IDENTITE FRANCAISE (2)
19 novembre 2009
Mais si le
socle forgé par l’histoire et ses principes irrévocables sont intangibles, il y
a aussi la part d’évolution qui touche à la culture, à la manière de raisonner,
le rapport à l’autre, par le frottement avec les apports de population
successifs. Il y a ce que nous partageons avec d’autres peuples (identité
européenne) et ce qui est propre au génie français qui n’implique pas que les
deux se superposent mais se recoupent : la conception de la laïcité,
héritage de notre histoire des relations entre la religion et l’état, est
typiquement française et n’existe nulle part ailleurs en Europe. Cela fait
partie des principes intangibles de notre République. Par contre, certains
voudraient inclure les services publics à la française dans l’identité
nationale, alors qu’ils sont battus en brèche par les lois de l’Union.
L’évolution dans ce cas est inévitable, même s’il est normal qu’elle donne lieu
à un débat politique. On trouve là une limite à l’expression de notre identité.
Cette part
de l’identité nationale reste inachevée, et c’est logique, parce qu’elle est en
perpétuel mouvement. Et pourtant il y a problème pour qu’on éprouve le besoin
de lancer un débat, une réflexion.
Depuis deux
siècles et demi, la France a tout fait pour apporter à la société qui vit sur
son sol l’égalité et la fraternité, qui se traduit aujourd’hui par la
« solidarité ». Elle y est parvenue dans les principes mais pas
toujours dans les faits. Par exemple tout le monde a le même accès à l’école
laïque gratuite et obligatoire, voilà pour les principes mais les divers
handicaps de certaines populations ne permettent pas réellement l’égalité des
chances, voilà pour les faits. Malgré cela, elle a assimilé, non sans mal
quantités d’immigrants venus de partout en Europe, du Maghreb et d’Afrique.
Jusqu’à ce que la machine s’enraye, il y a une bonne vingtaine d’années. Les
accueillants ont essayé d’assimiler les accueillis qui ont voulu garder dans
leur propre identité les éléments qu’ils importaient ou que leurs ascendants
avaient importés. Ils se sont alors repliés sur leur propre culture parce que
l’assimilation n’a pas fonctionnée.
Du sang
étranger coule dans les veines d’une grande partie de la population française.
Et il ne vient à l’esprit de personne, excepté quelques xénophobes impénitents,
de nier à quiconque les droits dont nous bénéficions, pour peu que l’on accepte les devoirs qui les accompagnent.
C’est là que le bât blesse. C’est qu’en souhaitant conserver certaines de leurs
traditions, des immigrés, qui par ailleurs se revendiquent Français, heurtent
de front ce socle intangible décrit plus haut au nom de quoi il est interdit de
pratiquer la polygamie, l’excision, le mariage forcé, et s’imposent la liberté
de croire ou ne pas croire, le respect de la femme. Le port de la burqa est
évidemment une double provocation en terme d’égalité et d’identité au sens
propre du terme.
Et aussi, nous
ne réussirons jamais l’intégration des immigrés si nous continuons d’être
submergés par l’arrivée de dizaines de milliers de nouveaux venus, qui
compliquent la tâche d’assimilation. Notre pays est généreux et accorde la
nationalité par le droit du sol. Encore faut-il que celui qui souhaite y vivre
fasse l’effort suffisant d’adaptation à nos lois et à nos codes, ensemble de devoirs
correspondant au versant des droits dont il jouit sans obstacle, comme la
sécurité sociale ou les allocations diverses et variées que l’état verse sans
distinction d’origine.
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