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« Supprimer l'ISF pour réduire les inégalités »

CAC ET COUAC

 

L’information qui ne passe pas inaperçue depuis quelques jours, c’est la bonne santé de nos entreprises du CAC 40 : leurs bénéfices s’élèvent à 83 milliards d’euros et ont cru de 85% d’un an sur l’autre et elles retrouvent les niveaux d’avant la crise. Tout va bien ? Oui, bien sûr, mais il ne faudrait pas confondre leur santé avec celle de l’économie française. Car l’idée qui vient aussitôt à l’esprit c’est qu’avec de tels bénéfices, tout ne doit pas aller aux actionnaires, il faut que les salariés en profitent aussi. Ce serait logique et naturel ; ce n’est pas si simple !

Les profits 2010 des plus grands groupes français ont de quoi impressionner. Ils témoignent du dynamisme de nos champions, de leur capacité à s'adapter à la nouvelle donne. Le contraste est saisissant entre la situation économique de la France dans son ensemble et la santé insolente de ses 40 plus grandes entreprises, entre le discours conquérant de ces leaders mondiaux et le pessimisme ambiant d'un pays en proie au doute face aux défis de l'après-crise.

Avec les énormes résultats du CAC 40 sous les yeux, les hommes politiques et l'opinion pensent que les entreprises gagnent trop d'argent en France et que tel est le problème. La vérité est exactement l'inverse. Les 83 milliards de profits du CAC 40  faussent toutes les statistiques nationales d’autant plus que les groupes qui le composent et ce n'est pas anecdotique, font leurs profits hors de France. Dans un monde où la croissance est d'abord hors de nos frontières, nos champions sont tournés vers l'international, qui représente d'ores et déjà les trois quarts de leur activité en moyenne et la plus grande part de leurs profits et où ils concentrent désormais l'essentiel de leurs investissements.

De la à les accuser de déserter le sol national, il n'y a qu'un pas qu'on aurait tort de franchir. D'abord parce que le CAC 40, c'est près de 1,7 million de salariés en France, soit 10 % de l'emploi privé du pays environ. Des salariés en prise directe avec cette prospérité à travers des rémunérations plus généreuses qu'ailleurs. Ensuite, parce que, quoi qu'on en dise, disposer de groupes mondiaux battant pavillon français est un atout important. La nationalité du siège social impose des devoirs sans lequel un certain nombre d'usines et de centres de recherche auraient été délocalisés depuis longtemps.

Mais cela peut cacher l’état réel de l’économie hexagonale et des entreprises qui tentent d’y vivre et de se développer. « La France a bien passé la crise », s'était vanté Nicolas Sarkozy l'an passé. C'était vrai. Les gigantesques dépenses sociales ont amorti le choc. Mais elle ne repart pas assez vite. Langueur, manque de compétitivité, impuissance à créer des emplois et comptes publics aggravés : voilà la réalité du pays.

L’année 2011 sera difficile, et les événements internationaux sont des accélérateurs de nos handicaps. L'examen des moteurs de la croissance est révélateur : la consommation va être à la peine parce que les salaires réels vont être rognés par le coût des matières premières qui flambent, d'autant plus que l'autre composante de la demande, l'Etat, les collectivités et les organismes sociaux sont clairement à l'heure de l'austérité. Le principal des maux français est l'autre moteur de la croissance : l'investissement. Le drame se joue autour du partage d'un faux diagnostic. Les marges des entreprises « cachée sous des chiffres globaux trompeurs » n'ont cessé de reculer, de 9 % du PIB il y a dix ans à 6 % aujourd'hui, à quoi il faut ajouter cette faiblesse dramatique de nos PME que sont les conditions d'accès au capital très difficiles.

Le déficit du commerce extérieur vient confirmer ce tableau peu réjouissant. La France souffre surtout de voir baisser le nombre d'entreprises qui tentent d'aller vendre à l'étranger, tout simplement parce qu’elles en ont de moins en moins les moyens.

Et pourtant, ce printemps 2011 ne cesse de nous envoyer des signaux d’espoir avec la stabilisation du chômage, des prévisions de croissance révisées à la hausse et une augmentation des contrats d’intérim toujours précurseurs d’une reprise de l’emploi. Alors il est temps que les Français et la classe politique prennent conscience à la fois de la difficulté de la situation et des atouts qui sont entre nos mains et que le débat public sorte des faux sujets en s’accrochant aux faits divers et aux conflits de personnes et porte sur le ressaisissement. Un électrochoc serait salutaire aux hommes et femmes politiques pour comprendre que notre pays conserve beaucoup d'atouts de travail et de capital, mais qu'il subit une érosion longue de ses « fondamentaux ». Dans ce combat, le Gouvernement est bien seul au moment où l’opposition réclame avec démagogie en permanence des dépenses sociales supplémentaires.

 


Commentaires

arsouille

Rebonjour Alice,

J'attends toujours vos précisions.

Merci et bonne journée.

"Eh Arsouille, c'est parce que la France est peuplée de gens comme toi qu'elle est ingouvernable : toujours à regarder dans la gamelle des autres, jamais content, exigeant sur la vertu et toujours à jérémier. Toi tu es sûrement un saint, un Bayard sans peur et sans reproches...
Alice

Rédigé par : Alice | 06 mars 2011 à 21:10 "

" Bonjour Alice,

Pouvez-vous préciser "toujours à regarder dans la gamelle des autres" ?

Je répondrai en totalité quand j'aurai cette précision.

Très bonne journée

Rédigé par : arsouille | 07 mars 2011 à 12:50 "


Rédigé par : arsouille | 09 mars 2011 à 10:06

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