HISTOIRE
POURQUOI LA FRANCE NE REDEMARRE PAS
LA GAUCHE FRACTUREE

INCORRIGIBLES !

Valls 2       Martine Aubry 14


Voici quelques clés de compréhension pour éclairer dans quel contexte la bataille entre les deux gauches se livre. Et pourquoi la France pourrait en faire les frais… Et nous avec !

Le vote des recettes du budget 2015 et l’interview de Martine Aubry au « JDD » constituent des événements majeurs de notre vie politique. Les arguments des « frondeurs » qui se sont abstenus rejoignent ceux de « l’amère de Lille ». Ils sont couronnés par la dernière sortie de Benoit Hamon selon laquelle la politique suivie « met en danger la République ». Un comble ! Il y a donc bien deux gauches dans notre pays : une qui découvre tardivement les réalités et qui essaie de trouver sa survie en s’y adaptant, et celle qui reste dans le déni, qui n’apprend rien, qui ne veut rien savoir et qui reste sur ses vieilles lunes, autrement dit : in-cor-ri-gi-ble ! En fait, c’est elle, par son comportement, qui met en danger la République en favorisant la montée du Front National qui profite plus qu’elle de son discours nihiliste.

Si encore, ce discours était fondé sur des réalités.

Les frondeurs dont la Martine prend la tête sans le dire, dénoncent une rigueur qui n’existe pas et des économies qui ne sont pas encore faites. Des gens qui crient avant d’avoir mal ou qui mentent aux Français. Que veulent-ils : un déficit à 6% ou 8% au lieu de 4,5% ? C’est-à-dire une aggravation de la dette ; continuer une politique de la demande qui nous a menés au point où nous en sommes, détruisant au passage notre industrie ?

On comprend que la « Pythie » du PS ne se résolve pas au déclin de notre pays, à la montée du FN -surtout dans sa région-, à la victoire annoncée de l’opposition en 2017. Mais quel chemin propose-t-elle à la place de celui que tente de suivre bien malaisément le gouvernement actuel ? Elle continue de croire que la situation actuelle est due à la réduction des déficits voulue par l’Union européenne et que celle-ci s’est faite au détriment de la croissance. Mais dans notre pays, cette réduction n’a pas encore eu lieu comme en témoigne la stagnation autour de 4% du déficit du budget de l’Etat. Les efforts fiscaux n’ont pas généré une moindre croissance comme elle le croit, mais à cause de leur ciblage massif sur le capital et sur les « riches », ils ont planté l’économie. La mise en place du CICE n’est qu’un faible palliatif au regard de ce qui a été prélevé sur les entreprises. Ou bien elle n’a rien compris, ou elle ment sciemment pour adopter la posture susceptible de plaire à la gauche de la gauche. Ce n’est pas comme cela qu’elle regagnera les voix parties chercher « protection » à l’extrême-droite.

Réorienter l’économie, c’est du suicide !

La réorientation de l’économie qu’elle préconise, n’est rien de plus qu’une usine à gaz supplémentaire dans l’économie administrée qu’elle ne peut concevoir libre et créative. Comment faire la différence entre une entreprise « exposée » à la concurrence internationale, qui recevrait des aides, et une qui ne l’est pas, alors que nous vivons dans un marché ouvert, celui de l’Union, où tout s’entremêle. Je plains celui qui serait chargé d’établir des critères de distinction. Son discours sur les « contreparties » refusées par le MEDEF en échange de l’amélioration des charges décrit une économie étroitement contrôlée par l’Etat. Toujours ce vieux rêve socialiste qui ne conçoit pas que la liberté laissée aux entrepreneurs puisse créer de la richesse et de l’emploi. C’est ce qui réussit pourtant partout ailleurs. Autrement dit, le « bon chemin » qu’elle préconise serait un sentier de galère pour notre pays qui finirait par achever complètement ses derniers ressorts.

Car il faut bien savoir sur quoi repose notre économie aujourd’hui.

Il faut avoir à l'esprit que notre PIB est à 57 % issu de la dépense publique. Autrement dit, c'est parce que l'État paie des fonctionnaires, des fournisseurs, verse des subventions ou encore des prestations sociales qu'il y a de l'activité économique en France et cette activité est à 57 % liée aux dépenses publiques. On comprend bien que la seule création de richesse privée ne représente que 43 % de notre PIB, et il est évident que ces 43 % de création de richesse ne peuvent pas financer les 57 % de dépenses publiques quand bien même celle-ci (les 43 %) serait taxée à 100 % !! Le déficit est donc incontournable. La dette est une donnée du système dans lequel nous nous trouvons et il n'y a aucun espoir qu'il en aille différemment dans les années qui viennent.

Il n'y a pas plus de croissance économique.

Le mécanisme d’une dette, qu'elle soit privée ou publique, repose sur la promesse des gains futurs qui permettront de rembourser le crédit. Au niveau d'un État, ces revenus futurs c'est la croissance économique exprimée en pourcentage du PIB. S’il n’y a pas de croissance, il ne peut y avoir de remboursement de la dette. Or depuis 40 ans la croissance de la décennie en cours est inférieure à la croissance moyenne de la décennie passée. C’est facilement vérifiable. Et nous sommes arrivés à la croissance moyenne de 0 % sur 10 ans. La faute en revient aux politiques menées depuis les années 80 qui ont privilégié la demande sur l’offre, au moment où cette demande était de plus en plus satisfaite par des produits fabriqués dans les pays extérieurs, soit en Europe, soit en Asie.

La France est engagée dans une spirale infernale.

Si vous mettez ensemble tous ces éléments : à savoir un stock de dette d'au moins trois fois le PIB (lorsque l'on additionne tous les types de dettes), un PIB formé à 57 % par de la dépense publique et une croissance moyenne proche de 0, on obtient un cocktail explosif conduisant inéluctablement à la faillite de l'État. Martine Aubry et les frondeurs nous proposent d’aller plus vite vers l’explosion et la faillite.

Par leur absence de lucidité, ils compliquent l’action du gouvernement et contribuent à rendre le cap qu’il tente de suivre, illisible de l’extérieur. Nous nous dirigeons tout droit vers une nouvelle phase de tension extrême en Europe et notre pays en paiera le prix fort au sens propre du terme puisque si notre dette est attaquée, nos taux d'emprunt s'envoleront, nous précipitant encore plus vite vers la banqueroute. Manolito qui a tout compris n’a pas l’intention de se laisser faire et on comprend qu’il veuille en finir avec « la gauche passéiste » ! Autrement dit, ça va saigner…

Alors qu’il faut de toute urgence baisser le taux de prélèvement et favoriser la création de richesse privée pour tenter de retrouver au moins l’équilibre, sinon, se situer dans la moyenne européenne de prélèvements. Cela passe par un effort drastique d’économies dans tous les budgets publics, préalable indispensable à tout redéploiement. Le temps presse, car la machine infernale est déclenchée.

 

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