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BIDEN : LE MIRAGE DE L’APAISEMENT

Biden 2021

Joe  Biden a lancé un appel à l’unité dès son élection. Reste à convaincre les 74,2 millions d’électeurs qui ont voté Trump. Un pari difficile à tenir dans un contexte caractérisé par une vague de censure généralisée  surtout depuis les événements du Capitole.

Un sans faute international.

Pour l’opinion internationale, l’indispensable défaite de Trump était infiniment plus importante que la victoire de Biden. Voilà qu’elle découvre un président qui a pris en un mois toute une série de décisions positives et rassurantes, surtout pour notre vision française et européenne : retour dans la conférence mondiale sur le climat, retour à l’OTAN, deux instances où il va affirmer le leadership américain, fermeté nécessaire avec la Chine et la Russie, main tendue à l’Iran que les mollahs feraient mieux de saisir, rétablissement des liens avec l’Union européenne, lancement d’un plan économique de 1 900 milliards de dollars, c’est plus, au total, qu’un président peut accomplir en si peu de temps. Il a bel et bien mis fin à l’isolationnisme américain. La menace terroriste l’a déjà incité à adopter un moratoire sur les troupes américaines déployées à l’étranger, à réaffirmer la solidarité de Washington avec l’Europe  et il reste présent au Sahel où l’armée française est aidée par le renseignement américain.

Une logique centriste.

Le pari de Biden  en donnant l’image d’un président qui agit est de convaincre beaucoup d’américains de la  classe moyenne qui croient aux valeurs traditionnelles. Le président actuel propose un discours apaisant qui n’utilise pas les superlatifs et s’adresse aussi à ceux qui ont voté contre lui, avec l’espoir que les décisions qu’il annonce et qu’il applique deviennent irréversibles avec le temps. Célébrant dans la tristesse les 500 000 morts du Covid, il a fait ses condoléances au peuple américain et il a mis les drapeaux en berne. À l’irréversibilité apparente du trumpisme, qui aurait été confirmée par la réélection du président sortant, il a substitué le retour aux réalités politiques et philosophiques : l’Amérique est en deuil, les victimes du Covid sont autant de preuves de la réalité de la pandémie. Ainsi le cynisme a-t-il laissé la place à la compassion. La clé de son succès tiendra dans la mise en œuvre de son plan économique et social qui, s’appliquant à tous, donc aux moins riches, tentera de séduire une partie de l’électorat de Trump. Peut-être, alors, cette partie de l’opinion sera-t-elle lassée, au bout d’un certain temps, par cette hystérie collective qu’il faut alimenter tous les jours à coup de mensonges ; peut-être sera-t-elle satisfaite d’être traitée comme de simples démocrates si elle abandonne toute violence ; peut-être ceux qui votaient Trump sans aller jusqu’à la mise à sac du Capitole finiront-ils par admettre qu’une page est tournée. Biden est un centriste, mais les activistes de sa gauche n’en restent pas moins actifs.

La  faiblesse du Parti Républicain.

Pour autant, il ne fera pas disparaître en un jour le courant puissant qui a donné plus de 70 millions d’électeurs à Trump. Bien qu’ils soient désormais privés de réseaux sociaux, les suprémacistes, complotistes, racistes et autres bataillons d’une extrême droite dure et violente, continuent à se répandre par d’autres canaux d’Internet et grâce à quelques radios et télévisions. Tout dépendra de la suite que le Parti Républicain donnera à l’épisode Trump. Il sort très affaibli et divisé en interne des quatre dernières années. Donald Trump n’a pas été destitué a posteriori, comme le souhaitaient les démocrates. Mais il aura été à ce jour le seul président des États-Unis qui ait subi deux fois la procédure d’impeachment. Trump voit déjà se dresser le mur du fisc contre lui : la Cour suprême vient de l’obliger à livrer au procureur de New York sa comptabilité. Il risque donc d’être condamné pour fraude fiscale car l’ex-président par ses errements peut nous laisser penser que ses comptes sont truqués. Cela n’empêche pas que les électeurs Républicains ont de quoi douter de la volonté de réconciliation. Ils n’ont pas perdu de vue que la priorité de l’administration Biden pour l’aide accordée aux PME pour rouvrir et reconstruire après le Covid ira en priorité aux entreprises tenues par des Noirs, des Latinos, des Asiatiques, des amérindiens et des femmes.  C’est son programme. Kamal Harris y veillera. La ligne de fracture politique qui divise l’Amérique en deux n’est pas vraiment organisée autour de conceptions rivales de l’organisation économique mais autour d’une hiérarchie morale à laquelle l’idée de bien commun est étrangère.

Plaire aux Européens ne veut pas dire plaire aux Américains.

Il faudra au Président élu, s’il veut réussir la réconciliation, s’affranchir de la philosophie morale qui constitue le cœur idéologique de la gauche américaine depuis de nombreuses  années.  Tout est conçu, en effet,  pour promouvoir le « cercle de la raison et de la vertu » : les programmes des chaines d’information en continu, les séries et les films, les formations des  départements des ressources humaines, les panneaux publicitaires, les slogans des supermarchés et des restaurants, les devoirs scolaires des enfants, tout est à l’unisson de la bien-pensance démocrate qui contrôle tous les réseaux,  avec au cœur du dispositif la philosophie morale « woke ». Composée d’ONG, de fondations, de départements diversités insérés dans toutes les structures bureaucratiques, cette machine a réussi  peu à peu, à faire qu’une grande partie de la société américaine a été gagnée par le langage toxique de la gauche universitaire, faisant passer aux oubliettes la vieille aspiration à la social-démocratie. Et le vécu sur le terrain, que nous autres européens percevons difficilement, est redoutable si l’on en croit ce que rapportent les observateurs sur place : si vous n’adhérez pas au prêt-à-penser, vous êtes classé ipso-facto dans le camp des « déplorables », surtout si vous êtes un homme blanc, hétérosexuel et père de famille ! Le risque est donc grand de bannir du champ de la responsabilité  politique toutes  les revendications d’un peuple dont Trump s’était fait le porte-parole et de traiter en séditieux tout Américain qui prétendrait y rester fidèle.

 

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