UN PRESIDENT A LA GODILLE !
11 février 2013
Et voilà qu’on va nous pondre une loi pour « reprendre » les entreprises rentables et les empêcher de licencier. Si, si ! Comme effet repoussoir de plus, on ne fait pas mieux. Il sera donc impossible d’anticiper une conjoncture défavorable et il faudra attendre d’être dans le rouge ou en faillite pour ajuster les effectifs. Surtout ne pas distribuer de dividendes. Et en cas de vente, celle-ci ne sera possible que si un repreneur se présente. On croit rêver….
Ceux qui avaient cru à la révolution copernicienne de la métamorphose sociale-démocrate de « l’intérimaire d’en haut » doivent s’en trouver baba. Normal, c’était en général des bobos. Ce tournant affiché à grand renfort de publicité médiatique, les laudateurs étant toujours plus prompts à manier la brosse à reluire que la critique raisonnée, nous était vendu avec le pacte dit de compétitivité, qui consistait à restituer plus tard aux entreprises quelques 20 milliards d’euros (enfin, ce n’est pas certain) prélevés tout de suite. Le tout sous formes de subventions octroyées sur des critères très administratifs.
La France se retrouve donc le seul pays d’Europe où l’espace de décisions des entrepreneurs est réduit comme peau de chagrin par chaque décision gouvernementale. Nous sommes aussi les seuls à être revenus à une économie « administrée », mot poli pour éviter de dire « dirigée » ou « socialisée ». On s’éloigne de l’économie sociale de marché à la fois par les prélèvements opérés sur les entreprises, sur le capital et sur les investissements. Ce que l’on comprend surtout, c’est qu’il a fallu céder à la pression des faits qui, comme on le sait sont têtus, ce qui nécessitait de donner en urgence un peu d’oxygène à notre économie. Mais c’est pour aussitôt redonner un coup de barre à gauche. Pour calmer la bronca et aussi par penchant naturel.
Ce président qui se voulait normal, mais qui fait du « Sarkozy » dès qu’il peut, courant après sa cote de popularité qui lui échappe comme un gueux fuyant un lépreux, arbore volontiers les postures lisses et débonnaires pour mieux distiller ses provocations calculées comme le vote de la loi sur le mariage pour tous, dont le nom même est insupportable, ou le projet de donner le droit de vote aux étrangers, agité périodiquement comme un chiffon rouge pour détourner l’attention. Ce qui lui permet d’envoyer des signaux aux différentes castes qui composent son électorat.
Finalement cet homme est bien tel qu’on le connait : tout en calcul, comme lorsqu’il était à la tête du PS. Quelles pensées l’animent, quel cap suit-il ? Il ne le sait probablement pas lui-même, ce sont les événements qui en décideront. Une seule idée comptera : comment me faire réélire. Le reste n’a guère d’importance. Machiavel n’est pas loin. En bon président prévoyant, il met en place, avec des nominations sectaires comme jamais, une haute administration à sa botte. Vous verrez que même le président de la Cour des Comptes y passera : trop honnête, trop indépendant, avec la pire des tares d’avoir été nommé par Sarkozy.
Et le sort de la France, me direz-vous ? Elle va de moins en moins bien, comme on peut aller avec un pilotage à la godille. L’économie, assommée par les impôts ne se relève pas : le moteur de la consommation est noyé par les prélèvements, celui des investissements est paralysé par toutes les taxes sur le capital et les récriminations sur les investisseurs.
Les omissions récurrentes et le manque de courtoisie à l’égard de son prédécesseur, la constance avec laquelle il détricote toutes les réformes réalisées, nous laissent même à penser qu’il est pétri de haine. Alors on me pardonnera de ne pas chercher dans son action une quelconque morale dès lors qu’il apparait que les « moi, président » n’étaient que du verbiage pour la parade, et sont contournés dans les faits tous les jours. J’ai même parfois le sentiment que la vengeance lui tient lieu de motivation…
Ce n’est pas ainsi que l’on dirige un grand pays comme la France !
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