LA NOUVELLE EUROPE QUI NAIT
15 avril 2009
Une nouvelle ère commence pour l’Europe. Pas seulement en conséquence de la
crise. Aussi grâce à la nouvelle diplomatie américaine impulsée par l’administration
démocrate de Barak Obama. La conférence de Munich sur la sécurité qui a préparé
le sommet de l’OTAN en a montré les principaux axes : une Amérique qui
écoute et consulte, une Russie moins tendue, un renforcement stratégique
franco-allemand dont l’implantation d’un bataillon allemand à Illkirch, près de
Strasbourg est le symbole.
Dans ce contexte, on comprend mieux le dessein stratégique du Président de
la République. Le retour de la France dans le commandement intégré n’est pas un
pari sur une européanisation de l’OTAN, comme certains l’ont dit, mais le souci
d’accompagner une réalité. Il s’agit de renforcer l’Europe de la défense en
consolidant le pilier européen de l’Alliance atlantique.
N’en déplaise aux vieux gaullistes, au PS et au Modem, mais le « symbole
fort » de la diplomatie française ressemblait plus à un mythe qu’à une
réalité et l’exception française de « l’indépendance stratégique » un
anachronisme depuis que les missiles du plateau d’Albion ont été neutralisés. Le
« cul entre deux chaises » de la France au sein du « bras armé
de l’Alliance » faisait au mieux « sourire » nos amis et
présentait plus d‘inconvénients que d’avantages.
La France est l’alliée des Etats-Unis, cela personne ne le remet en
question. Elle l’est encore davantage avec l’arrivée d’OBAMA aux affaires, qui
partage notre vieille revendication de multilatéralisme sur les questions de
sécurité. Et, on ne le répétera jamais assez, la France n’a jamais quitté l’OTAN,
elle participe avec plus de 4 000 hommes à toutes ses opérations. Puisque
Washington est favorable à une place plus grande pour le vieux continent, il
est donc logique que notre pays reprenne tout son poids dans les décisions que
l’OTAN va devoir prendre en matière d’objectifs
stratégiques, sur l’élargissement de l’Alliance, dans ses relations avec la
Russie et en matière de lutte contre le terrorisme. Dans son sillage, c’est
tous les autres pays européens de l’Union qui en profiteront. « L’européanisation »
de l’OTAN n’est pas un mirage.
La grandeur de la France n’est pas bradée. C’est l’intérêt de notre pays de
contribuer à l’émergence d’une politique européenne de défense suffisamment
crédible et apte à instaurer une nouvelle ère de coopération de l’Atlantique à
l’Oural. La force de l’Europe passe aujourd’hui par l’OTAN… en attendant qu’elle
soit pleinement maîtresse de sa défense.
C’est donc la bonne décision au bon moment !
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