LE DIABLE NE PEUT PAS ETRE « DE GAUCHE »
02 février 2011
Quand on compare les discours de Marine Le Pen et de Jean-Luc Mélanchon, le moins qu’on puisse dire, c’est que l’une comme l’autre n’hésitent pas à utiliser les ficelles du « populisme ». Leurs programmes sont communs pour dénoncer l’Europe, l’Euro, la défaillance de l’Etat et s’ils divergent, c’est parce que l’une se réfère à un national-socialisme affadi qui ne dit pas son nom et l’autre à l’internationale prolétarienne marxiste et bien stalinisante quand il hurle « qu’ils s’en aillent tous » en parlant des riches.
Ces gens-là sont diaboliques au sens où les remèdes qu’ils proposent tiennent autant de la purge que de l’amputation avec des relents de totalitarisme. Le bien-être des Français bien qu’il soit la finalité de tous leurs discours, les intéresse peu en fait, prisonniers qu’ils sont de leurs postures et de leur idéologie. C’est pourquoi, on les situe généralement aux extrêmes : à l’extrême-droite pour l’une, à l’extrême gauche pour l’autre. Une manière de souligner le caractère excessif de leurs positions.
Pourtant, il faut faire une différence. La diabolisation ne peut en rien concerner M. Mélanchon qui trouve que Mme Aubry est courageuse et qui en retour vient à son secours en précisant que lui faire le même sort qu’à Marine Le Pen était une incongruité. Le diable ne peut pas être à gauche, pensez donc ! C’est ainsi depuis Pétain et la collaboration. L’extrême droite n’est pas fréquentable, l’extrême gauche si. C’est toujours le même cours de morale. La ficelle est un peu grosse.
Je ne partage pas l’analyse étonnamment sereine que font certains médias de l’évolution du FN, comme s’il s’agissait d’un parti classique. Il ne l’est pas. Se hisserait-il au pouvoir, qu’il réduirait nos libertés, se concentrerait sur les persécutions des immigrés ou de leurs descendants, cultiverait les peurs nationales, engagerait de surcroît un programme inapplicable fondé sur l’autarcie et le retrait de la France de l’Union européenne. On ne voit pas en quoi cela pourrait rétablir nos comptes !
Pas plus qu’on ne peut compter sur le nivellement généralisé, l’emprunt forcé sur les riches, le « tout état » protecteur et big brother derrière chaque citoyen, prôné par son rival qu’est le Parti de Gauche.
Mais la crise qui traîne à s’en aller, la persistance du chômage et l’insécurité plus voyante et plus violente leur donnent des ailes et les rendent plus dangereux que jamais.
Il faut simplement savoir que quand on dîne avec le diable, il vaut mieux avoir une longue cuillère en bois.
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