L’Education, ce haut-lieu de concentration de
sympathisants de la gauche, entend tenir la dragée haute au chef de l’Etat sur
la réforme et sur la guéguerre des postes non remplacés.
Les
manifestations vont donc continuer. D’ailleurs c’est ce qu’ils savent faire le
mieux. Même si parfois le spectacle offert n’est pas très en rapport avec la
dignité que le métier de pédagogue devrait inspirer. Peut-être que je suis d’une
autre époque. Je ne peux quand même m’empêcher de me poser la question de
savoir quel crédit peuvent avoir auprès des élèves, une fois revenus en classe,
ceux qui se donnent en spectacle dans la rue…Après tout, c’est leur affaire.
Comme je suis d’une autre époque, j’ai encore envie de
dire que je suis choqué de voir des enseignants refuser d’appliquer la réforme,
notamment celle du soutien, au nom de je ne sais quelle vérité révélée. C’est
limite scandaleux. Je n’étais pas très
convaincu par les « parcours de découvertes » de Jack Lang. Néanmoins,
je les ai appliqués en aménageant tant bien que mal l’usine à gaz qu’il fallait
mettre en place pour mener à bien ce qu’il proposait. Pour constater que mes
élèves avaient perdu leur temps… mais c’est une autre histoire. Je suis choqué
aussi qu’on ne réponde pas à l’invitation du Président de la République. Personne
n’oblige personne. Nous sommes un pays de liberté. Mais il y a des traditions
qui se perdent et c’est bien regrettable. On a le droit d’être en désaccord, cela
n’empêche pas que le Président est le patron de tous les fonctionnaires et que
la courtoisie républicaine habituelle veut que l’on honore sa visite en étant
présent. Mais le procès en légitimité n’est jamais loin….
Cela n’a pas empêché Nicolas Sarkozy
d’annoncer lundi à Saint-Lô le lancement d'une mission sur le lycée, afin de
mener à bien la réforme reportée à la rentrée 2010, et la nomination du
"père" du RSA, Martin Hirsch, comme haut-commissaire à la Jeunesse.
Photographe : Pascal Pavani AFP/Archives :: Richard
Descoings, directeur de l'Institut d'études politiques de Paris, le 26 mai 2005
à l'entrée de l'établissement
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photo : Pascal
Pavani , AFP
Photographe : Mehdi Fedouach AFP/Archives :: Martin Hirsch
(d) et Christine Lagarde, le 11 décembre 2008 à Paris
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photo : Mehdi
Fedouach , AFP
Photographe : Kenzo Tribouillard AFP :: Une manifestante
contre la politique de l'Education Nationale, le 12 janvier 2009 à Saint-Lô
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photo : Kenzo Tribouillard
, AFP
En présentant
ses vœux, malgré tout, aux enseignants, le chef de l'Etat a estimé que "les inquiétudes qui se sont
exprimées" ces derniers mois sont "bien
compréhensibles: jamais peut-être on n'avait demandé, en si peu de temps,
autant d'efforts à tous les personnels de l'Education nationale". La
réforme du lycée, en particulier, a cristallisé ces inquiétudes mais il a redit qu'elle était "nécessaire" et, pour
la mener à bien, a annoncé le lancement d'une "mission" dirigée par
Richard Descoings, le directeur de Sciences Po-Paris. Cette mission devra faire
des "propositions", "associer
tous les lycéens de France" et "élargir
la concertation". Il s'est aussi engagé à faire la réforme du lycée "sans enlever un centime et sans
supprimer un poste au niveau du lycée". Ce qui n’empêche pas le non
remplacement de 13 500 postes en 2009 dans l’Education.
On sait que M. Descoings est connu
pour mener une politique d'élargissement de l'accès à Sciences Po à des lycéens
issus de Zep (zones d'éducation prioritaire), ce qui devrait plaire aux représentants
des enseignants et des lycéens.
Pour répondre à "la
crise de l'avenir" ressentie par les jeunes, le chef de l'Etat a nommé
Martin Hirsch haut-commissaire à la Jeunesse. Celui-ci, actuel haut-commissaire
aux Solidarités actives, conserve ses fonctions mais se voit confier en plus la
responsabilité "de porter une
politique de la jeunesse"."La
première demande des jeunes, c'est celle d'un droit à l'autonomie. Et toute la
politique de la jeunesse du gouvernement doit être tournée autour de cette idée
de renforcer l'autonomie des jeunes", a affirmé Nicolas Sarkozy.
Le Président a donc décidé de faire preuve de
pédagogie et de patience. La réforme était mal engagée, c’est certain. Que l’on ne puisse la mener sans un minimum de consensus des enseignants est aussi une
évidence. Mais, s’il y met les formes, il ne faut pas se tromper sur sa
détermination. La balle est dans le camp des syndicats. Puisse la lucidité
reprendre ses droits !
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