POUVOIR D’ACHAT, INFLATION, CROISSANCE
12 avril 2011
C’est le paysage contrasté de notre économie en ce début de printemps 2011. L'OCDE vient de relever sa prévision de croissance de cette année pour la France de 1,6 % à 2 %, « voire un peu plus ». Ce n’est pas surprenant et pour ma part je l’avais anticipé si on se réfère à mes précédentes notes. L’annonce de l’OCDE avait été précédée par des prévisions de l’INSEE qui avait révisé nettement à la hausse la croissance du 1er trimestre avec une progression de 0,6% au lieu de 0,3 % précédemment et continue de tabler sur 0,4% pour le 2ème trimestre. Mais on le sait, l’organisme statistique national est toujours pessimiste.
Ce début d’année profite d’une effet de rattrapage dans les travaux publics et les matériaux de construction pénalisés par le froid en décembre. Ce qui est plus réconfortant tient dans le « climat des affaires » qui manifeste un regain d’activités dans les industries manufacturières et les services. Il faudra y ajouter bientôt les 4 milliards du grand emprunt investis dans l’économie verte. On se réjouira que les carnets de commande se regarnissent en espérant que l’impact sur l’emploi soit rapidement visible.
Hausse des investissements, rebond des exportations dans un environnement international plus porteur continueront de soutenir la croissance, même si l’envolée des prix du pétrole et des matières premières aggravent en trompe l’œil notre déficit commercial.
Cela permettra-t-il des hausses de salaire, parce que le pouvoir d’achat redevient la 1ère préoccupation des Français . Et on les comprend. Les grandes entreprises font des bénéfices, distribuent des dividendes et l’effet d’optique qui en résulte crée une frustration. D’autant plus que, si le pouvoir d'achat ne recule pas, il avance moins vite (+ 1,2%), effet aggravé par le sentiment d’avoir moins d’argent disponible à cause du « plus » bien réel des dépenses contraintes (loyers, portables…) auquel s’ajute les hausses, elles, très substantielles du carburant, du gaz, de l’électricité… L’inflation importée s’invite au moment où elle est la plus malvenue. Mais c’est toujours comme ça. Le gouvernement a peu de marge de manœuvre et voudrait bien contribuer à un endiguement des hausses et à une amélioration du pouvoir d’achat sans mettre la main à la poche.
La croissance devrait se maintenir en 2012. On mesurera alors si l’amélioration sur l’emploi et les salaires est au rendez-vous. Le gouvernement commence à récolter les fruits de la politique menée par papa Nicolas et tonton François. Mais tant que les « saints de glace » ne sont pas passés…. Autrement dit, une rechute est toujours possible dans un monde, dont le moins qu’on puisse dire en ce début d’année, c’est qu’il est imprévisible !
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