LA « VOTATION » A LE DOS LARGE
30 septembre 2009
La
« votation », à ne pas confondre avec le « vote »,
« citoyenne » par le fait qu’elle organisée par le PC ou ses proches,
appelle donc le quidam à venir se prononcer contre la
« privatisation » de la poste. D’ailleurs, l’opération fait l’objet
d’un magnifique montage qui circule sur le net, dans lequel la désinformation
le cède au procès d’intention quand ce n’est pas au mensonge. Il n’est pas
banal que la CFDT, qui se prononce explicitement contre le statu quo avec des
arguments discutables mais recevables, combatte l’opération. De toutes façons,
quel crédit accorder à une opération où le « non » est sûr de l’emporter
quelle que soit la participation des votants.
Et pourtant,
comme l’explique fort bien Nicolas Lecaussin, directeur du développement de l’IREF
(Institut de recherches économiques et fiscales), le meilleur service qu’on
pourrait rendre à La Poste, c’est de la « privatiser ». Elle est très
en retard par rapport à ses concurrentes européennes, et la réforme proposée, est
restée très timide en raison de l’opposition des syndicats qui ne veulent pas
changer de statut parce qu’ils veulent garder leurs privilèges, notamment un
système de retraite non provisionné (57 millions d’euros à la charge du
contribuable). La réforme du statut de La Poste transformera donc l’entreprise
publique en « société anonyme » dans laquelle l’Etat restera
majoritaire et injectera 1,2 milliard d’euros, auquel il est prévu que la Caisse
des Dépôts ajoute 1,5 milliard. Toujours le contribuable qui est mis à contribution
pour renflouer les caisses d’une entreprise publique mal gérée. Avec 18
milliards de chiffre d’affaires, elle affiche 6 milliards de dette, et elle
emploie 330 000 personnes dont les 2/3 sont des fonctionnaires. 70% de ses
services sont concurrentiels, et le courrier sera ouvert à la concurrence le 1er
janvier 2011.
Elle va s’insérer
dans un décor où elle est un nain parmi les géants : la Poste néerlandaise
(TNT post) fait 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires et est aujourd’hui le
n°1 en France pour le transport des colis et des documents (on le sait
rarement), la poste allemande « Deutsche Post World Net » est une société
anonyme à capitaux mixtes, propriétaire de DHL et de Exel (Anglais) ; elle
réalise 35 milliards d’euros de chiffre d’affaires à l’international (58% du
total) contre seulement 3 milliards à notre poste nationale, pour qui la part
du courrier hexagonal reste prépondérante (60% du CA). Un service qui coûte très cher, de moins en
moins performant, avec un réseau complètement inadapté (sur 17500 bureaux de
poste, 6500 ont une activité de moins de quatre heures par jour et 2500 de
moins de deux heures). Le changement de statut, opéré chez nos voisins dès 1990
pour la Hollande, risque d’arriver bien tard pour notre entreprise nationale. Ne
rien faire, c’est tuer « La Poste » à coup sûr. La réforme actuelle
ne la sauvera peut-être pas.
Nier les
réalités, n’empêche pas la réalité. Bonne « votation » !
Rassurez moi... Si j'ai bien compris, une votation 'c'est un vote, mais pas sérieux et peu sur.. Comme un vote interne du parti socialiste par exemple !
- C'est bien ça ?
- Bon alors je suis rassuré et impatient de connaître le résultat.
Rédigé par : jibe124 | 01 octobre 2009 à 17:00