBLIE DE NOUS DONNER…
08 septembre 2011
Par les temps qui courent, elles sont très rares, et pourtant en voilà une qui aurait mérité la « une » de nos JT : c'est la hausse des rémunérations dans les entreprises. Selon le cabinet Hewitt, les enveloppes salariales grossiraient de 2,8 % cette année et de 3 % en 2012. Des chiffres un peu plus élevés que les années précédentes et proches de ce que l'on constatait avant la crise.
Les pessimistes penseront que ces prévisions ont été arrêtées avant la crise dans laquelle nous entrons peut-être. Ils nous expliqueront aussi que ce résultat est le fruit de l'arbitrage qu'a choisi la France depuis une trentaine d'années : donner l'avantage aux salariés en place sur ceux qui sont aux portes du marché du travail. C’est une réalité, dont les combats syndicaux portent leur part de responsabilité. Ce qui se traduit par la hausse de salaire plutôt que la préservation de l'emploi ou les embauches.
Mais une autre lecture peut aussi être faite de l'évolution positive des salaires promise par Aon Hewitt. Les entreprises ont « tenu » pendant la crise et elles ne vont pas si mal que cela. L'économie réelle tourne, avant d'être (peut-être) rattrapée par le scepticisme ambiant. D’où les signaux contradictoires envoyés par marchés. Le fond du problème reste la lenteur du temps politique en Europe et la faiblesse de la gouvernance de la banque centrale. Et les marchés, faute de pouvoir spéculer sur l’euro, le font sur les dettes.
On a oublié aussi de faire écho à cette étude de l’Insee qui révélait que les niveaux de vie des Français dans leur ensemble (salaires, revenus du capital, prestations sociales, etc.) avaient progressé en 2009. Eh oui, c’est une confirmation, n’en déplaise à ceux qui nous gavent de discours sur la rigueur et l’austérité. Evidemment, cette évolution s'était accompagnée d'une poussée logique du taux de pauvreté liée à l'envol du chômage, mais l'élément le plus remarquable était ailleurs et a été peu remarqué : le pouvoir d'achat au sens large a fait mieux que se maintenir pendant la récession la plus profonde qu'aient connue les pays développés depuis soixante ans. Et si le salaire de base des fonctionnaires a été gelé, leur rémunération globale continue de croître. Cela n'a pas été le cas chez une grande partie de nos voisins, et pas seulement en Grèce ou en Espagne.
Oui, il faut une politique rigoureuse de nos finances publiques, mais ce n'est pas l'austérité tant décriée. pas encore !
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