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LES FORTERESSES DE LA REPUBLIQUE

Hussard de la République

Face à l’offensive islamiste, nombre de nos concitoyens sont déstabilisés. Son discours culpabilisant et pervers, qui fait de la France un état raciste islamophobe, insinue le doute. Raison de plus pour réagir et combattre cette idéologie obscurantiste  et semeuse de mort par une idéologie encore plus déterminée : celle qui a permis à notre civilisation de s’épanouir et à la liberté d’éclairer le monde. L’important est donc de rétablir la transmission de ses fondamentaux, plus ou moins abandonnée depuis quelques années.

Le collège est l’échelon prioritaire sur lequel il faut faire porter cet effort de transmission des valeurs de la civilisation des lumières. C’est particulièrement vrai dans « les quartiers ». En effet, les élèves que  le  collège reçoit sont à l’âge où se façonne la  personnalité. Cette quête du moi des adolescents et la mixité sociale qu’ils vivent devraient être deux atouts pour les guider vers une bonne intégration dans la société.  Mais beaucoup d’établissements concentrent une trop  grande hétérogénéité des élèves et trop de types de difficultés pour faire face efficacement : celles rencontrées par des adolescents abandonnés à eux-mêmes à cause de conditions sociales défavorables, de traumatismes affectifs, du gavage vidéo-télévisuel et numérique ou sous l’emprise d’une culture obscurantiste… Cela ne veut pas dire qu’il faille ignorer les autres échelons de  l’enseignement, l’école, le lycée ou l’université.

Des citadelles de la République contre la loi des cités.

Le massacre récent du professeur à Conflans-Sainte-Honorine démontre s’il  en était besoin qu’il y a urgence à agir. C’est maintenant qu’il faut engager les actions et  il est peut-être encore temps. Chaque collège doit devenir une citadelle de la République : il faut faire de chaque établissement une forteresse intellectuelle, ouverte sur son environnement mais ferme sur ce qu’on y transmet et enseigne. Pour réussir l’intégration, le collège a un rôle essentiel à jouer. On doit « instruire » d’abord  avant « d’éduquer ». Savoir lire et rencontrer  les grands auteurs, écrire, sont des compétences indispensables plus importantes que l’éducation aux modes du moment sur le genre ou le féminisme, par exemple. C’est l’instruction qui permet le développement de l’esprit  critique et  l’émergence du libre-arbitre. Quand il est au cœur des cités, le collège doit devenir la forteresse de la réussite et de la  promotion sociale. Beaucoup d’écrits  et beaucoup de théoriciens de l’éducation évoquent  les  difficultés  de ces établissements,  mais  peu décrivent concrètement la  réalité quotidienne de ce qui s’y vit. En particulier à cause du déni avéré de l’administration centrale qui préfère ne pas la voir, de crainte  de tomber sous l’accusation de racisme ou de xénophobie. La principale difficulté de la plupart des collèges d’éducation prioritaire,  c’est la misère qui touche leur public scolaire et  l’inégalité. La mixité sociale y est absente. Des associations d’accompagnement social y ont introduit la religion discrètement. Ainsi dans un établissement où 90% des élèves sont  musulmans, de plus en plus de filles  arrivent voilées à sa porte, des élèves contestent certains cours. La fracture grandit entre garçons et filles. Certaines de ces dernières ne participent plus aux cours de natation… Face à cette intrusion du religieux, il s’agit d’avoir un personnel  qui tient bon quand un certain Islam devient incompatible avec les valeurs de la République. L’Ecole (mot générique) se doit  d’affirmer sa  laïcité, LA Laïcité. Ce qui fait dire à un ancien Principal* (Bernard Ravet) qui a dirigé ce type d’établissement qu’il se considérait comme un « Imam de la République » ! On retrouve dans son livre nombre de constats que je partage pour les avoir vécus.

Un encadrement renforcé.

