HISTOIRE
BECHU SE LANCE
PETITES NOTES D’ECONOMIE

LES MEDIAS S’INTERESSENT-ILS PLUS AU DOIGT QU’A CE QU’IL MONTRE ?

 

Les médias harcèlent le pouvoir en place. Dire le contraire serait mentir. Mais ils ne font pas preuve de complaisance à l’égard de l’opposition non plus, il faut bien le reconnaître. On ne peut pas le leur reprocher, c’est leur rôle que d’investiguer, enquêter, critiquer. De même qu’on ne peut pas s’étonner que la presse d’opinion exprime ses idéaux en soutenant ou condamnant selon son parti pris. C’est donc à tort que des ténors de la majorité ont pris les médias pour cible, en les accusant de mener une campagne systématique contre le président Sarkozy, contre ce qu’il dit ou fait, à chaque instant. Même s’il y a un peu de vrai, et que le ressenti en soit désagréable, cela fait partie des inconvénients de vivre dans un pays où la liberté d’expression est totale. Et de cela, on ne va pas se plaindre.

Les journalistes ont saisi ce prétexte pour crier au scandale et à la volonté d’asservir ou de brider leur activité. Ils crient bien plus fort, eux aussi, qu’ils n’ont mal. Car les attaques du pouvoir politique, quel qu’il ait été, contre les médias et la presse en particulier, accompagnent depuis longtemps la vie démocratique. Tout simplement parce que la liberté d’expression a toujours gêné les décisions gouvernementales et dans une période de réformes intenses, animée par un président qui a beaucoup d’idées et les met en action, il ne faut pas être surpris du concert de réactions en échos. Le gouvernement est dans la ligne de mire parce que son action compte bien plus que celle de l’opposition. Et comme la critique est un sport national, on trouve plus de commentaires de dénonciation que de soutiens positifs.

Néanmoins, ces dernières semaines, les journalistes devraient convenir qu’il y a eu des dérapages qui nuisent à leur crédibilité et justifient des récriminations. L’exagération, déjà courante pour des raisons évidentes de commercialisation, y a été portée au paroxysme : par exemple, l’importance accordée à l’affaire « Mitterrand » n’a aucune mesure avec les dossiers de politique intérieure et extérieure de la France et a donné lieu à des accusations lamentables. Les polémiques, que voulez-vous, sont tellement plus distrayantes que les conflits sociaux ou la misère du monde. Un autre mal sévit dans les médias : le mensonge ou l’approximation. Autant on peut admettre la critique, autant elle doit être fondée sur des réalités et des faits vérifiés et recoupés. A cet égard, l’affaire Jean Sarkozy, a révélé une certaine complaisance chez certains à véhiculer des informations fausses, même après qu’elles aient été signalées, à savoir qu’il ne s’agissait pas d’une nomination mais d’une élection, et que le poste n’était pas rémunéré mais bénévole. Quand Noël Mamère se complait à le répéter malgré tout, c’est de la mauvaise foi qui lui est habituelle ; quand c’est le fait d’un journaliste, c’est une faute professionnelle qu’elle soit intentionnelle ou le résultat d’une négligence. Les journalistes ne sont pas des saints, et pour certains, le prosélytisme leur colle aux semelles.

D’un côté, on a la recherche du scoop. De l’autre l’art de la provocation. La première peut conduire à des abus, des erreurs, des jugements prématurés. La seconde est une habile utilisation des médias : le « story-board » est là pour détourner l’attention ou la capter en permanence, comme on veut. Comme Nicolas Sarkozy excelle dans ce jeu, il est devrait éviter de se plaindre. Sauf que cela fait partie du jeu. D’ailleurs, il sait qu’il n’a rien à craindre : dans les médias, une idée pousse l’autre, une image pousse l’autre. Les mauvais passages sont vite oubliés, comme les meilleurs. Il y a un tel décalage entre le temps médiatique fait de fulgurances et la lenteur que met le temps politique à s’accomplir qu’il faut bien amuser la galerie.

Le Président montre de façon ostentatoire, avec son doigt, la direction qu’il suit. Mais les médias ne regardent trop souvent que le doigt… Pendant ce temps-là, les réformes se font.


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