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SOURIEZ, C’EST L’ETE !

 

«  LA GRASSE MAT’ »

Déjà huit heures en chiffres rouges sur le cadran du réveil. Mais ce matin, ce sera grasse mat’ et je me retourne et cale consciencieusement la tête dans le moelleux de l’oreiller. Le prétexte : un sommeil séquencé par les beuglements de jeunes installés à cuver leurs « mètres » de bière, jusqu’à trois heures, là-bas au bout du port, près de la plage. Mais qu’est-ce que ça porte, la nuit, les braillements !

                      

Aussi, histoire d’avoir mon compte, je me complais dans la torpeur sirupeuse d’un demi-sommeil à peine troublé par la pénombre que le volet roulant pas complètement fermé pour laisser passer l’air, adoucit de rais de soleil insinués dans les interstices. Les bruits de l’extérieur me parviennent, cotonneux mais identifiables : cris des mouettes, chocs de tables et de chaises du restaurant du dessous qui installe sa terrasse, vrombissement d’un vélomoteur…

                             

Et la gravité reprend ses droits : le corps pèse de tout son poids sur le matelat, jusqu’au bout des pieds. Volupté de sentir tous les muscles des membres s’étirer. L’esprit, lui vagabonde. Il gomme le déplaisant pour se réfugier dans une rêverie doucereuse, mélangeant allègrement souvenirs et imagination. Le temps est suspendu et d’ailleurs n’a pas de valeur dans ce monde éthéré où l’esprit flotte au gré des idées qui s’entrecroisent sans logique : lubrique, ludique, objets, personnes, situations… défilent au gré des fantasmes d’un mystérieux chef d’orchestre que je ne connais pas et qui m’impose sa fantaisie.

                              

Un air frais réussit à traverser les minuscules espaces entre les lattes du volet et vient par petites touches me caresser le visage, histoire sans doute de me faire apprécier un peu plus la moiteur de l’oreiller. Et puis insensiblement le sirop devient plus épais. Je me suis bel et bien rendormi. La sonnerie cristalline du four à micro onde retentit. Neuf heures trente passées !

                                          

Ce coup-là, je me lève. La tête est un peu lourde et engourdie. J’aurai finalement eu mes huit heures pleines. « Cool ! », dirait mon petit-fils !

                

               

 

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