LE NOUVEAU JANUS, C’EST MAINTENANT !
08 février 2013
Qu’il était beau notre Flanby dopé au mascarpone dans son costume de guerre, venu en « libérateur », l’autre jour à Tombouctou. Pour un peu il nous aurait fait le coup du « Tombouctou martyrisé, mais Tombouctou libéré »… Ce n’est qu’un mirage. Il a pu, grisé par l’accueil d’une foule africaine, croire au plus beau jour de sa vie politique, mais nous prions tous pour qu’il ne soit pas suivi par le plus triste. Tout le monde sait bien que rien n’est joué dans cette drôle de guerre, et que l’ennemi, un instant déstabilisé, attend son heure pour reprendre l’initiative avec les moyens qui sont les siens : le terrorisme, l’embuscade, la guerrilla…
Mais derrière ce visage de chef de guerre déterminé, s’en cache un autre moins reluisant. C’est celui qui loin de pacifier notre pays, y met le feu avec des débats irréfléchis, incohérents et superfétatoires par les temps qui courent, qui de plus, divisent profondément les Français ; c’est celui, cynique, qui livre notre pays aux communautarismes et aux pesanteurs idéologiques qui le paralysent sans en tirer rien d’autre que de galvaniser les corporatismes ; c’est celui qui finit de ruiner notre économie à coups d’impôts et de décisions décourageantes pour les investisseurs, faute d’avoir compris que nous avions besoin de compétitivité et d’assainissement budgétaire.
Jamais notre pays n’a été aussi proche de l’explosion sociale. Les enseignants contestent la réforme qu’on leur propose, les fonctionnaires se mettent en grève, les journaux sont pris en otages par des grèves à répétitions fomentées par la même CGT que celle des ports ; les salariés d’Arcelor, de PSA, de Goodyear, qui ne sont que la vitrine sociale d’une France qui voit s’inscrire 1 000 chômeurs par jour, ne savent plus à quel saint se vouer… au point que la police craint la montée de la violence. La gauche radicale souffle sur les braises d’une révolte sur laquelle elle aimerait prospérer. Même l’insipide Pierre Laurent entonne des chants guerriers !
Et la gauche dans tout ça ? Elle est en lambeaux. Son unité de façade ne tient que grâce à une commune détestation de la droite, insultée à la moindre occasion. Cela n’empêche pas le PS d’être à la manœuvre pour détricoter le corpus social afin de le modeler à sa façon : contrôle partisan de l’appareil public, ouverture de salles de « shoot » prélude à la libéralisation de la consommation des drogues, circulaires contestables pour contourner la loi, et même abus de la « novlangue » pour rebaptiser les choses, un peu à la manière des Révolutionnaires avec le calendrier républicain. Tout ce travail souterrain a un sens : imposer une vision dite de « progrès » pour la société. Flanby pacificateur au Mali, se comporte en chef de clan incendiaire en France. Il privilégie les sujets annexes pour feindre l’action. Ce n’est pas ainsi que le pays se modernisera.
Et on cherche encore le politique inspiré dans le piteux compromis du sommet européen qui vient de se terminer. Où est donc la farouche détermination du chef de guerre ? Comment peut-on avoir laissé se constituer un axe Bonn-Londres contre nature qui fait de Cameron, le fluide glacial de l’Union, le grand vainqueur de la négociation ? Car, il faut bien le constater, la baisse du budget européen sur quelques chapitres essentiels pour l’avenir, ruine tous les efforts de relance, pourtant cheval de bataille du président français.
Quand on met en perspective les actions menées depuis neuf mois, on s’aperçoit que la rigidité idéologique des débuts a laissé la place au coup par coup. Le pays va à vau l’eau, faute de cap et de vision de son capitaine, autre que son bréviaire suranné.
Nous étions au bord du gouffre, on attend maintenant qu’il crie : « en avant ! »… L’épisode malien ne change rien, bien au contraire.
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