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06 juin 2009
LE SCANDALE
DES LISTES FANTôMES …et autres incongruités
La campagne
pour l’élection de nos députés au parlement européen se termine ce soir à
minuit. Drôle d’ambiance par bien des aspects. Et d’abord ces curieuses listes
qui ont obligé les municipalités à aligner coûteusement des panneaux officiels
par dizaines sans qu’ils soient honorés d’une affiche. Est-ce ainsi qu’on
respecte l’électeur ? Et il paraît que nombre d’entre elles ne fournira même
pas le bulletin de vote… Ces listes fantômes sont un scandale, un dévoiement de
la démocratie qu’elles contribuent à discréditer. Quand on ne représente que
soi-même ou peu de choses, qu’on n’a pas les moyens, on ne sollicite pas les
suffrages de ses concitoyens.
La fin de
la campagne a enfin débouché sur quelques débats médiatiques. Il était temps
que les médias s’intéressent enfin au débat européen. Mais comment faire un
plateau avec autant de têtes de listes sous le contrôle tatillon du temps
de parole comptabilisé par le CSA ? Et que dire des messages audiovisuels de la
campagne officielle, sinon qu’ils sont à la propagande ce que la bonde d’évier
est à l’érotisme ! On aura assisté quand même à un peu de spectacle, assuré
par deux troublions de notre politique nationale : le gaucho devenu vert
et l’Iznogoud orange. Mais on s’en serait bien passé. Comme toujours, les
électeurs qui confieront leur vote à ce type de personnage prennent le risque
de connaître une déception à la hauteur de l’outrance du discours.
Et
pourtant, l’Europe mérite mieux. L’histoire ne se répète pas, mais les mêmes
causes provoquent toujours les mêmes effets. La crise de 1929 nous a atteints
en 1932 avec son cortège de chômeurs en France et en Europe, la montée des
fascismes comme recherche éperdue de solutions, et celle des protectionnismes
pour protéger les monnaies, et avec eux les tensions qui ont débouché sur la 2ème
guerre mondiale. Imaginons un peu que nous n’ayons pas construit l’Europe, que
nous n’ayons pas l’Euro comme bouclier commun… face à cette crise dont on dit
qu’elle est plus grave que celle que je viens d’évoquer. Alors on mesure les
bienfaits du travail accompli depuis 50 ans. Ensemble, c’est visible, nous sommes plus
forts pour y faire face. Si seulement nos jeunes pouvaient en avoir conscience !
C’est en
pensant à tout cela, que demain j’irai voter. Avec conviction et confiance. Et
aussi parce que je ne veux pas n’importe quelle majorité au parlement européen !
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