AU PREMIER TEMPS DE LA VALSE…
17 octobre 2014
Nicolas Sarkozy sait bien ce qu’il fait.
Ceux qui s’alarment de son décrochage dans l’opinion publique où il perd entre 7 et 9 points selon les sondages ne font pas une bonne lecture de la situation, de même que ceux qui se réjouiraient trop vite de la percée d’Alain Juppé, comme s’il s’agissait de vases communiquant.
Les raisons de ce décrochage tiennent dans le positionnement de la campagne qu’il mène actuellement. Les reproches que l’on entend et les arguments utilisés par ceux qui pratiquent le Sarko-bashing depuis longtemps, sont les mêmes : il renoue avec la campagne de 2012 que d’aucuns jugeaient trop à droite. Et ça, c’est bien vrai. Alors on peut comprendre que des Français soient déçus, eux qui attendaient un Sarko plus consensuel, « recentré », « assagi ». La tentation est grande pour eux de conclure : « il n’a pas changé ». Je n’insiste même pas sur la part des « affaires » qui subitement font un grand retour sous les feux de l’actualité, alors qu’on découvre tous les jours un peu plus des « connivences » pour le moins suspectes…
Mais voilà, on n’est qu’au premier temps de la valse.
L’ancien président rencontre-t-il des écueils dans sa campagne interne pour convaincre les militants de l’UMP de voter pour lui ? La réponse tient dans la foule qui se presse dans ses réunions et la ferveur qu’on y découvre. « Je ne me trompe pas d’élection » se plait à répéter l’intéressé. Les électeurs à convaincre pour l’heure, ce sont les quelque 250 000 adhérents de l’UMP, pas les 40 millions d’électeurs français. Du coup, les reproches formulés dans les commentaires faits sur sa campagne, non seulement n’ont donc aucune prise sur le cœur de cible des militants, mais les renforcent dans leur conviction. Car ce qu’on lui reproche c’est justement ce Sarkozy-là que les adhérents voulaient retrouver.
Un positionnement corroboré par les études d’opinion.
Les derniers sondages confirment que Nicolas Sarkozy domine largement Alain Juppé et François Fillon dans son propre camp. C’est le cas de l’enquête Ifop pour Le Nouvel Observateur, où les sympathisants de droite préfèrent que Nicolas Sarkozy soit candidat à la présidentielle à 54 % contre 33 % à Alain Juppé. Mieux, un sondage paru le 21 septembre dernier dans le Figaro indiquait clairement que 64% des électeurs de droite réclamaient un retour de l’ancien président sur la même ligne que celle de 2012, et même plus de 30% souhaitaient qu’il soit plus à droite. Les items ne trompent pas : 82% pour la simplication du code du travail, 64% pour la suppression des 35H, 86% pour le durcissement des conditions d’acquisition de la nationalité, 89% pour le rétablissement des peines planchers, 76% pour la suppression de l’aide médicale aux étrangers, 78% pour la suppression des régimes spéciaux… message largement reçu par l’intéressé qui profite de ses réunions de campagne pour apporter les bonnes réponses aux questions, les mêmes, qui lui sont posées. Une précision importante aussi, qui différencie ces électeurs de ceux de Marine Le Pen : l’électorat de la droite républicaine (61%) est très demandeur d’un nouveau traité européen allant vers plus de fédéralisme, preuve s’il en était besoin que l’UMP avait fait une campagne européenne à côté de la plaque. Alors on ne s’étonnera pas que Nicolas Sarkozy reprenne à son compte des propositions que son cœur de cible souhaite ardemment.
Les médias entretiennent sciemment la confusion entre deux campagnes.
L’objectif de l’ancien président (à double titre, si j’ose dire) est d’obtenir le plus gros score possible le 29 novembre. Et, quoi qu’on pense de la campagne intéressant de ses deux concurrents, ils ne pourront guère l’empêcher de faire entre 70% et 80 % des suffrages. Ce qui explique sa sérénité : Alain Juppé et lui ne sont pas en concurrence frontale puisqu’ils ne sont pas candidats à la même élection. Aussi s’emploie-t-il à tempérer les inquiétudes de ses soutiens : « Ne vous énervez pas. Laissez dire. De toute façon, on entendra dire ça tous les jours jusqu’au 29 novembre. Alors, ne faites pas attention. On continue la campagne. Et au lendemain de l’élection, on commence une autre étape. » Le maire de Bordeaux peut donc devancer pour l’instant l’ancien hôte de l’Élysée dans les sondages, il ne peut pas l’empêcher d’être élu président de l’UMP. C’est une évidence. Pour le moment, ce qui compte aux yeux du favori de l’élection à la tête de l’UMP, c’est la ferveur militante. « Les salles sont bourrées, on reçoit des demandes de tous côtés, et ce genre de signaux ne trompe pas », souligne un membre de l’équipe Sarkozy.
Après, viendra le deuxième temps.
Celui de la reconstruction de la « famille », comme il dit. Les médias, très diserts sur les sujets considérés comme clivants, ne soulignent pas suffisamment les idées qui sont avancées pour le futur grand parti. Pas vendeur. C’est vrai, il suffit de dire que ce sera une machine de guerre pour reconquérir le pouvoir. Qui peut croire que les cartes ne seront pas alors rebattues à ce moment-là, celui du troisième temps. En attendant la concurrence avec Alain Juppé a ceci de sympathique qu’elle rassure les électeurs de droite : au moins en cas de pépin, on a une solution quoi qu’il arrive. Et ça, c’est bon pour le moral !
Effectivement, la campagne de Sarkozy se fait sur le terrain comme les deux autres prétendants et c'est cela qui énerve les médias. Sarko avance ses pions en fonction du niveau de l'élection à venir.
Nul besoin qu'il s'exprime à la TV, les militants veulent le voir en direct et il rencontre les militants (CQFD)
Une fois l'élection passée, il s'occupera de celle de 2017.
Sarko est certes un homme pressé... d'agir mais comme il est un grand Républicain, il passe une à une les étapes.
Autre point. Très content que le Conseil d'Etat ait suspendu la mauvaise décision de Najat VALLAUT BELKACEM d'arrêter les bourses au mérite. La ministre vient de se prendre un camouflet et ça fait plaisir. LE MERITE cela s'encourage mais oups il y a le mot courage et pour une socialiste......
Rédigé par : Richard Viau | 17 octobre 2014 à 14:39