Le projet de loi «
Hôpital, patients, santé et territoires », vise à réorganiser le système de
santé pour maîtriser les dépenses et replacer le patient au cœur du système de
soins.
Devant un auditoire de
300 personnes, parmi lesquelles de nombreux représentants des professions de
santé, Roselyne BACHELOT présentait le contenu de sa loi samedi dernier à Angers.La présentation forcément synthétique
que je vous fais d’un exposé passionnant de près d’une heure trente, sera
utilement complétée par la lecture des notes du12 mai et du 28 octobre 2008. Vous
y accéderez facilement en cliquant au bas de la présente sur le mot « santé »
Cette loi est présentée devant
les députés au bout d’un long parcours d’une concertation inédite où le terrain
a été privilégié à travers des états généraux, des forums, des commissions thématiques,
des auditions de personnalités de toutes sortes et enrichie de rapports parlementaires
ciblés. Une concertation qui a permis de faire un diagnostic précis de l’état
de notre système de soins.
Aussi est-il bon de
rappeler que la France fait partie des 3 pays au monde qui dépensent le plus
pour son système de soins et la plus grande partie de cet argent va à son
dispositif hospitalier. Notre pays est aussi celui qui a le plus d’hôpitaux au
monde, dans un mode de financement des soins hautement solidaire avec un taux
de prise en charge qui est lui aussi le plus élevé du monde. C’est pourquoi il
a été, et est encore souvent, considéré comme un des meilleurs au monde par son
caractère performant.
Et pourtant notre système de santé doit
absolument être réformé. Des ruptures, des fragilités, des lourdeurs sont apparues
dont nous commençons à mesurer les dégâts. La démographie médicale est en perte
de vitesse malgré un taux de 340 médecins pour 100 000 habitants que bien
des pays nous envient. Mais il ne sera plus que de 280 pour 100 000 en
2020. Des régions entières sont sous-médicalisées, nos urgences sont encombrées
avec un personnel débordé, des hôpitaux de proximité sont devenus obsolètes. Parallèlement
le système de soins médico-social est confronté à des besoins croissants ne
serait-ce qu’à cause du vieillissement de la population. Le système est
cloisonné, avec des lits vides d’un côté et un manque de places chez le voisin,
mal territorialisé et trop centralisé.
La loi veut relever quatre défis :
celui du vieillissement, celui des évolutions technologiques, celui des
nouvelles donnes sociales et sociétales et celui du financement en visant à l’efficience
du système.
Elle veut apporter des réponses simples à
partir d’un mode de financement inchangé. C’est d’abord un pilotage
territorialisé et responsabilisé avec la création des « agences régionales
de santé » qui
réunissent tous les acteurs et les organisateurs de soins, permettant une
coordination fine au plus près des réalités, un comité de la prévention et une
commission médico-sociale. Cela permettra de corriger la mauvaise organisation
de la médecine ambulatoire ainsi que la démographie médicale, de mettre en place
des structures médicales conformes aux évolutions et d’assurer la permanence
des soins à partir des réalités locales.
C’est ensuite une réorganisation de l’institution
hospitalière. Avec deux objectifs : donner un vrai patron à chaque établissement
et établir une gradation des soins en répartissant les rôles et en mutualisant les
moyens au sein d’une « communauté hospitalière de territoire »
regroupant les hôpitaux secondaires autour d’un hôpital « centre ». Ainsi,
pas un hôpital ne sera fermé, mais des vocations seront confortées comme l’urgence,
les soins de suite et la gériatrie qui nécessitent de la proximité. Un nouveau
type de contrat sera proposé aux médecins hospitaliers avec un statut
contractuel.
La Ministre est entrée parfois dans les détails
en parlant de « fongibilité asymétrique », du remplacement de la liste
d’attente par l’appel à projet à partir des besoins constatés….pour l’évolution
du dispositif.
Les questions ont fusé. Elles ont porté sur la
santé et la prévention, les cotisations, les problèmes de permanence des soins
(médecins de garde), le remboursement des médicaments…
Au demeurant, le sentiment qu’on retiendra de la
prestation de Roselyne BACHELOT, en dehors de la maîtrise sans faille de son
sujet, c’est le réalisme de son projet,
la grande cohérence de sa conception et sa dimension humaine. On sent que toute la volonté politique est
tournée vers le patient pour qu’il ait à son service un système le plus
efficient possible.
Merci, cher Daniel, pour la justesse et la gentillesse de ce commentaire. Aller à l'essentiel est une qualité fondamentale et tu fais la "pige" (sans jeu de mots !)à bien des journalistes...
A bientôt.
Roselyne BACHELOT
Rédigé par : Roselyne BACHELOT | 02 février 2009 à 12:30