HISTOIRE
AU PREMIER TEMPS DE LA VALSE…
INCORRIGIBLES !

POURQUOI LA FRANCE NE REDEMARRE PAS

La croissance en panne


Le tableau de bord de l’économie française reste désespérément sombre.

Ce n’est pas le tableau de la création des sites industriels(119) depuis janvier qui présente un léger mieux par rapport au pire de l’an dernier qui peut faire office de nouvelle réjouissante, car le solde entre les ouvertures et les fermetures reste très négatif. Le déficit commercial se creuse, l’investissement continue de reculer (- 0,7% au 2ème trimestre) ainsi que le taux de marge des sociétés (- 0,5%). 63 000 entreprises ont mis la clé sous la porte depuis un an. La baisse de l’euro par rapport au dollar qui devrait être une bouffée d’oxygène pour nos entrepreneurs n’y fait rien. Le Cice ne parvient pas à tenir ses objectifs en retrait de plus d’un tiers par rapport aux prévisions. La mécanique tant espérée continue d’avoir du mal à s’enclencher, par méfiance et aussi à cause de la complexité du dispositif.

En même temps, on voit bien que la France, malgré les déclarations de ses dirigeants, ne parvient pas à améliorer ses finances publiques. Les prévisions budgétaires du gouvernement ne sont pas crédibles. La réduction progressive du déficit public : 4,4% du PIB en 2014 (si ça n’est pas plus), 4,3% en 2015, 3,8% en 2016, 2,8% en 2017 est conditionnée à une réduction des dépenses publiques de 21 milliards d’euros en 2015, 50 milliards en 2017 et à l’accélération de la croissance avec 0,9% en 2014 (qui n’est pas assuré), 1,9% en 2015, 3,1% en 2016 et 3,7% en 2017… Des chiffres qui ne tiennent pas la route. On sait en effet que la croissance potentielle de long terme de notre pays, en volume, compte tenu des gains faibles de productivité et du vieillissement démographique est de 0,8%. Et ce potentiel est entamé dès lors que l’on réduit les dépenses publiques.

La dépense publique n’est pas reprise en main.

Les 50 milliards d’économies annoncées sont en partie un mirage, parce qu’ils sont gagés sur une désindexation partielle de la dépense sociale alors que l’inflation a quasiment disparu. C’est donc une grave erreur de maintenir le déficit à 4% en 2014, 2015 et probablement en 2016, nous mettant à la merci de la moindre remontée des taux d’intérêts : une vulnérabilité qui nous retire toute crédibilité.

L’autre facteur défavorable est la faible inflation (0,5% en 2014) qui a peu de chance d’augmenter avec un chômage élevé et les difficultés des entreprises qui conduisent au ralentissement des salaires, à la faiblesse de la demande  qui entraine une faible augmentation des prix, de même que la faible croissance mondiale conduit à la baisse des prix des matières premières.

On ne voit donc pas comment la croissance pourrait ne serait-ce qu’atteindre 2%.

La situation des entreprises ne permet pas non plus d’entrevoir le moindre coin de ciel bleu. Leur compétitivité continue de se dégrader. Les coûts unitaires de production sont 20% à 30% supérieurs à ceux de pays ayant le même niveau de gamme de production, telle l’Espagne. La profitabilité se dégrade : le rendement du capital des entreprises françaises est de 5,5% contre 10% à 13% pour les entreprises des autres pays européens ou de l’OCDE. Cela vient de la hausse des salaires plus rapide que celle de la productivité : il s’est creusé un écart de 7% depuis 2000, 10% dans l’industrie manufacturière. Et les calculs d’évolution montrent que le pacte de compétitivité verra ses effets annulés au bout de six ans, à peine le temps de sa mise en place…

Pour sortir du marasme, il faudrait que le gouvernement fasse des choix douloureux tels que la réduction drastique des dépenses publiques avec une stratégie de diminution du rôle de l’Etat dans l’économie et une modification radicale des règles du marché du travail pour permettre une plus forte flexibilité des salaires. Toutes choses qu’il est bien incapable de réaliser, en eût-il la volonté. Et quand on entend le discours de Martine Aubry, on a encore moins envie d’y croire !

Car depuis son arrivée au pouvoir, les décisions qui ont été prises n’ont fait qu’aggraver la situation économique de notre pays, notamment en augmentant massivement la fiscalité sur le capital et les entrepreneurs alors que la révolution industrielle que nous sommes en train de vivre est hyper-capitalistique et hyper-entrepreneuriale. On ne peut pas faire pire contre-temps !

La situation de la France va donc continuer à se dégrader.

Les efforts de nos partenaires européens ne pourront pas y faire grand-chose. On se demande bien où le gouvernement, qui n’a pas encore conduit la moindre politique d’austérité, prendra l’argent une fois qu’il aura fini d’essorer les classes moyennes.

 

 

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