Sans tomber dans le
catastrophisme que certains n’hésitent pas à brandir face à la faiblesse
persistante de certains secteurs de l’économie américaine, il faut bien reconnaître
que l’année qui débute ne présente pas que des aspects réjouissants. Les
gouvernements des pays dits « riches » se trouvent obligés de laisser
filer les déficits publics pour soutenir une reprise fragile qui ne tiendrait
pas sans eux, tout en guettant le moment espéré où ils pourront commencer à
fermer le robinet. Pendant ce temps-là, dans les pays comme l’Inde et la Chine,
les gouvernements risquent d’avoir du mal à maîtriser une relance dont les taux
de croissance avoisineront les 10%, avec la menace d’une inflation dont les signes
réapparaissent.
Mais partout, l’assainissement
budgétaire et monétaire est à l’ordre du jour. Le problème est de savoir à quel
moment, il faut commencer l’effort : trop tôt et l’on enraye le redémarrage, trop tard et il faudra alors des hausses
d’impôts pour compenser.
Les économies du continent
européen sont encore convalescentes. Si quelques clignotants sont passés au
vert, la plupart hésitent encore entre l’orange et le rouge. La production
devrait augmenter dans le monde entier, mais elle se traînera en Europe qui ne
décollerait pas du 1,5%. En France, la consommation résiste encore, l’emploi
donne son premier signe encourageant avec une activité en hausse de l’intérim
qui précède généralement le retour de l’embauche, alors que les industriels ont
des stocks au plus bas. Mais tant que la dette publique remplace la dette
privée comme carburant de la croissance, nous ne serons pas sortis d’affaire.
Un autre sujet de préoccupation
est le rapport entre les monnaies. La faiblesse du Dollar handicape notre
sortie de crise, et la Chine campe sur une position égoïste qui reste sourde à
toutes les demandes de réévaluation du Yuan. On sent déjà le ton se durcir
entre les Etats-Unis et Pékin. Mais ne nous leurrons pas, le géant asiatique n’acceptera,
comme à Copenhague, que ce qui lui convient et sert ses intérêts. Il ne faut
pas compter sur lui pour aider la communauté internationale à générer une
reprise mondiale durable. Dans ce contexte, la surévaluation de l’Euro est un
handicap qui risque de durer encore un bout de temps, et ce n’est pas fait pour
nous plaire !
Oui, 2010 sera une année
délicate qui nécessitera un pilotage tout en finesse.
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