REPUBLICAIN ? … PLUS QUE JAMAIS !
02 février 2018
Les Républicains ont un leader.
Ceux qui en doutaient n’ont pu être que convaincus par la prestation de Laurent Wauquiez à « l’Emission politique », ce parcours du combattant où tous les coups sont permis quand il s’agit d’une personnalité de droite. Dieu sait que tout a été fait par ses adversaires et certains médias pour donner de lui une image exécrable auprès des Français, depuis son élection. On ne sera donc pas étonné qu’il n’ait pas attiré un très large public. L’absence d’enjeu autre que l’actualité de la vie politique a pu contribuer aussi à banaliser sa venue sur France 2. Néanmoins, il lui fallait transcrire en terme médiatique sa victoire écrasante du 10 décembre, qui l’a placé à la tête du principal parti d’opposition. Il est au début d’une tâche immense puisqu’il arrive sur les ruines encore fumantes des deux défaites cinglantes de 2017. Il a beau avoir été député et ministre, présider la Région Rhône-Alpes-Auvergne, son déficit de notoriété est considérable. S’il fallait que l’émission valide son entrée dans la cour des grands, eh bien, c’est fait !
Maîtrise et compétence.
Ainsi, il a pu, plus de deux heures durant, s’adresser à un auditoire dépassant le cercle des adhérents convaincus, et affirmer sa crédibilité, avec une expression claire et ferme sans jamais sombrer dans l’agressivité. Ceux qui attendaient des positions outrancières en ont été pour leurs frais, Laurent s’appuyant même sur celles d’Alain Juppé pour évoquer le regroupement familial et le droit du sol, ce qui clouera le bec à ceux qui espéraient avoir un prétexte pour prendre leurs distances avec le parti. Même Alain Minc, convoqué dans le rôle du « triste sire » en s’enfermant dans un procès à peine voilé en « pétainisme », s’est fait laminer par des réponses ancrées dans la réalité et des convictions assises sur un substrat de culture éloquent. Quant à l’arpette du gouvernement, Benjamin Griveaux, il n’a pas fait le poids, avec ses arguments imprécis et tellement attendus… C’est donc un Laurent Wauquiez jugé convainquant qui a terminé l’émission. Il a pu rôder son réquisitoire de premier opposant, se plaçant sur le terrain du pouvoir d’achat plus que sur celui de l’identité. Même la vision de l’Europe qu’il dessine paraîtra frappée au coin du bon sens pour le plus grand nombre. Là aussi, il faudra beaucoup de mauvaise foi pour justifier d’aller voir ailleurs, n’est-ce pas cher Alain…
Une droite pas si « à droite ».
Le patron assume son credo d’appartenir à une droite « qui ne s’excuse pas d’être à droite ». Or, il a pu s’expliquer sur l’immigration, la laïcité, la PMA, la sécurité, avec clarté et affichant des convictions qu’on partagera d’autant plus qu’elles sont pour le moins raisonnables, et tranchent avec le flou présidentiel dans les mêmes domaines. C’est bien pour cette raison que tout ce que la planète politique compte de courtisans et experts en chausse-trappes s’est aussitôt activé à caricaturer et à dénaturer, telle Fabienne Keller dans le débat qui a suivi. Mais quand le contact direct avec l’opinion a été établi, le travail de sape est bien plus compliqué. Laurent Wauquiez a été entendu sur ses positions de fond et elles mettent les « embarras partisans » au second plan. Alors, ceux-là peuvent bien partir ou quereller sur leur part d’influence d’autant plus bruyamment qu’elle est réduite, au moins les électeurs ont aujourd’hui une bonne raison de se réjouir : la droite a un nouveau patron, et il a la pointure ! Et qui plus est, il a montré sa capacité à rassembler.
La faute de Pécresse.
Le conseil National du 27 janvier était attendu : il consacre la remise en route officielle et complète des Républicains. Le succès remporté à « l’Emission politique », a permis à Laurent Wauquiez de l’aborder dans les meilleures conditions. Et d’ailleurs ce fut une journée de mise en place studieuse, au cours de laquelle les cadres du parti auront pu découvrir une équipe nationale renouvelée, un bureau politique rajeuni, un président du Conseil national, Jean Léonetti, inspiré et réfléchi comme à son habitude. Il fallait évidemment compter avec la fausse note et les médias n’ont retenu que ça. C’est l’arrivée tonitruante de Valérie Pécresse, en retard (volontairement ?), en plein milieu du discours Jean Léonetti, qui a valu à la Présidente de la Région Ile-de-France une bronca et des sifflets d’une poignée de participants, que Laurent Wauquiez s’est empressé de calmer pour faire « applaudir chaleureusement » la perturbatrice. Banal dans un congrès. Mais celle-ci est trop avisée pour ne pas avoir agi sciemment. Avait-elle peur de passer inaperçue ? A-t-elle à ce point besoin d’exister ? Toujours est-il que ces agissements, puisés à l’aune de postures alimentées par des ambitions personnelles, ne grandissent pas ceux qui les pratiquent. Dans le contexte de reconstruction actuelle, alors que Macron est à l’affût, agir de la sorte est une faute. D’ailleurs, après avoir lâché ses deux pets nauséabonds, elle est partie sans avoir attendu la réponse du Président du parti. Valérie, il n’y a pas deux droites, il n’y en a qu’une ! On accepte qu’elle soit diverse. Ce n’est pas en divisant qu’on rassemble !
Bref, militer a encore du sens. Ce n’est pas le moindre enseignement de cette fin janvier. Et si je manquais de motivations, le prélèvement de la CSG que je viens de découvrir sur ma feuille de paie, m'en fournirait.
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