Les établissements concernés doivent bénéficier d’un traitement spécial. Il  faut « mettre le paquet » sur eux et concentrer les moyens appropriés. Il faut accepter de redéployer les enseignants de manière inégalitaire : les collèges aux publics « faciles » peuvent admettre jusqu’à 30 élèves par classe, voire plus, alors que les groupes réduits sont requis ici. Pour les enfant dont la culture ou sous-culture multiplie les obstacles, à quoi il faut ajouter souvent ceux constitués par leur environnement social et affectif, il est de notre devoir collectif de leur apporter ce qu’ils n’ont pas, d’une part, et de faire en sorte, d’autre part, qu’ils ne soient pas exposés aux « prédateurs extérieurs » prêts à les endoctriner contre un soutien social. Car la pression sociale est forte. Cela nécessite un encadrement renforcé. Dès 2004, le rapport Obin sur « les signes et manifestations d’appartenance religieuse dans les établissements scolaires » décrit parfaitement la montée du « fait religieux », pour ne pas dire l’Islam, dans les écoles. Ce rapport a  été ostracisé  par la bien-pensance et son auteur accusé d‘islamophobie. Les événements de 2015 ont réussi à dessillé les  yeux de nombreux responsables politiques, sans que rien de décisif n’ait été vraiment entrepris, en partie à cause du « pas-de-vaguisme » et du clientélisme électoral, et du coup, beaucoup de chemin reste à  parcourir. En dehors des aspects de politique générale qui se définissent au plus haut niveau (programmes, objectifs…), les moyens à mettre en œuvre ne sont pas si extraordinaires : les dotations attribuées aux établissements classés en ZEP sont en général suffisantes.

Des personnels choisis et formés.

C’est sur les compétences des personnels qu’il faut travailler si l’on veut réussir. Il faudrait, en quelque sorte, ressusciter les « hussards de la République », forts de leur savoir  mais aussi capables de faire face  aux situations singulières auxquelles ils seront exposés, faisant d’eux des sortes de travailleurs sociaux autant que des enseignants, et en même temps animés par un engagement fort. En veillant en plus à la cohérence de leur recrutement afin qu’ils présentent un front homogène tant intellectuel que pédagogique en accord avec l’objectif fixé de reconquête républicaine, à commencer par le Principal. Ces enseignants ultramotivés existent et sont plus nombreux qu’on ne le pense. Pour rejoindre ce type d’établissement, j’ajouterai quelques exigences supplémentaires : une expérience reconnue et le volontariat en échange d’un avancement plus rapide et d’un avantage de carrière sur la même base qu’un détachement à l’étranger, le tout assorti d’un plus financier appréciable pour le salaire. Il faudrait aussi fixer un seuil de 50% de professeurs masculins : dans l’enseignement, on gagnerait à maintenir la parité exigée ailleurs. Ces enseignants devraient, avant de prendre leur poste, suivre une formation spéciale renforcée sur les  contenus : en premier lieu sur la laïcité qu’il convient de faire prévaloir face au multiculturalisme, mais aussi droits de  l’Homme, connaissance des cultures étrangères, rudiments d’arabe, en même temps que sur  les  attitudes et comportements à adopter  pour gérer les situations auxquelles ils seraient susceptibles d’être confrontés. Tout cela en échange d’un engagement de rester au moins cinq ans dans le poste. Il  serait  bienvenu que le Ministère de l’Education s’engage sans attendre dans cette voie. Je suis bien placé, pour l’avoir vécu dans mon établissement : une classe d’alphabétisation est toujours nécessaire. Son usage pourrait  être étendu aux parents en cours du soir. De même l’obligation scolaire sans aucune  tolérance doit être la  règle quitte à utiliser la  peur du gendarme,  comme aux débuts de  l’école  obligatoire. Enfin, dans ce type de collège,  le  système  d’apprentissage doit prendre en compte les  devoirs,  faits sur place le soir après les  cours, en étude, et encadrés par les professeurs. « Citadelle » ne veut pas dire établissement recroquevillé sur lui-même : il doit rayonner sur le quartier grâce à des projets impliquant parents  et autorités locales. Des moyens humains et matériels supplémentaires pourraient être accordés sur un projet pédagogique élaboré par l’équipe du collège et maintenus en fonction d’une évaluation des résultats obtenus à partir d’une grille conçue en commun administration/équipe pédagogique, à la fin de chaque année scolaire ou tous les deux ans. Cela fait beaucoup,  mais ça n’est rien à côté d’une vie sacrifiée.

Sous le coup de l’émotion, beaucoup d’engagements ont été pris. Mais, une fois celle-ci retombée, seront-ils tenus. Nous voyons déjà la contre-attaque des communautaristes brandissant « l’islamophobie » en étendard  se déployer. Ne tombons pas dans le piège. Il est urgent d’agir au nom de l’idéal républicain  et de la Nation une et indivisible. Si ces expressions ont encore un sens !

 

 

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