LA SEMAINE SELON SAVINIEN
11 septembre 2011
11 septembre 2001 : attentat contre les tours jumelles du World Trade Center à Manhattan.
Lundi : C’était la rentrée. J’ai entendu au journal de midi une « mère en colère » se plaindre de la suppression des postes : rendez-vous compte, dans la classe de son enfant, les effectifs vont passer de 14 à 21 ! En effet, c’est monstrueux ! Ils devraient passer à … 25, au moins. Qui va expliquer à cette brave dame que les prof’ sont payés à crédit toute l’année, puisque les intérêts de la dette équivalent aux salaires des fonctionnaires ? Le retour de DSK chez lui, place des Vosges, c’est DSKtologis ? C’est ce que m’inspire ce jeu médiatique à la complicité partagée. Lundi noir à la bourse de Paris, et les valeurs bancaires dégustent. Irrationnel ?
Mardi : c’est la rentrée aussi pour les députés. L’assemblée nationale examine le plan d’ajustement du gouvernement : on se chamaille pour des queues de cerises à l’UMP, mais on finit par trouver les sous. Il y en a quand même qui trouvent le moyen de râler pour la taxe sur l’hôtellerie de luxe. Les marchés continuent de plonger, malgré une tentative de rebond, mais ce n’est pas pour ça. Borloo a du mal à respirer, c’est pour ça qu’il a fait sa rentrée dans les locaux « d’Oxygène », en maintenant le suspense sur sa candidature. Il est vrai que sans les maigres troupes du Nouveau Centre et l’argent de l’UMP (aucun député n’a quitté le groupe), le radical est plutôt démuni. Sans percée dans les sondages, il est contraint à faire un peu de démagogie pour exister. Mon pronostic : il va déclarer sa candidature mais ne pourra pas aller jusqu’au bout. Pas assez au centre pour l’incarner.
Mercredi : le président reçoit les parlementaires UMP. Recadrage ? Pas besoin. Annonce sur ses intentions ? Trop tôt. Mais il ne renonce à rien ! Il est resté concentré sur la crise, une manière de montrer qu’il veut rester au-dessus de la mêlée. En face, la guéguerre des roses parait bien dérisoire face aux défis actuels. Justement, Ségolène Royal s’en est pris aujourd’hui aux sondages ce qui est dans la droite ligne de ce que j’exposais dans la note « Une belle arnaque » de mardi. Elle a saisi la fameuse « haute autorité des primaires citoyennes » pour contester les conditions de réalisation des enquêtes d’opinion. Chez les alliés de Martine Aubry, le doute s’installe aussi. Coincée entre ses petites phrases sur DSK et son aile gauche, sa campagne patine. A l’Assemblée nationale, les députés ont voté pour l’application de l’accord européen du 21 juillet. La France est le premier pays dont le parlement a voté les nouvelles mesures de sauvetage de la Grèce : difficile de faire mieux ! Les marchés rebondissent. Hollande viendrait chez Goua le 26 septembre, mais à condition de serrer des paluches du bon peuple d’en bas. En Allemagne, la production industrielle a bondi de 4% en juillet : faux rebond ou redémarrage ? Trompe l’œil plutôt.
Jeudi : Nicolas Sarkozy inaugure la LGV Dijon-Belfort et met l’accent sur l’effort d’investissement dans le ferroviaire. Ce déplacement du Président a mis en émoi (et moi, et moi, et moi) Villepin, on ne sait trop pourquoi. « Il y a d’autres choses à faire en ce moment » affirme-t-il. On sait ce qu’on a envie de lui répondre au cow-boy solitaire. Jean-Noël Guérini a été mis en examen. Au PS on fait profil bas. Mais les noms d’oiseaux commencent à voler dans la primaire. En même temps on apprend que le trou de la sécu en 2010 est béant : 30 milliards. Les Français consomment trop d’anxiolytiques, mais c’est peut-être pour ça qu’on n’a pas « d’indignés ».
Vendredi : Depuis trois jours les images tournent en boucle. Celui qui n’a pas vu l’effondrement des tours jumelles doit être aveugle. Un peu oppressant quand même tout ce battage. Commémorons, mais avec gravité et simplicité. Inutile d’en rajouter quand tout et même plus a déjà été dit. Pendant que les ministres des finances du G8 s’écharpent à Marseille, Obama tente d’injecter 447 milliards de dollars dans l’économie américaine. Un nouveau bras de fer destructeur s’annonce avec les Républicains. Il n’y a pas que nous qui avons une opposition à la c…
Samedi : C’est dans le journal ce matin : c’est sûr, Bodard y va ! Cela fait donc six listes avec celle du FN, pour les sénatoriales dans le Maine-et-Loire : Raoul n’est plus cool, ça lui apprendra de se moquer de la droite. Les « accroche-cœurs » c’est parti aussi. La grande fête « panem et circem » à la mode angevine déroule ses numéros aux quatre coins de la ville. Gratos ? Sûr, y’a bien quelqu’un qui paie, toujours le même… Le même qui paiera le centre « aqualudique » à 34 millions d’euros ! Nouvelle tempête boursière pour la fin de la semaine sur fond de démission à la BCE : on va finir par atteindre « ground zero ». Rugby : le ballon n’est pas rond, mais ce n’est pas une excuse pour un match aussi décousu. Les bleus ont frôlé le scénario 3D (3 défaites et on rentre). Pour un peu on se serait cru au foot… Le prochain obstacle c’est le Canada : espérons qu’il ne soit pas trop « dry » !
Dimanche : les cérémonies new-yorkaises monopolisent le petit écran. Dix ans après, l’émotion est toujours là et la sidération provoquée par les images, intacte aussi. Mais Oussama est mort ! Maigre consolation, mais consolation quand même. Au chapitre des universités politiques c’est le tour du FN et des centristes. C’est fou ce que la Marine a le visage dur. Est-ce un tropisme de ma part, mais j’ai l’impression de voir de la haine et de la méchanceté même dans son sourire, encore plus dans son arrogance naturelle. A la Grande Motte (tout un programme !) Borloo et Morin se sont retrouvés, mais sans Charette (excédé parait-il), et encore moins Bayrou. De belles faenas (olé), mais comment s’y retrouver entre les centristes des champs (hier au gouvernement) et ceux des villes (aujourd’hui au gouvernement). Tout ça pour affirmer que l’avenir du centre est à droite : ça on le savait déjà. Encore faut-il ne pas la faire perdre, la droite !
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