HISTOIRE
LA GAUCHE EST "PAUMEE"
DESESPERANT

L'EUROPE, UN ATOUT DANS LA MONDIALISATION

Drapeau européen Au moment où se réunit le conseil Européen des chefs de gouvernement, pour examiner entre autre les conséquences du NON irlandais, il est peut-être bon de rappeler quelques fondamentaux.

D'abord qu'avec ses 500 millions d'habitants, notre bout de continent est devenu un "nain" en face des grands états émergents comme l'Indes, la Chine, le Brésil.... Il a fallu dix-huit siècles pour multiplier par quatre la population mondiale, il n'a fallu que deux siècles pour la multiplier par sept. Et le PIB de la planète a suivi le même mouvement : il a été multiplié par cinq durant les dix-huit premiers siècles de notre ère, par cent durant les deux cents dernières années. Cela ne s'est pas fait sans quelques avatars : des Etats-Unis aujourd'hui massivement endettés avec une monnaie dont la valeur ne cesse de décliner, l'accroissement  incontrôlé de la production des gaz à effet de serre et les conséquences que l'on découvre sur les climats, le vieillissement accéléré de nos populations qui hypothèquent l'avenir.

Dans ce décor, pourtant, les entreprises européennes continuent de tenir des secteurs de marché non négligeables. C'est que la globalisation ne fonctionne pas comme un rouleau compresseur et n'empêche pas l'expression des particularismes régionaux. Ainsi le directeur de Carrefour précise :" Sur 80% de nos marchés, nous sommes en concurrence avec des acteurs locaux. en face d'eux, un savoir-faire théorique ne suffit pas. Il faut savoir comprendre les consommateurs aussi bien qu'eux". Autrement dit, depuis l'exemple de la romanisation qui avait donné la civilisation "gallo-romaine", les Européens ont une faculté que beaucoup d'autres n'ont pas : l'adaptation. Un prestataire se fait Tunisien en Tunisie et Français en France. On constate alors que la majorité des multinationales sont en fait "multirégionales". L'exercice suppose une ouverture mentale à laquelle l'Europe continentale -peut-être en raison de son multilinguisme- paraît mieux préparée que les Etats-Unis. Des Européens qui n'ont pas la culture du "one best way" !

Alors, dans tout cela, l'Euro ? Justement, c'est un atout de plus. Dans l'Euroland, l'avance technologique suffit de moins en moins à compenser l'envolée de la monnaie unique. Mais des pans entiers de la production industrielle sont très sensibles aux coûts de transport. Ce qui fait, par exemple, que la laine de verre cesse d'être rentable au-delà de 800 km et ce qui oblige à multiplier les points de production : une monnaie forte qui est une fantastique incitation à se déplacer et qui explique pourquoi Saint-Gobain vient s'installer à Chemillé. Mais, alors que la mondialisation crée de la "convergence" comme le montre l'évolution des salaires qui augmentent dans la zone Pacifique, stagnent ou baissent en Europe ou en Amérique du Nord, les entreprises européennes ont le sentiment qu'elles sont condamnées à se battre à la fois contre leurs concurrents et contre l'administration. C'est sûrement dans la capacité qu'auront les dirigeants à inventer une gouvernance mieux adaptée aux mutations en cours, plus réactive à une actualité dont le cours s'accélère, que l'avenir de l'Europe sera plus confiant.

Voilà pourquoi il serait très dangereux pour tous nos pays de transformer le "non" irlandais en crise d'identité majeure. Alors que plus que jamais, on a besoin d'une diplomatie européenne sur la scène mondiale. Notre continent est en train d'établir un modèle unique au monde de paix et de prospérité basé sur la réconciliation entre des  peuples longtemps antagonistes. Son modèle social qui est un réel "réducteur de chocs" la différencie des Etats-Unis et des autres grandes puissances. On a vu à quel point la BCE pouvait jouer un rôle stabilisateur et protecteur dans la crise financière que le monde traverse. De tout cela personne ne s'étonne plus, tant cela paraît naturel et acquis. Et pourtant, si les acquis vont de soi, il importe de regarder l'avenir. Et l'avenir, pour l'Europe, c'est jouer de sa diversité tout en étant unie, mais à condition de pouvoir s'appuyer sur un pouvoir politique reconnu par les peuples européens. C'est à cette tâche passionnante mais compliquée que le traité de Lisbonne tente d'apporter une réponse.

Les peuples marcheront et suivront s'ils ont le sentiment, non pas que cela sera utile pour leur vie quotidienne parce que c'est déjà le cas, mais que cela répondra à leur angoisse de l'avenir. Il s'agit donc de réconcilier les peuples avec leurs élites pour qu'ils croient à nouveau dans la politique. Alors ils auront confiance dans leur destin commun au sein de l'Union.

La France a cette chance unique de jouer le rôle de catalyseur d'énergie pendant six mois pour les en convaincre.

Bon courage, Nicolas !

                                                                                

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