Cette année
nous avons droit à un « hiver », un vrai, avec des températures
négatives, de la neige en plaine, du verglas… bref, quelle horreur il fait
froid alors qu’on nous parle de réchauffement climatique. De quoi y perdre son
latin.
Comme nos concitoyens
sont par nature râleurs, les dérèglements que les éléments occasionnent sont d’autant
plus difficiles à supporter que nos déplacements en auto, en camion, en train,
en avion ont été multipliés par 10, 100 ou 1000, et provoquent des
perturbations à proportion. Le moindre ralentissement, le moindre incident, et
c’est le bouchon, la paralysie.
Pourtant, il
faut bien bloquer la circulation sur la route ou l’autoroute et il faut fermer
les pistes de l’aéroport pour déneiger. Tout paraît alors se figer. Pendant que
les services compétents font inlassablement leur boulot, les usagers, eux, râlent
contre les pouvoirs publics qui n’ont pas prévu assez de sel ou de matériel,
boucs émissaires faciles puisque contre la tempête de neige on ne peut rien. Si !
Respecter les consignes de sécurité, condition sine qua none du confort de
tous.
Mercredi dernier, j’étais sur l’autoroute, en fin d’après-midi,
revenant d’une sépulture dans la région parisienne. Nous avons rencontré la
neige entre Chartres et Le Mans. Branché sur autoroute FM, j’écoutais anxieux
les points d’information les uns après les autres : saleuses en action sur
Le Mans, déneigeuses sur Alençon et consignes à respecter pour éviter les
accidents. Manifestement, tout le monde ne suivait pas le même programme à voir
les bolides qui nous dépassaient dans la tourmente, sans grande visibilité et
alors que la neige commençait à couvrir la chaussée même dans sa partie la plus
à droite. Heureusement, tout s’est bien passé. Mais que dire de tels
comportements : prompts à grogner contre tout ce qui « empêche »
et n’acceptant pas de perdre un temps précieux. En France c’est toujours pire
qu’ailleurs : parce que nous sommes moins disciplinés. Cette fois-ci les Anglais
et les Allemands ont connu les mêmes problèmes que nous, voire pire.
Mais quel
devoir impérieux oblige untel à prendre la route au mépris de toutes les
consignes de vigilance et de prudence ? C’est la logique de nos sociétés
développées qui n’ont jamais de temps à perdre.
Simplement,
la nature se permet de nous rappeler à l’ordre de temps en temps, histoire de
nous remettre à notre place. Alors tout s’arrête. Prendra-t-on seulement le
temps de regarder le paysage magique recouvert de son manteau blanc, au lever
du soleil ? Allez, c'est une fois tous les vingt ans ...
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