A MOI, COMTE, DEUX MOTS !
14 février 2018
Soyons nous-mêmes !
La droite doit être elle-même pour se différencier de la gauche. Mais nous avons pris de mauvaises habitudes, en grande partie à cause du langage utilisé par les médias, imprégnés depuis 1968 du vocabulaire de la gauche. Sans le vouloir nous parlons tous le « gaucho ». Comment nos concitoyens alors ne seraient-ils pas perdus ? Il importe donc que nous nous astreignions à l’exercice salutaire qui consiste à parler le « dextro ». C’est d’autant plus important que les Français se situent majoritairement à droite (5,4 sur une échelle de 0 à 10) !
Voici quelques exemples de différenciation :
Est-ce qu’on dit : la gauche républicaine ? Non ! Alors pourquoi se croit-on obligé de dire « droite républicaine ». Y aurait-il une droite qui ne le soit pas ? Non plus. Le FN n’est pas un prolongement de la droite. Donc, disons la « droite » tout simplement. Nous n’avons pas à justifier son appartenance à la République qui va de soi.
Dans le même genre, ne parlons pas des « valeurs de la République », lexique gaucho s’il en est, dont on nous rebat les oreilles. Pour la droite, la référence ce sont les « libertés fondamentales ». De même, à la place de « l’école républicaine » évoquons « l’instruction publique », locution plus précise et plus signifiante. Remplaçons le mot « justice » mis à toutes les sauces par la gauche (sociale, fiscale, sociétale, pénale …) et sert d’appui à toutes les mises sous conditions de ressources, par la notion « d’équité ». Si la droite avait à proposer une refonte de la fiscalité de notre pays, il faudrait qu’elle soit fondée sur l’équité et non la justice. Nous éviterons de parler de « capitalisme » forcément « sauvage », mais plutôt de « l’économie de marché » et surtout pas de « libéralisme » qui n’existe pas autrement que sous la forme « ultra » mais de « liberté d’entreprendre ». Vous remarquerez combien le mot « liberté » est peu employé par la gauche. On devrait en faire un étendard de la droite.
Les éléments de langage.
La droite, peut-être parce qu’elle n’aime pas l’embrigadement pratique peu l’art des « éléments de langage ». A une époque où la communication est essentielle, elle devrait le pratiquer davantage pour renforcer l’effet de cohésion. Ainsi devraient être mis davantage « en scène » tous ces mots qui ont une vraie signification dans la pensée de droite tels que « autorité », « confiance », « famille », « nation », « responsabilité » (le pendant de la « liberté individuelle »). Arrêtons d’employer la « solidarité » à toutes les sauces, mais insistons sur le « bien commun ». Ainsi, Quand Murielle Pénicaud justifie l’assommoir de la CSG pour les retraités, c’est au nom de la « solidarité intergénérationnelle ». Voilà bien la traduction politique d’une pensée de gauche. L’Etat, donc, se substitue à la « famille » qui est l’espace dédié à ce type de solidarité, qu’à droite on nomme « fraternité ».
En ces temps de confusion où l’on veut nous faire croire que le clivage droite-gauche appartient à un monde dépassé, au moment où nous nous attelons à redéfinir un projet politique pour notre famille politique, notre mouvement, il est important,que nous nous réapproprions la langue qui correspond à nos idées. Alors quand vous entendez « créer du lien social », « espace de solidarité », « imposer un ordre juste », « rechercher le vivre ensemble », ne cherchez pas, c’est un gaucho qui parle. Réfléchissez aux éléments de langage que vous utiliseriez en lieu et place : « relations humaines », « coopération » ou « entraide », « respect de la loi », « communauté nationale »… Il y a toujours un mot qui correspond à notre façon de penser et qui nous différencie.
Prochainement : Les attentes des Français sur la droite (d’après une étude de la fondation Jean Jaurès)
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