L’UMP REGONFLEE….
08 juin 2009
C’est un succès ! On pouvait s’y
attendre, mais il est là, mis en valeur par l’effondrement du PS et du Modem et
la percée des Verts. Le deuxième acte du quinquennat s’ouvre donc sous les
meilleurs auspices pour Nicolas SARKOZY qui échappe, et comment, au vote
sanction.
C’est aussi la récompense d’un
travail en profondeur commencé avec les succès de la Présidence française et
qui s’est poursuivi avec une campagne sérieuse et active menée par le Premier
Ministre pour soutenir des listes constituées d’européens chevronnés.
C’est enfin la condamnation de la
stratégie franco-française exagérée de ceux qui voulaient ramener le vote à une
sanction pure et simple de l’action du gouvernement fondée sur un antisarkozysme
primaire, alors que ce n’était pas le sujet. Résultat : ceux qui ont parlé
d’Europe ont été bien servis. A cet égard, la campagne menée par Europe
Ecologie obtient une place justifiée parce qu’elle a su séduire un électorat
désemparé par les querelles ou par un discours en boucle.
Ce qui s’est passé sur les bords est
aussi intéressant. D’habitude, l’abstention favorise les extrêmes. Ce n’est plus le cas à droite où De Villiers
est réduit à lui-même et le FN contenu dans ses limites traditionnelles. A
gauche, si le vote extrême progresse, il ne profite visiblement pas de la crise
autant que ceux qui l’espéraient. Le NPA pâtit du non engagement de son leader
et Mélanchon réussit tout juste à sauver les meubles de ce qui reste du PC et
de la gauche dure du PS. Les extrêmes anti-Europe n’ont pas fait recette.
Le scrutin à la proportionnelle
intégrale doit-il être réaménagé ? La floraison des listes au-delà du
raisonnable, leur incapacité pour beaucoup d’entre elles à assurer le minimum « syndical »
(affiche officielle et bulletin de vote) appelle à mettre en place des
garde-fous.
Enfin le taux d’abstention est trop
élevé, c’est indéniable. Qu’y faire ? Dire qu’on a un déficit de
communication sur l’Europe n’est pas suffisant et reste d’ailleurs à vérifier. Que
les rouages de l’Union soient méconnus, c’est certain. Mais c’est vrai aussi de
nombre de nos institutions hexagonales. Comme l’ont dit beaucoup d’orateurs
hier soir sur les plateaux de nos chaines préférées, ce qui manque à l’Union européenne,
c’est la dimension politique. C’était l’un des thèmes préférés de campagne de l’UMP
et d’Europe Ecologie…. Comme par hasard ! Et puis (faut-il y voir une
source de désaffection ?) le « tam-tam » médiatique ne s’est pas
vraiment intéressé à cette élection. Comme quoi, le bourrage de crâne est
parfois nécessaire pour susciter l’envie. Les électeurs qui ne se sont pas déplacés ont perdu une occasion de s'exprimer. Ils ont perdu le droit de se plaindre. L'Assemblée élue n'en est pas moins légitime.
Le principal enjeu était de savoir quel groupe dominerait la nouvelle assemblée : ce sera le PPE auquel adhère l'UMP.
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