La gauche n’en finit pas de digérer sa défaite des
présidentielles. Elle l’a visiblement toujours sur le cœur, pour ne pas dire
sur l’estomac. Et c’est probablement pour cette raison qu’elle n’arrive pas à
retrouver la sérénité que devrait avoir une force d’opposition. Que l’extrême
gauche fasse preuve d’outrance dans le verbe, se mobilise dans les manif’ avec
des slogans aussi antidémocratiques qu’anti républicains, n’a rien de
surprenant. Ce qui est insupportable c’est l’agressivité de la gauche
parlementaire qui ne se cantonne plus aux professionnels de la contestation
comme Noël Mamère, mais contamine toute la sphère du Président du groupe PS au
porte-parole, en passant par le moindre commentateur invité des plateaux
télévisés…
Alors je veux exprimer ici mon ras-le-bol du procès permanent en légitimité qui est fait au
Président de la République. On a d’abord dit qu’il était « dangereux »
pour la République, toutes les réformes qu’il met en oeuvre sont des « régressions
démocratiques », la suppression de la publicité sur les chaînes publiques
est « suspecte » alors qu’elle est plébiscitée par les téléspectateurs,
la modification du rôle du juge d’instruction est une « mise sous tutelle »
de la justice par l’exécutif, et la réforme du système éducatif, c’est « la
casse du service public »…
On pourrait revenir sur les contre-vérités répétées opiniâtrement, sans cesse, comme l’injustice du « paquet fiscal »,
alors qu’on en a vu le début des retombées positives au cours de l’année 2008, les
milliards donnés aux banques, alors qu’il ne s’agit que de « garanties »,
la plan de relance qui ne marche pas, alors que le gouvernement à marche forcée
en est à la faire voter par les assemblées et donc qu’il n’est pas entré en
application…. Aujourd’hui, le Président du groupe PS entre « en résistance » parce qu’il veut pouvoir continuer en
toute impunité, avec son groupe à faire
fonctionner l’Assemblée nationale comme un b…. Le blocage avec des
amendements factices n’est pas le débat ! Ce comportement est de nature à
dégouter les Français du système démocratique. Ceux-là même qui menacent la République, sont bien ceux qui contribuent,
par leur comportement à en donner l’image indigne qu’on peut voir lors de la
retransmission des débats.
Ils s’émeuvent de ce que le Président
de la République prenne toutes les initiatives et se réserve l’annonce des
réformes, ou reprenne la main si les choses lui paraissent mal engagées. Ils y
voient autant d’occasion de jeter le discrédit sur Nicolas SARKOZY, voulant le
faire passer pour un agité, un homme avide de tout contrôler… alors qu’il ne
fait que remplir son rôle et imprimer sa manière d’être à l’exercice de son
pouvoir, qui a certainement les marges de manoeuvre les plus restreintes de
tous les mandats de la Vème République.
Mais voilà, ils
sont en retard d‘une réforme constitutionnelle et n’ont toujours pas
compris que le quinquennat impose que le Président soit en première ligne. Ils sont aussi en retard d’une Europe,
qu’ils invoquent pourtant, et qui impose qu’on renonce à nos services publics à
la française pour les soumettre inexorablement à la concurrence. Sauf à faire
comme Lionel JOSPIN, qui tenait à la gauche un discours rassurant et qui en même
temps signait à Lisbonne les traités qui conduisaient à la privatisation de
tous les services : on a vu le résultat. Les combats que la gauche mène
sur ce plan là nous conduiraient à quitter l’Union. Parce que L’Union n’a
aucune raison de s’aligner sur le modèle français, isolé. Ils sont enfin en retard d’une époque. Nicolas SARKOZY a introduit
des Ministres de gauche dans son gouvernement. S’il agissait comme ses
opposants le disent, croyez-vous que Bernard KOUCHNER, Fadela AMARA, Martin
HIRSCH, Eric BESSON… resteraient en place ? Ils ne digèrent pas cette
ouverture qui donne au gouvernement de François FILLON un petit goût d’union
nationale. Quand on n’est même pas
capable de voter le RSA ou la réforme de la constitution qui donne plus de
pouvoir au parlement, peut-on donner des leçons ?
Cette gauche-là ne peut que montrer sa hargne ou « pisser »
contre le vent. Elle avance avec le mot « solidarité » en bandoulière
sur la poitrine, et le mot « démocratie » plein la bouche. Ce ne sont
que des mots. La crise peut lui profiter un peu : le malheur peut en effet
rendre aveugle certains de nos concitoyens. Mais elle ne propose rien de grand, rien de généreux, rien d’efficace.
C’est donc dans une tension constante qui lui sera
imposée, à lui et à son gouvernement, que Nicolas SARKOZY va devoir faire face.
Les réformes doivent continuer. Des mesures difficiles sont encore à prendre et
le chemin du pouvoir n’est pas semé de roses. Il faudra donc faire preuve de pédagogie, expliquer,
répéter, marteler.
Cette tâche, nous devons la mener aussi, chacun à
notre niveau. Elle est le devoir de tous les citoyens conscients.
Allez, j'y vais de mon petit commentaire.
D'accord, la gauche est nulle et ne propose pas grand chose.
Pourtant, il y aurait tant à dire :
- sur les très mauvais chiffres de l'insécurité (en hausse en 2008, personne n'en parle, pourquoi ?)
- Sur les reconduites à la frontière (20000 et non pas 29000)
- Sur le pouvoir d'achat (personne n'ose plus en parler)
- Sur le chômage (il ne devait pas quasi disparaître en 2012 ?)
- Sur l'endettement (adieu Maastricht)
Voilà où on en est après à peine 2 ans de Sarkozy au pouvoir, quelle belle réussite ! Et certains pensant déjà à sa réélection ? Sans moi.
Dans ce contexte, la nullité de l'opposition est une calamité car la rue et la révolte grondent !
Rédigé par : Lucien Martin | 13 janvier 2009 à 16:02