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LECTURE DE VACANCES


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« L’AVENIR DE L’EAU »

d’Erik Orsenna (de l’Académie française)

 

Un livre d’actualité, évidemment. Au style parfois déroutant par son côté prise de notes, ses digressions au fil de la pensée, mais passionnant. La quête de l’auteur sur l’eau l’emmène partout où elle pose question, dans des endroits parfois très inattendus. Une enquête approfondie en forme de promenade à travers le monde, de l’Australie à la Chine et l’Inde, en France, en Afrique mais aussi au bord de l’Amazone, émaillée d’interviewes étonnantes et de détours surprenants. Nous découvrons l’attente angoissée de l’eau dans les tuyaux des habitants d’Alger, nous nous frottons aux certitudes des technocrates qui construisent les barrages sans se soucier des dégâts collatéraux, car il y a des bons et des mauvais barrages, nous nous inquiétons avec l’auteur des injustices du partage de l’eau et des conflits en perspective qu’elles vont immanquablement générer, notamment au proche orient.

L’eau c’est la vie. Cette vérité fondamentale n’est pourtant pas à la portée d’une grande partie de l’humanité. Surtout l’accès à l’eau potable ou propre. L’eau a donc une immense dimension politique et d’ailleurs elle est l’objet de bien des enjeux. Qu’il s’agisse de la capter, de la dompter, de la distribuer, de la nettoyer…. Les politiciens sont à l’œuvre et pas toujours de la meilleure façon. Et puis chacun a ses certitudes. Prenons l’Europe : elle s’accroche à l’idée de permanence en se répétant que rien ne change ; permanence économique : notre puissance demeure inégalée ; permanence culturelle : berceau de la modernité, nous en restons le phare ; permanence climatique : nous sommes par nature tempérés, d’où la sidération de nos concitoyens devant les dérèglements récents et la stupéfaction de l’Espagne découvrant qu’elle manque d’eau !  Comme si le désert n’avait pas le droit de franchir la Méditerranée.

On apprend aussi à relativiser le réchauffement climatique. Enfin, la part de l’Homme. Car il n’est pas question de contester les faits. Erik Orsenna rappelle au passage quelques faits pour corriger notre myopie temporelle. Ainsi du Xème au XIIIème siècle la température moyenne de la planète dépassait d’un bon degré celle d’aujourd’hui et les Vikings colonisent une « terre verte », le Groenland, où ils font pousser des céréales. Les glaciers, au fil du temps, n’ont jamais cessé de changer de taille. Puis le froid revient avec le Petit Age Glaciaire jusqu’au XIXème siècle. On constate un réchauffement depuis le début du XXème siècle, mais avec des pauses comme entre 1955 et 1975. La fonte a repris depuis 1980 avec une ampleur inégalée…


Enfin, le réchauffement, ce n’est pas moins d’eau, c’est plus d’eau. Evidemment puisque notre planète est faite de 75% d’océans. Plus de chaleur égale plus d’évaporation, partant plus de précipitations. Cela dit, rien n’est réglé. Parce que c’est la répartition inégale qui va s’aggraver.

Dans la prochaine note, je vous présenterai les sept « convictions » de l’auteur. Un livre à lire absolument et j’espère vous en avoir donné l’envie.

                    

                                                                             

 

 

 

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