L’autonomie offerte à la Guyane et la Martinique n’a pas fait recette. Le « non » à la question posée a même été massif. Un scrutin dont l’opinion métropolitaine s’est désintéressé si l’on en croit la place qui lui a été faite dans les médias hexagonaux. C’est bien dommage, parce que d’une manière ou d’une autre, chacun d’entre nous est concerné par le choix des « outre-meriens ». Le passage au statut de collectivité d’outre-mer leur donnait pourtant plus d’autonomie. Alors, comment faut-il lire des résultats aussi massifs : pratiquement 70% de « non » en Martinique et près de 80% en Guyane. La Guadeloupe a demandé un délai de dix huit mois de réflexion avant d’être consultée.
On pourrait se réjouir d’un attachement si fort à la Métropole. Pourtant, et c’est grave, nos compatriotes ont désavoué leurs élus locaux. Peur de l’inconnu, dira-t-on, ou encore « manque de clarté du projet proposé » plaide certains autres…. Tout cela est bien attristant. On constate tous les jours l’inadaptation aux réalités locales des structures administratives actuelles. La référence à l’article 74 de la constitution ne permettait pas, d’autre part, de proposer en même temps un projet alternatif, ce qui serait allé à l’encontre du but recherché, puisque justement il s’agissait de laisser les collectivités locales déterminer le degré d’autonomie souhaité par une loi organique ultérieure. En votant « oui », ces collectivités territoriales d’outre-mer auraient bénéficié d’une plus grande maîtrise de leur destin grâce aux outils juridiques nouveaux qui auraient été mis à leur disposition, avec des institutions plus efficaces, tout en bénéficiant de garde fous substantiels comme le contrôle juridictionnel du Conseil d’Etat et du Conseil Constitutionnel. Le statu quo n’était pas souhaitable !
Au lieu d’un vote responsable, on a assisté à un vote de « panique » nous dit le sénateur président du Conseil Général Claude Lise. Ce qui a fait peur à nos compatriotes, et certains opposants au projet ne se sont pas privés de le rappeler, c’est de perdre tous les avantages que procure la situation de « département français » à part entière. En clair : les avantages sociaux, RMI ou RSA, allocations diverses, subventions et autres, indépendamment de la vie chère qui en est pourtant aussi une autre résultante, car le fait d’être un territoire de la république constitue aussi un carcan. Comme quoi la voix du peuple n’est pas toujours bien inspirée. Mais c’est la démocratie et il faut faire avec.
Dans quinze jours, les mêmes départements devront se prononcer sur la fusion entre Conseil Général et Régional en une collectivité unique. Une simplification indispensable pour une gestion moins embrouillée et plus rapide des dossiers. Un deuxième « non » serait un comble, mais serait alors le résultat d’une campagne du type « touche pas à mon mandat ». On chercherait du coup où est l’intérêt général dans cette affaire !
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