La réunion à Londres des 20
nations les plus importantes économiquement parlant de la planète a débouché,
de l’avis de tous, sur des décisions qui changent la face du monde. Et à la
satisfaction générale, ce qui n’est pas le moins étonnant.
Le nouvel ordre mondial se met
donc en place. C’était prévisible pour ne pas dire attendu. D’une part parce
que la crise des subprimes a causé à l’économie mondiale les dégâts que l’on
sait, mais d’autre part, et surtout, parce que l’ancien modus vivendi était à
bout de souffle. L’ère BUSH a soldé plus d’un quart de siècle de décadence
américaine, celle d’une -toujours grande- puissance qui s’est voulue le
gendarme du monde depuis la chute de l’empire totalitaire russe, qui s’est
épuisée à l’imposer en s’endettant au-delà du raisonnable avec un déficit
lui-même toujours plus profond. Il fallait remettre les pendules à l’heure.
D’autant plus que dans le même temps la Chine, l’Inde, le Brésil et bien d’autres ont
affirmé peu à peu, puis de plus en plus rapidement, leur essor économique. La Russie, commence à sortir de
sa longue convalescence post-communiste et tient à occuper sa place dans le
concert des grandes nations. L’Europe elle-même, plus ou moins émancipée de la
tutelle du grand frère d’outre atlantique, a continué de se construire pour
devenir une puissance non seulement économique mais politique, même s’il reste
encore du chemin à parcourir.
Le monde qui émerge est donc
multipolaire. Plus dangereux probablement, parce que moins prévisible, il n’en
est pas moins un espoir pour beaucoup de peuples. Les décisions prises la
semaine dernière montre assez bien que désormais nous vivons sur une même
planète dans une communauté de destins. A l’aube de ce nouveau monde, les défis
ne manquent pas : faire redémarrer l’économie, la priorité des priorités,
aider les plus pauvres, mieux répartir la richesse… En choisissant d’empêcher
fermement tout protectionnisme, les 20 ont tiré les leçons de la grande crise
du XXème siècle. Ils ferment du même coup la porte aux tensions exacerbées
qu’auraient fait naître le « chacun pour soi », et donc aux ferments
de guerre. Cela permet de mieux identifier le principal péril qui nous
menace : le terrorisme ! et peut-être d’envisager de faire front
commun.
L’un des paradoxes de cette
nouvelle situation, c’est de voir la gauche anglo-saxonne, ou
américano-anglaise si l’on veut, s’affairer à réformer le capitalisme.
OBAMA-BROWN, même combat ! C’est une chance de conjoncture politique comme
l’histoire en offre peu. De ce fait, les choses ont probablement été plus
simples : le rapprochement avec les positions de l’axe franco-allemand
MERKEL-SARKOZY fait de pragmatisme chrétien démocrate et gaulliste-social, ne
présentait pas de difficultés majeures.
Quelles règles vont régir ce
monde naissant : celles qu’exigeait la situation. D’abord la mise sous
surveillance de la « finance internationale » avec le contrôle des
paradis fiscaux et des « Hedges founds » ; l’affirmation du
libre échange confié à l’OMC pour empêcher le poison du protectionnisme de
prospérer sur les égoïsmes nationaux ; le renforcement du FMI par
l’attribution d’une enveloppe de 1100 milliards, la possibilité de procéder à
des Droits de Tirages Spéciaux, de quoi subvenir au soutien des pays pauvres au
bord de la faillite et satisfaire DSK. Les trois pieds du tabouret sur lequel
nous sommes assis ! La finance qui est le nerf de l’économie, le commerce
qui en est l’adjuvant, le social pour que ça profite au plus grand
nombre : un peu caricatural comme schéma, mais il décrit bien une réalité
évidemment complexe.
Bienvenue dans le XXIème
siècle : celui de l’économie mondialisée et de la communication planétaire
instantanée !
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